Discours de la ministre Bibeau à la Conférence annuelle du Conseil canadien pour la coopération internationale (CCCI)

Discours

Le 27 septembre 2017 – Ottawa, Ontario

Sous réserve de modifications. Ce discours a été traduit en conformité avec la Politique sur les langues officielles du gouvernement du Canada et révisé aux fins d’affichage et de distribution conformément à sa politique sur les communications.

Bonjour à tous et merci pour votre accueil toujours aussi chaleureux.

Si je me souviens bien, la dernière fois où nous étions tous réunis, c’était le 9 juin dernier lors du lancement de la nouvelle Politique d’aide internationale féministe.

Depuis, plusieurs d’entre vous avez participé aux consultations sur la mise à jour de notre politique avec les organisations de la société civile.

Et alors que la mise en œuvre de la Politique d’aide internationale féministe se poursuit, sachez que vous pouvez compter sur moi pour continuer le dialogue.

Parce que, même si le processus de consultation officielle est terminé, c’est vous qui avez le plus d’expérience sur le terrain et entretenez des liens étroits avec les ONG locales; de sorte que votre contribution soutenue nous aidera à assurer une mise en œuvre pertinente et réaliste de la Politique.

Et c’est précisément pourquoi nous devions mettre à jour notre politique sur les organisations de la société civile. Premièrement, pour y incorporer les commentaires et suggestions que vous avez été nombreux à formuler et, deuxièmement, pour redéfinir nos relations en fonction de nos nouvelles priorités, nos nouveaux objectifs et notre nouvelle approche.

Aujourd’hui, je suis fière de lancer notre nouvelle Politique sur les organisations de la société civile, ainsi qu’une voie à suivre pour que nous puissions conjointement en assurer la mise en œuvre.

Vous êtes des acteurs indépendants essentiels au développement qui doivent évoluer dans un environnement favorable à votre croissance, au Canada et ailleurs dans le monde.

C’est, entre autres, grâce à notre collaboration que nous avons lancé la première Politique d’aide internationale féministe de l’histoire.

Et c’est entre autres avec vous que nous allons la mettre en œuvre.

La mise à jour de la politique nous permet de mieux définir les détails de notre approche féministe. Elle définit aussi ce que nous devons faire pour atteindre notre objectif commun d’éradiquer la pauvreté d’ici 2030, en priorisant l’égalité entre les genres et le renforcement du pouvoir des femmes et des filles.   

Pendant l’étape des consultations, vous m’avez dit que nous avions besoin de trois choses pour atteindre notre objectif commun de mettre fin à la pauvreté : du leadership, d’une bonne politique et de l’argent.

Lors de la récente Assemblée générale des Nations Unies à New York, le premier ministre Trudeau a dit dans son discours que « les objectifs du Canada correspondent aux objectifs de développement durable – des objectifs qui s’appliquent à tous nos pays, sans exception. »

Il a ajouté que « Nous faisons des investissements pour que toutes les communautés autochtones aient accès à de l’eau potable – ce qui va dans le sens de l’Objectif de développement durable no 6. »

Il a également mentionné le travail que nous accomplissons avec ces communautés en vue d’en améliorer la sécurité et la durabilité (ODD no 11) et d’y mettre fin à la violence fondée sur le sexe (ODD no 5)

Il s’agit là d’un exemple de leadership.

Partout où je vais, les gens écoutent ce que le Canada a à dire. Nous avons donc une occasion unique de jouer un rôle de rassembleur sur la scène internationale.

Une occasion unique de mobiliser les gens autour d’enjeux mondiaux.

Il s’agit là d’un autre exemple de leadership.

Pour éliminer la pauvreté et atteindre les Objectifs de développement durable, nous avons une politique claire.

Une bonne politique à laquelle vous avez tous contribué.

D’ici les 5 prochaines années, 95% de notre aide sera dirigée vers des initiatives qui ciblent directement, à raison de 15%, sinon qui intègrent significativement l’égalité entre les genres et le renforcement du pouvoir des femmes et des filles.

Tous nos partenaires, pour recevoir du financement, devront consulter les femmes localement pour déterminer leurs besoins, les impliquer dans la prise de décisions et s’assurer qu’elles participent à la mise en œuvre des projets, incluant l’évaluation.

Ensemble, nous nous engageons aussi à ce que nos actions sur le terrain soient durables. Ça veut dire atteindre des résultats, mais aussi s’assurer du transfert des connaissances avec les organisations locales pour qu’à terme, elles soient en mesure d’assurer la pérennité des projets.

Appliquer cette approche systématiquement dans tout ce que nous faisons demande des efforts importants et beaucoup de détermination.

C’est un changement de direction majeur de notre façon de travailler ensemble, et je suis certaine que nous y parviendrons. 

Parce que nous avons une bonne politique.

Mais pour mettre en œuvre les solutions, nous devons consacrer nos ressources financières là où elles appuient la vision de la politique. Il nous faut donc établir des mécanismes de financement équitables, souples et transparents.

C’est pourquoi nous investirons 100 millions de dollars sur cinq ans pour aider des organisations canadiennes de petite et moyenne envergure à mettre en place des programmes liés aux six champs d’action de la Politique d’aide internationale féministe du Canada. Et j’ai le plaisir de vous annoncer qu’un appel de propositions préliminaires sera lancé plus tard cet automne.

C’est également pourquoi nous apportons un soutien de 150 millions de dollars aux organisations de femmes dans le cadre de notre nouvelle initiative Voix et leadership des femmes.

Toutefois, même si l’aide publique au développement demeure une source clé pour financer les efforts de développement visant à réduire la pauvreté, les défis à relever dépassent les capacités des gouvernements.

En fait, il faudrait entre 5 à 7 mille milliards de dollars par année pour assurer l’atteinte des objectifs de développement durable. Or, l’aide publique au développement représente environ 140 milliards de dollars.

Une telle réalité exige que nous sortions des sentiers battus lorsqu’il est question de développement, que ce soit au chapitre des idées, du travail, du financement et de la mise en œuvre. Vous savez déjà tout cela, à un tel point que vous proposez déjà des solutions créatives à des enjeux de taille.

Le Canada se penche sur la question du financement du développement et œuvre à la création de mécanismes novateurs qui nous permettront de maximiser nos investissements.

Par exemple, le Canada et la Jamaïque dirigent conjointement aux Nations Unies un Groupe des amis concernant le financement des objectifs de développement durable. Ce groupe collabore avec les États membres de l’ONU en vue de trouver de nouvelles sources de financement public, privé et philanthropique.

En mai, le Canada a établi à Montréal l’Institut de financement du développement dans le but de tirer profit des ressources disponibles, afin d’attirer des fonds additionnels grâce au financement mixte et à l’atténuation des risques, conformément à notre nouvelle politique.

Mais chaque pays – dont le Canada – a beaucoup à faire pour atteindre les objectifs de développement durable.

À l’heure actuelle, nous préparons un plan pour rendre compte de nos progrès relativement à l'atteinte des objectifs de développement durable au Canada.

Ce plan nous offrira la possibilité de communiquer encore davantage avec les Canadiens au sujet de notre travail et de nos résultats.

Vous jouez un rôle essentiel à cet égard. Une collaboration novatrice pour favoriser la mobilisation des Canadiens, notamment par la mise à profit des investissements et du leadership du Canada, sera cruciale pour la suite des choses.

Finalement, nous collaborons également avec des partenaires multilatéraux, comme la Banque mondiale.

En effet, la Banque mondiale travaille avec nous sur différents projets axés sur l’égalité entre les sexes.

Étant donné sa stratégie sur l’égalité des sexes, la Banque mondiale s’avère un partenaire de choix pour la mise en œuvre de notre politique féministe.

Nous collaborons déjà avec le Mécanisme de financement mondial à l’appui de l’initiative Chaque femme, chaque enfant, pour aider à obtenir du financement destiné à des initiatives axées sur la santé des femmes et des enfants. Par sa contribution, le Canada cherche notamment à s’assurer que le Mécanisme oriente ses interventions sur la santé sexuelle et reproductive et les droits qui s’y rapportent.

Nous appuyons également l’engagement du Mécanisme à investir dans la santé des femmes en situation de fragilité. Ayant vu de mes propres yeux les difficultés auxquelles font face les femmes en République démocratique du Congo, je peux vous affirmer qu’il est essentiel que nous continuions à appuyer ces initiatives.

Au cours des derniers mois, j’ai eu le plaisir de connaître Kristalina Georgieva, PDG de la Banque mondiale.

Depuis, mon admiration à son égard ne cesse de grandir.

Dans le passé, Kristalina a contribué à façonner le programme de l’Union européenne dans son poste de commissaire chargée de la coopération internationale, de l’aide humanitaire et de la gestion des crises. En fait, elle a triplé le montant du financement accordé à la crise des réfugiés en Europe.

En tant que coprésidente du Groupe d’experts de haut niveau sur le financement humanitaire du Secrétaire général des Nations Unies, elle s’est fait la championne d’un système permettant de répondre plus efficacement aux besoins des personnes vulnérables.

Je peux vous dire d’expérience qu’elle agira avec autant d’engagement et de dynamisme pour défendre la question de l’égalité entre les sexes.

Je vous prie d’accueillir madame Kristalina Georgieva.

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Attachée de presse
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