La ministre Bennett et le sénateur Kutcher au sujet des connaissances sur la santé mentale

Transcription

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Ministre Bennett : C’est un plaisir de vous avoir avec nous, Docteur Kutcher. C’est tellement excitant. Vous vous joignez à nous dans mon bureau sur le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin et à l’occasion de la Semaine de sensibilisation à la maladie mentale. Et c’est bien, j’ai beaucoup appris de vous au fil des ans, et c’est formidable que nous ayons l’occasion de partager avec les Canadiens ce que vous croyez qu’ils devraient savoir. Et je pense qu’aujourd’hui, nous nous concentrons sur la littératie en santé mentale. Dites-moi pourquoi vous vous êtes vraiment concentrés sur la littératie en santé mentale et ce que nous devons faire. Vous avez défini les connaissances sur la santé mentale comme très, très importantes pour ce qui est de l’avenir. Dites-nous pourquoi.

Dr. Kutcher : Eh bien, tout d’abord, merci beaucoup de m’avoir invité, madame la ministre. Je suis ravi d’être ici et je vous remercie de votre leadership en matière de santé mentale et de dépendances partout au Canada. Je trouve formidable que nous ayons une ministre qui se consacre à ce domaine très important, et je vous remercie de vous en occuper. C’est tout simplement merveilleux. Écoutez, vous êtes médecin. Je suis médecin. Nous savons tous les deux que la littératie en santé est l’un des facteurs fondamentaux d’une bonne santé et qu’elle crée les compétences nécessaires pour prendre soin de soi en cas de maladie. Elle a donc ces deux fonctions. Et nous savons que c’est un outil très, très puissant sur le plan populationnel et aussi sur le plan individuel. Et la littératie en santé mentale fait partie de la littératie en santé. On ne peut pas séparer le cerveau du corps et vice versa, et ils interagissent quelque peu. Donc, la littératie en santé mentale est vraiment le fondement d’une bonne santé mentale, mais elle est également utile pour savoir si vous avez besoin de soins et pour traiter un trouble mental, si vous avez un trouble mental. C’est tout cela ensemble et c’est essentiel.

Ministre Bennett : C’est donc lorsque les gens n’ont pas de connaissances en santé mentale qu’ils ne comprennent pas vraiment ce qui leur arrive. Ils ne peuvent pas nommer les choses. Et je pense que, vous savez, les Premiers Peuples, les Premières Nations, en ce qui a trait à la roue de médecine, ils trouvent l’équilibre, mentalement, physiquement, émotionnellement, spirituellement. On semble craindre qu’à l’heure actuelle, les gens nomment mal les choses. La différence entre le chagrin ressenti lorsque vous perdez un être cher et une dépression réelle, ou le stress causé par un examen et un état d’anxiété. Pouvez-vous me dire quelles sont les choses qui, selon vous, devraient être clarifiées pour que les gens sachent exactement ce qui constitue un problème?

Dr. Kutcher : Eh bien, vous savez, je pense que c’est une observation vraiment très clairvoyante. Le problème auquel nous faisons face maintenant, c’est qu’il y a eu beaucoup de sensibilisation au sujet de la santé mentale et des troubles mentaux, et c’est une bonne chose. Mais cette sensibilisation n’a pas été appuyée par la littératie en santé mentale. Les gens sont donc au courant, mais ils ne savent pas toujours ce qu’ils savent. Par exemple, je n’ai pas fait partie de l’équipe de football et je suis contrarié. Je souffre de dépression. Non, vous ne souffrez pas de dépression. Vous avez une réaction normale au fait de ne pas faire partie de l’équipe de football. Donc, vous savez, Michael Jordan a été mis de côté par sa première équipe de basketball. Qu’a-t-il fait, est-il passé à un état dépressif? Non, il a travaillé, travaillé, travaillé, travaillé. Je me demande qui était l’entraîneur qui a laissé Michael Jordan sur le banc. Mais c’est une autre histoire.

Mais la littératie en santé mentale, quand on y pense, comporte quatre éléments interreliés. L’un est la compréhension de ce qu’est une bonne santé mentale et comment l’obtenir et la maintenir. Et une bonne santé mentale, c’est de ne pas se sentir bien tout le temps. Vous savez, si une personne que vous aimez meurt et que vous vous sentez comme de la merde, eh bien, c’est une bonne santé mentale. L’autre aspect, c’est d’avoir des connaissances sur les troubles mentaux, sur la façon de les identifier et sur leurs traitements. Il ne s’agit pas de ces absurdités de bien-être que vous achetez à la pharmacie, mais de ce qui est réellement efficace en matière de traitement fondé sur des données probantes pour un trouble mental, comment y avez-vous accès et comment l’utilisez-vous? Réduire la stigmatisation contre les troubles mentaux, contre les personnes qui en sont atteintes, mais aussi contre les traitements des troubles mentaux. Il y a beaucoup de préjugés contre les traitements des troubles mentaux. Enfin, il faut avoir les compétences nécessaires pour savoir où aller pour obtenir des soins et avoir la capacité de parler à son fournisseur de soins afin d’être plus susceptible d’obtenir de bons soins que de ne pas en recevoir. Tous ces éléments forment la littératie en santé mentale.

Donc, nous vous sommes vraiment reconnaissants, de vos compétences et de votre sagesse, de vous être consacré à prendre le système comme patient, docteur, et nous sommes vraiment reconnaissants de tout ce que vous réalisé chaque jour pour nous aider à atteindre notre objectif qui est de faire en sorte que les soins les plus appropriés, sont offerts par le fournisseur le plus approprié à l’endroit le plus approprié au moment le plus approprié, tant pour les soins de santé physique que ceux de santé mentale, et nous vous sommes reconnaissants, et j’espère que nous aurons l’occasion de discuter à nouveau parce que j’ai vraiment aimé notre échange et j’espère que tous ceux qui sont à l’écoute ont également aimé ça.

Dr. Kutcher : Vraiment, le plaisir était le mieux. Merci beaucoup, Madame la Ministre.

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