Fluid Energy Group Ltd fabrique 10 millions de litres de désinfectant pour les mains pour le gouvernement du Canada
Clay Purdy, chef de la direction de Fluid Energy, est à la tête d’une entreprise dont la mission est d’assainir le monde.
L’entreprise de fabrication et de traitement chimique à Calgary a connu une croissance rapide depuis sa création en 2011. Travaillant d’abord et avant tout avec l’industrie pétrolière et gazière, elle a établi des relations internationales avec les grands pays producteurs de pétrole en réduisant considérablement le potentiel corrosif et dangereux de produits comme l’acide chlorhydrique, un produit qui dissout la pierre lors d’activités de forage, en vue de les revendre pour un usage continu.
Parmi la clientèle diversifiée de Fluid Energy, outre l’industrie pétrolière et gazière, mentionnons l’industrie du béton et l’industrie alimentaire, des usines de traitement de l’eau, des centrales nucléaires et les forces navales des États-Unis.
Fluid Energy vend aussi des produits nettoyants partout au Canada, notamment dans des magasins à grande surface, sous le nom de marque Triton. Le nettoyant pour bateau est l’un de ses plus vieux produits.
« Tout le monde veut des options plus sûres et plus écologiques, et nous nous concentrons là-dessus, affirme M. Purdy. Nous ne remplaçons pas les produits que les gens utilisent, mais nous les modifions et leur vendons des produits à valeur ajoutée. »
Tout cela a conduit Fluid Energy à signer, au début d’avril, un contrat avec le gouvernement fédéral pour la production de 10 millions de litres de désinfectant pour les mains.
L'entreprise a déjà expédié 5 millions de bouteilles contenant 950 ml de désinfectant pour les mains partout au pays et en a entreposé temporairement une partie dans ses entrepôts. Elle produira le reste de la commande, soit 5 000 000 de bouteilles, au cours des prochaines semaines.
« Notre capacité de produire du désinfectant pour les mains est supérieure à la capacité de nos consommateurs de l’entreposer, mentionne M. Purdy. Nous avons offert aux hôpitaux, par exemple, de conserver leurs réserves dans nos entrepôts parce que leur capacité d’entreposage est limitée. »
Il ne faut pas croire pour autant que ce passage à la production de désinfectant pour les mains s’est fait en douceur.
Il y a quelques années, l’entreprise s’est intéressée à la désinfection lorsqu’elle a mis au point un traitement pour guérir les problèmes d’onglons chez les bovins.
« Nous nous en sommes désintéressés parce que l’industrie pétrolière et gazière nous occupait beaucoup », précise M. Purdy.
« Le désinfectant pour les mains, c’est un produit nouveau pour nous. Il nous a donc fallu en apprendre beaucoup du côté de la science, ajoute-t-il. Mais comme bon nombre des principaux éléments étaient déjà en place, nous avons pu nous y mettre énergiquement et rapidement. Par ailleurs, comme nous avons l’habitude de traiter des volumes importants pour l’industrie pétrolière et gazière, nous arrivons assez facilement à gérer de tels volumes de désinfectant pour les mains sur le plan logistique. »
L’entreprise avait déjà un permis de l’Agence du revenu du Canada pour traiter l’éthanol, un ingrédient essentiel du désinfectant pour les mains.
Avant la crise de la COVID-19, Fluid Energy comptait sept scientifiques à temps plein. Ce nombre est rapidement passé à 18 après la signature du contrat avec le gouvernement fédéral. M. Purdy a l’intention d’avoir une équipe de 30 scientifiques et ingénieurs à temps plein, dont 20 superviseraient la fabrication du désinfectant pour les mains.
« Nous avons été capables de croître tout en produisant du désinfectant pour les mains, affirme-t-il. Nous n’avons donc pas eu à cesser nos autres activités. Cela n’a pas été un changement complet pour nous. »
Il y a différentes sortes de désinfectant pour les mains. Elles sont toutes fabriquées à partir d’alcool, notamment d’alcool isopropylique ou isopropanol, qui, selon M. Purdy, se fait rare. Et son prix a augmenté de 500 à 700 % depuis le début de la crise de la COVID-19.
Fluid Energy utilise de l’alcool éthylique qui provient de la compagnie Permolex de Red Deer, une entreprise de transformation d’aliments dont l’éthanol est un produit dérivé
« Notre produit est composé à 80 % d’alcool éthylique, ce qui est très élevé et rend notre produit très efficace à tuer les bactéries et les virus », affirme M. Purdy.
Le désinfectant de Fluid Energy contient aussi une petite quantité de peroxyde d’hydrogène, ce qui stabilise le produit et augmente sa durée de conservation, ainsi que de l’eau distillée et du glycérol, un hydratant.
« C’est ce qu’il vous faut si vous vous désinfectez les mains une douzaine de fois par jour, pour ne pas assécher vos mains. »
Selon M. Purdy, certains désinfectants contiennent une gelée de qualité alimentaire, ce qui fait l’affaire si on s’en sert seulement quelques fois par jour.
« Mais si vous utilisez un désinfectant en gel plusieurs fois par jour, ajoute-t-il, une couche se formera sur vos mains qui empêchera l’alcool de pénétrer et de bien désinfecter vos mains. C’est une couche de polymère. Si vous vous frottez les mains fortement et rapidement, votre peau pèlera. »
Selon M. Purdy, la production de désinfectant de Fluid Energy, ainsi que son premier désinfectant pour surfaces dont la production doit commencer prochainement, nécessitent un investissement de millions de dollars et l’embauche de jusqu’à 80 employés. Environ 20 % des produits d’exploitation de l’entreprise sont affectés à la recherche et développement et à la technologie brevetée.
Le contrat du gouvernement du Canada, vu le sceau d’approbation qu’il représente, a contribué à éveiller l’intérêt à l’échelle internationale, entre autres au sein du réseau actuel de Fluid Energy à l’étranger. Des organismes de plusieurs gouvernements, notamment l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l’Inde, l’Europe et les États-Unis, s’intéressent déjà à leurs produits nettoyants, d’après M. Purdy.
Fluid Energy vend déjà ses produits dans de nombreux magasins à grande surface de premier ordre et est en négociations avec d’autres, de même qu’avec des compagnies aériennes, des chaînes hôtelières et des croisiéristes.
« Il s’agit assurément d’une activité à long terme pour nous », affirme M. Purdy.
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