Un bâtiment destiné aux programmes pour Autochtones déploie ses ailes

Ce n'est pas tous les jours qu'un bâtiment est construit en forme d'aigle, surtout si ce n'est que l'une de ses particularités uniques. Un nouveau bâtiment destiné aux programmes pour Autochtones dans un établissement correctionnel au Québec intègre de nombreux éléments importants pour les Premières Nations, afin d'aider les détenus autochtones dans leur parcours de réadaptation.

Image aérienne d'un bâtiment en forme d'aigle en plein vol.

Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC) a aidé le Service correctionnel du Canada (SCC) pour la passation des marchés et la gestion du projet. La collaboration entre eux a également donné lieu à de vastes consultations avec les détenus autochtones, le personnel et les Aînés, dans le but de concevoir un établissement adapté sur le plan culturel et qui favorise une approche holistique de la guérison.

L'objectif du projet a été atteint, et bien plus encore. En novembre 2022, le projet a reçu le prix « Excellence en dialogue et partenariats avec les peuples autochtones » décerné par l'Institut des biens immobiliers du Canada.

L'aigle prend son envol

L'établissement disposait déjà d'un bâtiment réservé aux programmes pour Autochtones, mais celui-ci était arrivé à la fin de son cycle de vie. Le SCC a décidé de le remplacer par une nouvelle installation qui offrirait aux détenus autochtones un meilleur lien avec leur culture et qu'ils pourraient également contribuer à créer.

En collaboration avec les employés et les Aînés chargés des initiatives autochtones au sein de l'établissement, le SCC a conçu une vision de l'installation en tant que destination spirituelle, et le concept de l'aigle est né. L'expertise de SPAC a ensuite été nécessaire pour faire décoller le projet. « Notre ministère était chargé de l'exécution », explique Stephanie Helen Tremblay, gestionnaire de projet à SPAC et membre d'une vaste équipe de spécialistes à SPAC qui ont participé à l'initiative. « Nous devions faire en sorte que le concept fonctionne dans la réalité. » C'est ainsi que le projet a été autant un défi qu'un projet lourd de sens.

Image aérienne de la charpente en bois d'un bâtiment en forme d'aigle en plein vol.

« Tout d'abord, il s'agissait d'une construction en bois, » fait-elle remarquer, « ce qui est devenu plus courant récemment pour les bâtiments institutionnels, même s'il faut respecter des codes de bâtiment très stricts. » En fin de compte, le travail du bois dans le bâtiment s'est avéré si impressionnant que le projet a été mis en candidature pour un prix de Cecobois, un organisme québécois qui fait la promotion de la construction en bois. Le toit du bâtiment représentait quant à lui un casse-tête géométrique complexe. « C'est un toit en pente qui suit la forme des ailes. L'installer sur le bâtiment, avec la bonne inclinaison pour que l'eau s'écoule, a demandé beaucoup de calculs, » explique Mme Tremblay, « mais nous avons réussi. »

En plus d'avoir sa forme gracieuse, la structure devait être fonctionnelle afin d'accueillir les programmes pour Autochtones prévus à l'intérieur, et ce n'est pas seulement la silhouette de l'oiseau qui a rendu ce projet ambitieux. Une autre particularité extraordinaire du bâtiment est que la queue de l'aigle est un heptagone, afin de représenter les sept enseignements sacrés de la culture autochtone. « Nous devions donc composer partout avec des angles inhabituels tout en essayant de créer des espaces pratiques », souligne Mme Tremblay.

L'installation utilisée pour les programmes de jour a été conçue pour tenir des cérémonies autochtones, comme des cérémonies de purification par la fumée qui consistent à faire brûler des plantes sacrées. Ce rituel nécessitait l'installation d'une cheminée avec plusieurs prises d'air extérieures pour évacuer la fumée. En plus des espaces réservés au personnel du SCC, le bâtiment contient d'autres sections utilisées pour des activités comme le travail du bois et la couture. Pour supporter le lourd matériel de menuiserie, l'équipe a utilisé des dalles de plancher en béton armé.

Il était également important de coordonner avec la construction du bâtiment la création d'importantes œuvres d'art autochtone qui y seraient exposées. Il y a eu entre autres 3 grands totems sculptés par des détenus. Les totems devaient être prêts à temps pour que l'entrepreneur puisse les monter sur des socles en béton. « C'est à ce moment-là que SPAC a rencontré régulièrement les collaborateurs autochtones du projet, » explique Mme Tremblay, « afin de faire le point sur l'avancement des travaux et de coordonner les calendriers des travaux. »

D'autres œuvres d'art, dont un plancher aux couleurs de la roue de médecine et un canot suspendu au plafond, ont été intégrées à ce lieu extraordinaire, et l'équipe du projet a également transféré des œuvres d'art de l'ancien bâtiment au nouveau, avant sa démolition.

L'entrée d'un bâtiment, encadrée par deux totems colorés.
Une pièce avec des murs en bois, de nombreuses fenêtres, un canot suspendu au plafond, une cheminée et un cercle coloré au milieu du plancher.

Atteindre de nouveaux sommets

Le processus et les résultats du projet ont été une source d'inspiration, affirme Mme Tremblay. « SPAC a travaillé en étroite collaboration avec le SCC pour atteindre des objectifs communs de partenariat avec les peuples autochtones. Je me sens privilégiée d'avoir fait partie d'une équipe aussi engagée et motivée, et d'une initiative aussi spéciale. »

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2023-12-13