Conservation de l’ours blanc au Canada

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Le Canada abrite environ 16 000 des 20 000 à 25 000 ours blancs qui vivent dans les régions polaires du monde entier? Il n’est pas étonnant que l’ours blanc, un emblème du patrimoine faunique du Canada, ait une grande importance culturelle pour le peuple canadien. Pour les Inuits et de nombreuses collectivités du Nord, l’ours blanc est particulièrement important sur les plans culturel, spirituel et économique. Le Canada a une responsabilité unique en ce qui a trait à la conservation et à la protection de ces créatures emblématiques. C’est l’une des raisons pour lesquelles le Canada investit davantage dans les efforts de surveillance depuis quelques années. La méthode qu’utilise le Canada pour dénombrer les ours blancs permet d’obtenir des estimations à jour pour chacune des sous-populations qu’abrite le pays. Bien que la surveillance constitue un défi en raison de l’éloignement géographique de l’Arctique et des conditions inhospitalières qui y règnent, les estimations de population sont précieuses, car elles permettent de s’assurer que les mesures de gestion et de conservation mises en œuvre sont appropriées.

L’ours blanc et la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction

Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) l’inscription à l’Annexe 1 est généralement réservée aux espèces que l’on sait faire l’objet d’un commerce international ayant, ou étant susceptible d’avoir, un effet préjudiciable sur la situation de l’espèce. À l’heure actuelle, l’ours blanc ne remplit pas les critères d’inscription à l’Annexe 1 de la CITES. Environ 2 % de la population canadienne d’ours blancs fait l’objet d’un commerce international (soit 300 ours annuellement), et les exportations à partir du Canada n’ont pas augmenté au fil des ans. Le commerce de l’ours blanc découle de la chasse à des fins de subsistance et non de la chasse à des fins commerciales. Les quotas de capture sont établis en fonction des principes de conservation et de manière à assurer la subsistance des peuples autochtones; ils ne sont pas dictés par les forces du marché. Une inscription à l’Annexe 1 ne présenterait aucun avantage sur le plan de la conservation.

De plus, l’ours blanc ne remplit aucun des critères biologiques qui justifieraient de l’inscrire à l’Annexe I. Pour être inscrite, une espèce doit être « menacée d’extinction », et pour être considérée comme telle, elle doit remplir au moins un des critères suivants : la population sauvage est petite; la population sauvage a une aire de répartition restreinte; un déclin marqué de la population a été observé ou est prévu. On estime que la population actuelle d’ours blancs compterait de 20 000 à 25 000 individus à l’échelle mondiale. L’ours blanc n’a pas une petite population sauvage, son aire de répartition n’est pas restreinte et aucun déclin marqué de la population n’a été observé. 

Le commerce international ne constitue pas une menace pour l’ours blanc et pour le moment l’espèce ne remplit aucun des critères biologiques qui justifieraient de l’inscrire à l’Annexe 1.

Mesures prises par le Canada pour la conservation de l’ours blanc

Le Canada abrite les deux tiers de la population mondiale d’ours blancs et est bien résolu à assurer la conservation de cette espèce remarquable. Au Canada, l’ours blanc est protégé grâce à une collaboration entre les provinces, les territoires et les conseils régionaux de gestion des ressources fauniques. Cette approche concertée permet de coordonner les activités, les investissements et l’expertise d’un bout à l’autre du pays et de s’assurer que chaque organisation s’acquitte de ses responsabilités relatives à la conservation de l’espèce, tout en soutenant nos engagements internationaux. Grâce à cette approche, le Canada est en position de remplir ses obligations à titre de partie à l’Accord sur la conservation des ours blancs (1973), lequel a également été ratifié par la Norvège, la Russie, le Groenland et les États-Unis.

En 2008, un comité de spécialistes des espèces sauvages, éclairé par des données scientifiques et des connaissances traditionnelles autochtones, est parvenu à la conclusion que l’ours blanc constituait une « espèce préoccupante ». De vastes consultations auprès de l’ensemble des Canadiens – en particulier ceux du Nord – ont été menées sur une période de deux ans. En novembre 2011, l’ours blanc a été désigné « espèce préoccupante » au titre de la Loi sur les espèces en péril (LEP), une loi nationale musclée qui assure la conservation et la protection des espèces sauvages du Canada. Un Plan de gestion fédéral tenant compte de ce statut d’espèce préoccupante est en cours d’élaboration.

Des évaluations continues menées par des spécialistes, y compris le Comité technique de l’ours blanc, ont permis d’identifier les populations d’ours blancs les plus vulnérables. Ces évaluations ont donné lieu à plusieurs mesures, notamment la signature d’un Protocole d’entente avec le Groenland, l’imposition de restrictions ciblées à l’exportation et un travail de coordination entre les différents secteurs de compétence au besoin.

D’autres mesures ont été prises pour protéger l’ours blanc, notamment :

Mesures internationales

Le Canada travaille de concert avec ses partenaires internationaux, y compris des organisations non gouvernementales, afin de coordonner ses efforts pour assurer la conservation de l’ours blanc. De nombreuses mesures sont prises à l’échelle internationale, notamment :

Les États abritant l’ours blanc

Les cinq parties à l’Accord de 1973 reconnaissent que l’ours blanc revêt une grande importance pour les habitants des collectivités du Nord, pour les États qui l’abritent et pour les citoyens du monde entier. La nature et le rythme des changements qui s’opèrent dans l’Arctique exigent la prise de mesures locales, nationales et internationales. Les cinq États abritant l’ours blanc continueront d’unir leurs efforts pour assurer la réussite des initiatives de conservation actuelles et à venir.

Changements climatiques

Recherche

Environnement et Changement climatique Canada fonde ses activités de recherche à la fois sur la science, l’expérience et le savoir traditionnel autochtone. La prise en considération du savoir traditionnel permet d’obtenir de l’information sur l’abondance des ours blancs, sur leurs déplacements et sur leurs comportements, et offre une précieuse perspective à long terme sur les changements touchant la population. Il s’agit d’une approche unique; le Canada étant le seul pays à tenir compte du savoir traditionnel autochtone dans la gestion et la conservation de l’ours blanc.

Des recherches conjointes sont souvent effectuées lorsqu’un projet présente un intérêt pour plusieurs pays, par exemple, les États-Unis (Alaska), le Groenland et la Norvège. Certains projets de recherche menés par des chercheurs universitaires sont coordonnés avec ceux de scientifiques gouvernementaux.

D’autres projets sont menés grâce à des fonds provenant des conseils de gestion des ressources fauniques établis dans le cadre de processus de revendication territoriale, par des fondations indépendantes et au moyen de bourses accordées à des étudiants diplômés qui travaillent sous la supervision conjointe de chercheurs gouvernementaux et universitaires.

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