Remarques du ministre Goodale à la 111e conférence annuelle de l'Association canadienne des chefs de police

Discours

Le 17 août 2016
Ottawa (Ontario)

(Le discours prononcé fait foi)

Bonjour à tous, je vous transmets aujourd’hui les salutations et les meilleurs vœux du premier ministre Trudeau et du Gouvernement du Canada.

En cette matinée particulière, à titre de membre du Gouvernement prononçant un discours public à Ottawa – en effet, dans la circonscription d’Ottawa-Vanier – je ne peux pas manquer de signaler la triste disparition, hier soir, de mon ami et collègue, Mauril Belanger.

Il était un parlementaire passionné – dévoué envers les institutions démocratiques et le bien-être des habitants de sa circonscription.

Mauril Bélanger était un infatigable militant (et brillant) pour les causes qu’il avait à cœur : l’inclusion, les droits linguistiques des minorités, l’égalité des femmes, le mouvement coopératif et la situation critique des moins privilégiés au Burundi et dans d’autres endroits en Afrique.

Il n’a jamais baissé les bras. Et dans la foulée, il nous a beaucoup appris à tous ce qu’étaient le service, le courage et la dignité.

Il a laissé une marque durable. Et toutes nos pensées vont aujourd’hui à son épouse Catherine et à sa famille.

Mario, merci pour cet accueil et félicitations pour votre élection à la présidence de l’ACCP. J’anticipe avec plaisir de travailler avec vous.

Monsieur Bordeleau, d’Ottawa, je vous remercie d’avoir organisé une réunion qui, me dit-on, a été très productive.

Et à votre ancien président – qui vient de la Saskatchewan tout comme moi – Clive Weighill, je vous remercie de m’avoir invité aujourd’hui. Merci aussi pour votre travail acharné et votre dévouement tout au long de votre mandat en tant que président.

Je remercie en particulier Clive Weighill pour ses bons conseils.

Cela faisait à peine un mois que j’étais en fonction dans ce portefeuille lorsque j’ai reçu une note écrite détaillée et un exposé personnel de Clive Weighill – critiquant la lettre de mandat qui m’a été donnée dans ce portefeuille par le premier ministre. Heureusement pour moi, Clive Weighill et le premier ministre semblaient être sur la même longueur d’onde dans les instructions qu’ils ont fournies. Cela aurait été un peu gênant, s’il en avait été autrement.

Le chef Weighill a pris les 12 instructions du premier ministre et a commenté chacune d’entre elles – au nom de l’ACCP. Il a appuyé entièrement la majorité de ces instructions. Pour quelques-unes, il a offert des conseils constructifs ou d’autres idées de marches à suivre. Je le remercie pour cette contribution réfléchie.

Le rythme des événements impliquant la Sécurité publique et la Protection civile est rapide et turbulent. J’ai souvent dit que ce portefeuille était un peu comme un « boyau d’incendie »– la vélocité, la gravité et le volume des questions sont incessants.

Pour ne citer que quelques exemples :

Juste après que notre gouvernement est arrivé au pouvoir en novembre, nous avons dû relever tout de suite un défi – celui de secourir 25 000 réfugiés syriens. Et j’ai eu pour tâche de développer et de mettre en œuvre un système de sélection et de sécurité afin de faciliter la réalisation de cette vaste entreprise humanitaire, tout en protégeant notre sécurité nationale et en assurant la sécurité à la fois des Canadiens et des réfugiés. Grâce à la force et à l’expertise de la GRC, du SCRS, de l’ASFC et d’autres intervenants, nous avons pu nous acquitter de cette tâche.
Toutefois, au milieu de ces efforts, les attentats de Paris ont soulevé des inquiétudes en matière de sécurité dans le monde entier. Nous avons dû vérifier toutes nos agences, tous nos systèmes, toutes nos sources, toutes nos données – pour assurer la sécurité du Canada… et rassurer les Canadiens au sujet de leur sécurité nationale. Pour être sincères et entièrement transparents, nous avons publié – pour la toute première fois – le niveau national de menace terroriste, qui était alors à « moyen » (et qui l’est toujours) et qui reste inchangé depuis l’automne 2014.

Puis un Sommet des leaders canadiens et américains a commencé à poindre à l’horizon, et cela a déclenché trois mois de travaux intensifs avec la Maison-Blanche et avec Jeh Johnson, le ministre américain à la Sécurité intérieure. Nous avons cherché à renforcer nos dispositions transfrontalières – pour améliorer la sécurité dans les deux sens, en facilitant le flux légitime de 400 000 personnes et de 2,4 milliards de dollars dans le commerce bilatéral chaque jour. Nous avons mis sur pied un accord de précontrôle douanier ainsi qu’un nouveau système pour la collecte des données de passeport de base des personnes qui quittent notre pays, nous avons apporté des améliorations à la façon dont nous gérons les listes d’interdiction de vol, ainsi qu’en matière d’échange de renseignements.

Le printemps est ensuite arrivé, ainsi qu’une saison de feux de forêt fortement dangereuse. La forêt boréale se composant de végétation desséchée, nous avons subitement été confrontés à la catastrophe de Fort McMurray. Plus de 80 000 personnes ont dû fuir leur domicile. Près d’un million d’hectares ont brûlé. Une grande part de la production des sables bitumineux s’est arrêtée. L’incendie le plus coûteux dans l’histoire du Canada. En coordonnant l’intervention fédérale, j’ai pu voir quelque chose de vraiment remarquable – le véritable courage des habitants de Fort Mac, la compétence et la ténacité des extraordinaires équipes de secours, le leadership des autorités publiques locales et provinciales, l’incroyable dextérité de la Croix-Rouge, et l’empathie, la cohésion et l’énorme générosité des Canadiens, partout dans le pays, qui ont dit par leurs pensées ou contributions financières : « Et Fort Mac, nous sommes là pour aider! »

Juin a été un mois de travail acharné pour pouvoir présenter la législation promise à la Chambre des communes, y compris une nouvelle loi visant à établir un « comité de parlementaires » statutaire ayant un accès extraordinaire à de l’information classifiée et doté d’un mandat quant à l’examen de la sécurité et des activités de renseignements de tous les ministères et organismes fédéraux. L’objet de ce nouveau comité comportera deux volets – s’assurer que tous ces ministères et organismes sont efficaces pour assurer la sécurité des Canadiens et assurer le respect de nos valeurs, de nos droits et de nos libertés ainsi que du caractère ouvert, inclusif et démocratique de notre pays. Présenter cette législation était un engagement phare lors des dernières élections!

Et puis, il y a eu Strathroy. La première chose à noter au sujet de cette situation terroriste inquiétante, dans le pays, d’envergure mondiale, est le fait que la police et les organismes de sécurité du Canada, en travaillant avec des alliés internationaux comme le FBI, ont déjoué ce complot dans un laps de temps remarquablement court. La sécurité publique a été préservée.

Devant cet auditoire, j’aimerais rendre hommage aux femmes et aux hommes de la GRC, de l’OPP, du service de police de London et du service de police de Strathroy-Caradoc. Ils ont fait preuve de professionnalisme, d’intégration, de courage et d’efficacité. La perte de toute vie humaine est tragique, mais ces officiers et leurs partenaires ont permis d’éviter de terribles conséquences. Des journées comme le 10 août, les Canadiens ont une admiration et une gratitude communes envers la compétence et le service de nos agents de la sécurité publique et des premiers intervenants.

Les événements à Strathroy ont souligné l’importance de notre engagement à effectuer à l’avenir un examen ouvert et sérieux de l’ensemble du cadre de sécurité nationale du Canada – en quoi consiste-t-il, où devrait-il être amélioré, comment peut-il devenir plus efficace pour assurer notre sécurité tout en protégeant les valeurs essentielles qui font du Canada le Canada?

Cette consultation a déjà débuté. Elle s’intensifiera au cours de l’automne.

On sollicitera généralement les commentaires et les conseils des parlementaires, d’experts en la matière et des Canadiens. Il est grand temps d’adopter une approche inclusive.

Également attendue depuis longtemps est une importante mobilisation nationale dans le cadre d’une stratégie cohérente pour faire face à la « radicalisation » qui pousse certaines personnes à avoir recours à la violence. Il y a, parmi nos questions de sécurité les plus importantes, celle des « loups solitaires » qui sont influencés par des croyances perverses et extrêmes faisant la promotion de la mort et de la destruction.

C’est pourquoi nous avons prévu au budget, des fonds pour l’établissement d’un nouveau bureau national et d’un centre d’excellence pour la lutte contre la radicalisation – pour permettre l’avancement et la coordination de la recherche et des connaissances, la sensibilisation communautaire, la prévention et l’intervention. Nous voulons tirer parti du bon travail qui se fait localement à des endroits comme Montréal, Calgary et Toronto.

Si nous voulons préserver notre ouverture, notre diversité et le pluralisme en tant que forces nationales uniques, nous au Canada devons devenir très habiles pour faire face à la radicalisation.

Nous devons pleinement comprendre en quoi cela consiste et comment cela se produit. Nous devons savoir qui sont les personnes les plus vulnérables et pourquoi elles le sont. Nous devons développer le talent qui permettrait de prévenir cette radicalisation et d’intervenir. Nous devons soutenir les organismes communautaires qui travaillent au niveau local. Nous devons échanger nos pratiques exemplaires.
Nous devons comprendre les messages positifs qui permettraient de neutraliser le poison insidieux qui consume ces personnes – en particulier les jeunes. Nous devons avoir les bonnes connaissances et les bons outils au bon moment et au bon endroit pour essayer de notre mieux d’éviter les tragédies avant qu’elles ne surviennent.

Les bons conseils de l’ACCP seront les bienvenus. Le budget de mars dernier a fourni 35 millions de dollars pour commencer ces efforts.

Et bien, cela n’était que quelques exemples des « dossiers chauds » qui m’ont gardé occupé pendant mes 9 premiers mois en tant que ministre.

Entre-temps, j’ai travaillé sur toutes les autres choses indiquées dans ma lettre de mandat :

En ce qui concerne la violence liée aux armes à feu et les problèmes liés aux gangs, nous travaillons avec des dirigeants provinciaux, territoriaux et municipaux afin de déterminer la façon la plus efficace dont le gouvernement fédéral pourrait soutenir les collectivités et les organismes d’application de la loi à améliorer la sécurité locale. J’ai personnellement entendu dire des députés, des ministres provinciaux, des agents de police et des maires de Toronto et de Surrey combien cette question est importante.

Nous nous sommes engagés à offrir un soutien financier plus important pour l’établissement de groupes de travail consacrés spécialement au problème des armes à feu et des gangs. Nous sommes engagés à l’égard de certains changements législatifs énoncés dans notre plateforme. Et nous mettons sur pied un nouveau comité consultatif, plus représentatif pour fournir les meilleurs conseils au gouvernement sur les questions liées aux armes à feu.

Pour les « agents de la sécurité publique et les premiers intervenants », nous travaillons sur trois engagements particuliers.

Notre premier budget a prévu le financement nécessaire pour rétablir et élargir les équipes de Recherche et sauvetage en milieu urbain à l’aide d’équipement lourd dans l’ensemble du Canada; lesquelles jouent un rôle déterminant dans la capacité d’intervention en cas d’urgence du Canada.

Deuxièmement, nous mettons en place une nouvelle indemnisation pour les familles des pompiers, des policiers et des ambulanciers paramédicaux qui sont tués ou handicapés de manière permanente dans l’exercice de leurs fonctions. L’aspect des prestations de décès de cet engagement est assez clair. Nous nous concentrons maintenant encore plus sur les questions touchant l’invalidité qui, actuariellement, sont plus complexes.

Troisièmement, nous allons de l’avant avec une Stratégie nationale sur l’état de blessures dues au stress post-traumatique qui affecte d’une façon disproportionnée des agents de la sécurité publique – la recherche qui est nécessaire, les signes précurseurs et la détection, le traitement efficace et aisément disponible, en luttant contre la stigmatisation et en permettant à des personnes en bonne santé de retourner au travail et de réussir à nouveau dans la vie!
Dans tous ces domaines, vos représentants ont été de précieux partenaires et conseillers, et je vous remercie de votre collaboration.

Les questions autochtones ont une place importante dans le programme de ce gouvernement et elles sont bien visibles dans TOUTES les lettres de mandat. Le premier ministre a dit à plusieurs reprises qu’aucune relation n’a pour lui et son gouvernement autant d’importance qu’une relation renouvelée et revitalisée avec les peuples autochtones.

C’est pourquoi nous abordons les questions liées à la santé, à l’éducation, au logement, à l’eau et à l’infrastructure des Autochtones comme cela n’a jamais été vu.

Une condition préalable essentielle pour progresser était de mener l’enquête nationale demandée depuis longtemps sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. Elle est en cours sur des bases solides. Votre aide, votre travail et votre engagement seront importants pour assurer une issue positive et la guérison et la réconciliation dans tant de vies.

Par ailleurs, nous travaillons au renouvellement de notre approche en matière de services de police des Premières nations. La politique actuelle a été conçue il y a longtemps – en 1996. La dernière formule de financement a été négociée en 2013 et gelée jusqu’à 2018. Nous voulons utiliser le temps entre ce passé et le présent pour établir une nouvelle approche – une approche qui utiliserait les méthodes et les normes policières les plus modernes et efficaces, qui serait assez souple pour tenir compte des connaissances et coutumes traditionnelles et qui bénéficierait d’un financement approprié et durable.

Un nouveau régime juridique pour la marijuana est un autre engagement du mandat.

Le régime actuel a clairement échoué. Il coûte environ 2,3 milliards de dollars par an pour le faire respecter, mais pourtant, les adolescents canadiens sont parmi les plus grands consommateurs de marijuana dans le monde occidental et le crime organisé s’enrichit d’environ 7 milliards de dollars par an en profits illégaux.

Une approche différente pourrait difficilement faire pire!

Nous avons demandé à un comité d’experts éminents de consulter et de fournir des conseils.

Un nouveau régime juridique prévoirait la légalisation, mais dans un solide cadre de règlements, de restrictions et d’impôts – pour garder la marijuana hors de portée de nos enfants; interrompre les entrées d’argent illégales des barons du crime; et s’attaquer sévèrement à la conduite avec facultés affaiblies.

Le comité inclut des personnes ayant une expertise sociale, juridique, communautaire et dans le domaine de la santé.

La présidente est l’honorable Anne McLellan, ancienne vice-première ministre et ancienne ministre de la Justice, de la Santé et de la Sécurité publique.

La dimension de l’application de la loi est habilement représentée par Rafik Souccar que vous connaissez tous, par la surintendante Marlene Jesso de Terre-Neuve et Labrador et bien sûr par le secrétaire parlementaire Bill Blair.

Un autre élément de mon mandat – qui cadre bien avec les discussions que vous avez eues cette semaine – est la cybersécurité.

Plus précisément, le premier ministre m’a demandé de mener un examen complet de la sécurité cybernétique pour déterminer dans quelle mesure les Canadiens et notre infrastructure critique sont protégés face à une multitude de cybermenaces.

Ce travail est en cours en partenariat avec les ministres de la Défense, de l’Innovation, de l’Infrastructure, des Services publics et le président du Conseil du Trésor, entre autres, ainsi qu’avec d’autres ordres de gouvernement et le secteur privé.

Presque toutes les dimensions de nos vies quotidiennes dépendent de technologies de l’information, comme le font les systèmes d’infrastructure les plus critiques qui sous-tendent notre économie et notre société. Nous sommes tous fortement interconnectés et réseautés, ce qui ajoute une valeur énorme à notre qualité de vie, mais qui augmente aussi notre vulnérabilité.

Dans les chaînes complexes d’approvisionnement commercial, une cyberattaque réussie sur une entreprise peut ricocher en aval et avoir un impact sur tous ses clients et en amont pour affecter tous ses fournisseurs. Nous sommes seulement aussi forts que le maillon le plus faible.

Les grandes entreprises – dans les domaines des télécommunications, des finances, des services publics, des technologies de l’information et d’autres encore – sont pleinement engagées dans le défi mondial de la cybersécurité, et investissent d’énormes sommes pour se protéger. Mais d’autres – en particulier les petites et moyennes entreprises disposant de moins de temps et de ressources – ne peuvent pas le faire. Cela représente une réelle vulnérabilité et beaucoup d’occasions manquées.

Les pirates et les escrocs qui tentent constamment de percer dans nos systèmes d’information représentent une combinaison hétéroclite, mais puissante, d’États étrangers, de forces militaires, de groupes terroristes, de crime organisé, de voleurs et de vandales, ainsi que le geek solitaire dans son sous-sol.

Leurs objectifs vont de l’espionnage, du sabotage et du chaos jusqu’au vol, l’extorsion, la vengeance, la pornographie et la simple nuisance. Nous savons qu’il y a des millions d’activités informatiques potentiellement malveillantes initiées chaque semaine. Les outils de piratage sont facilement disponibles, pas chers et communs.

On a spéculé sur le fait que les abus informatiques pourraient bien avoir joué un rôle dans la perte de Nortel au Canada. Les bases de données d’une ONG canadienne innocente ont été cryptées de force, et des rançons ont ensuite été exigées afin de les récupérer. On estime que la cybercriminalité provoque chaque année quelque 400 milliards de dollars (USD) de pertes économiques mondiales, et que ce chiffre pourrait dépasser les deux billions de dollars avant la fin de cette décennie.

Nous avons vu en Ukraine les effets néfastes lorsqu’un gouvernement étranger a perpétué une attaque informatique contre le réseau électrique de ce pays. On ne peut même pas imaginer les conséquences si un groupe terroriste gagnait accès à des systèmes de contrôle de trafic aérien ou aux technologies qui sous-tendent le système bancaire, les télécommunications ou les services de santé.

Mais tout en étant très conscients de ces risques graves, nous ne devrions pas nous laisser emporter par la peur paralysante ni par une attitude défensive. Je veux que notre examen de la sécurité cybernétique donne l’occasion de développer la force et l’excellence canadiennes, et ainsi transformer cette vulnérabilité en atout.

Ceci est un sujet important pour les Canadiens. Nous passons plus de temps en ligne, par habitant, que tout autre pays au monde, soit 41,5 heures par mois.

Si nous devenons vraiment bons en cybersécurité – à chaque étape des chaînes d’approvisionnement, à tous les paliers de gouvernement, et dans notre utilisation personnelle de l’Internet – nous pourrons faire croître notre potentiel et profiter de tous les avantages de la nouvelle technologie dans une économie numérique. Et lorsque nous aurons de la confiance justifiée et vérifiable en la sécurité de nos systèmes d’information, nous pourrons vendre nos compétences et capacités au reste du monde.

Le marché international des produits et services de sécurité cybernétique représente actuellement quelque 105 milliards de dollars. D’ici 2020, ce chiffre pourrait grimper au-delà de 170 milliards. Cela représente des occasions considérables pour le Canada dans les domaines de la science, de la recherche et du développement, et de l’innovation et la fabrication de pointe, et pourrait mener à la création d’emplois dans l’économie du savoir.

Les professionnels de la sécurité cybernétique sont un sous-ensemble du secteur TI hautement spécialisé, très convoité, et très bien payé. Le marché mondial de l’emploi pour ces professionnels augmentera de quelque six millions au cours des quatre ou cinq prochaines années, et selon les prévisions courantes, il y aura un déficit de candidats qualifiés d’un ordre de 1,5 million.

Quelle occasion en or pour les jeunes Canadiens qui se cherchent des possibilités de carrière, notamment des occasions d’emplois en technologie de pointe dans le domaine de l’application de la loi. Et quel énorme potentiel de créer un centre de profit pour les entreprises, des possibilités stimulantes pour la science, et une puissante marque canadienne!

Mais il n’y a aucune indication de cet énorme potentiel dans la stratégie actuelle de sécurité cybernétique au Canada, qui remonte à 2010 et qui est décidément dépassée. Il est plus que temps d’entreprendre un examen canadien de la sécurité cybernétique.

Dans le cadre de cet examen, nous allons regarder la structure, la gouvernance et le financement des questions cyber au sein du gouvernement.

Nous allons évaluer les capacités et les partenariats existants au sein du Centre canadien de réponse aux incidents cybernétiques, qui fait partie du gouvernement; de l’Échange canadien des menaces cybernétiques, une initiative du secteur privé; des tables rondes sur les infrastructures essentielles; et de la campagne de sensibilisation « Pensez cybersécurité ».

Mais bien au-delà de ces évaluations, nous devons passer à un tout autre niveau en ce qui concerne la cybersécurité. J’espère que notre examen fera mieux connaître et comprendre les menaces cybernétiques auxquelles fait face notre pays, ainsi que les occasions qui s’offrent à nous.

J’espère que nous pourrons jeter les bases d’une stratégie renouvelée et renforcée qui :

  • protégera la sécurité des Canadiens et de nos infrastructures essentielles;
  • défendra nos libertés et nos droits fondamentaux en ligne;
  • favorisera l’innovation, la croissance économique, la création d’emplois passionnants et la prospérité;
  • sera suffisamment agile et souple pour anticiper les changements et pour s’adapter aux nouvelles technologies sur une base courante;


définira les rôles et coordonnera les actions des administrations et des secteurs différents, et ce au-delà des frontières.

Cet examen devra nous permettre de repenser la façon dont le gouvernement du Canada peut mieux jouer un rôle de leadership. ll devra vigoureusement mobiliser et animer le secteur privé. Et il devra stimuler une toute nouvelle génération de talents canadiens dans le domaine de la cybersécurité.

Cet examen pourrait également déclencher une discussion très utile au sujet de l’intersection entre le chiffrement et la confidentialité absolue d’une part, et de l’autre, l’accès aux données dans le cadre d’enquêtes légitimes qui visent à défendre le bien public. Où les Canadiens veulent-ils dresser cette ligne? Quelles protections devons-nous mettre en place? Tenir cette consultation et ce débat est urgent.

Il y a évidemment beaucoup de questions à résoudre. J’espère que les Canadiens participeront en grand nombre.

Et je sais que l’ACCP sera pleinement engagée.

Je vous remercie de vos services et de m’avoir donné l’occasion d’être avec vous ce matin.


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