Discours de la ministre Bibeau à l’occasion de la conférence sur la santé des adolescents du Partenariat canadien pour la santé des femmes et des enfants

Discours

Le 16 mai 2017 - Ottawa, Ontario

Sous réserve de modifications. Ce discours a été traduit en conformité avec la Politique sur les langues officielles du gouvernement du Canada et révisé aux fins d’affichage et de distribution conformément à sa politique sur les communications.

Bonjour.

À tous ceux qui sont au Canada pour la première fois, soyez les bienvenus! À tous ceux qui sont de retour, c’est un plaisir de vous revoir.

Si nous sommes réunis, c’est pour parler d’un enjeu qui est souvent absent à l’ordre du jour des grandes conférences internationales.

C’est pour faire avancer une cause souvent négligée, mais tellement importante : la santé des adolescents.

Nous valorisons la grande expertise que vous apportez. Nous valorisons votre détermination à améliorer la santé et le bien-être des adolescents partout dans le monde.

Comme le dit le titre de la conférence, notre objectif des deux prochains jours n’est rien de moins que de libérer le pouvoir d’une génération capable de susciter des changements durables.

Avant de poursuivre, je tiens à remercier chaleureusement le Partenariat canadien pour la santé des femmes et des enfants de sa vision et d’avoir coorganisé cette importante conférence.

Je remercie également la vice-secrétaire générale des Nations Unies, madame Amina Mohammed, qui, j’en suis convaincue, prononcera un discours des plus inspirants. Nous sommes honorés que vous ayez pu vous joindre à nous aujourd’hui.

Avec un nombre sans précédent d’adolescents dans le monde aujourd’hui — près du quart de la population mondiale — il va sans dire que la santé et l’autonomisation des adolescents seront essentielles à l’atteinte des Objectifs de développement durable.

Ces dernières années, nous avons accompli d’énormes progrès dans l’amélioration de la santé humaine.

Plus de femmes survivent aux grossesses et aux accouchements.

Plus d’enfants vivent au-delà de leur cinquième anniversaire de naissance.

Mais les adolescents, plus particulièrement les adolescentes, sont encore laissés pour compte.

Les adolescentes sont plus susceptibles de succomber au sida qu’à toute autre cause. Et le suicide est la deuxième principale cause de décès dans ce groupe d’âge.

Toutes les 10 minutes, une adolescente meurt des suites d’un acte de violence.

Soixante-deux millions d’entre elles ne vont pas à l’école.

J’ai rencontré, encore et encore, des filles qui sont confrontées à ces défis lors de mes déplacements à l’étranger.

Mais peu importe leur situation, chaque fois, je peux voir une étincelle de potentiel dans leurs yeux.

Je vois de l’espoir, de l’énergie et de la passion.

Mais ces filles doivent se battre.

Elles doivent surmonter des barrières et des inégalités systémiques. Violence. Discrimination. Stigmatisation. Exploitation.

Elles souffrent de problèmes de santé et de malnutrition.

Elles n’ont pas un accès égal à l’éducation.

Trop d’adolescentes ne vont pas à l’école ou quittent l’école trop tôt.

Parce qu’elles sont forcées de se marier ou d’avoir des enfants au lieu de poursuivre leurs études.

Ou parce que leur école ne leur offre pas d’installations sanitaires convenables pour les aider à prendre soin de leur hygiène menstruelle.

Ou parce qu’elles sont simplement trop effrayées pour marcher jusqu’à l’école par peur d’être victimes de violence sexuelle.

Pour toutes ces raisons, les adolescentes dans les pays en développement ne peuvent pas atteindre leur plein potentiel.

Et c’est pourquoi nous sommes tous réunis ici aujourd’hui : pour libérer ce pouvoir.

Pour aider les adolescents, plus particulièrement les adolescentes, à surmonter les défis auxquels ils sont confrontés et à devenir de puissants agents de changement pour bâtir un monde meilleur.

La croissance physique, cognitive, sociale et émotionnelle qui survient à l’adolescence jette les bases d’un mieux-être tout au long de la vie.

Selon le magazine The Lancet, certaines des actions les plus efficaces à prendre afin d’améliorer la santé des adolescents vont bien au-delà des services médicaux.

Pour être en santé et autonomes, les adolescents doivent avoir accès à des soins de santé de qualité, à des services et à des renseignements.

Mais ils ont aussi besoin d’une bonne éducation.

Ils ont besoin d’une alimentation de qualité. D’être à l’abri de la violence et de la discrimination. D’être en sécurité.

Et d’avoir les compétences et la liberté en vue de prendre leurs propres décisions au sujet de leur corps et de leur vie.

Les adolescentes doivent avoir une voix et avoir le choix.

Il est clair que les adolescents, plus particulièrement les adolescentes, n’ont pas profité pleinement des progrès liés au développement.

Nous pouvons et devons faire plus pour cette génération.

La semaine prochaine, le Groupe de travail de haut niveau sur la santé et les droits fondamentaux des femmes, des enfants et des adolescents, dont je suis membre, publiera un rapport — un rapport qui présente des recommandations axées sur l’action en vue de mettre en œuvre des approches de la santé fondées sur les droits de la personne à l’échelle des pays.

Ce rapport est important, car il guidera les actions que les gouvernements avec lesquels nous travaillons peuvent et doivent entreprendre pour s’assurer que tout le monde, y compris les adolescents, ait accès à des services de santé et à des renseignements.

Cette approche intégrée, basée sur les droits de la personne, y compris les droits en matière de santé sexuelle et reproductive, est une solution pour joindre les groupes de personnes trop souvent délaissés.

Et malheureusement, les adolescents font partie de ces groupes.

Et c’est encore plus vrai pour les adolescentes, probablement parce que la santé sexuelle et reproductive est trop souvent exclue de nos approches.

Très bientôt, j’aurai l’occasion de vous présenter les détails de notre nouvelle politique féministe d’aide internationale, qui reconnaît l’importance de l’égalité des genres et vise à transformer les relations de pouvoir entre ceux-ci.

Je peux vous assurer que la promotion de l’égalité des genres ainsi que les droits et l’autonomisation des femmes et des filles sont au cœur de tout ce que nous accomplissons.

Nous appuyons également le mouvement She Decides, qui déploie des efforts pour que les femmes et les filles puissent décider elles-mêmes si elles auront des enfants, et quand et avec qui elles en auront.

Le Canada a déjà annoncé un financement de 650 millions de dollars sur trois ans pour la santé et les droits sexuels et reproductifs afin d’aider à atteindre cet objectif.

L’initiative Sa voix, son choix permettra d’offrir une éducation sexuelle complète, des services de planification familiale, des moyens de contraception et un accès à des avortements sécuritaires et légaux. Elle renforcera également les services de santé reproductive et appuiera les groupes de défense des droits des femmes.

Le Canada s’emploie également à autonomiser les adolescents et à améliorer leur santé en nouant, avec des organisations canadiennes et dans les pays en développement, des partenariats novateurs qui traitent des grands déterminants sociaux de la santé.

Toutes ces mesures aideront les adolescents, en particulier les adolescentes.

Si nous pouvions seulement combler le besoin des adolescents en matière de moyens de contraception modernes, par exemple, nous pourrions prévenir 2,1 millions de naissances non planifiées, 3,2 millions d’avortements et 5 600 décès maternels chaque année.

Nous ne devons pas laisser passer cette occasion.

C’est aussi pour cette raison que nous encourageons la participation significative des adolescents.

Ils apportent une énergie, une créativité et une passion plus que nécessaires.

Ils nous obligent également à justifier nos actions.

En parlant de reddition de compte, des millions d’adolescentes grandissent maintenant dans des situations de crise humanitaire.

Des situations qui posent des défis particuliers pour elles, surtout en ce qui concerne leur santé et leurs droits sexuels et reproductifs.

Nous devons en tenir compte dans nos interventions humanitaires.

Voilà un exemple de la nouvelle façon dont nous travaillerons dans le cadre de notre politique féministe d’aide internationale.

Cette salle déborde d’expérience et de sagesse collective.

Au cours des prochains jours, je vous encourage à discuter des façons de mesurer les progrès réalisés et des améliorations que nous pourrions apporter pour avoir une incidence encore plus concrète.

Je vous encourage également à faire appel à votre créativité quant aux façons dont nous pourrions mobiliser les ressources, et nouer et entretenir les partenariats dont nous avons besoin.

Ces défis sont énormes, j’en suis consciente, mais si nous réussissons à relever ces défis, les avantages seront immenses.

Aujourd’hui, nous donnons l’impulsion nécessaire à la création d’une feuille de route mondiale pour atteindre les objectifs liés à la santé des adolescents qui figurent dans le Programme 2030 et la Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent.

Une impulsion que nous poursuivrons ensemble à l’Assemblée mondiale de la santé plus tard ce mois-ci et au Sommet sur la planification familiale qui aura lieu à Londres.

Nous sommes sur la bonne voie pour veiller à ce que la santé des adolescents fasse partie intégrante de l’ordre du jour mondial.

Nous sommes sur la bonne voie pour faire en sorte que les adolescents ne soient plus laissés pour compte.

Regardez autour de vous.

Dans cette salle, il y a des représentants d’organisations canadiennes et mondiales vouées à l’amélioration de la santé des adolescents : l’Organisation mondiale de la santé, la Banque mondiale, le Partenariat pour la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants, des partenaires et des responsables de la mise en œuvre du projet Chaque femme, chaque enfant des Nations Unies, ainsi que des pays donateurs et des pays en développement.

De nombreux jeunes leaders sont également présents aujourd’hui.

Nous avons l’occasion de tracer, ensemble, la voie à suivre quant à la santé des adolescents.

Nous devons poursuivre sur notre lancée.

Parce qu’en libérant le pouvoir et le potentiel des 1,8 milliard d’adolescents partout sur la planète, nous réussirons à transformer véritablement notre monde.

Je vous remercie.

Contacts

Marie-Emmanuelle Cadieux
Attachée de presse
Cabinet de la ministre du Développement international et de la Francophonie
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2017-05-17