Notes d'allocution de l'honorable Marc Garneau, ministre des Transports - Transports 2030

Discours

Chambre de commerce du Montréal métropolitain

Le 3 novembre 2016

La version prononcée fait foi

Bonjour à tous et merci de vous être joints à nous.

Je suis fier d’être ici à Montréal, dans ma ville. Je suis fier d’être le député fédéral pour Notre-Dame-de-Grâce—Westmount et fier d’être un des six ministres du Québec. Merci, Maire Coderre, d’être parmi nous aujourd’hui.

Je suis devant vous aujourd’hui pour vous parler de l’avenir du réseau de transport du Canada. Je sais pertinemment que tous les gens ici présents sont d’accord avec moi que le réseau de transport du Canada est crucial pour le bien-être de notre économie. Il s’agit d’un élément vital pour l’acheminement de nos biens et les déplacements de nos concitoyens partout au Canada comme à l’étranger.

Notre gouvernement veut faire croître notre économie et aider la classe moyenne. Pour atteindre ces objectifs, il faut pouvoir compter sur des transports modernes et efficaces.

En février dernier, j’ai déposé le rapport de l’examen de la Loi sur les transports au Canada devant le Parlement. Dans ce rapport, David Emerson a formulé une recommandation clé, soit celle de visualiser le réseau de transport du Canada dans 20 ou 30 ans et d’investir dès aujourd’hui pour développer cette vision; je suis tout à fait d’accord. J’aimerais remercier M. Emerson et son équipe pour cet excellent rapport.

Au cours des derniers mois, nous avons consulté la population canadienne, en personne et en ligne. Nous avons rencontré des représentants de l’industrie et des travailleurs, dont beaucoup sont ici aujourd’hui. Nous avons aussi rencontré des groupes autochtones, des organismes non gouvernementaux et des particuliers. Nous avons discuté avec les ministres des transports et de l’infrastructure provinciaux et territoriaux, ainsi qu’avec des ministres responsables de l’agriculture.

En tout, nous avons organisé à peu près 150 séances de mai à octobre pour obtenir le plus grand nombre de points de vue et établir notre orientation le plus clairement possible.

Guidé par les commentaires et les conseils de la population canadienne, le gouvernement peut donc aller de l’avant. J’ai le plaisir de vous présenter aujourd’hui les éléments clés de notre plan Transports 2030.

Je vous demande d’abord d’imaginer ce que sera l’économie canadienne en 2030.

Sans aucun doute, elle sera plus saine et plus novatrice. Partout dans le monde, des pays investissent dans des réseaux de transports en commun et dans des villes intelligentes avec des infrastructures numériques sophistiquées qui comprennent des rues et des véhicules intelligents, des véhicules aériens sans pilote, ou drones, et des systèmes d’énergie décentralisés. Par exemple, la Norvège et l’Allemagne se dirigent déjà vers des véhicules sans émissions, et la planète emboîtera le pas.

Le réseau de transport du Canada de 2030 sera de plus en plus électrifié, favorisera les carburants de remplacement comme l’hydrogène, et misera de plus en plus sur le transport ferroviaire et sur les énergies renouvelables pour des avions plus efficaces comme les C Series. Pour que les secteurs de l’automobile, de l’aéronautique et tous les autres restent à la hauteur, le Canada se doit d’être à l’avant-plan de ce virage. Il doit investir dès aujourd’hui dans le secteur des transports de demain.

Si l’on imagine ce qui se passera en 2030, on se doute fort que le commerce sera un élément crucial de l’économie canadienne et se fera principalement avec l’Asie et les régions en développement.

Pour que l’économie canadienne se porte bien, nous devons nous assurer que les produits, les services et les citoyens canadiens aient accès aux marchés clés. Nous devons compter sur des aéroports et des compagnies aériennes modernes, offrant des services concurrentiels de qualité. Nous devons avoir accès à des portes de commerce sophistiquées dotées de systèmes logistiques et d’une infrastructure intégrée.

En expédiant nos produits aux quatre coins du monde, nous devons aussi protéger notre environnement, notre littoral, nos milieux marins et nos voies de navigation. Comme nous l’avons bien compris, nous devons acheminer nos produits efficacement vers les marchés tout en prenant les mesures nécessaires pour équilibrer croissance et respect de l’environnement.

Cette vision moderne et progressiste du réseau de transport du Canada en 2030 définit les objectifs de notre plan gouvernemental. Et, croyez-moi, cette perspective d’avenir ne relève pas de l’impossible. Il ne fait aucun doute qu’un futur plus propre et plus novateur est à nos portes. Nous savons que le commerce est en pleine mutation. Ces changements sont déjà amorcés et, si nous ne sommes pas prêts, nous serons vite dépassés.

Il nous revient à tous de saisir cette occasion et d’agir dès aujourd’hui pour être à l’avant-garde plutôt que d’accuser du retard par la suite. La croissance de notre économie et la création de bons emplois durables pour la classe moyenne reposent sur des investissements judicieux.

Aujourd’hui, je vais vous présenter certains faits saillants et faire quelques annonces. Dans les semaines et les mois à venir, je vous donnerai plus de détails sur nos principaux projets, afin que tous les Canadiens soient au courant des améliorations que nous envisageons et des avantages qui en découleront.

Je vais vous parler d’un plan intégré, tourné vers l’avenir qui comprend de nouvelles mesures et un changement générationnel qui nous fera passer des systèmes actuels à des outils technologiques toujours plus sophistiqués.

Comme j’ai beaucoup de choses à vous dire, je vais commencer sans plus tarder.

D’abord, nous avons voulu améliorer l’expérience des voyageurs canadiens.

En matière de voyages aériens, la sécurité est primordiale – et elle le demeurera. Tout le monde comprend qu’il est impératif de protéger les voyageurs à une époque où les risques sont élevés. Mais, personne n’aime attendre au contrôle de sûreté d’un aéroport.

Les longues files d’attente aux points de contrôle ne devraient pas être la norme. Trop de Canadiens attendent trop longtemps.

Vous arrivez d’un long voyage d’affaires. Il est tard et tout ce que vous voulez, c’est rentrer chez vous pour retrouver votre famille. Notre objectif devrait être d’accélérer le processus pour que vous vous rendiez à destination en toute sécurité.

Nous devons faire mieux. Nos pays compétiteurs font mieux que nous. Les temps d’attente en Allemagne, en France et en Belgique sont de 10 minutes ou moins pour 90 à 95 pour cent des passagers. Nous travaillerons à établir des cibles qui permettront aux aéroports canadiens de tenir concurrence aux grands aéroports des autres pays.

Pour améliorer le contrôle de sûreté, nous allons examiner les innovations, le nouvel équipement et la technologie. Nous allons aussi étudier la gouvernance de l’ACSTA. Est-il possible de la rendre plus conforme à une norme de service et de rendre son financement plus adapté et durable? En bout de ligne, nous voulons que les gens franchissent plus rapidement les contrôles de sûreté, grâce à de nouvelles technologies et de nouvelles méthodes, tout en améliorant la qualité du filtrage.

Nous voulons améliorer de façon concrète l’expérience des voyageurs.

Mais ce n’est pas tout. Dans nos discussions avec les voyageurs, deux autres thèmes revenaient souvent.

Le premier est une certaine frustration devant le coût des voyages aériens à l’intérieur du Canada – et la longue liste de frais et de redevances.

Et le deuxième est la confusion qui règne quant aux droits des voyageurs et à la protection des consommateurs en cas de problème.

Nous prenons des mesures pour faire face à ces deux préoccupations.

Au cours des prochains mois, nous présenterons un régime de droits des voyageurs aériens pour que les Canadiens soient protégés par des règles justes et claires.

Ce nouveau régime de droits établira des exigences minimales précises afin que les Canadiens connaissent leurs droits et sachent quand ils sont admissibles à une indemnité. Cette approche repose sur ce qui se fait dans d’autres pays.

Les normes d’indemnisation font partie des mesures à l’étude. Ces normes s’appliqueraient aux passagers qui se sont vus refuser l’embarquement à cause de facteurs qui relèvent du transporteur, ou de bagages perdus ou endommagés.

Il en résultera une approche plus prévisible et raisonnable qui permettra aux Canadiens de mieux comprendre leurs droits comme voyageurs aériens. Nous procéderons de manière équilibrée pour ne pas imposer aux transporteurs aériens un fardeau déraisonnable ou leur faire subir une perte de compétitivité.

Parallèlement, nous créerons des conditions propices à des tarifs plus bas et à une concurrence accrue en modifiant les règles relatives à la propriété dans l’industrie du transport des voyageurs aériens au Canada.

Les sociétés internationales pourront désormais posséder 49 pour cent des intérêts d’une compagnie aérienne au Canada, une hausse par rapport à la limite actuelle de 25 pour cent. À noter cependant qu’un investisseur étranger unique ou qu’une combinaison d’investisseurs étrangers ne pourront pas dépasser la limite de 25 pour cent.

Ainsi, il sera possible d’offrir plus d’options aux Canadiens et de créer de nouvelles compagnies aériennes à bas prix.

Dans le même ordre d’idée, j’ai le plaisir de vous annoncer que deux compagnies pourront immédiatement se prévaloir de ces nouveaux critères. En attendant d’initier les modifications législatives, j’exempterai deux compagnies, Canada Jetlines et Enerjet. Elles seront autorisées à rechercher immédiatement des investissements sous réserve de conditions adéquates. Il s’agit d’un exemple concret d’une amélioration de l’offre de service que nous mettrons à la disposition des Canadiens.

Nous croyons qu’une concurrence accrue et un renforcement des droits des passagers au sein de l’industrie aérienne du pays seront bénéfiques pour les Canadiens. Il en résultera plus de choix, une meilleure desserte et des tarifs plus abordables, tout en veillant à ce les compagnies aériennes fournissent le meilleur service possible à la clientèle.

Notre objectif est de rehausser l’expérience des voyageurs canadiens. Notre gouvernement se penche également sur le service ferroviaire à haute fréquence pour les voyageurs entre Québec et Windsor.

Nous prévoyons aussi collaborer dès maintenant avec d’autres ministères fédéraux dans le but d’améliorer l’accès aux divers modes de transport pour les personnes handicapées et les aînés. Nos transports doivent être plus accessibles à tous.

Aujourd’hui, je souhaite vous parler du renforcement de la sécurité des transports.

L’explosion qui a causé la mort de 47 personnes à Lac Mégantic a été un drame pour la collectivité, pour le Québec et pour le Canada tout entier. Cette horrible perte humaine a relancé la question de la sécurité et de la sûreté du transport ferroviaire au pays.

La plupart d’entre vous savent que nous avons déjà pris de nombreuses mesures pour améliorer la sécurité du réseau. Mais il reste du travail à faire.

Je peux vous assurer que le gouvernement accélérera son examen de la Loi sur la sécurité ferroviaire afin de pouvoir procéder plus rapidement à l’amélioration des normes de sécurité ferroviaire.

Des accidents, il en arrive toujours. Mais nous devons tirer des leçons de notre expérience pour tenter de les éviter à l’avenir.

Conformément aux recommandations du Bureau de la sécurité des transports, nous avons l’intention d’adopter des dispositions réglementaires qui imposeront l’installation d’enregistreurs audio-vidéo de locomotive. L’importante information recueillie servira aux enquêtes sur les accidents. Par ailleurs, nous veillerons à ce que la vie privée des employés n’en soit pas affectée.

Nous avons déjà renforcé la Loi sur la sécurité automobile. Les changements apportés protégeront davantage les consommateurs. Le gouvernement pourra obliger les constructeurs à rappeler et à réparer les véhicules défectueux sans aucuns frais pour les propriétaires.

Mon ministère veille également à ce que les drones, ou véhicules aériens non habités (UAV), soient régis par des règlements simples, clairs et exécutoires. Les UAV font avancer la recherche scientifique, l’exploration et les opérations de sauvetage. Le rôle du gouvernement est de favoriser l’innovation en matière d’UAV tout en s’assurant que ceux-ci volent de façon sécuritaire. En fait, j’annonce aujourd’hui que nous avons certifié le premier site d’essai pour les UAV au Canada, situé à Foremost, en Alberta.

Comme je l’ai dit, il faut investir dans le secteur des transports en le rendant plus propre, plus efficace et écoresponsable.

Le Canada a signé l’Accord de Paris visant à réduire les gaz à effet de serre. De notre côté, nous avons prévu des dispositions pour instaurer un prix sur la pollution par le carbone à l’échelle du pays.

Le secteur des transports représente près du quart de l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre au Canada – et 80 pour cent de ces émissions proviennent des voitures et des camions. Pour atteindre nos cibles, nous devons de toute évidence prendre des mesures importantes sur le plan des transports.

L’avenir des transports appartiendra aux voitures électriques et aux véhicules utilisant des carburants à émission zéro comme l’hydrogène.

Notre gouvernement a déjà investi 62 millions de dollars pour développer le réseau de bornes de recharge pour les véhicules électriques et autres véhicules utilisant des carburants de remplacement. Et, grâce au nouveau Fonds pour l’infrastructure verte récemment annoncé, je travaillerai avec mes collègues du Cabinet pour mettre plus de projets de l’avant.

Le 1er novembre, nous avons fourni des détails sur des dizaines de milliards de dollars en investissement en infrastructure dans nos villes et nos collectivités afin de les moderniser et de développer l’économie de l’avenir.

Dans le cadre de ce plan, notre gouvernement lancera le Défi des villes intelligentes, en vue de catalyser les investissements dans l’Internet des objets, y compris les routes intelligentes, les systèmes de gestion de la circulation intelligents et les réseaux de transport intégrés. Par cet investissement et bien d’autres, nous voulons accélérer l’adoption des véhicules connectés et automatisés à émission zéro. Ces véhicules seront plus propres et plus sécuritaires que les voitures d’aujourd’hui, et contribueront à réduire la pollution causée par la congestion routière. Nous avons aussi annoncé que nous allons investir dans des projets qui diminueront les gaz à effet de serre en utilisant le Fonds pour l’infrastructure verte.

Au cours de la prochaine année, je vais collaborer avec mes homologues des provinces et des territoires pour accélérer notre transition vers un réseau de transport à plus faible teneur en carbone. Nous établirons des normes plus sévères sur les émissions des gaz d’échappement et sur les pneus, en collaboration avec nos partenaires nord-américains.

Notre gouvernement compte jouer un rôle déterminant dans le développement et le déploiement des nouvelles technologies qui nous aideront à réduire encore davantage les émissions des ports, des aéroports et des autres plaques tournantes du transport.

En mettant l’accent sur l’innovation, nous pourrons non seulement atteindre nos propres cibles de réduction des émissions, mais nous pourrons aussi être un chef de file mondial dans le développement de produits et de services qui aideront d’autres pays à atteindre leurs objectifs.

Mais encore, en misant sur nos engagements en environnement, nous allons mieux protéger nos cours d’eau et notre littoral, y compris dans le Nord.

Comme nous l’avons déjà indiqué clairement, nous travaillons à officialiser un moratoire sur la circulation de pétroliers le long de la côte nord de la Colombie-Britannique.

De plus, nous devons et nous allons instaurer des protections environnementales plus robustes pour toutes nos régions côtières et nos océans. Le Canada doit avoir un plan national de calibre mondial pour accroître la sécurité maritime, améliorer les interventions d’urgence et resserrer les partenariats avec les peuples autochtones et les collectivités côtières. Vous en apprendrez plus à ce sujet dans les prochains jours.

Nous investirons aussi dans le Nord, où l’infrastructure de transport de base demeure limitée et – dans certains cas – désuète. Cette situation rend difficile, long, coûteux et moins sécuritaire le transport de passagers et de biens vers les collectivités nordiques et en provenance de celles-ci. C’est tout à fait inacceptable à mes yeux, car les possibilités économiques sont plus rares pour les résidents du Nord, et nous devons y remédier.

Transports Canada collaborera avec les gouvernements territoriaux, les peuples autochtones et les collectivités du Nord pour mieux évaluer leurs besoins en matière d’infrastructure de transport – qu’il s’agisse de routes, d’améliorations aéroportuaires ou d’investissements dans le secteur maritime.

Ce qui m’amène au dernier élément de notre plan : nous investirons dans notre infrastructure et dans nos corridors de commerce pour que nos biens et nos ressources soient acheminés efficacement au Canada et vers les marchés mondiaux.

Notre prospérité à long terme en tant que pays dépend de notre capacité à livrer concurrence à l’échelle mondiale et à créer des emplois. En investissant dans nos corridors de commerce, nous investissons dans notre propre avenir.

Comme nous l’avons annoncé il y a deux jours, nous investirons 10,1 milliards de dollars dans des initiatives d’infrastructure de transport. Cet investissement viendra appuyer des projets qui continueront à contribuer au transport efficace des personnes et des marchandises aux portes d’entrée, le long des corridors et d’un bout à l’autre de notre vaste pays.

En tout, l’Énoncé économique d’automne propose une somme additionnelle de 81 milliards de dollars jusqu’à 2027-2028. Elle sera investie dans le transport en commun, l’infrastructure verte et sociale, et l’infrastructure des transports qui appuient le commerce et les collectivités rurales et nordiques.

Le gouvernement établira également la nouvelle Banque d’infrastructure du Canada, un organisme indépendant ayant pour but d’accroître l’investissement dans l’infrastructure orientée vers la croissance. Nous transformerons ainsi notre façon de planifier, de financer et de bâtir l’infrastructure au pays.

Notre gouvernement s’est donné comme priorité de concentrer ses efforts sur la classe moyenne et sur les personnes qui veulent en faire partie. Nos investissements dans l’infrastructure de transport et de commerce visent à honorer cet engagement, en créant des emplois, en rendant nos entreprises plus compétitives, pour que le Canada devienne une destination de choix pour les nouveaux investissements, ce qui entraînera la création d’emplois.

En travaillant en partenariat avec d’autres ordres de gouvernement et le secteur privé, nous ferons des investissements en vue d’apporter des améliorations essentielles au commerce qui sont prioritaires au pays, comme la réduction de la congestion dans le secteur ferroviaire, qui ralentit la circulation dans les corridors d’exportation importants.

Nous travaillerons également à apporter une attention renouvelée à la communication de renseignements et à la collaboration, par exemple, en instaurant un nouveau régime d’accès aux données pour appuyer les décisions fondées sur des données probantes que prennent le gouvernement et tous les intervenants.

Notre motivation est claire : nous devons prendre des décisions éclairées fondées sur les données les plus complètes possible. Cette façon de faire nous permettra d’établir un réseau de transport plus sécuritaire et plus efficace, et de mieux comprendre comment les tendances actuelles influenceront l’économie de demain.

En agissant ainsi, nous devrons aussi nous assurer que toutes les personnes qui exploitent, supervisent, analysent et utilisent le réseau de transport aient accès aux données. Une meilleure information nous permettra de comprendre et d’envisager notre réseau de transport comme un tout intégré, une toile complexe de connexions et de liens logistiques ayant le potentiel de stimuler, ou d’ébranler, notre performance économique.

Comme la plupart d’entre vous le savent déjà, nous vivons dans un pays où le cinquième des marchandises est expédié par train, et la demande ne cesse de croître. Les voies ferrées n’ont jamais accueilli autant de wagons, et ce, à une époque où la vitesse de livraison n’a jamais eu autant d’importance.

Nos chemins de fer doivent donc être efficaces et compétitifs. Nous tenons à ce que les marchandises se rendent où elles doivent aller, que ce soit ici au Canada, au-delà de la frontière vers les États-Unis ou dans un port pour être expédiées outre-mer, et ce, afin de mieux appuyer notre économie.

Au cours des 30 dernières années, le volume de marchandises transportées par chemin de fer a doublé. Le trafic maritime a augmenté de 50 pour cent. Les cargaisons sont chargées et déchargées à des vitesses qui dépasseraient l’entendement des générations passées.

Pendant ce temps, une partie de notre infrastructure est devenue désuète. La capacité actuelle de certaines de nos routes d’approvisionnement est dépassée.

Cependant, lorsque nous investissons dans des améliorations, nous pouvons en constater les bénéfices. Par exemple, l’expansion du corridor ferroviaire Roberts Bank en Colombie-Britannique a contribué à augmenter la circulation des échanges commerciaux entre le plus grand port du Canada et le réseau ferroviaire continental.

Mentionnons aussi les améliorations au port d’Halifax, qui lui permettent de recevoir les porte-conteneurs de la prochaine génération, tout comme les améliorations des installations, qui ouvrent la porte aux échanges commerciaux à valeur ajoutée.

Nous devons nous appuyer sur ces investissements pour une croissance économique continue.

Cette croissance est cruciale pour les petites et moyennes entreprises qui représentent environ 90 pour cent de tous les exportateurs canadiens. Le manque d’efficacité et les perturbations des réseaux de transport peuvent faire rater des occasions et faire monter les coûts.

D’autres précisions sur notre plan d’investissement de 10,1 milliards de dollars dans l’infrastructure suivront plus tard. Je tiens à vous parler d’un autre aspect important du transport ferroviaire.

Au cours des derniers mois, j’ai discuté avec de nombreux intervenants de la position concurrentielle et de la qualité de notre réseau de transport ferroviaire. J’ai rencontré notamment des agriculteurs, des représentants de sociétés céréalières, forestières et minières, des membres de l’industrie des produits chimiques et, bien sûr, des représentants des chemins de fer. Je peux vous affirmer que le Canada dispose d’un réseau de transport de classe mondiale, mais qu’il n’est pas nécessairement parfait. Il y a place à l’amélioration.

Nous devons trouver un juste équilibre et aller de l’avant. Dans le cadre de notre plan 2030, notre gouvernement introduira des dispositions législatives au printemps 2017. Elles concrétiseront un programme à long terme pour un réseau ferroviaire plus transparent, équilibré et efficace qui achemine nos biens vers les marchés mondiaux de façon fiable. Pour y arriver, nous allons :

  • permettre d’appliquer des pénalités réciproques entre les compagnies ferroviaires et leurs clients, dans leurs accords sur les niveaux de service,
  • ‎mieux définir ce qu’on entend par « service adéquat et approprié »
  • améliorer l’accès et les délais pour ce qui est des décisions de l’Office des transports du Canada, et
  • aborder la question de l’avenir du revenu admissible maximal et du prolongement des distances d’interconnexion.

Nous continuerons à travailler avec les intervenants pour atteindre un bon équilibre autant pour soutenir les clients du réseau ferroviaire que les investissements dans le réseau. C’est de cette façon que nous créerons un réseau de transport de marchandises par train qui sera encore plus compétitif et efficace à long terme.

Je sais que je viens de vous donner beaucoup de matière à réflexion… Je me permets donc de résumer ce que nous comptons faire pour améliorer l’expérience des voyageurs et préparer notre secteur des transports pour l’avenir :

  • Nous allons investir 10,1 milliards de dollars en infrastructure de transport pour réduire la congestion et construire des corridors plus fiables, de façon à faciliter le transport des voyageurs et des marchandises.
  • Nous mettrons en place de meilleures mesures de protection environnementale de notre littoral et des règlements de sécurité plus sévères pour mieux protéger les Canadiens.
  • Nous voulons améliorer les normes de service de l’ACSTA pour bonifier l’expérience des passagers aux points de contrôle.
  • Nous modifierons les règles relatives à la propriété internationale des compagnies aériennes canadiennes pour augmenter la compétition et offrir plus d’options aux Canadiens.
  • Nous établirons un régime de droits des voyageurs aériens afin de mieux protéger les consommateurs.
  • Par l’entremise des mesures réglementaires et de notre financement en infrastructure, nous agirons et investirons aujourd’hui pour construire des réseaux de transport en commun plus propres et plus durables, des villes intelligentes et un secteur des transports plus vert pour l’avenir.

J’aimerais conclure en disant ceci : le plan Transports 2030 que je vous ai présenté aujourd’hui signifie un renouvellement majeur des politiques de transport dans notre pays. Vous en saurez plus dans les semaines et les mois à venir.

Je suis certain d’une chose : notre travail ne fait que commencer. Ce plan donne le coup d’envoi à un vaste effort pour la mise en place de nouvelles lois et de nouveaux règlements visant à transformer le réseau de transport du Canada et son économie. Je suis prêt à prendre des mesures et à mettre ce plan en marche pour les Canadiens.

Ce travail a été façonné par les points de vue et les préférences des Canadiens. Il sera mis en œuvre en étroite collaboration et en communication continue avec mes collègues du Cabinet, le secteur privé, les groupes autochtones, d’autres ordres de gouvernement et les gens de ce pays.

Je suis très honoré que vous soyez tous ici aujourd’hui pour m’écouter parler de ce plan. J’ai ici avec moi, à la table d’honneur, quelques personnes qui représentent chacun des cinq piliers que j’ai décrits aujourd’hui.

  • Nous avons parmi nous aujourd’hui, M. Tim Shearman, président de l’Association automobile du Canada.
  • Pour représenter l’importance de la sécurité dans le domaine des transports, et mon engagement à cet égard, je tiens à souligner la présence de M. Denis Lauzon, chef du service des incendies de Lac-Mégantic.
  • Également parmi nous, M. François Adam. Il est président de l’Institut du véhicule Innovant de Saint-Jérôme, un organisme qui représente bien les PME qui contribuent à l’avenir des transports.
  • Nous accordons beaucoup d’importance à la sécurité des voies navigables, à la protection de notre littoral et du Nord. Je vous présente le sous-commissaire de la Garde côtière canadienne, M. Mario Pelletier.
  • Et, d’un organisme qui représente bien les intérêts économiques du pays et nos investissements en infrastructures : M. Duncan Wilson, président du conseil d’administration de la Chambre de commerce du Canada.

En travaillant en partenariat, nous pouvons bâtir un réseau de transport au service des Canadiens pour des décennies à venir.

En tant que Canadiens, nous avons toujours compris que le fait de vivre sur un si vaste territoire représente à la fois un défi et un privilège.

Notre économie fait partie de l’ADN du réseau de transport canadien.

Comme voyageurs, nous connaissons toute l’importance des autoroutes, des voies navigables, des chemins de fer et des transporteurs aériens : ils nous relient à notre famille et à nos amis, et nous les utilisons aussi pour notre travail et nos loisirs. Nous comprenons, encore plus que les autres pays, la relation entre le commerce et les transports, la nécessité d’acheminer les biens et les ressources par les voies maritimes, les rivières et les lacs, à travers les prairies et les chaînes montagneuses, de l’Atlantique au Pacifique, au sud vers notre plus important partenaire commercial ou au nord vers le Cercle arctique, sur de vastes distances dans toutes les conditions climatiques imaginables.

Certaines de nos réalisations les plus décisives en tant que Canadiens ont été motivées par nos besoins en matière de transports. Je pense au Chemin de fer Canadien Pacifique, à la Voie maritime du Saint-Laurent et à la route Transcanadienne.

Nous devons investir aujourd’hui pour que ces réalisations continuent de répondre aux exigences de demain et des prochaines décennies.

Merci.


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