Un territoire, une santé : la santé du caribou, du bœuf musqué et des personnes sur l’île de Victoria, au Nunavut
Notre santé est liée à celle de l’environnement et des espèces sauvages avec lesquelles nous le partageons. L’ayant toujours compris, les peuples autochtones entretiennent une relation étroite avec la nature. De nos jours, des scientifiques de l’environnement partout dans le monde travaillent avec des spécialistes autochtones à améliorer la santé des espèces sauvages et, par extension, celle des personnes.
Ces scientifiques appliquent un concept appelé « Une seule santé » que l’Organisation mondiale de la santé décrit comme « une approche intégrée et unificatrice qui vise à équilibrer et à optimiser durablement la santé des personnes, des animaux et des écosystèmes ».
Selon la vétérinaire et chercheuse à POLAIRE, la Dre Matilde Tomaselli, « Une seule santé » implique de respecter le savoir environnemental des communautés et de travailler avec les spécialistes locaux aux dossiers qui les touchent. La Dre Tomaselli utilise cette approche pour étudier la santé des populations de caribous et de bœufs musqués sur île de Victoria, au Nunavut. Les hardes de ces espèces constituent une partie de l’approvisionnement alimentaire des Inuit de Cambridge Bay, mais les chasseurs ont observé un déclin de leur santé.
« Notre projet est piloté par l’organisation des chasseurs et des trappeurs à Cambridge Bay, précise la Dre Tomaselli. Il est donc axé sur les priorités et les préoccupations de ces derniers. Le projet consiste à surveiller la santé du caribou et du bœuf musqué ainsi que de leurs prédateurs — le loup, le carcajou et le grizzly — dans le cadre d’un processus ascendant intégrant le savoir inuit et les connaissances scientifiques. »
En s’appuyant sur les conseils de l’organisation de chasseurs et de trappeurs Ekaluktutiak (OCTE), la Dre Tomaselli a conçu des activités de surveillance qui permettent l’utilisation de l’approche combinant le savoir inuit et les connaissances scientifiques. Parmi ces activités figurent des méthodes et des outils qu’avait déjà établis l’OCTE, tels que le nécessaire d’échantillonnage qu’utilisent les chasseurs pour recueillir des échantillons d’espèces sauvages, ainsi que les tablettes portables rudimentaires servant à la consignation d’observations dans les terres. Y figurent également des activités que l’OCTE souhaitait mettre au point, telles que la surveillance par caméra à déclenchement à distance.
Depuis le lancement en 2019, le projet qui est soutenu par le Plan de surveillance générale du Nunavut et bénéficie d’un financement supplémentaire de POLAIRE, a permis de recueillir de nombreux échantillons ainsi que beaucoup d’informations auprès des spécialistes inuits. « D’ici la fin du projet plus tard en 2023, indique la Dre Tomaselli, nous combinerons les informations issues des analyses d’échantillons et des observations dans les terres et les connaissances traditionnelles et locales issues des entrevues réalisées avec les détenteurs. Le tout sera résumé sous une forme qui facilite la compréhension et l’utilisation. »
Ce projet « Une seule santé » apporte une nouvelle compréhension des nombreux facteurs qui influent sur la santé du caribou et du bœuf musqué. Il permettra aux chasseurs de Cambridge Bay de participer à la mise en place de mesures efficaces de conservation et de cogestion qui assureront le maintien de la santé de ces espèces et, par le fait même, des personnes qui en dépendent.
Savoir polaire Canada
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