Discours du ministre Champagne lors de la table ronde sur la technologie et l’innovation dans le cadre de la première réunion des ministres du Commerce du Commonwealth

Discours

Le 9 mars 2017 – Londres, Royaume-Uni

Sous réserve de modifications. Ce discours a été traduit en conformité avec la Politique sur les langues officielles et révisé aux fins d’affichage et de distribution conformément à la Politique de communication du gouvernement du Canada.

Je vous remercie.

Je suis enchanté d’avoir l’occasion de prendre part à ce groupe. Je souhaite exprimer ma gratitude pour l’excellent travail qu’ont accompli les organisateurs pour rendre cet événement possible.

Je lève mon chapeau au Commonwealth Enterprise and Investment Council et au Secrétariat du Commonwealth qui ont eu l’idée d’organiser cette toute première réunion des ministres du Commonwealth responsables du commerce, de l’industrie et de l’investissement, ainsi que ce groupe sur l’innovation et la technologie.

Deux de nos objectifs à long terme figurant dans le Plan stratégique révisé du Commonwealth 2016-2017 visent à favoriser une croissance inclusive et le développement durable, tout en assurant un Commonwealth bien interconnecté.

Le Canada approuve ces objectifs et il y adhère. Nous devons nous assurer que tout le monde tire parti de la croissance économique et de la prospérité que le commerce peut apporter. C’est pourquoi le Canada suit un programme commercial progressiste en collaboration avec ses partenaires du Commonwealth, ainsi qu’avec d’autres pays dans le monde.

Nous devons aussi faire en sorte que personne n’est laissé pour compte dans les transformations radicales qu’entraînent les nouvelles technologies dans nos économies et nos sociétés.

C’est une raison pour laquelle le Canada finance des initiatives comme le Commonwealth of Learning, qui permet aux gouvernements membres d’offrir à ceux et celles qui en ont le plus besoin, surtout les femmes et les filles, un accès accru à des possibilités de formation et d’éducation abordables et de qualité par des systèmes ouverts, à distance et technologiques.

En outre, le Canada contribue grandement au Programme du Commonwealth pour la jeunesse, lequel soutient les pays membres depuis plus de 40 ans.

Les jeunes ont démontré leur capacité à véhiculer le changement, et ils représentent un investissement crucial et précieux aujourd’hui et à l’avenir.

Le Programme du Commonwealth pour la jeunesse plaide en faveur d’une participation réelle des jeunes femmes et hommes aux processus de développement, et il favorise leur participation à tous les stades du processus décisionnel, y compris avec les chefs de gouvernement.

Alors, allons droit au but : pourquoi ne pas accroître les échanges commerciaux dans le Commonwealth?

Tout le monde ici sait que la charte du Commonwealth de 2013 stipule que : « la force particulière du Commonwealth tient à l’association de notre diversité et de notre héritage commun ».

Ces liens culturels et historiques ont été désignés comme la source d’avantages sur le plan des coûts pour le commerce international, grâce à l’emploi d’un langage commun, de lois semblables et d’une histoire commune. Nous devons chercher des façons de tirer pleinement parti de ces liens historiques et culturels solides afin de resserrer davantage nos relations commerciales.

Le Canada prend des mesures afin d’atteindre cet objectif en signant et en négociant des Accords sur la promotion et la protection des investissements (APIE) avec nos partenaires du Commonwealth en Afrique et en Amérique latine.

Actuellement, le Canada dispose de 34 APIE en vigueur, y compris avec la Barbade et le Cameroun. Nous avons aussi conclu des négociations concernant 10 APIE, y compris avec la Zambie.

Le Canada est par ailleurs déterminé à approfondir ses liens commerciaux avec nos partenaires de la région de l’ANASE, avec qui nous célébrons en 2017 quarante ans de collaboration.

J’ai parlé récemment du resserrement de nos liens commerciaux et d’investissement avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande au Forum de leadership économique Canada-Australie.

Au début du mois, j’ai aussi rencontré de hauts dirigeants d’entreprises et de gouvernements à Delhi, en vue d’entamer des négociations relatives à une APIE entre le Canada et l’Inde. L’Inde se modernise rapidement, et sa classe moyenne et les villes s’accroissent à un rythme effréné.

Pour soutenir cette croissance élevée, l’Inde a clairement besoin d’une infrastructure nouvelle et modernisée, d’une assise manufacturière élargie, d’énergie propre et traditionnelle ainsi que d’aliments salubres et de grande qualité.

Les entreprises canadiennes ont l’expérience et le savoir-faire nécessaires pour aider l’Inde à combler ces besoins et à respecter ses priorités nationales des initiatives suivantes : « Fabriqué en Inde », Inde numérique et Ville intelligente.

Bien entendu, le maintien des relations commerciales étroites et du partenariat avec l’Angleterre sont d’un intérêt essentiel pour le Canada.

Nos deux pays entretiennent des liens culturels, historiques et entre peuples solides et de longue date. Nous partageons des valeurs communes et nous travaillons en étroite collaboration pour promouvoir ces valeurs dans le monde entier.

Nous coopérons sur des questions clés dans de nombreuses organisations internationales, notamment l’OTAN, le G7, le G20 et le Commonwealth. Nous espérons pouvoir renforcer nos liens commerciaux dans les mois et les années à venir.

Alors, comment s’y prendre ?

En qualité de ministre du Commerce international du Canada, je me dois, à la demande du premier ministre, de collaborer avec nos partenaires internationaux pour faire progresser le programme commercial progressiste, et de contribuer à la création d’emplois pour la classe moyenne et les personnes qui travaillent fort pour en faire partie.

Un commerce progressiste signifie déployer tous les efforts possibles pour veiller à ce que tous les segments de la société, au Canada et à l’étranger, profitent des débouchés économiques que le commerce et l’investissement génèrent, en accordant une place importante aux femmes, aux Autochtones, aux jeunes ainsi qu’aux petites et moyennes entreprises.

Il s’agit aussi de veiller à ce que les accords commerciaux renferment des dispositions strictes dans des domaines importants, comme le droit du travail , les droits de la personne, la protection de l’environnement et l’égalité entre les sexes, et à ce qu’ils renforcent le droit imprescriptible des gouvernements de légiférer dans l’intérêt public.

Il incombe à tous, particulièrement à ceux d’entre nous ici présents, de faire du commerce une réalité pour les gens, de placer la classe moyenne au cœur de notre programme commercial.

Nous devons aussi prendre en compte un autre aspect de la croissance. Les pays en développement doivent prendre une part plus active au commerce international afin d’acquérir des capacités technologiques entre autres.

Par ailleurs, nous atteignons notre objectif en investissant dans l’innovation.

Le gouvernement du Canada croit que l’innovation ouvre la voie à une croissance inclusive en cette période de mutation. L’innovation favorise la prospérité de la classe moyenne et crée de nouveaux débouchés économiques, sociaux et environnementaux pour les pays développés et en développement.

Ainsi, les investissements en éducation dans le secteur des sciences et de la technologie constituent une des sources de transformation économique les plus importantes dans le Commonwealth et dans d’autres pays.

Comme des observateurs du projet des Nations Unies Objectifs du Millénaire  l’ont constaté, pour se doter de capacités dans les domaines des sciences, de la technologie et de l’innovation, les pays en développement doivent investir des ressources afin d’aider un plus grand nombre de jeunes gens, en particulier des femmes, à faire des études supérieures.

L’éducation supérieure est plus importante que jamais auparavant pour les pays en développement. Les universités peuvent contribuer au développement de plusieurs façons.

Elles peuvent réaliser des activités entrepreneuriales qui visent à améliorer la situation socioéconomique de leur région ou de leur pays.

Elles peuvent collaborer avec leur milieu et ainsi acquérir des connaissances de première main sur les besoins sociaux, dont certains pourraient être comblés au moyen d’activités de R et D. Elles peuvent effectuer des projets de R et D industriels.

Les universités peuvent contribuer à créer des entreprises dérivées; elles peuvent participer à des projets de formation de capital, par exemple des parcs technologiques et des installations d’incubateur d’affaires; elles peuvent offrir une formation sur l’entrepreneuriat et des stages dans le cadre de leurs programmes d’éducation.

L’approche du Canada en matière d’éducation supérieure à l’échelle internationale consiste à favoriser l’établissement de nouveaux partenariats de recherche entre des établissements d’enseignement supérieur.

Par exemple, plus de 700 accords officiels et non officiels ont été conclus entre des universités canadiennes et des universités australiennes.

La majeure partie des partenariats comprennent une collaboration en recherche et en enseignement, dans divers domaines, notamment la médecine, le droit et les mathématiques appliquées.

Des universités australiennes et canadiennes ont bénéficié, de bien des façons, de ces projets de partenariat.

Par exemple, l’Université de Newcastle et l’Université de Calgary ont présenté une demande de subvention à la découverte au Conseil de recherche australien, qui a été approuvée, tandis que l’Université de Canberra et l’Université Trent ont reçu une subvention du Conseil de recherches en sciences humaines du gouvernement du Canada pour mener des recherches en anthropologie sociale et culturelle.

Le Canada est déterminé à encourager la participation aux partenariats internationaux d'études et de recherches qui favorisent une meilleure compréhension mutuelle entre les peuples, forment des citoyens du monde et de futurs dirigeants et contribuent au développement des nations.

Le Canada offre des Programmes d’échanges d’étudiants destinés aux citoyens de l’Amérique latine et des Caraïbes qui souhaitent effectuer des études ou de la recherche ou se perfectionner professionnellement au Canada.

Les 650 bourses d’études offertes pour des échanges de courte durée favorisent l’établissement de partenariats, la mobilité des étudiants et des collaborations en recherche entre les établissements postsecondaires du Canada et ceux de l’Amérique latine et des Caraïbes.

Le Canada offre toujours des bourses aux pays de la Communauté des Caraïbes [CARICOM], par l’intermédiaire du volet Canada-CARICOM des programmes de bourses d’Affaires mondiales Canada, volet dont la valeur totale peut atteindre 1,7 million de dollars par année.

Ce volet comprend le Programme de bourses (leadership) Canada-CARICOM, qui offre aux étudiants et aux chercheurs de la Communauté des Caraïbes des occasions d’échange de courte durée en vue de faire des études ou de la recherche au Canada, au niveau collégial et au premier cycle et aux cycles supérieurs universitaires.

Parmi les autres composants du volet, mentionnons le Programme de bourses de l'Université virtuelle Canada-CARICOM, offert entièrement en ligne ou sous forme d’enseignement à distance par des établissements canadiens à des apprenants des pays de la Communauté des Caraïbes, et le Programme de leadership pour le personnel enseignant Canada-CARICOM.

Ce dernier programme d’échanges permet aux enseignants, aux agents de liaison internationale ou aux gestionnaires de la Communauté des Caraïbes de venir au Canada faire de courts séjours pour effectuer des stages de perfectionnement professionnel, des études supérieures ou de la recherche au sein d’établissements postsecondaires.

Bien sûr, il y a aussi l’Association des universités du Commonwealth, le premier et le plus ancien réseau international d’universités au monde, mis sur pied en 1913. L’une des priorités stratégiques de l’Association pour la période allant de 2016 à 2021 consiste à faire, au moyen de diverses campagnes et initiatives, la promotion de l’utilité de l’éducation supérieure pour régler les problèmes mondiaux et amener des changements sociaux positifs. Ceci correspond à coup sûr aux objectifs et activités du Canada.

Mes amis, je n’exagère pas si je dis qu’aujourd’hui nous sommes sur le point de vivre une révolution technologique qui modifiera en profondeur notre mode de vie, nos méthodes de travail et notre façon de communiquer.

Cette transformation ne ressemblera à rien de ce que nous avons connu auparavant. Et on ne sait pas trop comment elle se déroulera.

Toutefois, comme l’a fait remarquer récemment Klaus Schwab du Forum économique mondial, nous devons nous y préparer au moyen d’une stratégie intégrée et globale faisant appel à tous les intervenants du milieu politique dans le monde, des secteurs public et privé, aussi bien que des universités et de la société civile.

Les changements avec lesquels nous devrons composer peuvent apporter d’énormes avantages économiques et aider les pays en développement du Commonwealth et du monde entier à réaliser leur potentiel. Nous devons travailler ensemble afin de nous assurer que, grâce à l’innovation et à la technologie, ces espoirs deviennent réalité.

Je vous remercie.

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