Rapport annuel du PICRA de 2016 : sommaire

Le Programme intégré canadien de surveillance de la résistance aux antimicrobiens (PICRA) recueille, analyse et communique les tendances au chapitre de la résistance aux antimicrobiens et de l’utilisation d’antimicrobiens contre certaines bactéries isolées chez les humains, les animaux et dans la viande vendue au détail à l’échelle du Canada. Les bactéries sous surveillance sont connues comme étant des bactéries entériques (présentes dans les intestins des humains ou des animaux), et elles peuvent être transmises de l’animal à l’humain et vice-versa. Les renseignements tirés du PICRA soutiennent les mesures visant à freiner l’apparition et la propagation des bactéries résistantes chez les animaux et les humains et dans les aliments, afin de prolonger l’efficacité des antimicrobiens.

La quantité globale d’antimicrobiens destinés à être utilisés chez les animaux canadiens était inférieure en 2016 par rapport à 2015. Or, chez les poulets de chair, même si la quantité d’antimicrobiens utilisée était moindre, le nombre de doses par kg de poulet ou de doses par oiseau s’est accru en 2016. Cela signifie que la diminution de la quantité d’antimicrobiens utilisés a été atteinte en changeant de produits antimicrobiens et illustre l’importance de recourir à différentes méthodes d’analyse des données sur l’utilisation des antimicrobiens afin de mieux comprendre les tendances au fil du temps. Les données sur l’utilisation d’antimicrobiens, lesquelles proviennent de différentes sources (c.-à-d. de l’Institut canadien de la santé animale, des fermes sentinelles du PICRA, des données sur l’humain de la multinationale IQVIA), montrent que les types d’antimicrobiens utilisés différaient considérablement entre les humains et les animaux et entre différentes espèces animales. La surveillance de l’utilisation des antimicrobiens et de la résistance aux antimicrobiens dans les fermes d’élevage de dindons a récemment été ajoutée au PICRA. Le présent rapport comprend les premiers renseignements que nous obtenons de ces fermes. En ce qui a trait aux poulets de chair, aux dindons et aux porcs en croissance-finition, les données des fermes sentinelles ont montré que la majorité des antimicrobiens avaient été administrés pour la prévention des maladies plutôt que pour le traitement de maladies ou la stimulation de la croissance. Les données des fermes sentinelles ont également montré qu’il y a eu diminution en 2016 de l’utilisation des antimicrobiens importants sur le plan médical aux fins de stimulation de la croissance, et ce, chez les poulets de chair et les porcs en croissance-finition. La diminution de l’utilisation déclarée d’antimicrobiens aux fins de stimulation de la croissance chez les poulets de chair serait attribuable à des changements anticipatoires dans l’industrie en prévision de changements stratégiques fédéraux.

En ce qui a trait à la multirésistance, le nombre d’isolats de Salmonella d’origine humaine et agroalimentaire résistant à plus de 5 classes d’antimicrobiens a continué d’augmenter en 2016, surtout les isolats provenant de l’humain, des bovins et des porcs. En 2016, on n’a observé aucun isolat provenant de poulets ou de dindons qui soit résistant à plus de 5 classes d’antimicrobiens.  

Il existe des différences régionales quant aux niveaux de résistance aux fluoroquinolones chez Campylobacter provenant de poulets et de viandes de poulet. Pour la première fois, nous avons été à même de présenter certaines données sur l’humain qui pour 3 régions du Canada; la résistance à la ciprofloxacine a été plus souvent détectée dans les isolats de Campylobacter d’origine humaine provenant de la Colombie-Britannique et de l’Alberta que dans ceux provenant de l’Ontario.

L’initiative menée par l’industrie de la volaille pour éliminer l’utilisation du ceftiofur et de tous les antimicrobiens de très haute importance en médecine humaine pour la prévention de maladies semble avoir eu l’effet escompté. Nos données n’ont indiqué aucune utilisation déclarée de ceftiofur depuis 2014 chez les poulets de chair et une diminution des niveaux de résistance d’Escherichia coli et de Salmonella à la ceftriaxone, provenant de poulets et de poulets de chair. Or, il semble que l’utilisation du ceftiofur chez les poulets ait été remplacée par l’utilisation d’autres antimicrobiens, tels que la gentamicine et la lincomycine-spectinomycine. Par la suite, le PICRA a observé une résistance croissante de Salmonella et d’E. coli à la gentamicine, chez les poulets et dans la viande de poulet. L’industrie de la volaille du Canada s’est engagée à retirer l’utilisation préventive d’antimicrobiens de haute importance en médecine humaine d’ici la fin de 2018 (ce qui comprend la gentamicine et la lincomycine-spectinomycine), et s’est fixée comme objectif d’éliminer l’utilisation préventive d’antimicrobiens d’importance moyenne en médecine humaine d’ici la fin de 2020.

Le PICRA continuera de suivre et de communiquer les répercussions des modifications apportées aux pratiques d’utilisation sur la résistance observée chez les animaux et les humains. Des analystes du PICRA travaillent à l’élaboration de nouvelles manières de détecter les nouveaux problèmes et d’intégrer les données relatives à diverses espèces hôtes, espèces bactériennes et régions. Pour 2016, les principales observations du PICRA ont également été incluses dans le rapport de 2017 du Système canadien de surveillance de la résistance aux antimicrobiens.

Pour consulter ce rapport, visitez Publications.gc.ca (document PDF).

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