Surveillance nationale de la sensibilité aux antimicrobiens de Neisseria gonorrhoeae - Rapport sommaire annuel de 2016

Sommaire

Le présent rapport compare les données de surveillance en laboratoire relatives aux isolats de Neisseria gonorrhoeae envoyés au Laboratoire national de microbiologie (LNM) par des laboratoires de microbiologie provinciaux, entre 2012 et 2016.

Au Canada, le taux déclaré de gonorrhée est à la hausse et a plus que doublé depuis 2001, passant de 21,8 cas pour 100 000 personnes à un taux de 55,4 pour 100 000 en 2015. La gonorrhée est la deuxième infection bactérienne transmise sexuellement la plus couramment déclarée au Canada; en 2015, 19 845 cas ont été signalés.

Au fil du temps, N. gonorrhoeae est devenu résistant à de nombreux antibiotiques, comme la pénicilline, la tétracycline, l'érythromycine et la ciprofloxacine. La résistance de N. gonorrhoeae aux antimicrobiens représente une grave menace au traitement efficace des infections gonococciques.

En 2016, au total, 4 538 isolats de N. gonorrhoeae ont été mis en culture et analysés dans des laboratoires de santé publique dans l'ensemble du Canada; 3 092 d'entre eux ont été envoyés au LNM pour des tests de sensibilité aux antimicrobiens. Pour calculer le pourcentage de souches résistantes, on a utilisé comme dénominateur le nombre total d'isolats mis en culture dans toutes les provinces.

Les seuils OMS suivants ont été utilisés tout au long de ce rapport: diminution de la sensibilité au Céfixime à une CMI ≥ 0,25 mg/L et diminution de la sensibilité à la Céftriaxone à un CMI ≥ 0,125 mg/L (OMS, 2012).Les isolats présentant une sensibilité réduite au céfixime ont diminué, passant de 1,9 % (80/4 190) en 2015 à 0,3 % (14/4 538) en 2016.

Les isolats présentant une sensibilité réduite à la ceftriaxone ont diminué, passant de 3,5 % (146/4 190) en 2015 à 1,8 % (80/4 538) en 2016.

La proportion d'isolats de N. gonorrhoeae résistants à l'azithromycine (CMI ≥ 2 mg/L) a augmenté de façon constante, passant de 0,9 % (26/3 036) en 2012 à 4,7 % (198/4 190) en 2015. En 2016, 7,2 % (326/4 538) des isolats testés étaient résistants à l'azithromycine.

En 2016, 47,1 % (2 136/4 538) des isolats étaient résistants à la ciprofloxacine; 31,7 % (1 439/4 538) étaient résistants à l'érythromycine; 17,4 % (791/4 538) étaient résistants à la pénicilline et 53,3 % (2 419/4 538) étaient résistants à la tétracycline.

Tous les isolats de N. gonorrhoeae soumis au LNM ont également été analysés par génotypage moléculaire à l'aide de la méthode NG-MAST (N. gonorrhoeae multi-antigen sequence type). En 2016, 490 séquences types (ST) différentes ont été identifiées parmi les 3 092 isolats analysés et les plus courantes étaient ST-5985 (11,9 %), ST-12302 (10,5 %) et ST-10451 (5,7 %).

ST-12302 est passée de 4,3 % d'isolats en 2015 à 10,5 % d'isolats en 2016; ces isolats ont principalement été identifiés dans le centre du Canada. Ils étaient résistants à de multiples antimicrobiens, et plus de 70 % d'entre eux étaient également résistants à l'azithromycine.

La séquence ST-10451 est hautement liée à la séquence ST-1407, un clone identifié à l'échelle internationale et décrit comme étant une superbactérie qui présente une résistance élevée aux céphalosporines. La plupart des isolats de ST-10451 identifiés en 2016 étaient résistants à de multiples antimicrobiens et plus de 5 % d'entre eux étaient résistants à l'azithromycine.

En 2016, on n'a détecté qu'un seul isolat présentant une résistance à l'azithromycine et une sensibilité réduite au céfixime et à la ceftriaxone au Canada. Il s'agissait de la ST-2318.

Pour plus de détails sur le rapport et ses principales conclusions, s'il vous plaît envoyer un courriel au: NML.STREPSTI@phac-aspc.gc.ca

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