L'interprétation en langues autochtones, d'hier à aujourd'hui

Offerte pour la première fois le 15 janvier 1959, l'interprétation simultanée des délibérations parlementaires s'est longtemps limitée au français et à l'anglais; si un député ou un sénateur décidait de s'exprimer en langue autochtone, ses propos étaient traduits en différé dans le compte rendu écrit de la rencontre. C'est près de 50 ans plus tard que l'interprétation simultanée en langues autochtones a fait son entrée au Parlement, d'abord en 2008 au Sénat, puis en 2019 à la Chambre des communes.

Un groupe d'interprètes.
De gauche à droite : Simona Arnatsiaq, Émilie Vachon, Maggie Putulik, Sevilla Coudari, Bastien Tremblay-Cousineau, Marianne Situ, Pascal Machado, interprètes en inuktitut, en français et en anglais.

Lors du recensement de 2016, on comptait au Canada 228 765 personnes parlant une langue autochtone à la maison. Près de 90 langues et dialectes autochtones seraient parlés au Canada. Offrir l'interprétation simultanée dans toutes ces langues représente un défi de taille!

Au gouvernement du Canada, c'est le Bureau de la traduction de Services publics et Approvisionnement Canada qui a la responsabilité d'offrir ce service. Le Bureau offre des services de traduction, d'interprétation et de terminologie au Parlement ainsi qu'aux ministères et organismes fédéraux en français, en anglais, en langues étrangères, en langues des signes et en langues autochtones. Outre les débats parlementaires, l'interprétation simultanée est offerte à l'occasion d'activités telles que les sommets internationaux, les discussions entre chefs d'État, ministres et hauts fonctionnaires, les audiences des tribunaux fédéraux, et les séances d'information à l'intention de la population.

Accroître la capacité en langues autochtones

Devant les diverses initiatives de promotion des langues autochtones mises en œuvre ces dernières années, y compris l'adoption de la Loi sur les langues autochtones, le Bureau de la traduction a pris des mesures afin de pouvoir répondre à la demande. Entre autres, il a contacté les parlementaires et les ministères susceptibles d'avoir des besoins en langues autochtones pour évaluer leurs besoins, et les sensibiliser à l'importance de lui donner un préavis suffisant.

En effet, le Bureau de la traduction fait affaire avec des fournisseurs du secteur privé pour offrir ses services en langues autochtones, et il n'est pas toujours simple de trouver des interprètes et des traducteurs dans certaines langues. Le Bureau a pris contact avec des communautés autochtones, des établissements d'enseignement et d'autres intervenants de part et d'autre du Canada afin de recruter de nouveaux fournisseurs. Et pour s'assurer que ceux-ci seraient bien outillés, il leur a offert des ateliers de familiarisation avec l'interprétation simultanée dans un contexte gouvernemental. Grâce à ces activités de rayonnement, le Bureau de la traduction dispose aujourd'hui d'un répertoire de plus de 100 fournisseurs de services lui permettant d'offrir des services de traduction et d'interprétation dans plus de 50 des quelque 90 langues et dialectes autochtones.

Un défi relevé avec brio

C'est ainsi que le Bureau de la traduction a aidé le gouvernement et le Parlement du Canada à franchir ces dernières années plusieurs jalons historiques dans l'esprit de la promotion des langues autochtones :

  • le 28 janvier 2019, le Bureau a offert pour la première fois l'interprétation simultanée d'un discours prononcé en langue autochtone (le cri des plaines) à la Chambre des communes
  • en octobre 2019, il rendait possible une toute première interprétation simultanée des débats des chefs fédéraux en langues autochtones (cri des plaines, inuktitut, ojibwé, cri de l'Est et dénésuline), un exploit qu'il a répété en septembre 2021 en ajoutant l'innu au nombre des langues couvertes
  • le 26 juillet 2021, le Bureau a assuré l'interprétation simultanée en inuktitut de la cérémonie d'installation de la nouvelle gouverneure générale, Mary Simon, elle-même une membre de la communauté inuite

« Nous sommes très fiers d'appuyer les efforts de promotion des langues autochtones au Canada, » d'affirmer Lucie Séguin, présidente-directrice générale du Bureau de la traduction. « En collaboration avec nos partenaires autochtones, nous rendons l'information essentielle du Parlement et du gouvernement du Canada plus accessible pour les Premières Nations, les Inuits et les Métis du Canada. C'est un rôle important et un pas de plus vers la réconciliation. »

Consultez les ressources en langues autochtones disponibles dans le Portail linguistique du Canada, et visitez le Bureau de la traduction pour en apprendre davantage sur les services linguistiques qu'il offre au Parlement du Canada et aux ministères et organismes fédéraux.

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