Discours de la ministre des Affaires étrangères à l’occasion de la Conférence Fullerton de l’Institut international d’études stratégiques

Discours

Le 2 août 2018 à Singapour

Le discours prononcé fait foi. Ce discours a été traduit en conformité avec la Politique sur les langues officielles du gouvernement du Canada et révisé aux fins d’affichage et de distribution conformément à sa politique sur les communications.

Merci pour l’invitation, merci pour l’aimable présentation et merci beaucoup de m’avoir invitée à prononcer cette conférence.

Il y a tout juste trois mois, j’étais au Bangladesh pour m’adresser au Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de la coopération islamique et c’est en fait ma quatrième visite en Asie au cours de l’année écoulée. C’est vraiment formidable d’être de retour et j’attends avec impatience les réunions de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ANASE) plus tard cette semaine.

L’Asie du Sud-Est est une région du monde dynamique et prospère, qui a beaucoup de choses en commun avec mon pays, le Canada.

Le Canada compte plus d’un million de personnes originaires de l’Asie du Sud-Est. Ces communautés enrichissent chaque jour la vie dans notre pays et contribuent à l’une de ses plus grandes forces, sa diversité. C’est également une caractéristique de très nombreux pays d’Asie du Sud-Est. Singapour, où nous sommes aujourd’hui, l’Indonésie, la Malaisie, pour ne citer que ces exemples, sont autant de pays qui abritent une myriade de groupes ethniques avec des langues, des cultures et des religions distinctes.

Je voulais vraiment commencer en m’arrêtant un moment pour saluer nos partenaires de l’Asie du Sud-Est, qui nous ont montré comment des sociétés diversifiées, et même une région plus vaste mais tout aussi diversifiée, peuvent trouver des forces, non pas en dépit de leurs différences, mais grâce à elles. Cette acceptation de la diversité est une valeur que le Canada partage tout à fait. Et à une époque où de nombreux pays sont séduits par le chant des sirènes d’un nationalisme qui sème la division, notre engagement commun en faveur du pluralisme est une cause qu’il faut célébrer et défendre. L’Asie du Sud-Est connaît trop bien le lourd tribut que la xénophobie peut exiger.

En tant que pays du Pacifique ayant une présence diplomatique permanente dans les 10 États membres de l’ANASE, le Canada apprécie profondément les liens solides qu’il a tissés avec ses partenaires de l’Asie du Sud‑Est au cours des quatre dernières décennies.

Et nous sommes convaincus que notre partenariat est plus que jamais nécessaire. Aujourd’hui, le Canada et l’ANASE font face à une incertitude géopolitique et géoéconomique sans précédent. La quête d’armement nucléaire par la Corée du Nord continue de miner la paix et la stabilité régionales et mondiales; le Canada a été très heureux, au début de cette année [2018], d’organiser conjointement avec les États-Unis un sommet à Vancouver sur la paix et la sécurité dans la péninsule coréenne. La militarisation croissante de la mer de Chine méridionale menace la sécurité dans une région d’une importance vitale, sur laquelle le Canada, l’ANASE et une grande partie du monde dépendent pour le commerce.

Tout aussi inquiétante est la mise à l’épreuve sans précédent du système commercial mondial, sur lequel repose une grande partie de notre prospérité commune. Et en cherchant à financer leurs besoins massifs en infrastructure, les pays en développement sont confrontés à une diplomatie de plus en plus coercitive et au piège de l’endettement qui menace leur souveraineté et érode les principes d’investissement ouvert qui ont permis à des pays comme Singapour de prospérer. Ces défis risquent de miner l’ordre international fondé sur des règles dont dépendent le Canada et nos partenaires de l’Asie du Sud-Est, et que nous avons, ensemble, aidé à bâtir. C’est là le sujet que j’aimerais aborder aujourd’hui : l’affaiblissement de l’ordre international fondé sur des règles.

Le système multilatéral issu du chaos et des décombres des deux guerres mondiales était fondé sur des valeurs et des normes communes, un engagement en faveur du pluralisme, des droits de la personne et de l’État de droit, et la recherche collective d’un monde meilleur, plus sûr, plus juste et plus prospère. En Asie, les institutions multilatérales telles que l’ANASE sont nées de la volonté d’approfondir la coopération en matière de commerce et de sécurité.

La communauté de l’ANASE, qui a entrainé une ère sans précédent de paix et de prospérité en Asie du Sud-Est, témoigne de la promesse de règles internationales et d’institutions multilatérales qui lient les pays.

Les réalisations de l’ANASE sont particulièrement impressionnantes, sachant qu’ils partaient d’un point de départ plutôt sombre. L’héritage du colonialisme et les grandes luttes de pouvoir du 20e siècle ont ouvert la voie à des conflits civils dévastateurs dans toute cette région. En effet, en 1967, lorsque l’ANASE a été créée, l’Asie du Sud-Est était l’une des régions les plus instables du monde. Comme l’a fait remarquer Bilahari Kausikan, un vétéran de la diplomate à Singapour : « Les cinq pays de l’ANASE étaient tous aux prises avec des insurrections communistes internes inspirées par la Chine, voire directement soutenues par elle. En même temps, presque tous les cinq membres originaux de l’ANASE étaient à couteaux tirés. Presque tous les États de l’Asie du Sud-Est étaient des entités artificielles dont les frontières avaient été établies à l’époque coloniale, encore imparfaitement intégrées et qui faisaient donc l’objet de poussées de nationalisme insistant et instable. »

Rien de très prometteur.

Pourtant, grâce à un engagement commun en faveur du multilatéralisme et à un fort désir collectif de se joindre à la communauté internationale, les pays de l’ANASE et la communauté de l’ANASE elle-même ont prospéré. Cette réussite témoigne d’abord et avant tout de la vision, de la détermination et du travail incroyablement acharné des habitants de l’Asie du Sud-Est. Pourtant, un facteur extérieur essentiel, qui a facilité l’émergence exceptionnelle de l’Asie, était la conception visionnaire selon laquelle l’ordre international fondé sur des règles avait expressément été conçu après la Seconde Guerre mondiale par ses pays fondateurs, dont le Canada, pour permettre à d’autres nations, des puissances émergentes, de s’y joindre. C’était une communauté très ouverte. Et vous avez rejoint ses rangs.

Au cours des 25 dernières années, l’Asie et les pays du Sud ont pris leur place en tant que grandes puissances économiques à part entière. Nous avons créé le G20, et ne l’oublions pas, sous le leadership notamment du Canada. Les cinq pays fondateurs de l’ANASE, dont bien sûr Singapour, ont adhéré à l’OMC en 1995. En 2013, les dix pays de l’ANASE étaient tous membres de l’OMC. L’Inde en est devenu membre elle aussi en 1995, la Chine, en 2001. Ici en Asie, mais aussi en Amérique latine, dans les Caraïbes et en Afrique, les pays en développement ont adhéré aux institutions de l’après-guerre et ont accepté leurs règles. Et cela a permis d’offrir un niveau de vie toujours plus élevé à vos populations. Il suffit de regarder autour de nous ici dans la belle ville de Singapour, où j’ai eu la chance d’aller courir le long de la rivière Singapour ce matin; c’est vraiment une ville magnifique.

C’est aussi un pays qui prospère grâce à un système politique et économique mondial fondé sur le respect des lois et des institutions internationales. La montée en puissance de la Corée du Sud, qui a émergé des cendres de la guerre pour devenir un pays démocratique et prospère, est un autre exemple frappant.

Une autre illustration remarquable de ce progrès a été l’élection de ce printemps en Malaisie, alors que les Malaisiens ont exercé pacifiquement leur droit de vote et ont opté pour un changement de gouvernement. Mais si l’expansion de l’ordre international fondé sur des règles a été et demeure une évolution globalement positive, avec des gains extraordinaires sur le plan de la réduction de la pauvreté extrême, de l’allongement de l’espérance de vie et de la diminution de la mortalité infantile, l’une des prémisses de cette évolution mondiale s’est révélée fausse. C’était l’idée voulant que les pays autoritaires entrent dans l’économie mondiale et s’enrichissent, puis adoptent inévitablement de plus grandes libertés politiques.

Cela n’a pas toujours été le cas.

En effet, ces dernières années, certaines démocraties ont même pris la tangente contraire et ont glissé vers l’autoritarisme. Notamment et tragiquement dans mon hémisphère, le Venezuela. Et certains pays qui avaient entrepris le difficile passage du communisme au capitalisme démocratique ont reculé. L’exemple le plus triste à mes yeux est celui de la Russie.

Même l’exemple de la Chine, dont le succès économique a sorti des millions de personnes de la pauvreté, l’une des grandes réalisations du passé récent, dément nos croyances quant au caractère inéluctable de la démocratie libérale. On pourrait dire de même des élections au Cambodge ce week-end, qui ne manquent pas de nous inquiéter.

Même au sein du club des riches démocraties occidentales, nous assistons localement à une montée des mouvements antidémocratiques. La démocratie libérale est également attaquée de l’extérieur. Les régimes autoritaires cherchent activement à nous ébranler à coup d’activités de propagande et d’espionnage sophistiquées et bien financées. Ils cherchent à séduire les petits pays, qui oscillent entre la démocratie et l’autoritarisme.

L’idée que la démocratie pourrait vaciller, voire être renversée, là où elle était auparavant florissante, peut sembler farfelue, mais d’autres grandes civilisations ont émergé, pour ensuite décliner. Il serait prétentieux de croire qu’il en sera nécessairement autrement pour nous. Notre premier ministre aime répéter que le Canada n’est pas le fruit du hasard et qu’il faut des efforts pour assurer son avenir. On pourrait dire de même de la démocratie.

Oublions un instant les acteurs extérieurs malveillants.

Pourquoi nos démocraties libérales sont-elles vulnérables sur leur propre territoire?

Voici pourquoi.

Le populisme se développe lorsque la classe moyenne s’appauvrit. Quand les gens perdent du terrain, quand ils perdent tout espoir, tandis que ceux qui sont au sommet s’en sortent mieux que jamais.

Le fait est que les familles de la classe ouvrière et de la classe moyenne n’ont pas tort de se sentir laissées pour compte. Dans les pays industrialisés occidentaux, les salaires médians stagnent, les emplois se sont précarisés, les pensions sont incertaines, et le logement, les services de garde et l’éducation deviennent moins abordables.

Telles sont les conséquences humaines déchirantes, la crise de croissance si l’on peut dire, des grandes forces transformatrices des quarante dernières années : la révolution technologique et la mondialisation. De ces deux forces, la technologie est celle qui a eu les plus grandes répercussions. Cependant, même les libre-échangistes comme moi doivent admettre que la mondialisation a également contribué à la situation actuelle.

Alors, quelle est la solution?

Je pense que nous sommes d’accord pour dire qu’il ne s’agit pas, comme les luddites l’ont proposé sans succès au début de la révolution industrielle, d’arrêter les avancées technologiques. Nous aimons beaucoup trop nos téléphones intelligents pour ce faire!

Lorsqu’il s’agit de commerce, nous devons instaurer des normes du travail qui ont du mordant, comme l’ont fait le Canada et ses partenaires dans l’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste ou PTPGP.

Le chapitre sur le travail que nous avons réclamé exige que les droits fondamentaux des travailleurs inclus dans la Déclaration de l’Organisation internationale du travail de 1998 relative aux principes et droits fondamentaux au travail soient pris en compte dans la loi et dans la pratique.

Fier d’être membre du PTPGP, le Canada avance rapidement vers la mise en œuvre et la ratification de cet accord.

Il nous tarde d’approfondir nos relations commerciales avec l’ANASE, notamment au moyen d’un accord de libre-échange entre le Canada et l’ANASE. De plus, il est grand temps de mettre l’OMC à jour en fonction des réalités de 2018 et au-delà. Nous devons nous attaquer sérieusement aux obstacles non tarifaires au commerce et aux transferts de technologie forcés.

Cependant, la réponse primordiale aux doléances légitimes de la classe moyenne réside d’abord et avant tout dans la politique intérieure. La classe moyenne et ceux qui travaillent fort pour y accéder ont besoin de la sécurité qu’assurent l’éducation des jeunes, les soins de santé pour leur famille, les bons emplois pour leurs enfants et la dignité pour leur retraite. Nous devons réfléchir aux emplois de l’avenir pour nos concitoyens et veiller à ce que ces emplois s’accompagnent d’un salaire décent et à ce que nos concitoyens aient les compétences nécessaires pour les occuper.

Mais plus important encore – et la coopération internationale pourrait y contribuer –, il faut nous assurer que, dans un 21e siècle où le capital est mondial, mais où la sécurité sociale est nationale, chacun de nos pays dispose d’une assiette fiscale durable nécessaire pour soutenir les 99 %.

Pour relever ces défis chez nous, en Occident, il serait sage de nous inspirer de l’Orient. L’optimisme et la confiance en soi qui règnent dans les rues de Singapour, par exemple, doivent certainement beaucoup aux politiques nationales qui cherchent à créer des possibilités économiques largement partagées et à lutter contre l’inégalité des revenus.

Le premier ministre Lee l’a dit plus tôt cette année en réponse à une question au Parlement : « L’atténuation des inégalités de revenus, la mobilité sociale et l’amélioration de l’intégration sociale sont des questions cruciales. Si nous échouons, si l’accroissement des inégalités de revenus se traduit par un système social rigide et stratifié, chaque classe ignorant les autres ou faisant valoir ses intérêts aux dépens des autres, notre politique deviendra cruelle, notre société se fracturera et notre pays se flétrira. »

Je suis tout à fait d’accord.

Cela dit, faire le ménage chez nous n’est qu’une partie de la lutte. À vrai dire, l’autoritarisme est en progression et il est temps pour la démocratie libérale de riposter. À cette fin, nous devons en faire davantage.

L’un des arguments dont se servent les puissants pour justifier leur domination est l’astuce soviétique du « whataboutisme », cette stratégie des fausses équivalences morales selon laquelle, parce que les démocraties sont inévitablement imparfaites, elles n’ont pas l’autorité morale nécessaire pour critiquer les régimes autoritaires.

Nous devons être assez intelligents pour voir la vraie nature de cette rhétorique cynique.

Il est possible, sinon nécessaire, que les démocrates libéraux reconnaissent la nature imparfaite de nos démocraties. Le bilan des relations de mon pays avec les peuples autochtones, un échec lamentable, en est un parfait exemple.

Le fait de reconnaître nos erreurs ne nous discrédite nullement. Au contraire, c’est l’un des éléments qui font de nous ce que nous sommes.

Il arrive souvent que l’on cherche à justifier l’autoritarisme comme étant une façon plus efficace de gouverner. Pas de désordre dû à la contestation d’une élection, aucune transition rapide et déstabilisatrice d’un parti à l’autre au pouvoir, aucun contrôle judiciaire gênant, aucune consultation publique à n’en plus finir. Selon ses défenseurs, l’autoritarisme est tellement plus efficace pour permettre à un chef suprême ayant une vision à long terme, un pouvoir illimité et un mandat permanent de gouverner.

Nous devons résister à ce délire corrosif. Nous devons, à l’instar de Yeats, nous réclamer de « l’ardeur des passions » dans notre lutte pour la démocratie libérale et pour ce qui la soutient, un ordre international fondé sur des règles.

Nous devons résister aux tentatives venant de l’extérieur et visant à détourner nos démocraties au moyen de la cybercriminalité et de la propagande.

Nous devons éclipser les autres modèles et encourager ceux qui restent indécis.

Nous devons gouverner avec intégrité.

Les faits sont importants. La vérité est importante. La compétence et l’honnêteté des dirigeants élus, et de ceux de la fonction publique, sont importantes.

Et permettez-moi de faire une pause pour souligner l’importance d’une fonction publique indépendante, éthique et efficace et pour rendre hommage aux fonctionnaires canadiens exceptionnels avec lesquels j’ai le privilège de travailler chaque jour.

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, nous avons collaboré à la mise en place un système favorisant la prospérité et empêchant les querelles et les conflits régionaux de se transformer en guerres ouvertes. Nous avons œuvré à un système qui privilégie la liberté et la démocratie plutôt que l’autoritarisme et l’oppression. Le Canada se portera toujours à la défense de ce système lorsque ce système sera attaqué. Et nous défendrons ceux qui souffrent le plus lorsque l’ordre international fondé sur des règles est violé.

Ce qui m’amène à parler du sort tragique des Rohingyas.

Une campagne de violence menée par l’armée du Myanmar a forcé plus de 720 000 Rohingyas à fuir leurs foyers. Les Rohingyas sont la cible d’un nettoyage ethnique et d’horribles attaques organisées, dont le recours systémique au viol, à la violence et à des massacres épouvantables.

Lorsque j’ai rendu visite à des Rohingyas dans un camp au Bangladesh, j’ai écouté leurs témoignages personnels parmi les plus déchirants que j’ai jamais entendus, notamment sur l’utilisation du viol comme arme de guerre. Ces crimes, outre le lourd tribut qu’ils imposent aux victimes, ont un effet dévastateur sur la fragile transition du Myanmar vers la démocratie. Le Canada s’est engagé à verser 300 millions de dollars sur trois ans pour aider les Rohingyas et soutenir le Bangladesh, qui leur donne très généreusement refuge. Nos partenaires ici en Asie du Sud-Est, en particulier ceux qui ont démontré la promesse de sociétés diversifiées et inclusives, peuvent et doivent diriger les efforts visant à apporter la paix et la réconciliation au Myanmar et à rendre justice aux Rohingyas.

L’une des leçons durement acquises des conflits sanglants du 20e siècle a été de comprendre que la protection des droits de la personne est une condition préalable à la paix. Cette révélation, payée par un lourd tribut social, a conduit à la rédaction de l’un des documents qui est un pilier de l’ordre international fondé sur des règles, la Déclaration universelle des droits de l’homme, dont le premier article stipule que tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits.

Cette affirmation a été écrite il y a 70 ans. Il est raisonnable de se demander si la sagesse qui a mené à la Déclaration, et qui a précipité une ère sans précédent de coopération internationale incarnée par des organisations comme l’ANASE, est encore pertinente aujourd’hui. Je suis certaine que oui, et ce, pour de nouvelles raisons.

Considérons que la Chine produit désormais près de 20 % du PIB mondial et qu’au cours de notre vie, son économie est appelée à devenir la plus grande du monde.

La communauté économique de l’ANASE est actuellement la troisième économie d’Asie et la cinquième du monde. Son PIB combiné est un peu plus élevé que celui du Canada.

La montée des puissances émergentes, y compris des pays de l’Asie du Sud-Est, a été un chapitre de l’histoire de la prospérité qui s’est accrue dans le monde entier. Et il est tout naturel que les 85 % de la population mondiale vivant hors de l’Occident riche et industrialisé représentent, au fil du temps, une part plus importante et croissante de la richesse mondiale.

C’est une bonne chose.

Toutefois, ce virage pose un dilemme aux démocraties libérales occidentales. Comment nous comporter dans un monde que nous ne dominons plus?

Une solution serait de renoncer à l’ordre international fondé sur des règles et de chercher à survivre dans un monde digne de Metternich, défini non pas par des valeurs communes, des règles mutuellement convenues et une prospérité partagée, mais plutôt par une lutte impitoyable entre les grandes puissances, gouvernées uniquement par la recherche étroite, à court terme et mercantile de l’intérêt personnel.

Le Canada est la 10e économie mondiale, mais nous savons que nous ne pourrions jamais prospérer dans un tel monde ni, vous en conviendrez, les puissances moyennes de l’ANASE.

La voie la plus sûre et la plus durable consiste à réformer et à renouveler l’ordre international fondé sur des règles que nous avons fondé ensemble. Et à exiger que tous les États, démocratiques ou non, petits ou grands, respectent ces mêmes règles.

La dure réalité, c’est que puisque la puissance relative de l’Occident décline inévitablement, voici venu le moment où, plus que jamais, nous devons mettre de côté l’idée de la loi du plus fort. Voici venu le moment pour nous de nous appuyer sur la primauté du droit, afin que les puissances montantes soient également incitées à respecter ces règles.

Le Canada croit au multilatéralisme et à l’ordre international fondé sur des règles. Nous savons que nous avons de nombreux alliés ici en Asie du Sud-Est. Travaillons ensemble.

Merci.

Personnes-ressources

Adam Austen
Attaché de presse
Cabinet de la ministre des Affaires étrangères
Adam.Austen@international.gc.ca

Le Service des relations avec les médias
Affaires mondiales Canada
343-203-7700
media@international.gc.ca
Suivez-vous sur Twitter : @CanadaPE
Aimez-nous sur Facebook : La politique étrangère du Canada - Affaires mondiales Canada

Recherche d'information connexe par mot-clés: Affaires étrangères | Affaires mondiales Canada | Canada | Canada et le monde | grand public | discours

Détails de la page

Date de modification :