Forum national sur le logement et les infrastructures et Foire commerciale de l'Assemblée des Premières Nations
Discours
Notes d'allocution pour
l'honorable, ministre des Affaires autochtones et du Nord Canada
Le 2 novembre 2016
Winnipeg (Manitoba)
Priorité au discours prononcé
Thank you, Merci, Meegwetch, Qujanamiik, Nakumek, Marsee, Mahsi Cho.
Je tiens à remercier le chef national Perry Bellegarde de son accueil, ainsi que tous les partenaires de nous avoir réunis ici aujourd’hui sur le territoire visé par le Traité no 1.
Je suis très heureuse d’être ici.
C’est à l’occasion de rencontres comme celle-ci que nous échangeons de bonnes idées en vue de trouver des solutions.
Je dois dire que j’avais très hâte de venir à ce forum.
Je pense que nous devons prendre des mesures concrètes pour mettre en œuvre les approches actualisées et novatrices nécessaires pour le logement et les infrastructures des Premières Nations.
Les investissements dans l’infrastructure sont aussi des investissements dans les gens et les collectivités.
Ils visent à éliminer les écarts inacceptables en matière de logement et à améliorer la qualité de vie dans les collectivités autochtones.
Les gens doivent avoir accès à des logements de qualité, à de l’eau potable salubre, à des écoles de qualité et à des installations culturelles permettant aux membres des collectivités de se réunir.
Cependant, pour de nombreuses collectivités autochtones, des changements profonds sont nécessaires pour arriver à répondre aux besoins de base en infrastructure.
Malheureusement, il y a beaucoup trop d’histoires atroces.
Par exemple, le fait que toutes les maisons R35 destinées à nos collectivités situées les plus au nord ont été achetées en Floride est absolument insensé. Comment ces maisons peuvent-elles convenir à l’environnement nordique? Si je citais Mike Holmes, je blasphèmerais.
Il y a dix ans, alors que j’étais ministre de la Santé publique, j’ai parlé, devant la Chambre de commerce de Toronto, de l’ouverture de 17 centres de vidéoconférence pour les services de santé, dont un au Nunavut.
J’avais alors souligné que 17 personnes vivaient dans la maison voisine du centre ouvert au Nunavut.
Je me souviens de m’être dit que ces deux situations étaient paradoxales. Disposer de ce genre de technologie dans le Nord, alors qu’il existe encore de tels problèmes de surpeuplement résidentiel, ça n’a absolument aucun sens!
Des résidences surpeuplées ne conduisent pas à de bons résultats sur le plan social ni sur le plan de la santé.
Des résidences surpeuplées n’incitent pas les élèves à faire leurs travaux pour réussir en classe.
Nous savons que les logements surpeuplés augmentent les risques de propagation de la tuberculose et d’autres maladies infectieuses.
Il n’est donc pas étonnant que les Inuits aient près de 400 fois plus de risques de contracter la tuberculose que les Canadiens non autochtones.
Il n’est pas moins scandaleux que les membres des Premières Nations aient 32 fois plus de risques de contracter cette maladie.
Nous constatons le même phénomène pour ce qui est du suicide : le taux de suicide chez les jeunes des Premières Nations est de cinq à sept fois plus élevé que chez les jeunes non autochtones.
Chez les jeunes Inuits, le taux de suicide est onze fois plus élevé que la moyenne nationale.
Et les décès tragiques survenus dans la Première Nation de Pikangikum plus tôt cette année sont attribuables au fait que la route était en si piteux état que le camion de pompier n’a pu se rendre aux résidences en flammes à temps pour sauver neuf vies.
Cette situation est inacceptable. Nous devons faire mieux.
Je suis persuadée qu’il s’agit d’une question d’infrastructure.
Le mois dernier, j’ai eu l’honneur de passer une journée avec de jeunes dirigeants des Premières Nations de Cat Lake et de Pikangikum qui contribuent à trouver des solutions axées sur la collectivité et qui font les choses différemment.
Ils avaient des idées pour mettre fin au statu quo. Par exemple, Quintin Rae, de la Première Nation de North Spirit Lake, a pris l’initiative de devenir opérateur accrédité pour l’usine de traitement de l’eau de sa collectivité.
C’est pourquoi nous travaillons en collaboration avec les jeunes et les dirigeants des Premières Nations pour mettre en place une approche efficace à long terme qui permettra de répondre aux besoins en matière d’infrastructure dans les réserves.
Les investissements sans précédent réalisés par notre gouvernement témoignent de notre engagement à corriger la situation.
Le Budget de 2016 prévoit 4,6 milliards de dollars sur cinq ans pour développer l’infrastructure dans les collectivités inuites et des Premières Nations.
En date d’octobre, des fonds ont été versés à un éventail de projets d’infrastructure, comme la construction, le raccordement aux services publics et la rénovation de :
- quelque 3 174 logements;
- 195 projets d’approvisionnement en eau et de traitement des eaux usées dans les réserves (dont 25 permettront de lever des avis à long terme concernant la qualité de l’eau potable);
- 130 projets visant les écoles;
- 159 projets associés à la culture et aux loisirs.
Tandis que nous allons de l’avant ensemble, ces nombres iront en augmentant, et nous commencerons à réduire l’écart qui persiste depuis trop longtemps.
L’eau
L’eau demeure une priorité.
L’accès à de l’eau potable salubre demeure un problème important dans les collectivités des Premières Nations, un problème que nous sommes déterminés à régler.
Je crois fermement que nous ne pourrons jamais vraiment renouveler la relation de nation à nation avec les Premières Nations tant que chaque famille de chaque collectivité des Premières Nations au Canada ne pourra pas boire l’eau du robinet.
Il y a bien plus que les avis sur la qualité de l’eau potable. Dans certaines collectivités, il n’y a même pas d’eau qui coule du robinet!
C’est pourquoi nous avons prévu, dans le Budget de 2016, verser 1,8 milliard de dollars sur cinq ans aux Premières Nations pour améliorer les infrastructures d’eau dans les réserves
Nous avons aussi prévu près de 142 millions de dollars sur cinq ans en nouveaux fonds pour assurer la surveillance et l’analyse de l’eau.
Depuis novembre 2015, 14 avis à long terme concernant la qualité de l’eau potable dans les réserves à l’échelle du pays ont été levés.
Cette année, nous travaillerons en partenariat en vue de mettre en œuvre 195 projets relatifs aux réseaux d’eau et d’eaux usées, dont 25 qui permettront de lever 34 avis sur la qualité de l’eau potable dans 24 collectivités.
Ici, au Manitoba, les travaux sont déjà en cours dans le cadre de 22 projets d’approvisionnement en eau et de traitement des eaux usées dans 19 Premières Nations de la province.
Plus de 27 000 membres de bandes vivant dans des réserves profiteront de ces projets.
Nous voulons procéder de la bonne façon.
Nous travaillons en étroit partenariat avec les conseillers techniques et les dirigeants des Premières Nations pour soutenir des approches à long terme qui proviennent de ces dernières.
Au Manitoba, nous collaborons avec d’autres intervenants pour mettre en place une unité de traitement de l’eau qui peut être transportée par avion à court préavis, n’importe où dans la région lors de situations d’urgence.
C’est le genre de collaboration qui est nécessaire pour aller de l’avant, plutôt que mon ministère ait à donner le feu rouge ou le feu vert d’une manière qui est encore paternaliste.
Récemment, à Dryden, j’ai eu l’occasion de discuter avec l’équipe derrière le projet novateur d’eau potable de Keewaytinook Okimakanak, ou KO.
Les hommes et les femmes à la tête du projet forment des opérateurs de réseaux d’approvisionnement en eau et de traitement des eaux usées, en plus d’offrir un service de soutien en cas d’urgence 24 h sur 24, 7 jours sur 7 aux collectivités.
Ils font aussi l’acquisition et l’installation de matériel pour faire le suivi de la qualité de l’eau à distance et offrir un soutien opérationnel.
En plus de contribuer à la levée des avis sur la qualité de l’eau potable et au renforcement de la capacité communautaire, ces personnes donnent aux collectivités les moyens de gérer leurs propres réseaux d’eau.
En travaillant ensemble, nous les aiderons à soutenir 14 collectivités de plus, pour un total de 19 collectivités dans le Nord de l’Ontario.
Les projets comme le projet d’eau potable de Keewaytinook Okimakanak mettent en relief l’importance de la collaboration; il ne s’agit pas uniquement de verser les fonds dont les collectivités ont tant besoin, mais également de renforcer leur capacité à long terme.
Logement
Le gouvernement souhaite également appuyer des idées et des solutions novatrices pour réaliser de véritables progrès en vue de combler l’écart inacceptable en matière de logement.
Un exemple éloquent d’innovation est certainement celui de Haida Gwaii, où des problèmes de pourriture ont obligé les gens à remplacer tous les toits.
Les gens ont acheté une machine pour construire des toits en acier et ont installé ces toits sur toutes les maisons de la collectivité plutôt que de s’en faire livrer. C’est une solution gagnante pour eux.
De plus, ils chauffent toutes les maisons à l’eau chaude grâce à un système de briquettes qu’ils fabriquent à partir de sciures de bois.
C’est là le genre de leadership impressionnant et novateur dont nous parlons. Et c’est lors de rencontres comme celle d’aujourd’hui que nous pouvons trouver et échanger des solutions.
Je tiens également à souligner la mesure dans laquelle les investissements du budget de 2016 contribueront à améliorer la situation du logement.
Ces investissements visent à établir un nouveau partenariat et à favoriser la réconciliation.
Un des investissements prioritaires est celui de plus de 10 millions de dollars sur trois ans prévus pour la rénovation et la construction de refuges pour les victimes de violence familiale dans les collectivités des Premières Nations.
Cette année seulement, près de 50 millions de dollars seront versés en appui à 159 projets d’infrastructure liée à la culture et aux loisirs, et plus de 100 millions de dollars seront alloués à des projets d’infrastructure scolaire.
Un montant de près de 420 millions de dollars sur deux ans est aussi prévu pour répondre aux besoins immédiats et à court terme des collectivités des Premières Nations en matière de logement.
En outre, la Société canadienne d’hypothèques et de logement consacrera près de 140 millions de dollars sur deux ans à la rénovation et à l’amélioration des logements dans les réserves.
Le printemps dernier, mon ministère a lancé un appel de propositions pour le financement au titre de trois nouveaux fonds consacrés au logement dans les réserves.
Ces nouveaux fonds sont axés sur les besoins immédiats, le renforcement des capacités et l’innovation.
Des approches novatrices et communautaires sont nécessaires
En plus d’effectuer des investissements adéquats, nous devons adopter des solutions créatives et une approche de nation à nation pour relever les défis.
Ces approches doivent être axées sur la planification communautaire globale et les institutions autochtones.
Ce matin, John Van Nostrand a parlé du fait que nous devons penser intelligemment et faire mieux. Je suis d’accord avec lui.
Je considère que mon travail ne consiste pas à créer que des programmes, mais aussi des institutions.
Cela dit, plus il y aura d’institutions comme l’Administration financière des Premières nations, la Commission de la fiscalité des premières nations ou le First Nations Technical Service Advisory en Alberta, mieux ce sera.
En 2014, lorsque je siégeais au Comité permanent des affaires autochtones et du développement du Grand Nord, nous avons mené une étude sur la gestion des terres qui a révélé que de toute évidence, à l’échelle du pays, les collectivités qui prenaient leurs propres décisions à l’égard de ces questions étaient celles qui réussissaient le mieux.
Un autre bel exemple est celui de la planification communautaire globale, qui comprend les plans d’infrastructure qu’élaborent de nombreuses Premières Nations en Colombie Britannique.
Il est clair que la planification communautaire globale est essentielle pour bâtir des collectivités solides, saines et durables.
En faisant participer les jeunes, les aînés et tous les membres à l’établissement des priorités, les collectivités sont en meilleure mesure de cerner leurs besoins, de miser sur leurs forces et de préparer l’avenir.
Je souhaite par ailleurs saluer le leadership de l’Assemblée des Premières Nations, qui vise à s’assurer que tous les membres des Premières Nations, qu’ils vivent à l’intérieur ou à l’extérieur de leur collectivité, aient accès à des logements sécuritaires et abordables.
Il s’agit là du type d’approche inclusive et holistique que nous voulons intégrer dans la Stratégie nationale du logement.
Mon ministère, en partenariat avec l’Assemblée des Premières Nations et avec l’aide de la Société canadienne d’hypothèques et de logement, tient aussi des séances de mobilisation auprès des collectivités des Premières Nations et d’autres partenaires clés au sujet de cette approche.
Il est nécessaire d’adopter des approches communautaires à long terme pour réaliser de véritables progrès en vue de combler les écarts inexcusables observés dans trop de collectivités.
Nous sommes résolus à corriger la situation et à travailler selon le principe de nation à nation pour aller de l’avant en partenariat avec vous et les collectivités autochtones d’un océan à l’autre.
Nous voulons nous assurer que les 150 prochaines années de confédération laisseront un héritage différent aux générations à venir.
Merci, Thank you, Ekosi, Meegwetch, Mahsi Cho.
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