Notes pour une allocution du ministre Goodale devant le Monument aux pompiers canadiens
Discours
le 11 septembre 2016
à Ottawa
Merci. Je vous remercie, président Mike.
Pompiers, familles et amis éplorés, invités distingués, mesdames et messieurs,
Bonjour. Bonjour tout le monde. Salutations de la part du gouvernement du Canada.
C’est pour moi un grand honneur et un privilège que de participer à cette cérémonie cette année. Merci pour votre invitation.
Cette occasion revêt un caractère spécial pour moi, car j’y assiste pour la première fois à titre de ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile du Canada.
Avec ce portefeuille, il faut s’occuper de nombreuses choses difficiles. Mais un des avantages est d’avoir la possibilité de rencontrer personnellement certaines des femmes et certains des hommes qui font preuve de courage et qui risquent leur vie chaque jour pour la sûreté et la sécurité d’autrui, et aussi de rencontrer leurs proches.
Je tiens à saluer Bob Kirkpatrick et la Fondation canadienne des pompiers morts en service pour leurs efforts passionnés et incessants en vue de la préservation et de la commémoration de ceux qui, dans le cadre de leur carrière ou à titre bénévole, ont servi dans cette vocation qui les a « rappelés » pour leur dernier repos.
Tous les Canadiens ont besoin de cette occasion solennelle pour marquer une pause, se souvenir et réfléchir sur ce que cela EXIGE et sur ce que ceux que nous commémorons aujourd’hui ont DONNÉ pour nous protéger dans nos domiciles et nos communautés tous les jours, aux quatre coins du pays.
Merci à la Fondation de faire de cet événement annuel une priorité et de nous donner l’occasion de nous arrêter un moment pour réfléchir aux contributions des pompiers.
Cette journée, en 2016, marque un anniversaire particulièrement douloureux, terrible et bouleversant, parce qu’il y a 15 ans ce matin qu’ont eu lieu les horribles attaques du 11 septembre 2001.
- 3 000 vies innocentes brusquement fauchées, dont celles de 24 Canadiens
- 343 membres du service des incendies de la ville de New York tués dans l’exercice de leurs fonctions
Cette journée est inscrite dans le sang et la terreur, mais de cette brutalité a surgi le legs des héros, des auxiliaires féminines à Gander préparant des sandwichs et des lits pour les voyageurs bloqués sur place jusqu’aux valeureux premiers intervenants qui ont affronté DIRECTEMENT le danger dans le sud de Manhattan : ils ont montré ce que l’esprit humain a de meilleur, la dernière goutte de dévouement, et le cœur d’acier qui soutient la façon inclusive, généreuse et démocratique dont nous voulons vivre.
Les pompiers ont TOUJOURS été des héros. Mais, depuis le 11 septembre 2001, leur image est devenue partout synonyme de service, de devoir, d’honneur, de valeur, de sacrifice et de résistance face à ceux qui voudraient dégrader nos valeurs et saccager notre mode de vie.
La cérémonie commémorative de cette année est spéciale aussi parce qu’elle arrive après le pire incendie qu’ait connu le Canada : le brasier canadien dont a été témoin le monde entier, et c’est un véritable « monstre » de feu de forêt qui s’est attaqué à Fort McMurray, et ce, pendant près d’un mois. Plus de 80 000 personnes ont dû fuir leur domicile. Plus d’un demi-million d’hectares sont partis en fumée. Plus de 10 p. 100 de la ville a été détruite. L’économie s’est interrompue. Des milliers de vies sont toujours perturbées.
En coordonnant l’intervention fédérale, j’ai pu voir quelque chose de vraiment remarquable : le véritable courage des habitants de Fort Mac, le leadership des responsables locaux et provinciaux, l’incroyable dextérité de la Croix‑Rouge, la cohésion et l’énorme générosité des Canadiens, dans tout le pays, qui ont dit par leurs pensées ou contributions financières : « Hé, Fort Mac, nous sommes là pour vous aider! »… Mais le plus incroyable a été la compétence et la ténacité des pompiers et des premiers intervenants.
Des pompiers de toutes sortes — urbains et ruraux, de métier et bénévoles, pompiers de bâtiment et pompiers luttant contre les feux de végétation, sur terre et dans les airs, d’ici et de l’étranger, ils ont combattu, côte à côte, un ennemi commun, un ennemi féroce.
Des milliers de personnes dépendaient d’eux. Ils ont dû prendre des décisions difficiles dans les conditions les plus stressantes. Ils ont travaillé sans dormir pendant plusieurs jours, dans la fumée et la chaleur, la boue et la cendre, avec la menace de tous les instants d’être embrasé par la « bête ».
90 p. 100 de la collectivité a été épargnée et il n’y a eu aucun décès imputable directement à l’incendie en tant que tel, c’est un grand hommage que nous devons rendre aux pompiers.
Qu’il s’agisse de la ville de New York il y a 15 ans ou du nord de l’Alberta il y a à peine 15 semaines, ces événements spectaculaires sont gravés dans notre mémoire. Cependant, il y a, en fait, d’innombrables histoires, tous les jours, de détermination, de compétence, de courage, de service et de dévouement des pompiers dans les petites et les grandes communautés aux quatre coins de notre pays… la tâche quotidienne de protéger les Canadiens.
Les pompiers que j’ai eu le privilège de rencontrer sont habituellement humbles et réalistes. Derrière l’uniforme et l’équipement de lutte contre les incendies se trouvent de vraies personnes qui ont choisi de servir le public d’une façon particulièrement « désintéressée ».
Winston Churchill a déjà dit que l’on VIT de ce que la vie nous ACCORDE, mais que l’on bâtit sa VIE de ce que l’on DONNE. Les pompiers sont de GRANDS DONNEURS en raison du service indispensable qu’ils offrent. Et vous l’offrez NON PAS parce que vous y êtes OBLIGÉS, mais parce que vous le VOULEZ BIEN.
Malheureusement, les dangers inhérents au travail que vous accomplissez signifient que certains de vos camarades ne reviennent pas à la maison à la fin de leur quart de travail. C’est pourquoi nous sommes rassemblés ici aujourd’hui : pour se souvenir de ce sacrifice et pour partager le chagrin… et la fierté de leurs familles et amis.
Les pompiers sont le plus souvent les premiers arrivés sur les lieux d’urgences en tout genre : un incendie, une explosion, un accident de la route, une crise sanitaire et beaucoup plus. Vous ne savez jamais à quel point cela peut devenir dangereux ou horrible. Le travail exige une formation intense, une vivacité d’esprit, une remarquable bravoure et des nerfs d’acier.
Vous mettez la sécurité d’autrui en premier. Vous êtes prêts à regarder le danger droit dans les yeux pour protéger la vie d’étrangers et des camarades qui se tiennent à vos côtés.
Pour toutes ces raisons, les Canadiens vous disent merci.
Vos proches, votre famille et vos amis vivent avec la conscience permanente des risques inhérents à votre choix de carrière. Pour cette raison aussi, les Canadiens vous disent merci.
Ce monument évoque une émotion profonde et une dignité simple. Il s’agit d’un hommage émouvant aux pompiers du Canada morts en service.
Et, bien que ce monument soit érigé sur les plaines LeBreton à Ottawa, il atteint chacun de nous dans tout le pays et englobe la présence des pompiers de partout : c’est ainsi, car une partie du métal utilisé a été coulée au moyen de raccords en laiton venant de casernes de pompiers et de postes d’incendie dans tout le Canada.
Les noms gravés ici font honneur aux familles, aux postes, aux communautés de ces pompiers, et à ce pays :
Stephen
George
Mark
William
Brian
Timothy
Peter
Mike
William (encore)
John
Arthur
Et Tom. Et tous les autres avec eux.
Ce sont des héros.
Les Canadiens offrent leurs plus profondes condoléances.
Et nous nous SOUVIENDRONS d’eux.
Merci.
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