Baleines, changement et conservation du milieu marin dans l’Arctique canadien

Baleine boréale

Baleine boréale dans la baie Cumberland, sud est de l'île de Baffin, Nunavut.

Photo : Sarah Fortune

Le monde marin de l'Arctique du Canada regorge de vie. Des plantes microscopiques qui vivent sous la glace et qui alimentent l'écosystème en transformant les nutriments et la lumière du soleil en nourriture, aux baleines boréales de cent tonnes qui peuvent briser la glace pour respirer, il s'agit d'un écosystème sans pareil — un réseau complexe et interdépendant gouverné par les rythmes saisonniers de la glace de mer.

C'est aussi un écosystème fragile et vulnérable au changement climatique. Quand les températures moyennes arctiques augmentent, la glace de mer se forme plus tard en automne, se brise plus tôt au printemps, et recouvre une partie moindre de l'océan. Ceci a des conséquences pour les poissons et les mammifères marins, ainsi que pour la santé des communautés inuites qui en dépendent pour s'alimenter.

De nouvelles espèces arrivent. Il n'y a pas si longtemps, par exemple, les épaulards étaient rares dans l'Extrême Arctique, mais les Inuits en voient beaucoup à présent. Les petites baleines, également appelées orques, évitent la glace de mer, car celle-ci endommage leur haute nageoire dorsale. Avec les eaux plus libres, elles peuvent se déplacer au nord, où elles trouvent de nombreuses proies faciles à attraper. Le narval, une source importante de nourriture pour certaines communautés inuites, a peu d'expérience avec les orques et n'a pas appris à s'en méfier. À Tallurutiup Imanga (détroit de Lancaster), des centaines de narvals ont été tués par les orques.

Avec le réchauffement des eaux, le poisson méridional, comme le saumon atlantique et le capelan, devient de plus en plus courant dans certaines régions de l'Arctique. Le saumon est apparu dans les lacs et les rivières de l'Arctique et pourrait frayer à ces endroits. Les Inuits à Pangnirtung, au Nunavut, ont remarqué que les bélugas dans la baie Cumberland ont modifié leur régime alimentaire en passant de la morue arctique au capelan. Durant la saison d'eau libre, ils voient de nouvelles espèces comme le rorqual à bosse, le petit rorqual et le dauphin.

Avec la diminution de la glace de mer, les navires peuvent plus facilement atteindre l'Arctique et prolongent la saison de navigation. Le trafic maritime a triplé dans l'Arctique canadien de 1990 à 2015, principalement dans les eaux du Nunavut. Le bruit des navires dérange les baleines en masquant le son qu'elles produisent pour communiquer entre elles, se déplacer et trouver à manger. L'augmentation du trafic augmente les risques de déversements de pétrole et de collision, qui sont souvent mortels pour les baleines.

Les mesures de conservation, comme les aires marines protégées, peuvent contribuer à la préservation des écosystèmes marins et maintenir la sécurité alimentaire et les économies des communautés qui en dépendent. Il y a trois aires marines protégées dans l'Arctique canadien. Des corridors de navigation, des limites de vitesse (ce qui réduit les collisions des navires),et des cartes de navigation exactes pour réduire le risque d'accident peuvent aussi contribuer à protéger les baleines et les autres organismes marins.

Une conservation marine de l'Arctique efficace nécessite une compréhension approfondie de l'environnement local et des facteurs qui l'affectent. La manière la plus efficace d'y arriver est effectuant de la recherche qui combine les forces de la science et le savoir autochtone.

Les Inuits doivent jouer un rôle direct dans l'établissement et l'application des mesures de conservation marine de l'Arctique, tout comme ils l'ont fait pour les trois aires marines protégées. Les communautés savent qu'ils ont le plus d'intérêts en jeu en ce qui concerne la protection du milieu marin arctique — leur santé en dépend.

Savoir polaire Canada

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