Dans les coulisses de la science : Autotests du VIH : Balado Canadiens en santé - Épisode 6
Transcription
Stéphanie Perrier Bélanger : Bonjour et bienvenue à Canadiens en santé – Dans les coulisses de la science, un endroit où nous vous offrons des conversations nuancées avec des experts de la santé. Notre but est de vous offrir des informations et des ressources pertinentes pour vous et vos proches. Je suis votre animatrice, Stéphanie Perrier Bélanger.
Aujourd'hui, Ken Monteith, Directeur général de la Coalition des organismes communautaires québécois de la lutte contre le sida, est de retour avec nous pour nous parler des trousses d’autotests du VIH et de l'importance de connaître son statut. Mais avant d'aborder le sujet, voici un court rappel : Le balado Canadiens en santé vous êtes présenté par Santé Canada et l'Agence de la santé publique du Canada. Notre objectif est de partager avec vous des informations pertinentes sur la santé. Cela dit, nos discussions ne reflètent pas nécessairement les positions ni les politiques officielles du gouvernement du Canada, il s'agit d'une conversation et non pas de communiqués de presse. Parlons maintenant des trousses d'autotest du VIH.
Bonjour Ken, merci beaucoup de vous joindre à nous aujourd'hui. On le sait dans de nombreuses conversations, quand on parle du VIH ou sida, on parle souvent de l'importance de connaître son statut, donc l'importance d'aller se faire dépister. Et puis ce que je propose aujourd'hui avec vous, c'est de parler des tests qu'on peut faire à la maison. Honnêtement, moi-même, j'étais pas au courant qu'on pouvait faire un test à la maison, donc je propose avec vous de passer à travers un test que j'ai ici avec moi. Mais avant de l'ouvrir, je voulais voir avec vous quel type d'information est-ce que ce test-là donne à quelqu'un qui le fait chez soi, à la maison ?
Ken Monteith : En effet, c'est un test rapide pour détecter le VIH un ou deux, et c'est seulement ça détecte les anticorps. Et il faut toujours se souvenir que ça peut prendre jusqu'à trois mois pour le corps humain de développer des anticorps qui peuvent être mesurés. Donc, si votre exposition était hier, aujourd'hui c'est pas le moment où le test va fonctionner pour vous assurer que vous n'avez pas ou que vous avez le VIH, c’est si vous le faites à l'intérieur de cette période fenêtre, il faut aussi répéter quand on arrive à la fin de la période fenêtre pour être certain.
Stéphanie: OK, je comprends très bien. Donc, d'un point de vue scientifique, comment ça fonctionne ? Je propose de le prendre ici, donc je vais le montrer à nos auditeurs, ça, c'est un test qu'on peut aller se procurer… à quel endroit exactement ? Est-ce que c'est en pharma-… n'importe quelle pharmacie ?
Ken: Non, non, c'est pas en pharmacie. Il y a une distribution en ce moment à travers des organismes communautaires. Probablement le plus facile comme individu, si vous n'avez pas de connexion avec votre agence locale de lutte contre le VIH/sida, il y a aussi une distribution par internet par CATIE; CATIE.ca. Et vous pouvez donc commander des tests rapides. Il y a… on essaie de mettre en place plusieurs façons de procurer des tests, donc il y a une distribution par les organismes et par les intervenants, mais il y a aussi une distribution par la poste.
Stéphanie: J'ai le test ici avec moi. Je propose qu'on l'ouvre ensemble et que vous passiez à travers les étapes de comment un test fonctionne.
Ken: Ok.
Stéphanie: Donc pour nos auditeurs, je vais l'ouvrir…
Ken: Oui. Premièrement, lavez les mains!
Stéphanie: Oui, toujours.
Ken: (rire)
Stéphanie: Mes mains sont propres! Voulez-vous que je sorte… je sors tout du kit en premier?
Ken: Oui. C'est une bonne idée de les arranger sur une surface nettoyée.
Stéphanie: Une surface propre, donc, et sec aussi, on le mentionne.
Ken: Oui.
Stéphanie: Donc on a…
Ken: Oui, c'est le test.
Stéphanie: Parfait, le test de un.
Ken: OK.
Stéphanie: On a les instructions ici. Un pansement. Trois fioles, une transparente, une rouge, une bleue. Et puis je crois comprendre que ceci serait…
Ken: Pour piquer le doigt.
Stéphanie: Parfait, excellent. Donc on a ça ici sur la table. OK. Alors Ken, je propose de regarder les instructions ici que j'ai dans mes mains. Étape numéro un, on nous dit c'est pour prélever le sang, donc j’ai ici… j'ai tourné et retiré le capuchon que j'ai dans mes mains ici.
Ken: Oui. Donc la première chose, pour être certain d'avoir du sang, c'est vraiment frotter le doigt où vous allez piquer, où tu vas piquer.
Stéphanie: Donc ça peut être le majeur, annuaire.
Ken: Donc c’est juste pour vraiment encourager le sang d’y allez. Donc on frotte un peu, et ensuite on se prépare parce que il y a un endroit, les instructions vont dire où déposer et combien de gouttes de sang dont vous avez besoin.
Stéphanie: Exactement. Moi, de mon côté, on me dit… bon vous l'avez mentionné, on frotte les doigts ensemble pour s'assurer que ça soit assez tiède et après ça, on pique, on laisse tomber une goutte dans la bouteille numéro un qui correspond, je le précise, à la bouteille rouge.
Ken: Voilà
Stéphanie: Excellent.
Ken: Donc pour le faire, le capuchon doit être retiré de la bouteille pour être certain que c'est aussi prêt à recevoir la goutte de sang.
Stéphanie: Parfait. Donc dévisse, la goutte de sang qui va revenir dans cette bouteille-ci.
Ken: C'est ça.
Stéphanie: Excellent. Ça fonctionne bien.
Ken: Parce que avec une goutte de sang sur le doigt, c'est pas le moment de manipuler la fiole de numéro un.
Stéphanie: Exactement. Puis après on nous dit d'appuyer fermement la lancette contre le bout du doigt, donc ici. Puis une fois que c'est fait, on applique un pansement.
Ken: Oui, c'est ça. Maintenant, une fois que c'est fait, on développe pour avoir une bonne goutte de sang et être certain que ça ne tombe pas sur les côtés de la chose, ça doit tomber directement dans la fiole.
Stéphanie: Dans la petite bouteille rouge. Puis je le rementionne-là, la bouteille avec le capuchon rouge. Donc Ken, étape numéro deux, on procède au test, donc on va ajouter, verser la totalité du liquide. On attend que tout le liquide disparaisse.
Ken: Dans le milieu du dispositif. C'est ça, c'est là où on le verse.
Stéphanie: Exactement. Donc on verse ce qui est dans notre petite fiole avec le capuchon rouge qui contient la goutte de sang, on la met dans le dispositif ici au complet.
Ken: Exact.
Stéphanie: Et puis après on parle de la petite bouteille bleue ici. On nous dit d'ajouter aussi cette bouteille-ci et de verser le liquide dans le même dispositif dans lequel on va avoir préalablement mis notre goutte de sang. On mélange le liquide de la fiole bleue dans le dispositif.
Ken: Exact, exact.
Stéphanie: Excellent. Et puis, si je me trompe pas, basé sur les instructions que j'ai, on fait la même chose avec la fiole numéro trois qui contient… pour nos auditeurs-là, le capuchon gris. On agite encore une fois, on verse la totalité du liquide dans notre dispositif.
Ken: C’est ça.
Stéphanie: On attend que tout le liquide disparaisse.
Ken: Oui. Et c'est vraiment… c'est vraiment facile à constater à l'œil, donc on peut le voir absorber dans le dispositif.
Stéphanie: OK. Donc maintenant, Ken, qu’on a fait… qu'on a mélangé nos liquides, c'est disparu, on va ensuite… ça prend combien de temps avant de voir les résultats sur notre dispositif ?
Ken: Je pense que ça va le dire dans les instructions, mais c'est quelques minutes seulement.
Stéphanie: Quelques minutes, OK, parfait. Donc, et ici... si vous me parlez d'un point de contrôle, on va juste expliquer aux téléspectateurs qu'est-ce qu'on entend par le fameux point de contrôle.
Ken: Donc il y a sur le dispositif un « C », donc ça. Et il va paraître dans le dispositif un point qui va sortir suite…donc ça va développer dans la réponse. Et le point à côté du « C », c'est vraiment pour témoigner que le test est valide et donc que ça a bien fonctionné. Si jamais il n'y a pas de point à côté du « C », ça veut dire que il faut faire un autre test.
Stéphanie: OK, je comprends. Parfait. Donc… puis si jamais c'était pour être positif, il va y avoir un deuxième point qu'on va voir juste à côté du point « C » qui nous indique que le test est valide…
Ken: C’est ça.
Stéphanie: … Il va y avoir un deuxième.
Ken: C'est ça.
Stéphanie: Puis du moment qu'on a les résultats, j'imagine que lorsque… si on a un résultat positif, quelles sont les prochaines étapes pour quelqu'un qui a effectué un test à la maison ? Qu'est-ce que vous recommandez ?
Ken: Oui. Donc il y a dans les instructions des informations de contacts par province et territoire. Il faut absolument faire un test de confirmation et ça, c'est par une prise de sang qui va être faite par une infirmière ou un médecin. Et donc il y a des indications de où aller, dans les instructions il y a des numéros de téléphone à contacter, aux gens qui peuvent vous diriger vers une ressource pour faire le test de confirmation. Si vous l'avez procurée auprès d'un organisme communautaire, eux aussi ont des contacts avec des cliniques qui peuvent faire ce test de confirmation. Mais c'est très important que c'est pas définitif tout seul, que ça prend le test de confirmation quand c'est positif.
Stéphanie: OK, je comprends. Puis quand vous dites justement les organismes communautaires, si quelqu'un nous écoute en ce moment puis se demande où est-ce que je peux avoir accès à la liste de ces organismes communautaires-là, à quel endroit ces gens-là peuvent aller pour savoir, oui ou non, est-ce qu’ils ont accès à un organisme à côté de chez eux ?
Ken: Ça dépend de la province. Je peux parler, comme je suis au Québec, sur le site de la COCQ-SIDA, on a une liste de tous les organismes membres de la COCQ-SIDA. Mais dans les instructions aussi, il y a un numéro de téléphone d’un de nos membres, le Portail VIH/Sida du Québec, qui peut faire cette référence. Donc, il y a un numéro de téléphone, il y a leur site internet ici. Et je sais que pour le Québec, il y a aussi une formation pour les infirmières qui répondent aux appels de 811.
Stéphanie: Oui, puis en fait, je remarque que dans les instructions au bas de la page, on a une… on a une section, un petit encadré qui mentionne justement les ressources par province, sites internet. Donc si jamais quelqu'un qui nous écoute décide d'effectuer un test, ça revient positif, sachez que vous avez quand même-là une bonne quantité de ressources sur lesquelles vous pouvez vous fier si vous avez des questions ou préoccupations à ce sujet. Ce qui m'amène a une autre question pour vous, Ken. On le sait, faire un test VIH peut être très stressant. Le test revient positif, j'imagine qu'il doit y exister des ressources pour justement amener un support émotif et psychologique pour les gens qui apprennent qu'ils ont un test positif ?
Ken: Oui et donc… et là encore, je reviens aux ressources communautaires. Je pense que c'est très important à souligner que ils sont là pour répondre aux besoins de la population, et donc une personne qui est stressée par son résultat ou qui est stressée par l'anticipation de son résultat, peut demander à l'organisme de l’aide. Je sais qu'il y a des endroits qui ont des pairs qui ont été formés pour accompagner les gens, mais il y a aussi des intervenants communautaires qui peuvent être présents. Donc, il faut souligner que l’autotest, et donc le test maison, c'est seulement la personne qui doit le toucher, c'est pas à administrer à une autre personne. Donc c'est la personne-même qui le fait, mais une personne peut être présente, si vous voulez, pour vous accompagner et vous aider à gérer les résultats.
Stéphanie: En guise de soutien moral, comme vous dites.
Ken: Oui.
Stéphanie: Très intéressant. Merci beaucoup, Ken. Je termine en vous demandant si vous aviez un message à donner à nos auditeurs, à nos téléspectateurs, quel serait-il? Lorsqu'on parle des tests, justement l'importance de se faire dépister, on peut jamais assez mettre l'accent sur ça. Qu'est-ce que vous auriez comme message de votre côté à donner ?
Ken: Premièrement, je répète l'aspect, c'est pour vous de prendre le contrôle de votre santé et d'avoir l'information nécessaire pour bien gérer votre santé, donc c'est pas à administrer par quelqu'un d'autre. Mais c'est la première étape de vraiment poursuivre sa gestion de sa santé. Donc si c'est négatif, il y avait une raison de prendre test probablement, et donc ça, c'est quelque chose que vous pouvez explorer avec des ressources communautaires, avec votre médecin, avec une infirmière pour parler de comment éviter les expositions futures. Deuxièmement, si c'est positif, donc ce sont des, encore, des ressources que vous pouvez chercher comme soutien moral mais aussi un suivi médical. Donc c'est très important, aujourd'hui, on a des traitements VIH qui sont très efficaces, très faciles à prendre, qui contrôlent vite la charge virale, qui empêchent le virus de détruire le système immunitaire de la personne, mais qui empêchent aussi la transmission à d'autres personnes. Souvent, c'est une préoccupation, si j'attrape le VIH je ne veux pas du tout le transmettre à quelqu'un d'autre. Mais voilà, une façon de le faire, c'est vraiment d'accéder au traitement, et ça, on doit le faire nécessairement par un médecin, une clinique. Et il y a des pistes vers ça via les organismes communautaires, via les numéros de référence dans le kit.
Stéphanie: Des sites web aussi, auxquels des gens peuvent avoir accès.
Ken: Oui. Et je vais ajouter quelque chose d'autre, parce que je suis une personne séropositive et j'ai testé, j'ai essayé des tests rapides dans le passé et à ma grande surprise, il y avait des gens dans notre communauté qui ne comprenaient pas que même si je suis indétectable, que le test sort positif pour une personne indétectable parce que ça mesure une autre chose. C'est donc je suis indétectable sur une mesure du nombre de virus dans mon sang mais j'ai toujours des anticorps au VIH, et c'est ça que ces tests rapides mesurent, les anticorps.
Stéphanie: Les anticorps, excellent. Ken, merci beaucoup. C'est ce qui conclut notre conversation aujourd'hui sur les autotests qu'on peut faire à la maison. Un énorme merci d'avoir été avec nous pour discuter du sujet en question.
Ken: Mon plaisir ! Et j'encourage tout le monde qui pense avoir eu une exposition au VIH, de procurer un autotest et de le faire.
Stéphanie: Excellent, c'est bien noté. Merci encore.
[musique]
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