Les communautés inuites sont les yeux et les oreilles du Canada dans l’Arctique

L’Arctique canadien est remarquable pour la grande variété de sa faune polaire et ses paysages d’hiver époustouflants, ainsi que pour ses nombreuses communautés inuites généralement connues sous le nom d’Inuit Nunangat.

Un paysage enneigé avec des installations radar en arrière-plan et des drapeaux du Canada et des États-Unis au premier plan, ainsi qu’un panneau indiquant Cambridge Bay

Cette région est également le siège du Système d’alerte du Nord (SAN), un réseau de 47 radars et plusieurs autres sites de soutien qui assurent la surveillance aérospatiale des approches nordiques de l’Amérique du Nord. Le SAN est l’une des contributions les plus importantes du Canada au Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD).

L’entretien du SAN, qui couvre 5 000 kilomètres du Yukon au Labrador, est un exercice majeur. Des centaines de bâtiments, d’hélisurfaces, de pistes, de réservoirs de carburant et de sites de radar qui nécessitent des services d’exploitation, de réparation et de soutien logistique pour fonctionner en tout temps. Une vaste approche coordonnée et structurée est essentielle pour les travaux d’entretien.

En 2022, à la suite d’un processus d’approvisionnement concurrentiel, un nouveau contrat d’entretien a été attribué à Nasittuq Corporation (en anglais seulement), une entreprise appartenant majoritairement à des Inuit. Dans le cadre du processus contractuel, le gouvernement fédéral s’est engagé à produire des retombées économiques pour les communautés inuites locales, conformément aux obligations du Canada en vertu de 3 ententes sur les revendications territoriales globales.

Un projet de grande envergure

Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC) a collaboré à ce projet avec la Défense nationale et d’autres partenaires fédéraux pour réaliser 2 objectifs clés : la défense et le soutien de l’économie inuite.

« Il est essentiel que le SAN puisse bien fonctionner », déclare Paul Mondoux, de la Défense nationale. « C’est l’unique moyen d’assurer en tout temps la surveillance de notre espace aérien arctique pour la défense de l’Amérique du Nord. Nous soutenons également les autorités canadiennes de la circulation aérienne en surveillant les routes transatlantiques, principalement les vols européens au-dessus du Groenland. Nous avons donc besoin d’un partenaire fiable sur la ligne de front du Nord pour assurer la gestion technique du SAN. »

Un paysage enneigé avec des installations radar en arrière-plan

Nasittuq Corporation a démontré dans sa soumission qu’elle peut exécuter ce travail. En outre, l’entreprise entretient de bonnes relations avec les communautés inuites du Nord et possède les connaissances nécessaires pour travailler dans cet environnement difficile.

Les avantages pour les communautés inuites dans les régions visées par des revendications territoriales ont été inclus dans les précédents contrats d’entretien du SAN. Néanmoins, l’un des principaux objectifs du contrat de 2022 était de miser sur ces réussites et d’offrir de meilleurs avantages à ces communautés en ce qui concerne la participation des Inuit aux activités du SAN et aux possibilités de perfectionnement professionnel.

À ce titre, le contrat a été structuré de sorte qu’il soit attribué à l’entreprise ayant obtenu la note combinée la plus élevée pour le mérite technique, les engagements relatifs aux avantages pour les Inuit et le coût. Après avoir démontré leur capacité à exécuter le travail, les soumissionnaires devaient satisfaire aux exigences minimales obligatoires en matière d’avantages pour les Inuit et pouvaient gagner des points en les dépassant. C’est ainsi que Nasittuq Corporation a pu s’engager à offrir des avantages sans précédent aux communautés inuites. 

Ces avantages comprennent le versement d’un pourcentage minimum du total des salaires aux employés inuits, avec une augmentation de ce minimum tous les 2 ans; l’utilisation maximale des entreprises appartenant aux Inuit dans l’exécution des modalités du contrat; l’emploi d’un nombre minimal de superviseurs ou de gestionnaires inuits; et l’affectation de 2,5 millions de dollars par an à la formation des Inuit.

Jody Langelier, présidente de Nasittuq Corporation, affirme que la conclusion du contrat est essentielle au développement économique dans le Nord :

« Ce contrat offrira plus de possibilités que jamais aux Inuit en matière d’emploi, de sous-traitance et de perfectionnement des compétences. Les Inuit seront également recherchés pour des postes de direction. Les communautés du Nord et de l’Arctique du Canada bénéficieront des avantages et de la prospérité économique. »

La voie de la réussite

Le processus d’approvisionnement, qui a mené à l’attribution du contrat à Nasittuq Corporation, a nécessité une préparation et des efforts considérables.

« Nous avons d’abord échangé avec les autorités inuites des trois régions visées par des revendications territoriales pour discuter des avantages pour leurs communautés », explique Nancy Morin de SPAC, « puis avec les entreprises inuites et non inuites par l’intermédiaire de déclarations d’intérêt, d’événements de l’industrie et de réunions. D’après les commentaires obtenus, nous avons dû décider de la façon d’établir le contrat de sorte qu’il aboutisse à une stratégie optimale en matière d’avantages pour les Inuit. Quelques aspects de la stratégie étaient très novateurs. »

Un paysage enneigé avec des installations radar en arrière-plan, ainsi qu’un hélicoptère et un soldat

Parallèlement, l’équipe fédérale a suivi un processus rigoureux pour déterminer les besoins particuliers de la Défense nationale pour le SAN. Il s’agit d’un exercice complexe, et pour répondre à l’intention opérationnelle dans un monde en évolution, l’équipe a dû intégrer quelques améliorations au service, comme des temps d’intervention et de réparation plus rapides. De plus, de nouveaux critères de durabilité ont été introduits pour favoriser des initiatives et des pratiques plus écologiques, comme la réduction des émissions polluantes dans l’air.

Les divers intervenants ont été consultés tout au long du processus d’approvisionnement. Par exemple, l’équipe fédérale a coopéré avec un surveillant de l’équité et a également discuté des éléments du contrat avec les autorités des Forces aériennes des États-Unis, puisque le SAN est géré dans le cadre d’une entente de partage des coûts avec le gouvernement des États-Unis.

Le contrat d’entretien du SAN qui en résulte soutient la politique de défense du Canada et renforce ses relations avec les communautés inuites tout en contribuant à l’objectif du gouvernement d’attribuer au moins 5 % des contacts fédéraux à des entreprises autochtones. Nous vous invitons à lire d’autres articles sur le travail de SPAC sur Nos histoires.

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2023-02-10