Chapitre 6 : Rapport d'étape sur le VIH/sida et les populations distinctes : Femmes – Mesures actuelles

Chapitre 6 - Mesures actuelles contre le VIH/sida

En raison de la nécessité de limiter la portée du présent rapport, ne sont présentés dans ce chapitre que les stratégies canadiennes, les coalitions, les réseaux, les organisations et les projets qui se consacrent à la question du VIH/sida chez les femmes. On n’y trouvera pas d’examen de la réponse pancanadienne en regard des différents déterminants de la santé et de leur incidence sur la vulnérabilité et la résilience de la population féminine au VIH/sida.

6.1 Méthodologie

En vue de recueillir de l’information sur les projets, les coalitions, les comités, les plans et les initiatives en matière de politiques entre 2006 et 2009 sur la question du VIH/sida chez les femmes, on a élaboré des modèles de collecte d’information, que l’on a transmis aux responsables fédéraux, provinciaux et territoriaux par l’intermédiaire du Comité consultatif fédéral/provincial/territorial sur le sida, des consultants nationaux et régionaux de l’ASPC en matière de programmes sur le VIH/sida, du Groupe de travail fédéral-provincial-territorial des responsables des services correctionnels sur la santé et du sous-groupe de travail régional sur le VIH/sida de la direction générale de la Santé des Premières nations et des Inuits de Santé Canada. On a reçu des réponses provenant de toutes les provinces et de tous les territoires. Les projets financés par le Toronto Public Health AIDS Prevention Community Investment Program, le Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) du Québec et ceux de certaines organisations du secteur privé (recensées grâce à une recherche par mot-clé à l’aide de Google) ont également été inclus dans l’analyse.

La méthodologie utilisée dans ce chapitre présente certaines limites qu’il convient de souligner. Premièrement, certains projets, programmes ou initiatives tels que les soins de santé et les services sociaux fournis par les provinces et les territoires, peuvent ne pas avoir été recensés par la méthodologie de cueillette de l’information utilisée dans le présent rapport. De plus, il a été impossible d’obtenir les données de certaines autorités sanitaires régionales du Québec qui gèrent les programmes communautaires locaux. Nous espérons pouvoir remédier à cette lacune à l’avenir. Les organisations souhaitant voir leurs activités mentionnées dans les rapports d’étape à venir sont invitées à communiquer avec le Centre de la lutte contre les maladies transmissibles et les infections de l’ASPC.

Deuxièmement, si le nombre de réponses visant les femmes dont il est question dans le présent chapitre est relativement faible, c’est que seuls les projets, les coalitions, les réseaux, etc., expressément conçus pour les femmes ou qui les ciblent directement à l’intérieur d’un groupe plus large ont été inclus. Les réponses axées sur la population générale ou sur une quelconque sous-population à laquelle des femmes pourraient appartenir ont été exclues de cette analyse. Dans les sous-sections qui suivent, on présente de manière plus détaillée le raisonnement à l’origine des critères d’inclusion/exclusion propres à une population utilisés dans certains projets et certaines réponses en ce qui concerne le VIH/sida chez les femmes.

6.1.1 Les femmes en tant que parties de la population visée par les réponses globales

Comme nous l’avons vu dans les chapitres précédents, les femmes représentent 51 % de la population canadienne totale et plus du quart des cas d’infection de VIH au Canada en 2008 ont touché des femmes (se reporter au chapitre 3). Par conséquent, des données sur les femmes sont obtenues dans le cadre d'études sur un large éventail de réponses générales au VIH/sida au Canada; toutefois, nous avons choisi de ne pas les inclure dans l’analyse du présent chapitre, car elles ne sont pas axées sur le genre.

6.1.2 Les femmes en tant que parties d’une communauté ou d’un groupe

Les femmes sont désignées comme un auditoire cible à l'intérieur de réponses communautaires ou de certains groupes culturels. Certains projets visent l’ensemble de la communauté, mais appuient aussi des activités exclusivement féminines. Ainsi, le Groupe d’action pour la prévention de la transmission du VIH et de l’éradication du sida (Gap-Vies) vise la communauté haïtienne de Montréal au sens large et a mis sur pied une émission de radio s’adressant exclusivement aux femmes. De telles réponses ont été incluses dans l’analyse, car elles ciblent de manière précise la clientèle féminine.

6.1.3 Les femmes en tant que catégories autonomes

Différentes organisations au Canada ont répondu aux besoins des femmes en mettant sur pied des projets, des coalitions, des réseaux, etc., axés sur la population féminine. Cette approche est conforme à ce que prévoit la Politique en matière d’analyse comparative fondée sur le sexe et le genre de Santé Canada, qui cherche à établir que les femmes et les hommes ne sont pas dans la même situation et que les différences sur le plan des réalités sociales, de l’espérance de vie et des circonstances économiques ont des répercussions sur l’état de santé en ce qui a trait à leur accès au système de soins de santé et à leurs interactions avec celui-ci. Par conséquent, ce cadre met en lumière la nécessité de reconnaître la légitimité d’une approche axée sur la femme pour étudier les réponses au VIH/sida, compte tenu du caractère distinct des réalités sociales et culturelles vécues par les deux sexes

6.2 Aperçu

L’ampleur et la complexité de la réponse du Canada se sont intensifiées depuis les débuts de l’infection. Les gouvernements, les organisations non gouvernementales, les organismes communautaires, les chercheurs, les professionnels de la santé et les personnes vivant avec le VIH/sida ou vulnérables à l’infection se sont engagés à lutter contre la maladie et les conditions qui aggravent l’infection.

Dans le cadre de l'Initiative fédérale de lutte contre le VIH/sida au CanadaNote de bas de page 55 le gouvernement du Canada suit les cas de VIH au moyen de son système de surveillance national, élabore des politiques, des lignes directrices et des programmes et appuie la réponse du secteur bénévole (qui est formé d'organismes nationaux de lutte contre le VIH/sida, d'organismes de services liés au sida et d'organismes communautaires) au VIH/sida dans les communautés partout au pays.

Les provinces et les territoires participent à des activités similaires. En vertu de la Constitution du Canada, la prestation des services de santé et des services sociaux aux personnes vivant avec le VIH/sida ou à risque de contracter l’infection est principalement de leurs compétences.

Des organismes travaillent dans toutes les provinces et tous les territoires pour réduire la vulnérabilité au VIH/sida et l’impact de celui-ci, et fournir des services de diagnostic, de prévention, de soins, de traitement et de soutien aux personnes les plus à risque. Le financement des activités de ces organismes est d’origine tant gouvernementale que privée. Dans certaines provinces et certains territoires, les organismes communautaires travaillent dans le cadre de structures prédéfinies afin de déterminer les priorités et de répartir les ressources. Les communautés et les autorités sanitaires locales, les administrations, les organismes de première ligne, les bénévoles et les populations touchées se trouvent dans une position unique pour déterminer la pertinence de la réponse. De plus, le secteur privé, (y compris les sociétés, les campagnes pharmaceutiques et les Églises), participe à la réponse au VIH/sida au Canada. Haut de la page

6.3 Stratégies ciblant des populations distinctes

Dans cette section est présentée une vue d’ensemble des stratégies existantes visant la clientèle féminine et le VIH/sida au niveau national, provincial et territorial. Étant donné l’augmentation de la proportion des nouveaux cas de VIH chez les femmes (se reporter au chapitre 3), bon nombre d’organisations et de gouvernements à l'échelle nationale, provinciale et territoriale jugent prioritaire de prendre des mesures de réponse axées sur cette population.

Dans l’Initiative fédérale de lutte contre le VIH/sida au Canada, les femmes sont considérées comme l’une des huit populations clés à risque de contracter le VIH/sida ou touchées par l’infection. Cette initiative constitue la réponse du gouvernement du Canada au rapport Au premier plan : Le Canada se mobilise contre le VIH/sida, un document élaboré par un regroupement d’intervenants qui propose une approche coordonnée à l’échelle nationale du VIH/sida au Canada. On y souligne l’importance de la participation communautaire à la réponse, ainsi que la nécessité d’offrir des programmes et des services appropriés sur le plan de la culture, du genre et de l’âge.

La plupart des provinces et des territoires canadiens ont adopté des stratégies en matière de dépistage prénatal du VIH chez les femmes enceintes. Douze des treize provinces et territoires ont une politique officielle à ce sujet; sept d’entre eux proposent le test « avec option de retrait » et les cinq autres, le test « avec option d’adhésion » (se reporter au chapitre 3)

Plusieurs provinces et territoires ont également élaboré des stratégies en matière de santé visant exclusivement les femmes. Ainsi, la Colombie-Britannique a élaboré une Women’s and Girl’s Health Strategy, qui prévoit l’adoption d’une approche « selon le sexe » à l’égard de certaines maladies jugées importantes, y compris le VIH/sida. Le Manitoba et la Saskatchewan appuient un plan d'action pour la santé des femmes, élaboré par le Prairie Centre of Excellence for Women’s Health, qui est axé sur certains programmes tels que l’éducation sexuelle visant à prévenir le VIH/sida.

Avec l’appui du ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l’Ontario, le Groupe de travail sur les femmes et le VIH/sida, représentant le personnel du Ministère, les chercheurs, les communautés et les personnes infectées ou touchées par le VIH/sida, est en train d’élaborer une stratégie pour contrer le taux croissant d’infections au VIH chez les femmes dans cette province. L’Ontario Women Study Research Group, qui est associé au groupe de travail, est en train de mettre sur pied un programme provincial de recherche dans lequel on prendra en considération la diversité des expériences de vie des femmes vulnérables au l’infection au VIH. De plus, dans le cadre de la Stratégie ontarienne de lutte contre le VIH et le sida à l'intention des Autochtones, on effectue en ce moment des interventions de prévention s'adressant spécifiquement aux femmes autochtones. Si elle n’a pas de mandat particulier en ce qui concerne les femmes, cette stratégie prévoit cependant accorder la priorité aux femmes au cours des cinq prochaines années.

En 2009-2010, le ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l’Ontario a octroyé un nouveau financement à la Women and HIV/AIDS Initiative, qui a permis aux 15 organismes de services liés au sida de créer des postes de coordinateur du développement communautaire pour le VIH chez les femmes dans des communautés clés partout en Ontario. La Women and HIV/AIDS Initiative (WHAI) a adopté une approche de développement communautaire qui comprend le renforcement des capacités des fournisseurs de services de santé et de services sociaux locaux afin qu’ils puissent répondre aux besoins des femmes vivant avec le VIH en Ontario.

Outre ces stratégies, on en recense d'autres, centrées à la fois sur la culture et le genre. Ainsi, en 2004, l’Organisation nationale de la santé autochtone (ONSA) a tenu une rencontre, l’Aboriginal Women’s Health Roundtable Planning Meeting, à laquelle ont participé 21 représentants de l’ONSA, de l’Association des femmes autochtones du Canada (AFAC), de la Pauktuutit Inuit Women’s Association, du Ralliement national des Métis (RNM) et de l’Assemblée des Premières Nations (APN). Lors de cette rencontre, les participants ont souligné la nécessité de faire porter les efforts sur différentes problématiques sanitaires, dont le VIH/sida. L’étape suivante a été l’élaboration du cadre d’un Plan d’action sur la santé des femmes autochtones. L’année suivante, en 2005, l’ONSA a tenu une Table ronde nationale sur la santé des femmes et des filles autochtones à laquelle ont pris part 70 représentants des organisations des Premières nations, des Inuits et des Métis et de Santé Canada. Le but de cette rencontre était de discuter des questions prioritaires et des recommandations en matière de politiques en vue d’améliorer la santé des femmes et des jeunes filles autochtones. Si la question du VIH/sida n’a pas été explicitement abordée, les membres se sont cependant entendus pour reconnaître l’existence de lacunes importantes en ce qui concerne l’éducation des femmes autochtones en santé sexuelle.

Ces dernières années, des progrès ont été réalisés pour l’élaboration du cadre d’un plan d’action stratégique pour les femmes autochtones visant à s’attaquer à la question du VIH/sida chez les femmes autochtones au Canada [1]. Le cadre, qui est le fruit de plusieurs mois de consultations avec des femmes autochtones partout au pays, permettra l’élaboration d’un plan d’action stratégique portant spécifiquement sur le VIH/sida chez les femmes autochtones au cours des cinq prochaines années. Aux fins de ce cadre, une expertise à deux niveaux sera mise sur pied, y compris un Conseil des femmes autochtones vivant avec le VIH/sida (CFAV), qui sera le principal organe de représentation et d’orientation et le comité Voix des femmes (VOW) du Réseau canadien autochtone du sida, constitué de représentants des prestataires de services clés et d’un groupe central du CFAV. En collaboration avec ces experts, on établira les buts suivants : 1‑ renforcer le réseau et le soutien des femmes autochtones dans toutes les régions; 2‑ militer en faveur de l’amélioration de la disponibilité et de l’accessibilité des soins et des traitements pour les femmes autochtones infectées par le VIH; 3- renforcer la prévention, l’éducation et la sensibilisation en matière de VIH/sida chez les femmes; 4- effectuer des recherches comparatives entre les sexes du genre et de recherches visant expressément les femmes au sein de la communauté. Le plan d’action stratégique pour les femmes autochtones sur le VIH/sida constituera une ressource et un guide d’une grande utilité pour les organisations offrant des services aux Autochtones en matière de sida et leur permettra de concevoir et de mettre sur pied leurs propres ressources avec et pour les femmes autochtones, dans leur région respective.

6.4 Réseaux, coalitions et mécanismes consultatifs ciblant des populations distinctes

Dans cette section est présentée une vue d’ensemble des stratégies ciblant exclusivement les femmes pour lutter contre le VIH/sida au niveau tant national que provincial/territorial. Les activités des réseaux, des coalitions et des mécanismes consultatifs sont diversifiées : formulation de conseils, la défense et la promotion de leurs intérêts et la recherche. Certains des réseaux et coalitions recensés ci-après s’occupent également de la réalisation de programmes. L'existence de ces organisations et de ces mécanismes témoigne de l'importance accordée à un partenariat réunissant les secteurs communautaire, organisationnel et gouvernemental pour s'attaquer à la question du VIH/sida chez les femmes.

Dans le présent rapport, on entend par réseau ou coalition une organisation dont les membres sont soit d'autres organisations, soit des individus, qui a été constituée pour représenter leurs intérêts, leurs buts et leurs objectifs sur les tribunes provinciale, nationale ou internationale. On entend par organe consultatif une organisation qui formule des conseils au sujet de l’élaboration et de la mise en œuvre de stratégies, de politiques et de programmes.

6.4.1 Réseaux, coalitions et organes consultatifs nationaux

Le Plan intégral d’action sur le VIH et les femmes au Canada est une coalition multisectorielle regroupant 77 organisations canadiennes et internationales vouées à la lutte contre le VIH/sida ainsi que divers groupes de défense des droits des femmes, notamment en matière de procréation. Ce regroupement milite en faveur de l’amélioration de la prévention de la transmission du VIH/sida et des services et mesures de soutien offerts aux femmes et aux filles infectées ou touchées par le VIH/sida au Canada. Outre les activités de défense des intérêts à l’appui des droits des femmes, les membres de la coalition ont mis sur pied des groupes de travail chargés de discuter de questions particulières qui touchent les femmes en lien avec le VIH/sida, à savoir : les aspects juridiques et éthiques et les droits de la personne, la recherche, la stigmatisation et la discrimination, le diagnostic, le traitement, les soins et le soutien et, enfin, la prévention et l’éducation. Les réseaux sur la santé des femmes répondent également à la problématique du genre et du VIH/sida au Canada.

Le réseau des Centres d’excellence pour la santé des femmesNote de bas de page 56, un réseau en partenariat pluridisciplinaire d’organisations universitaires et communautaires et de décideurs, accorde une importance primordiale aux questions touchant les femmes dans son programme de recherche et s'efforce de répondre aux besoins spécifiques de la population féminine en ce qui concerne le VIH/sida. En plus de ces centres, le Réseau canadien pour la santé des femmes et d’autres groupes de travail et initiatives s’intéressent à des questions de politiques touchant plus particulièrement les femmes et le VIH/sida.

En raison de la prévalence élevée des ITSS chez les femmes incarcérées dans les pénitenciers fédéraux, le Service correctionnel du Canada (SCC) a élaboré une stratégie s’appuyant sur les déterminants sociaux intitulée Stratégie de lutte contre les maladies infectieuses pour les délinquantes, qui porte sur l’offre de services de prévention, de soins, de traitement et de soutien appropriés à l’égard des maladies infectieuses sur le plan du genre et de la culture aux femmes incarcérées. Cette stratégie prend en considération le vécu des femmes pour comprendre leur vulnérabilité à l'infection, y compris les décisions quant aux comportements à risque, l'utilisation de mesures de réduction des méfaits, l'accès aux services de santé et l'adhésion aux tests et aux traitements.

En 2009, les planificateurs, les décideurs, les fournisseurs de services et les analystes de politiques se sont rencontrés pour discuter des questions, des recherches et des programmes concernant la consommation d’alcool et d’autres drogues par les femmes et les adolescentes au Canada [2]. Le but de cette rencontre était d’approfondir la question de la réduction des méfaits du point de vue des déterminants de la santé des femmes, en se penchant sur des déterminants tels que la pauvreté, le travail du sexe et la maternité. Les activités qui se sont déroulées lors de cet événement étaient parrainées par le British Columbia Centre of Excellence in Women’s Health et par la Coalescing on Women and Substance Use.

6.4.2 Réseaux, coalitions et organes consultatifs provinciaux

Le Centre d’excellence de l’Atlantique pour la santé des femmes préconise une approche fondée sur le genre en ce qui a trait aux politiques, aux programmes et à la recherche portant sur le VIH/sida. Le Centre, qui est membre de la Coalition interagence sida et développement (CISD) et du sous-comité de la recherche du Plan intégral d’action sur le VIH et les femmes, effectue des recherches sur les politiques dans le but d’améliorer l’état de santé des femmes canadiennes en rendant le système de santé plus informé des besoins des femmes en matière de santé et plus réactif à cet égard.

Le Positive Women's Network (PWN), un partenariat de femmes infectées ou touchées par le VIH/sida, offre des services de soutien, d'éducation et de prévention aux femmes dans toutes les collectivités de la Colombie-Britannique afin qu'elles puissent faire des choix éclairés au sujet du VIH/sida et de leur santé. De plus, le PWN joue un rôle de chef de file et défend les intérêts de ses membres en ce qui concerne les questions que pose le VIH/sida chez les femmes sur les plans social et sanitaire auprès des organisations communautaires nationales et locales de soins de santé. Toute femme vivant en Colombie-Britannique et pouvant obtenir de son prestataire de soins de santé la preuve de sa séropositivité à l’égard du VIH peut devenir membre du PWN.

Le ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l’Ontario a mis sur pied un groupe de travail dans le but de contrer l’augmentation du taux d’infection au VIH chez les femmes de cette province. Dans le cadre de ce projet, le Ministère a appuyé la réalisation de recherches sur les pratiques exemplaires en matière de prévention du VIH chez les femmes, en vue de déterminer où cette population est la plus susceptible de se présenter pour bénéficier de soins de santé et de services sociaux. Dans le cadre de l’initiative en matière de dépistage prénatal, le Ministère finance une campagne de communication visant à mieux faire connaître le programme de dépistage prénatal du VIH auprès des femmes enceintes, des prestataires offrant le test de dépistage et des femmes envisageant de procréer.

En Nouvelle-Écosse, l’Advisory Council on the Status of Womenconseille le ministre responsable de la condition féminine et détermine les questions à étudier, y compris celles concernant la santé. En 2003, ce conseil consultatif a produit un document intitulé Gender and HIV/AIDS Backgrounder qui souligne les différents facteurs de vulnérabilité au VIH/sida liés au genre.

À Terre-Neuve-et-Labrador, un programme de partenariat sur le genre et le VIH a été mis en œuvre conjointement par le AIDS Committee of Newfoundland and Labrador, Oxfam, la Coalition interagence sida et développement (CISD), l’Agence canadienne de développement international et le Zimbabwe/Lesotho dans le but d’étudier et d’analyser la question de la violence masculine à l’égard des femmes et du VIH/sida.

Comme nous l’avons déjà dit dans le chapitre 4, les femmes travaillant dans l’industrie du sexe et celles qui ont des relations sexuelles pour assurer leur survie peuvent devoir composer avec une multitude de facteurs de vulnérabilité au VIH. Pour répondre au besoin d'autonomisation de ces femmes, plusieurs coalitions de travailleuses du sexe ont été constituées partout au Canada dans le but de mettre sur pied des initiatives d’éducation en santé et de promouvoir de meilleures conditions de travail pour cette population. Dans les Maritimes, le Sex Trade Action Committee a initialement été mis sur pied par la police communautaire avec pour mandat de se pencher sur les questions liées au travail du sexe dans la rue (à des fins de survie) à St. John’s. Il a établi un partenariat avec AIDS St. John’s et d’autres intervenants (y compris des personnes travaillant ou ayant travaillé dans l’industrie du sexe) pour élaborer des projets de réduction des méfaits, d’éducation et de réhabilitation destinés aux travailleuses du sexe.

Stepping Stone, une organisation de personnes travaillant dans l’industrie du sexe à Halifax, compte actuellement de nombreuses travailleuses du sexe parmi les membres de son personnel et a tissé des partenariats avec les fournisseurs de soins de santé, les conseillers (en matière de santé et de questions juridiques) et d’autres travailleurs communautaires (p. ex. AIDS Coalition of Nova Scotia) pour offrir aux personnes exerçant ce métier, en particulier celles qui le font pour assurer leur survie, des services de réduction des méfaits et d’intervention directe auprès de la communauté.

Au Québec, l’organisme STELLA, qui a été créé en 1995 par des travailleuses du sexe, des chercheurs en santé publique et des militants, est une organisation gérée par et pour les travailleuses du sexe, qui a pour objectif d’améliorer leur qualité de vie et leurs conditions de travail. L’organisation vise à donner à ces femmes du soutien et de l’information afin de leur permettre de vivre dans la sécurité et la dignité, à réduire la discrimination à l’égard des personnes exerçant ce métier par des campagnes de sensibilisation et d’éducation du public au sujet du travail du sexe et des réalités auxquelles elles sont confrontées dans ce travail et de militer en faveur de la décriminalisation de la prostitution.

En Ontario, deux organisations de travailleuses du sexe ont été mises sur pied, l’une à Toronto (MAGGIE’s- The Toronto Prostitutes’ Community Project) et l’autre à Ottawa-Gatineau (POWER- Prostitué(es) d’Ottawa-Gatineau travaillent, éduquent et résistent). Les deux organisations sont dirigées par des travailleuses du sexe et offrent des services juridiques et de santé à cette population. 

On recense plusieurs organisations de travailleuses du sexe en Colombie-Britannique, dont la Prostitutes Empowerment Education and Resources Society (PEERS), la Canadian National Coalition of Experiential Women (CNCEW) et la West Coast Cooperative of Sex Industry Professionals of Vancouver (WCCSIP).  L’organisation PEERS offre des programmes et des services aux personnes travaillant ou ayant déjà travaillé dans l’industrie du sexe, notamment des programmes d’aide à l’éducation et à l’emploi pour ceux qui souhaitent abandonner la prostitution; l’organisation facilite également l’accès à un logement abordable et aux services juridiques (p. ex. en aidant les parents dans leurs démarches pour obtenir la garde de leurs enfants), intervient directement dans la communauté (p. ex. en proposant des seringues, des condoms, etc., dans des centres d’accueil mobiles), et offre l’accès à un médecin de sexe féminin en résidence.

La CNCEW a pour objectif d'améliorer les conditions de vie et de travail des travailleuses du sexe et met l'accent sur les questions clés suivantes : réduction des méfaits (p. ex. en offrant aux travailleuses du sexe les services appropriés), réforme du droit (p. ex. en militant en faveur de la décriminalisation du travail du sexe), sensibilisation du public (p. ex. en luttant contre la discrimination et la stigmatisation), justice sociale, protection des enfants et des jeunes (p. ex. en reconnaissant l'importance de la question de l'exploitation des jeunes travaillant dans l'industrie du sexe et en s'attaquant à ce problème), violence et trafic humain.

Le WCCSIP est une coopérative de personnes travaillant ou ayant travaillé dans l’industrie du sexe qui, en contrepartie d’une cotisation pour en devenir membres, acquièrent un droit de vote leur permettant d’intervenir ou de se prononcer au sujet de la manière de dépenser les profits. La coopérative s'intéresse principalement aux questions suivantes : la création de normes de travail pour les personnes travaillant dans l'industrie du sexe; l'autonomisation et l'unification des communautés de travail du sexe afin d'accroître la sécurité économique des travailleurs du sexe adultes; le renforcement des capacités dans le but d'élaborer des politiques pour l'industrie du sexe; la mise à contribution des alliés pour permettre à l'organisation d'atteindre ses buts; le maintien du caractère prioritaire des cadres de réduction des méfaits; le travail en faveur de la justice sociale et de l'amélioration des conditions de travail et de la sécurité des travailleuses du sexe.

6.5 Analyse des programmes

Dans cette section est présentée une analyse des types de programmes et de projets recensés dans le cadre du processus de collecte de données et de la mesure dans laquelle ils reflètent les réalités et les besoins des femmes en lien avec le VIH/sida. L’objet principal du processus de collecte de données était de recenser les projets, à l’intérieur de certaines limites temporelles (actifs entre 2006 et 2009), qui portaient sur le VIH/sida chez les femmes au Canada. Les projets et les organisations responsables sont répertoriés dans l’annexe C. Il importe de noter que l’analyse n’inclut pas les programmes sur le VIH/sida qui ont été intégrés aux activités liées à la prestation de services sociaux et de santé provinciaux ou territoriaux ordinaires (exception faite des programmes destinés aux femmes mis en œuvre par le SCC et par certains établissements carcéraux provinciaux, qui ont été intégrés aux services de santé offerts aux femmes incarcérées). Les projets bénéficiant d’un financement qui sont destinés exclusivement aux femmes, ceux qui comportent une forte composante féminine (selon leur titre ou dans leur descripteur) et ceux qui visent directement les femmes à l’intérieur d’un groupe plus large ont été inclus aux fins de la discussion. Il convient de noter qu’en raison de leur durée limitée et du temps écoulé entre la rédaction et l’impression du présent rapport, certains des projets mentionnés pourraient ne plus être actifs.

Figure 19 : Répartition des organisations participant à la lutte au VIH/sida chez les femmes au Canada (N=71)

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OSS: Organismes de services liés au sida (visant toute la population)

OSSF: Organismes de services liés au sida pour les femmes

OSF: Organismes de services pour les femmes

OSSPD: Organismes de services liés au sida visant une population distincte

OSPD: Organismes de services visant une population distincte

SC, SS ou SSS: Services communautaires, services de santé, ou services de santé sexuelle

OG: Organismes gouvernementaux

Figure 19 : Répartition des organisations participant à la lutte au VIH/sida chez les femmes au Canada (N=71)

La figure 19 est un graphique circulaire composé de sections de dimensions différentes. Celles-ci correspondent à la distribution relative des organismes présentés dans le rapport en tant qu'organismes intervenant dans le traitement du VIH chez les femmes, au Canada, selon leur type. Le nombre total d'organismes présentés dans le rapport était de 71.

Les organismes de services liés au sida représentaient 25 % des organismes intervenant dans le traitement du VIH/sida chez les femmes comparativement à 23 % qui étaient des organismes de services liés au sida s'adressant tout particulièrement aux femmes, 20 % qui étaient des organismes de services s'adressant à une population en particulier, 14 % qui étaient des organismes de services liés au sida s'adressant à une population en particulier, 11 % qui étaient des organismes de services communautaires, de santé communautaire ou de santé en matière de sexualité, 4 % qui étaient des organismes gouvernementaux et 3 % qui étaient des organismes de services pour les femmes.

OSS: Organismes de services liés au sida (visant toute la population)

OSSF: Organismes de services liés au sida pour les femmes

OSF: Organismes de services pour les femmes

OSSPD: Organismes de services liés au sida visant une population distincte

OSPD: Organismes de services visant une population distincte

SC, SS ou SSS: Services communautaires, services de santé, ou services de santé sexuelle

OG: Organismes gouvernementaux

6.5.1 Projets visant les femmes

Sur les 101 projets examinés, 11 (11 %) visent les femmes à l’intérieur d’un projet ayant une portée plus large et 89 ciblent exclusivement la population féminine (se reporter à l’Annexe C). La figure 19 montre qu'un quart (25 %) des organisations participant à la réponse au VIH/sida chez les femmes sont des organismes de services liés au sida puis, par ordre d'importance, des organismes de services liés au sida pour les femmes (23 %) et des organismes de services visant une population distincte (20 %). Les deux derniers types d'organismes ciblent les Autochtones, les jeunes à risque, les personnes provenant de pays où le VIH est endémique, les personnes travaillant dans l'industrie du sexe, les personnes utilisant des drogues par injection et les personnes transgenres, qui sont autant de groupes considérés comme exposés à un risque plus élevé de contracter le VIH.

La représentation graphique fait ressortir la diversité des organisations répondant aux besoins des femmes en lien avec le VIH/sida. Cette diversité est elle-même représentative de la complexité des besoins propres aux femmes en ce qui concerne le VIH/sida, en particulier si l’on considère la variété des populations concernées.

6.5.2 Répartition des projets par région géographique et par catégorie

Sur les 101 projets répertoriés, 36 % se déroulent en Colombie-Britannique, 5 % en Alberta, 4 % en Saskatchewan et au Manitoba, 21 % en Ontario, 23 % au Québec et 4 % dans la région de l'Atlantique. Dans le Nord, aucun projet visant spécifiquement les femmes n’a été recensé. Cette situation pourrait s’expliquer par le fait que des fonds sont plus susceptibles d'être alloués aux populations autochtones en générale (c’est-à-dire aux Premières nations, aux Inuits et aux Métis), dont les femmes font partie. De plus, huit projets d’envergure nationale ont été identifiés. Si l’on considère la proportion des projets en relation avec le pourcentage représenté par la population féminine dans chaque région, il ressort des données que les provinces les plus peuplées (c’est-à-dire l’Ontario, le Québec et la Colombie-Britannique) comptent le plus grand nombre de projets s’adressant spécifiquement aux femmes.

6.5.3 Variation de l’offre des programmes en fonction des besoins particuliers en matière de santé des femmes

Comme nous l’avons montré dans les chapitres précédents, il existe certains groupes de femmes chez lesquels, en raison de circonstances sociales et économiques, le risque de contracter ou de transmettre le VIH est plus élevé. Il s’agit notamment des femmes provenant de pays où le VIH est endémique, de celles qui vivent avec le VIH, des travailleuses du sexe, des adolescentes, des femmes autochtones, des utilisatrices de drogues injectables, des femmes transgenres et des femmes incarcérées. Ces populations féminines nécessitent des stratégies individuelles, compte tenu du caractère distinct de leurs réalités socio-économiques et de leurs besoins en matière de santé.

Figure 20 : Répartition des projets sur le VIH/sida axés sur les femmes par catégorie (N = 114)

Le nombre (N) total est plus élevé que le nombre réel de projets répertoriés, car plusieurs projets ciblent plus d’une population (p. ex. les adolescentes autochtones séropositives pour le VIH).

Équivalent textuel - Figure 20 : Répartition des projets sur le VIH/sida axés sur les femmes par catégorie (N = 114)

La figure 20 est un graphique circulaire composé de sections de dimensions différentes. Celles-ci correspondent à la distribution relative des projets sur le VIH/sida axés sur les femmes, présentés dans le rapport par population d'intérêt. Le nombre total de projets était de 114.

Parmi les projets axés sur les femmes présentés dans le rapport, 21 % étaient centrés sur les travailleurs du sexe, comparativement à 20 % sur les femmes originaires de pays où le VIH est endémique, 19 % sur les femmes vivant avec le VIH ou le sida, 11 % sur les femmes autochtones, 11 % sur les jeunes, 9 % sur les femmes qui utilisent des drogues injectables, 7 % sur les femmes incarcérées et 2 % sur les femmes transgenres.

6.5.4 Femmes travaillant dans l’industrie du sexe

Les femmes travaillant dans l’industrie du sexe constituent la population la plus fréquemment ciblée, à raison de 25 projets sur les 101 répertoriés [W11, W18, W22, W23, W24, W27, W33, W48, W54, W57, W61, W63, W75, W76, W77, W78, W86, W91-W96, W98, W101]. Comme les femmes qui ont des relations sexuelles pour survivre présentent un risque élevé de transmission du VIH, un ensemble exhaustif de mesures pour répondre à leurs besoins en matière de VIH/sida est nécessaire pour cette cohorte. Parmi les projets visant cette catégorie, un tiers (9 projets ou 36%) s’adressent aux femmes travaillant dans l’industrie du sexe pour survivre ou aux femmes vivant dans la rue qui utilisent des drogues par injection [W18, W22, W23, W24, W28, W33, W61, W63, W78]. Par exemple, le projet Femmes de la rue [W78] vise à assurer aux travailleuses du sexe l'accès aux ressources appropriées, p. ex. en les accompagnant à leurs rendez-vous et en veillant à la disponibilité d'un matériel d'injection sans risque. Dans un autre projet, intitulé The Rainier Hotel [W18], d’anciennes prostituées qui suivent un programme de désintoxication ont accès à un large éventail de mesures de soutien qui visent à les aider à reprendre leur santé en main. Au Québec, le projet Cat Woman, qui est offert dans les régions du Lac St-Jean/Saguenay [75], de l'Estrie [76] et de la Mauricie [91], a pour but de favoriser les comportements sexuels sans risque et d'habiliter les travailleuses du sexe à composer avec les facteurs qui limitent leur capacité de se protéger.

En Colombie-Britannique, le projet HIV/AIDS and Survival Sex Workers [W22] vise à élaborer et à distribuer de l’information sur le VIH/sida qui soit pertinente sur le plan culturel et facile à comprendre. Dans le cadre de ce projet, les pairs suivent des formations afin d’acquérir des habiletés en matière d’intervention auprès de la communauté, d’animation et de coordination de réunions et d’ateliers. Lors de l’intervention au sein de la communauté, les intervenantes paires sont jumelées à des travailleurs en santé communautaire. Dans le même ordre d’idée, deux autres projets s’adressant exclusivement aux femmes travaillant dans l’industrie du sexe ciblent une culture en particulier. Le premier projet s'adresse aux travailleuses du sexe autochtones [W57] et vise à accroître leurs connaissances au sujet de la prévention de l'infection au VIH, à réduire les comportements à risque et à améliorer l'accès des femmes aux services appropriés (p. ex. aux organismes de services liés au sida partout en Ontario). Le second projet a été élaboré pour les femmes asiatiquesNote de bas de page 57 et vise à améliorer leur connaissance du VIH/sida [W11].

6.5.5 Femmes provenant de pays où le VIH est endémique

Dans les rapports Au premier plan et Rapport d’étape sur le VIH/sida et les populations distinctes : Personnes provenant de pays où le VIH est endémique – Population noire de descendance africaine et caribéenne vivant au Canada, on insiste sur la nécessité de cibler les femmes originaires de ces régions, car elles sont plus susceptibles de souffrir d’inégalités liées au genre, de violence et d’isolement. Par conséquent, les projets conçus pour ce groupe de femmes doivent répondre à leurs besoins propres. De plus, les programmes doivent tenir compte du fait que la majorité des femmes provenant de pays où le VIH est endémique vivent dans les grands centres urbains (c’est-à-dire Toronto, Montréal et Vancouver).

Plus d'un cinquième (23 projets ou 21 %) de tous les projets répertoriés indiquent avoir comme population cible les femmes venant de pays où le VIH est endémique [W10, W11, W17, W30-W32, W39-W44, W50-W52, W55, W62, W64, W71, W72, W73, W74, W83]. De tels projets ont été relevés dans quatre provinces, à savoir la Colombie-Britannique, l'Alberta, l'Ontario et le Québec, ce qui est conforme à la répartition géographique de ce groupe de la population.

Plus d’un quart (6 projets ou 27 %) de ces projets ciblent les femmes séropositives pour le VIH et offrent pour la plupart des services de soutien. À titre d’exemple, le projet Sahwanya Community Kitchen [W10], élaboré par et pour les femmes africaines séropositives pour le VIH du centre-ville de Vancouver, a pour but de briser l’isolement social de ces femmes en leur offrant un environnement propice au partage des expériences. Un autre projet, le Living Room Program [W64], propose aux femmes africaines et caribéennes d'Ottawa vivant avec le VIH d'échanger au sujet de leur expérience de vie en toute confidentialité, ce qui les soutient et les aide à sortir de l'isolement qu'entraîne le fait de vivre avec le VIH/sida.

On recense également plusieurs interventions visant une culture en particulier, y compris celle des communautés somalienne [W62], éthiopienne [W55], asiatique [W11, W50, W51], africaine ou caribéenne [W10, W39, W40, W42, W43, W44, W64, W71, W73, W74] et africaine musulmane [W41], qui représentent 16 (72,7 %) des projets d'intervention ciblant les femmes provenant de pays où le VIH est endémique. Dans deux cas, les projets ciblent tant les femmes adultes que les adolescentes de leur communauté respective. De fait, tant la Somali Immigrant AID Organization [W62] que l’Ethiopian Association in the Greater Toronto Area [W55] ont offert à leur population féminine des ateliers conçus en fonction de chaque tranche d’âge qui ont pour but d’améliorer les connaissances des participantes au sujet du VIH/sida.

En ce qui concerne les projets ciblant les populations asiatiques, un projet, intitulé The ORCHID project : Outreach and Research in Community Health Initiatives and Development [W11], vise les travailleuses du sexe asiatiquesNote de bas de page 58 qui exercent leurs activités dans des salons de massage et des agences d'escortes à Vancouver et dans la région du Lower Mainland de la Colombie-Britannique. Le principal objectif de ce projet est d’améliorer les connaissances de ces femmes au sujet de la transmission du VIH et de la prévention de cette infection. Les deux autres projets ciblant les populations de femmes asiatiques [W50, W51] proposent des ateliers sur le VIH/sida dispensés soit avec l'aide de femmes bénévoles originaires d'Asie du Sud-Est ou de l'Est, soit par une intervention directe auprès des femmes dans différents lieux culturels (p. ex. églises, centres d'entraide, cours d'anglais langue seconde, événements ethnoculturels, etc.).  Ces deux projets font la promotion du dépistage du VIH dans la population féminine originaire de l'Asie du Sud-Est ou de l'Est, dans un cas en utilisant les médias et, dans l'autre, en distribuant partout à Toronto un document d'information sur le VIH après l'avoir traduit en japonais. Enfin, dans le cadre d’un autre projet [W40], on cherche à rencontrer les jeunes femmes des communautés africaines, caribéennes et continentales sur les lieux d’événements culturels, et on les amène à discuter d’éducation sexuelle et de santé dans un contexte adapté à leur culture. En ce qui concerne les autres projets visant les femmes provenant de pays où le VIH est endémique, ils portent généralement sur l’intervention directe par des pairs [W17] et sur la prévention du VIH/sida [W30, W31, W32, W52, W83].

6.5.6 Femmes vivant avec le VIH/sida

Les projets visant les femmes vivant avec le VIH représentaient 19 % (ou 21) de tous les projets répertoriés [W10, W13, W19, W28, W35, W37, W42, W44-W47, W49, W52, W64, W65-W68, W74, W86, W89]. Outre les six projets ciblant les femmes vivant avec le VIH et provenant de pays où le VIH est endémique [W10, W42, W44, W52, W63, W64, W74], trois s'intéressent aux femmes séropositives pour le VIH qui viennent d'enfanter [W65, W66 et W67]. Ces derniers projets visent à réduire le risque de transmission verticale du VIH soit en proposant gratuitement des préparations pour nourrissons pendant une période d'un an, soit en offrant du soutien, des conseils et des services financiers.

Certains des autres projets portent sur le soutien par les paires [W19, W35, W47, et W68], le renforcement de la capacité d’intervention directe et de l’accès aux programmes pour les femmes vivant avec le VIH [W13, W46], et l’organisation d’ateliers ou de séances d’éducation sur la prévention [W64]. Un projet s’adressant aux adolescentes séropositives pour le VIH vise à améliorer leurs aptitudes à la vie quotidienne et à l’emploi [W28]. Enfin, deux autres projets visent à autonomiser les femmes et à les encourager à révéler leur séropositivité à leur partenaire et à leurs dispensateurs de services [W74, W89].

6.5.7 Jeunes filles

Sur les 101 projets répertoriés, 12 indiquent avoir pour public cible les jeunes filles [W9, W15, W20, W28, W29, W40, W41, W45, W56, W62, W79 et W97]. Parmi ces projets, trois portent spécifiquement sur les personnes provenant de pays où le VIH est endémique et proposent des mesures de réponse au VIH/sida adaptées au genre, à la culture et à l’âge. L’un de ces projets, l’Ethiopian Association HIV/AIDS Prevention Project [W55], vise à améliorer les connaissances des jeunes sur des sujets tels que le VIH et les répercussions de la consommation d’alcool et de drogues sur le comportement sexuel. Par le biais d’ateliers animés par des pairs, le public cible reçoit de l’information sur la prévention de l’infection du VIH. Dans le cadre d’un autre projet, la Somali AID Organization tient des ateliers sur le VIH/sida s’adressant aux adolescentes somaliennes [W62] et diffuse de l’information culturellement appropriée en matière de prévention par le biais des médias de la communauté somalienne (p. ex. radio, journal).

Quatre projets s'adressant aux jeunes (30,8 %) visent l'autonomisation des jeunes femmes/filles en ce qui concerne leur sexualité. Par exemple, en Colombie-Britannique, le projet Girl Power [W9] s'intéresse à l'association entre la faible estime de soi des jeunes filles et leurs activités à risque, en lien avec le VIH. Le projet est axé sur l’image corporelle féminine et sa représentation dans les médias. Un autre projet offert en Colombie-Britannique, Rights of Passage [W15], vise à apprendre aux adolescentes autochtones à se définir elles-mêmes de manière saine et à s’informer au sujet du VIH/sida. De même, le Sexual Self-Esteem as a HIV Prevention Tool Project [W29], en Alberta, a pour but d'apprendre aux adolescentes à construire leur estime de soi en les aidant à s'accepter, à se sentir bien dans leur corps, à assumer leurs forces et leurs capacités afin de faire des choix positifs et favorables à la santé. On donne également de l’information sur les risques que présente le VIH. Enfin, un projet intitulé « Hey, Fille! Mets tes culottes! »Note de bas de page 59 [W97] se consacre à la prévention des ITS et à l'éducation sexuelle des jeunes filles.

6.5.8 Femmes autochtones

Les femmes autochtones constituent près de la moitié de tous les nouveaux cas d'infection au VIH chez les Autochtones [4], une situation qui contraste abruptement avec celle des femmes non autochtones canadiennes, qui comptent pour 20,6 % des rapports de tests positifs (se reporter au chapitre 3). Sur les 101 projets répertoriés, 14 ciblent les femmes autochtones [W1, W2, W3, W6-W8, W14, W15, W26, W36, W57-W59 et W88].

Les projets ciblant les femmes autochtones incluent ceux qui s’adressent aux jeunes [W15], aux travailleuses du sexe [W57] et aux femmes utilisant des drogues par injection ainsi que les projets axés sur la réduction des méfaits [W1, W2, W8, W58, W59]. Ce dernier groupe, qui représente la population la plus souvent visée dans les projets destinés aux femmes autochtones, représente 35,7 % (5) du total. La prédominance des femmes autochtones qui utilisent des drogues par injection dans les projets d'intervention concorde avec leur importance relative dans la catégorie UDI; en effet, la principale catégorie d'exposition au VIH chez les femmes autochtones est la catégorie UDI, qui représente 66,3 % du nombre total de rapports de tests positifs pour le VIH entre 1998 et 2009 (se reporter au chapitre 3, figure 18). Certaines des interventions adoptent une approche de la réduction des méfaits adaptée à la culture de la population cible. Par exemple, le projet intitulé Awakening the Spirit [W59] donne aux dispensateurs de soins de santé de l’information sur l’histoire et les points de vue des Autochtones, ainsi que sur la réduction des méfaits chez les femmes autochtones à risque. Un autre projet d’intervention sensible aux aspects culturels, Culturally Appropriate Harm Reduction Program Development [2], vise à réduire les méfaits associés à l’injection de drogues (et d’autres substances) au sein des communautés autochtones.

Compte tenu de la prévalence de la violence faite aux femmes autochtones, deux projets visent spécifiquement cette problématique [W26, W88] dans le contexte de la santé sexuelle. Par exemple, le projet intitulé Positive Women, Positive Spaces [W26] s’attaque aux liens entre la violence et le risque d’infection au VIH chez les femmes autochtones vivant dans le quartier DTES de Vancouver par la mise sur pied et l’évaluation d’une clinique de nuit pour femmes seulement. L'autre projet [W88] a pour but d'offrir des ateliers de santé sexuelle aux femmes autochtones victimes d'abus qui vivent dans des refuges, ainsi que de la formation sur la sexualité aux travailleurs sociaux employés par ces établissements.

De plus, le projet intitulé Around the Kitchen Table vise à autonomiser les femmes, en particulier celles qui vivent dans des collectivités éloignées, en leur rappelant leurs rôles traditionnels et en leur offrant un réseau communautaire de soutien et d’éducation [W14].

6.5.9 Femmes utilisatrices de drogues, réduction des méfaits et usage de substances

Parmi les projets d'intervention examinés, 10 ciblent les femmes qui s'injectent des drogues, la réduction des méfaits et l'usage de substances [W1, W2, W12, W18, W25, W27, W58, W59, W61 et W99]. Un projet [W12] facilite l’accès des femmes du quartier DTES de Vancouver qui sont touchées par le VIH/sida aux ressources en matière de réduction des méfaits, de services médicaux et de soutien communautaire. On offre de l’aide aux femmes les plus vulnérables qui n’ont pas accès aux services pour cause de discrimination, d’exclusion et d’isolement. Un autre projet mené en Colombie-Britannique, Women Care [W27], veille à la santé, au bien-être et au leadership des femmes vulnérables, en particulier les travailleuses du sexe dans la rue qui utilisent des drogues. Le projet Women’s Harm Reduction à Toronto s’intéresse également à l’usage de drogues illicites et à la prostitution chez les femmes [W63]. Le programme vise à reconnaître les difficultés que connaissent ces femmes et à élaborer des programmes de soutien réceptifs. De plus, le projet WIN, offert au Nouveau-Brunswick, encourage les femmes à profiter d’un programme d’échange de seringues, lequel vise à enrayer la propagation du VIH [W99]. Il offre également un moyen sûr pour l’élimination des aiguilles. Enfin, le Coverdale Centre for Women, également situé au Nouveau-Brunswick, propose un programme de lutte contre l'usage de substances aux femmes incarcérées [W100].

6.5.10 Femmes incarcérées

Au premier plan a lancé un appel en faveur de la mise en œuvre de programmes pour femmes incarcérées visant à réduire le risque de transmission du VIH dans tous les établissements correctionnels au Canada et d’offrir aux personnes incarcérées l’accès à des outils et à des services de prévention, de réduction des méfaits et de traitement appropriés à l’âge, au genre et à la culture. Huit des projets examinés ciblent les femmes incarcérées.

Le programme destiné aux femmes du Prisoners with HIV/AIDS Support Action Network (PASAN), qui est le plus important programme communautaire sur le VIH visant la population féminine incarcérée au Canada, offre des services de prévention, d’éducation et de soutien, ainsi que de planification de la remise en liberté et de gestion de cas répondant aux besoins des femmes en prison et de celles qui ont été récemment libérées [W60].

Le projet Wings for Our Future [W92] s'adresse aux femmes incarcérées ainsi qu'aux personnes travaillant dans le domaine de l'admissibilité à la libération conditionnelle et de la réinsertion dans la population active. On prévoit offrir différents ateliers, kiosques d'information et sessions de formation à des fins de sensibilisation à la problématique du VIH et du VHC, d'information, de prévention et de soutien à l'intérieur et à l'extérieur des centres de détention. On espère que ces activités permettront aux femmes incarcérées de mieux comprendre les modes d'infection et les techniques de prévention et aux travailleurs sociaux de se familiariser avec les ressources disponibles et d'être ainsi en meilleure position pour aiguiller les femmes vers les services appropriés. La clientèle cible du projet compte environ 250 femmes incarcérées (dans les prisons tant provinciales que fédérales du Québec) et 90 travailleurs sociaux.

Le projet Prisoners at Federal Prison for Women run HIV/AIDS Education and Support Group [W5], qui a été lancé en 2006 à l’Établissement d’Edmonton pour femmes (à l’initiative du SCC), offre du soutien en ce qui concerne le VIH/sida, l’hépatite C et la réduction des méfaits.

De plus, le projet University Partners with Provincial Prison for Women — Participatory Action Research Empowers Prisoners [W16], qui est piloté par des pairs, contribue à l’autonomisation des femmes et les encourage à se l’approprier. Les femmes incarcérées orientent la recherche en posant des questions, en recueillant et en analysant des données, en présentant de nouvelles connaissances et en élaborant de nouvelles politiques novatrices.

Le Coverdale Centre for Women Inc. propose de nombreux programmes, dont l'un s'adresse aux femmes en transition entre le système correctionnel et la communauté et pour celles qui sont déterminées à changer leur vie de manière significative [W100]. Ainsi, il offre un programme de lutte contre la toxicomanie aux femmes incarcérées et une maison de transition à celles qui ont quitté l’établissement carcéral pour se réinsérer dans la communauté.

Enfin, le projet Sex Worker and HIV-prevention Organization Engages Women Prisoners Through Creative Writing and Art a invité les femmes incarcérées à l’Établissement Joliette (prison pour femmes du SCC au Québec) et au Centre correctionnel de Tanguay (prison pour femmes provinciale au Québec) à participer à des ateliers d’écriture créative [W95]. L'objectif était de produire un numéro spécial du magazine ConStellation qui soit exclusivement rédigé, illustré et conçu par des travailleuses du sexe (édition spéciale par des femmes incarcérées ou ayant eu des démêlés avec la justice, vol. 10, n° 1, 2005).

6.5.11 Autres catégories propres aux femmes

Parmi les projets recensés, certains ciblent des femmes appartenant à d’autres catégories particulières, notamment les femmes victimes de violence, celles qui sont ou vont être mères, les femmes plus âgées et les femmes transgenres.

a) Violence faite aux femmes

Quatre projets ciblent la violence faite aux femmes dans le contexte du VIH/sida : trois ont été conçus au Québec [W81, W84 et W88] et deux visent expressément les femmes autochtones [W26, W88]. L'un de ces projets, intitulé Les femmes et leur santé sexuelle…vers une prise en charge [W81], a pour but d'améliorer les connaissances et les compétences des femmes afin de leur permettre de mieux gérer leur bien-être sexuel et d'adopter des pratiques sans danger en matière de relations sexuelles. Un autre projet, intitulé Positivement femmes[W84] et s'adressant aux femmes qui ont été victimes de violence, leur permet d'acquérir des compétences relatives à la prévention en matière de santé sexuelle et vise à leur faire mieux connaître les risques associés aux ITSS. Il vise également à leur apprendre à communiquer au sujet de la sexualité pour être en mesure de négocier l’adoption de pratiques sexuelles sûres.

b) Femmes qui sont ou vont devenir mères

Quatre des projets recensés ciblent les femmes qui sont ou vont devenir mères et qui sont touchées ou infectées par le VIH/sida [W25, W65, W66 et W67]. Par exemple, le projet Sheway [W25], qui se déroule dans le quartier centre-est de Vancouver, offre du soutien en matière de services sanitaires et sociaux aux femmes enceintes et à celles qui viennent d’accoucher et qui sont aux prises avec des problèmes de consommation d’alcool et de drogues. Un autre projet, réalisé dans le cadre du Motherisk Program [W67], offre gratuitement et en toute confidentialité aux femmes du counseling au sujet des risques d'infection au VIH et du traitement contre le VIH durant la grossesse. Enfin, The Infant Formula Program [W66] appuie les nouvelles mères séropositives pour le VIH en leur offrant gratuitement des préparations pour nourrissons.

c) Femmes plus âgées

Un projet intitulé Positive Players : Sexual Health for Women in Their Middle Years [W21] s'adresse aux femmes de plus de 40 ans. Ce projet, offert en Colombie-Britannique, traite de problématiques propres aux femmes ménopausées. Comme cela est indiqué dans le descripteur du projet, les femmes de plus de 40 ans peuvent se sentir mal à l'aise de discuter de pratiques sexuelles ou de consommation de drogues avec leur professionnel de la santé et peuvent associer uniquement le port du condom à la contraception. Pour pallier ces problèmes, on offre aux femmes de l’information et des ressources en matière de prévention du VIH par l’intermédiaire d’un site Web. On offre également des ateliers.

d) Femmes transgenres

Deux des projets répertoriés s'adressent aux femmes transgenres. Le premier, intitulé Asian Women At-risk Education and Outreach Project [W51] vise à faciliter l’accès de cette population, y compris les femmes transgenres, aux messages et aux services en matière de santé sexuelle et de prévention de l’infection au VIH et des ITS. Le second projet, intitulé Trans-Positive : Trans HIV/AIDS Community Health Project [W80], porte sur la prévention des infections au VIH et au VHC auprès des hommes et des femmes transsexuels et transgenres dans la région de Montréal.

6.6 Stratégies et réponses thématiques

Un grand nombre des projets répertoriés dans le présent chapitre sont axés sur la formulation de messages de prévention du VIH ciblés. Ces messages visent à améliorer la sensibilisation et les connaissances des femmes en ce qui concerne le VIH/sida, mais la manière dont cet objectif est atteint varie selon les projets. Par exemple, l’éducation et l’information peuvent se faire par l’intermédiaire des médias, d’Internet et de campagnes de sensibilisation, d’ateliers animés par des pairs, dans d’autres lieux où se déroulent des activités culturelles, comme les cours d'anglais langue seconde, ou par d’autres organisations culturelles, ainsi que par la distribution de ressources et d’information sur le VIH/sida.

D’autres projets sont axés sur le renforcement des capacités et proposent de la formation, l’amélioration des connaissances et des compétences et l’établissement de partenariats par le biais du partage de l’information. En outre, d’autres projets visent à soutenir les femmes vivant avec le VIH/sida ou les plus à risque de contracter l’infection, par le biais principalement du soutien par les pairs ou du counseling.

Dans bon nombre de projets, on aborde la question du droit des femmes de négocier des pratiques sûres en matière de relations sexuelles ou celle de la réduction des méfaits associée à l’utilisation de drogues injectables afin de réduire le risque de transmission du VIH. D’après différentes personnes et organisations, la négociation de pratiques sûres en matière de relations sexuelles est reconnue comme étant un concept fondamental pour la prévention ou la transmission du VIH/sida chez les femmes [3;5].

Un grand nombre des projets répertoriés dans le présent chapitre visent l’autonomisation des femmes au sujet de leur bien-être sexuel. Par exemple, certains d'entre eux ciblent des populations féminines particulières et ont les objectifs suivants : accroître l'estime de soi chez les adolescentes, promouvoir le bien-être sexuel des femmes victimes de violence, améliorer le bien-être des utilisatrices de drogues par injection, favoriser les comportements sexuels sans risque et apprendre aux travailleuses du sexe à déjouer les facteurs qui les empêchent de protéger adéquatement leur santé et leur bien-être. Un autre programme a été conçu dans le but d'aider les femmes à prendre leur vie en mains de manière plus efficace et avoir une vie familiale et personnelle plus heureuse. L’autonomisation joue également un rôle fondamental dans les projets axés sur les spécificités culturelles. Tous ces projets ont le même objectif : permettre aux femmes d'acquérir l'autonomisation qui leur permettra de négocier l’adoption de pratiques sexuelles sans danger et de réduire les risques de méfaits. Toutefois, dans bien des cas, les descripteurs des projets ne permettent pas de savoir si, à la suite de ces interventions, les femmes sont plus disposées ou capables de négocier des pratiques sexuelles plus sûres ou de réduire les méfaits.

En ce qui concerne les déterminants de la santé, plusieurs des projets recensés portent sur la coexistence de différents facteurs de vulnérabilité chez certains groupes de femmes. Les effets de la coexistence de facteurs de vulnérabilité sont visés dans une certaine mesure par la réponse canadienne au VIH/sida, notamment dans les projets portant sur la culture (communautés autochtones, africaines et caribéennes), l'âge (femmes jeunes et âgées), l'environnement physique (p. ex. quartier Downtown Eastside de Vancouver), les réseaux de soutien social (p. ex. lutte contre la violence), l'hygiène et la faculté d'adaptation personnelles (c.-à-d. usage de drogues, santé sexuelle).

6.7 Références

[1] Peltier D. Aboriginal women and leadership. Canadian Aboriginal AIDS Network: Newsletter 2009.

[2] British Columbia Centre of Excellence for Women's Health. Women-centred harm reduction: gendering the national framework. 2010.

[3] McWilliam S. Women from Asian and South Asian countries, HIV prevention in Ontario. 2007.

[4] Public Health Agency of Canada, Surveillance and Risk Assessment Division. HIV/AIDS in Canada surveillance report to December 31, 2008. 2009.

[5] Gahagan J, Sweeney E, Jackson R, Mill J, Dykeman M, Prentice T, et al. Challenges and barriers to HIV service delivery: The experience of Aboriginal women in Canada. Communication orale présentée au 18ième congrès annuel de l’Association canadienne de recherche sur le VIH; 23-26 avr. 2009; Vancouver, Canada

Note de bas de page 55

Il incombe également au gouvernement fédéral de fournir des services de soins de santé aux groupes désignés tels que les Autochtones vivant dans des réserves, les militaires et les personnes incarcérées dans les prisons fédérales.

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Note de bas de page 56

Les Centres d'excellence pour la santé des femmes sont appuyés par le Programme de contribution pour la santé des femmes, qui est géré par le Bureau pour la santé des femmes et l'analyse comparative entre les sexes (Santé Canada).

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Note de bas de page 57

Voir la référence n° 6.

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Note de bas de page 58

La description du projet disponible dans la base de données du PACS ne permet pas de déterminer à quelle(s) communauté(s) asiatique(s) appartiennent ces femmes. Dans sa recension portant sur les femmes des communautés originaires d’Asie et d’Asie du Sud en Ontario, McWilliam et coll. (2007) soulignent que des distinctions devraient être introduites dans la désignation « femmes provenant de pays asiatiques » pour tenir compte du fait que la « communauté asiatique » au Canada représente plus de 40 nationalités qui parlent plus de 100 langues et dialectes différents [3].

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Note de bas de page 59

« Mets tes culottes » est une expression qui renvoie à la notion d'assertivité.

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