Discours du ministre Champagne au Forum de leadership économique Canada-Australie

Discours

Le 21 février 2017 - Sydney, Australie

Sous réserve de modifications. Ce discours a été traduit en conformité avec la Politique sur les langues officielles du gouvernement du Canada et révisé aux fins d’affichage et de distribution conformément à sa politique sur les communications.

Bonjour, et merci pour cette très belle présentation.

C’est pour moi un privilège d’être ici avec nos amis des antipodes. Je veux remercier les organisateurs qui m’ont invité à participer à l’ouverture du Forum de leadership économique Canada-Australie.

L’Australie et le Canada sont des partenaires de longue date. Comme l’a récemment souligné Wesley Enoch, votre estimé directeur artistique du Festival de Sydney, le Canada est le reflet de l’Australie, comme l’Australie est le reflet du Canada. Nous sommes comme des miroirs à bien des égards.

D’accord… peut-être pas en ce qui concerne le football australien, mais autrement…

Nous avons déjà eu un échange d’idées très productif lors de l’activité consacrée aux femmes d’affaires à laquelle j’ai assisté hier. Je suis fier de l’engagement pris par notre gouvernement de soutenir davantage de femmes entrepreneures, et d’accroître la visibilité des entreprises appartenant à des femmes ainsi que leur nombre. Et j’ai été heureux de découvrir l’excellent travail qui se fait également ici.

Comme vous le savez, notre premier ministre est un fier défenseur de la cause des femmes, tout comme moi!

Certains d’entre vous savent peut-être que j’ai rencontré le premier ministre  Turnbull juste avant le Forum. Notre réunion a fait écho à la conversation que notre premier ministre Justin Trudeau avait eue avec le premier ministre Turnbull en janvier, au cours de laquelle ils avaient convenu de promouvoir un programme commercial international ouvert et progressiste.

Ils avaient également parlé de l’importance d’initiatives telles que le présent forum pour approfondir les relations. Je suis entièrement d’accord.

Le commerce fondé sur des règles favorise la stabilité et la prévisibilité, deux qualités fort nécessaires en ces temps-ci.

Ce matin, j’aimerais vous présenter quelques-unes des priorités de notre gouvernement : des échanges commerciaux ouverts et progressistes, une présence accrue dans la région de l’Asie-Pacifique, et l’accroissement des flux commerciaux et des investissements, y compris avec l’Australie.

Comme vous le savez tous, le commerce et l’investissement sont les deux moteurs de la croissance économique mondiale. Toutefois, pour exercer un véritable leadership sur ce front, nous devons dissiper les inquiétudes de la population à l’égard de la mondialisation.

La semaine dernière, j’ai accompagné mon premier ministre à Strasbourg, où il a souligné la nécessité de rester ouverts au monde afin de maintenir, voire d’accroître la prospérité dont nous bénéficions aujourd’hui.

Le Canada a toujours été une nation commerçante. C’est le commerce qui a fait du Canada l’une des 10 grandes économies mondiales, même s’il ne se classe qu’au 38e rang pour ce qui est de la population.

Notre gouvernement croit fermement que le commerce international et l’investissement vont de pair avec la croissance économique et la prospérité, et qu’ils contribuent à l’accroissement du nombre d’emplois bien rémunérés, lesquels viennent renforcer notre classe moyenne et ceux qui travaillent fort pour en faire partie. Commerce rime avec croissance, et croissance rime avec emplois.

En tant que dirigeants provenant d’horizons divers, nous n’ignorons pas que, dans le monde actuel, il faut redoubler d’efforts pour convaincre la population que le commerce est à son avantage; il incombe à tous ceux présents dans cette salle d’en faire une réalité — faire du commerce une réalité pour les consommateurs, les exportateurs et les PME.

Et je ne dis pas cela seulement en tant qu’ancien homme d’affaires, car j’ai passé la plus grande partie de ma vie à travailler pour des entreprises du secteur de l’énergie en Europe avant d’entrer en politique. Je sais par expérience l’importance du commerce.

Vendredi dernier, à Hambourg, le premier ministre Justin Trudeau a répété que tous devaient profiter du commerce, et pas uniquement les membres de l’élite, le soi-disant « un pour cent ». Nous sommes témoins d’une importante montée du mouvement antimondialisation et de l’hostilité à l’égard du commerce dans le monde. Notre gouvernement tente de réprimer ce mouvement en poursuivant un programme commercial moderne et progressiste.

Le fait d’investir dans les gens nous donne l’approbation sociale pour poursuivre un ambitieux programme commercial. Mais qu’est-ce que le commerce progressiste?

Prôner le commerce progressiste, c’est insister davantage sur le contenu progressiste, y compris d’exclure de façon claire des domaines comme la santé et la sécurité publiques, et d’inclure des dispositions explicites qui favorisent l’égalité des sexes, les droits des travailleurs et les droits de la personne. Nous devons toujours légiférer dans l’intérêt public et tenir compte de l’environnement. Les processus de règlement des différends en matière d’investissement doivent être perçus comme étant équitables et impartiaux.

Prôner le commerce progressiste, c’est faire preuve d’ouverture et entretenir un dialogue continu avec la société civile et une vaste gamme de parties prenantes, en accordant une attention particulière aux femmes, aux Autochtones, aux jeunes et aux petites et moyennes entreprises.

C’est reconnaître le besoin de transparence et déployer des efforts pour mieux diffuser l’information. Le commerce progressiste, c’est aussi pousser nos entreprises à adopter des pratiques commerciales plus responsables et durables.

Notre gouvernement appuie ces valeurs progressistes et en fera la promotion au G7, au G20, à l’OMC et ailleurs. Seulement alors pourrons-nous nous assurer que tous les segments de la société, au Canada et partout dans le monde, profitent des possibilités économiques qui découlent du commerce et de l’investissement. Seulement alors pourrons-nous nous employer à produire des résultats pour la classe moyenne.

Un excellent exemple à cet égard est notre Accord économique et commercial global avec l’Union européenne, ou AECG, en abrégé. Vous avez tous vu, j’en suis certain, que le Parlement européen a ratifié l’AECG la semaine dernière. L’AECG est l’accord commercial le plus progressiste jamais négocié par le Canada ou l’Union européenne.

Quand nous avons lancé les négociations il y a plus de 10 ans, nous ne pouvions prévoir qu’il s’agirait là du meilleur accord possible, parfaitement adapté à son temps. Grâce à l’ALENA et à l’AECG, le Canada a maintenant un accès référentiel à un marché de plus de 1,1 milliard de personnes.

Notre gouvernement est fermement résolu à créer de nouvelles sources de prospérité et à ouvrir des marchés dans la région de l’Asie-Pacifique. La part du PIB mondial de l’Asie excède désormais la part de l’Union européenne et celle des États-Unis, et l’Asie contribue à plus de la moitié de la croissance mondiale. Quatre des cinq principaux partenaires commerciaux du Canada, dont la Chine, sont membres de la Coopération économique Asie-Pacifique, l’APEC.

Ce n’est un secret pour personne que le centre mondial de la puissance économique se déplace de façon marquée de l’Ouest vers l’Est. Cependant, étant donné que le Canada a le plus long littoral du monde — comme en témoigne notre devise « D’un océan à l’autre » — et la plus longue frontière internationale du monde avec les États-Unis, et qu’il a entretenu de fortes et solides relations avec l’Europe tout au long de son histoire, il ne faut pas perdre de vue que nous sommes sans équivoque une nation du Pacifique.

Notre gouvernement ne ménage aucun effort pour que le Canada soit en mesure de jouer un rôle constructif en tant que partenaire dans la création de possibilités qui profiteront à tous dans cette région.

Par exemple, nous sommes déterminés à élargir les liens commerciaux avec nos partenaires de la région de l’ANASE, avec qui nous célébrons en 2017 40 ans de relations constantes.

À la réunion des ministres responsables de l’économie de l’ANASE tenue en août dernier, ma prédécesseure, Chrystia Freeland, avait chargé nos représentants d’élaborer le cadre de référence d’une étude de faisabilité sur le bien-fondé d’un accord de libre-échange.

En fait, l’an dernier, nous avons doublé le nombre de personnes affectées à temps plein aux dossiers de l’ANASE à notre nouvelle mission consacrée à cette région.

Le Canada travaille également très fort à accroître ses relations en matière de commerce et d’investissement avec des marchés comme l’Inde, le Japon et la Chine.

Cette dernière remarque me ramène à mon point de départ. Il existe ici même en Australie d’excellentes possibilités d’approfondir nos liens en matière de commerce et d’investissement.

C’est un pays avec lequel nous avons des valeurs en commun, et avec lequel nous travaillons côte à côte pour promouvoir ces valeurs. Nous avons tous deux l’amour du sport, de vastes territoires et un esprit d’entreprise qui a façonné nos nations.

Nos relations commerciales remontent à 1895, au moment où le Canada a envoyé son premier délégué commercial — un agent commercial, comme on l'appelait alors — à Sydney.

Aujourd’hui, nos relations commerciales bilatérales sont vigoureuses et ne cessent de croître. En 2015, la valeur du commerce bilatéral de marchandises s’élevait à 4,0 milliards de dollars, et celle du commerce bilatéral de services, à près de 2,6 milliards. Au chapitre de l’investissement, nos liens sont aussi importants. À la fin de 2015, l’investissement australien au Canada atteignait 8,3 milliards de dollars, et plus de 80 entreprises australiennes exerçaient des activités au Canada, essentiellement dans les secteurs des mines et des ressources, de l’éducation, de la finance, des services de voyage et du commerce de détail. L’investissement canadien en Australie dépassait 24,8 milliards de dollars à la fin de 2015.

De nombreuses entreprises canadiennes sont présentes ici, en Australie, dont les sociétés Energy Navigator et CIVITAS Urban Design and Planning. La proposition de CIVITAS est celle qui a été retenue pour l’élaboration du plan d’aménagement urbain de l’Université nationale de l’Australie.

Dynamo Playgrounds est un autre exemple de réussite canadienne en Australie. Ses équipements de terrains de jeux se retrouvent dans des dizaines de projets, tant dans le Territoire du Nord et l’outback, l’arrière-pays, qu’à Brisbane et à Perth.

Les perspectives d’autres réussites en matière de commerce et d’investissement sont élevées à la fois au Canada et en Australie. En fait, d’après les échanges que j’ai eus hier avec des responsables de régimes de pension et des investisseurs canadiens, nous ne faisons qu’effleurer la surface.

Votre présence dans cette salle signifie que vous connaissez la réputation du Canada en tant que destination de choix pour les affaires. Selon l’Economist Intelligence Unit, le Canada se classe au premier rang du G20 comme pays où faire des affaires pour la période de cinq ans allant de 2016 à 2020. Et KPMG affirme que les coûts pour les entreprises au Canada sont les plus bas du G7.

Nous voulons mieux nous faire connaître. Voilà pourquoi notre gouvernement a décidé de lancer plus tard cette année le nouvel organisme Investir au Canada. Fort d’un investissement initial de 218 millions de dollars sur cinq ans, Investir au Canada offrira aux investisseurs importants des services de soutien et de conciergerie intégrés au moyen d’un guichet unique.

Notre gouvernement a également annoncé l’établissement d’une nouvelle banque d’investissement dans les infrastructures, dotée d’une enveloppe de 186 milliards de dollars sur 12 ans pour améliorer l’approvisionnement en eau, le traitement des eaux usées, les transports et l’infrastructure sociale.

Chers amis, malgré l’étendue géographique qui nous sépare, le Canada et l’Australie suivent des chemins remarquablement semblables. Nous avons su tirer profit des forces durables que nous ont léguées nos ancêtres européens, et nous y avons ajouté l’expérience commune de nations multiculturelles et ouvertes aux immigrants.

Tant ici qu’au Canada, nous croyons à l’égalité des chances pour tous nos citoyens.

C’est pourquoi nous avons une classe moyenne importante et croissante, à laquelle des millions de personnes dans les pays en développement souhaiteraient appartenir. À l’étranger, nous nous sommes engagés à appuyer le commerce libre et équitable, à aider ceux qui sont dans le besoin et à défendre la sécurité mondiale.

Le Canada et l’Australie sont tout désignés pour agir comme agents de changement positif dans le monde. Et nous devrions nous-mêmes nous engager à servir cette cause ensemble.

Je vous remercie.

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