Programme intégré canadien de surveillance de la résistance aux antimicrobiens (PICRA) 2023 : Faits saillants et résultats intégrés
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Sommaire du rapport
Le Programme intégré canadien de surveillance de la résistance aux antimicrobiens (PICRA) surveille et rapporte les tendances en ce qui concerne 1) la quantité d’antimicrobiens vendus ou utilisés chez les personnes, les animaux terrestres et aquatiques, les plantes et les cultures, et 2) la résistance aux antimicrobiens (RAM) chez certaines bactéries entériques et zoonotiques provenant de personnes, d’animaux terrestres, de sources alimentaires et hydriques à travers le Canada. Ce rapport, qui contient principalement des données de 2023, met l’accent sur les faits saillants et les résultats intégrés. Ce rapport contient des informations présentées lors du webinaire du PICRA qui a eu lieu durant la Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens. Des données supplémentaires sont disponibles sur notre page Web Visualisation de données et nous sommes heureux de vous annoncer que d’autres visualisations de données interactives sont prévues pour 2025.
Au cours des dernières années et cela se poursuit en 2023, nous avons vu un plateau dans la quantité d’antimicrobiens médicalement importants vendus pour une utilisation chez les animaux. Cette observation concernant la quantité d’antimicrobiens vendus pour une utilisation chez les animaux au Canada a modifié la situation de nos ventes à l’échelle mondiale. En particulier, lorsque d’autres pays (principalement dans l’Union européenne – en moyenne) ont vu leurs ventes annuelles d’antimicrobiens vétérinaires diminuer. Dans le cadre de notre surveillance de fermes sentinelles volontaires, entre 2019 et 2023, nous avons constaté une tendance à la baisse de l’utilisation des antimicrobiens (UAM) dans les élevages de poulets de chair, de dindons et de porcs en croissance-finition, ainsi que dans les parcs d’engraissement de bovins de boucherie. En ce qui concerne les fermes sentinelles de bovins laitiers, l’UAM a augmenté entre 2019 et 2022, ce qui peut être partiellement attribué à l'amélioration de la déclaration en 2021 et 2022. Les données de Pêches et Océans Canada montrent une diminution de l’UAM pour les exploitations aquacoles entre 2019 et 2022, et une augmentation entre 2021 et 2022. Moins de 2 % de l’UAM déclarée (doses définies journalières par 1000 animaux-jours à risque) dans les fermes sentinelles terrestres étaient des antimicrobiens de catégorie I (considérés comme très importants en médecine humaine).
En même temps, nous constatons des augmentations concernant des résistances préoccupantes. Il y a des augmentations de Salmonella non typhiques producteurs de bêta-lactamase à spectre étendu chez les humains, les animaux et dans les aliments. Il y a des augmentations du pourcentage de Campylobacter résistants à la ciprofloxacine chez les animaux et dans les aliments, ainsi qu’une augmentation de la quantité de fluoroquinolones vendues pour une utilisation chez les animaux. Pour les gens, la tendance en termes de pourcentage de résistance à la ciprofloxacine chez Campylobacter était variable, cependant le pourcentage global était élevé (30 % et plus) ou très élevé (60 % et plus) selon l’espèce de Campylobacter et l’année. En même temps, la quantité de fluoroquinolones utilisées chez les personnes a diminué. En ce qui concerne la résistance transmissible à la colistine en 2023, nous avons détecté des gènes mcr dans un isolat de Salmonella d’origine humaine et un isolat d’Aeromonas provenant de crevettes importées. La résistance à l’acide nalidixique chez des Salmonella Enteritidis provenant de volailles a continué d’augmenter, tout comme la résistance à la gentamicine chez des Campylobacter provenant de bovins en parc d’engraissement. La quantité de céphalosporines de troisième génération vendues pour une utilisation chez les animaux a augmenté, mais la présence d’E. coli résistants à la ceftriaxone et de Salmonella non typhiques provenant d’animaux et d’aliments est demeurée stable. Pour les bovins des parcs d’engraissement, la fréquence d’Enterococcus résistants aux streptogramines a augmenté, cette tendance se reflète aussi par l’augmentation du signalement de l’utilisation de streptogramines dans les aliments pour animaux.
Alors que le PICRA continue de travailler en faveur d’une approche « Une seule santé », ce rapport contient également de nouveaux renseignements sur la résistance aux antimicrobiens parmi certaines bactéries provenant de l’eau, de l’environnement des fermes, des ingrédients d’aliments pour animaux et des aliments mélangés pour animaux et d’autres produits vendus au détail. La résistance aux antimicrobiens de catégorie I a été détectée dans des isolats provenant d’eau de surface et dans l’environnement d’animaux malades. Des Salmonella non typhiques résistants provenant de sérotypes qui peuvent causer des maladies chez les Canadiens ou les Canadiennes ont été trouvés dans des ingrédients d’aliments pour animaux et dans des aliments mélangés pour animaux. Le PICRA s’est également associé à l’AMRNet-Vet pour regarder la RAM parmi les agents pathogènes provenant d’animaux à partir d’échantillons envoyés à des laboratoires de diagnostic vétérinaire, en commençant par les agents pathogènes causant la maladie respiratoire bovine. Ceci vient compléter notre travail de surveillance des bovins en santé élevés en parc d’engraissement pour les mêmes agents pathogènes respiratoires. Au cours des 5 dernières années, nous avons constaté qu’il y a moins de résistance quand les bovins arrivent au parc d’engraissement, mais pendant cette même période, la résistance au temps de la manipulation ultérieure des bovins (y compris la résistance à plusieurs classes) a augmenté. Parmi les autres progrès réalisés dans le cadre des activités de surveillance, il y a les données sur les ventes d’antimicrobiens par province ou région à l’aide d’un dénominateur de biomasse et l’inclusion de données sur la distribution d’antimicrobiens par les pharmacies communautaires pour une utilisation chez des animaux de compagnie, ce qui comprend de petites quantités de carbapénèmes.
Pour plus d’informations
Consultez les publications du gouvernement du Canada pour obtenir plus d'informations sur ce rapport.