Discours de la ministre Freeland à la conférence de presse clôturant la réunion des femmes ministres des Affaires étrangères

Discours

Le 22 septembre 2018 - Montréal, Québec

Le discours prononcé fait foi. Ce discours a été traduit en conformité avec la Politique sur les langues officielles du gouvernement du Canada et révisé aux fins d’affichage et de distribution conformément à sa politique sur les communications.

Je veux encore une fois saluer mes collègues ministres des Affaires étrangères réunies ici, et surtout Federica Mogherini, qui a organisé cette réunion avec moi, avec le Canada. 

J’aimerais d’abord rappeler que nous nous trouvons sur le territoire ancestral de la nation mohawk. J’aimerais également prendre un moment pour souligner que, même si nous nous sommes entretenues de diverses situations dans le monde, nous avons aussi reconnu et discuté de la relation du Canada avec les communautés autochtones, et plus particulièrement avec les femmes autochtones. Nous avons salué l’étape franchie hier en ce qui concerne l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées ainsi que les mécanismes de justice pénale. 

Cela étant dit, nous avons encore beaucoup de travail à faire pour éliminer toutes les formes de violence faite aux femmes. Notre travail doit se poursuivre. Au cours des deux derniers jours, des femmes ministres des Affaires étrangères de partout dans le monde se sont réunies à Montréal pour discuter des principales questions de politique étrangère et des défis pressants auxquels le monde est confronté. 

S’interroger sur l’état du monde n’a rien d’inhabituel pour des ministres des Affaires étrangères. Il est naturel pour nous d’essayer de bâtir un monde meilleur pour nos peuples. Cette réunion constitue une occasion historique pour nous, les femmes ministres des Affaires étrangères, d’envisager dans une perspective féministe les questions touchant l’ordre international fondé sur des règles, c’est-à-dire la sécurité internationale, le développement et la croissance économique inclusifs, le renforcement de la démocratie et la protection des droits de la personne, ainsi que la lutte contre la violence sexuelle et fondée sur le genre. 

Une rencontre comme celle-ci nous permet d’envoyer au monde un message puissant, à savoir que toutes les femmes, peu importe leur degré d’implication dans le développement de leur collectivité, ont un rôle clé à jouer dans la recherche de solutions aux défis politiques, économiques et sociaux auxquels nos sociétés font face. Nous ne devons pas tenir pour acquis les progrès que nous avons accomplis à ce jour, mais plutôt continuer de nous battre pour qu’ils soient durables. 

Si les femmes ne sont pas pleinement engagées dans le processus de prise de décision, nos sociétés ne peuvent pas se développer de façon équitable, et nous ne pouvons pas atteindre la paix et la prospérité auxquelles nous aspirons. En effet, l’implication des femmes n’est pas seulement un apport supplémentaire à nos sociétés; il s’agit d’une question de droits fondamentaux.

Alors, je tiens à remercier toutes mes collègues qui sont venues à Montréal et tout particulièrement la haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, mon amie Federica Mogherini, qui a énormément aidé à l’organisation de cette réunion et qui l’a coprésidée avec moi. 

Notre rencontre nous a permis d’aborder certaines des questions les plus pressantes à l’échelle mondiale telles que la situation en Syrie et en Ukraine ainsi que le génocide des Rohingyas. Nous savons que le renforcement du pouvoir des femmes et des filles améliore la sécurité en général et constitue un élément central de la résolution de ces crises internationales majeures et de bien d’autres crises. C’est pourquoi le Canada a une politique étrangère féministe dont découle un ambitieux programme axé sur les résultats. Nous avons fait de l’égalité des genres une priorité de notre présidence du G7 cette année et, lors du sommet de juin, nous avons contribué à l’obtention d’un investissement de 3,8 milliards de dollars pour l’éducation des femmes et des filles en situation de crise et de conflit.

Au cours des deux derniers jours, nos collègues ministres des Affaires étrangères ainsi que des dirigeantes issues de la société civile ont souligné l’importance de ces investissements dans le monde. Le Canada s’est aussi doté d’une politique d’aide internationale féministe. Nous dirigeons l’Initiative Elsie sur les femmes dans les opérations de paix, et nous avons un nouveau plan d’action sur les femmes, la paix et la sécurité.

Dans le contexte de ce plan d’action, la société civile internationale et nationale engagée dans la cause des femmes nous a fait savoir que le Canada se devait d’être encore plus ambitieux. L’un des moyens d’y parvenir est de faire en sorte qu’une personne de haut niveau soit affectée à la promotion de ces questions. Je suis donc ravie d’annoncer aujourd’hui que notre gouvernement créera un nouveau posted’ambassadeur(rice). Il s’agira d’un d’ambassadeur(rice) pour les femmes, la paix et la sécurité. Cette décision m’enthousiasme.

J’annonce également que le Canada appuie un certain nombre de nouveaux projets visant à renforcer la participation active et significative des femmes dans les processus de paix, à faciliter les enquêtes sur les cas de violence sexuelle et fondée sur le genre, à instaurer une paix durable et inclusive, et à promouvoir le renforcement du pouvoir des femmes et l’égalité des genres dans les pays en développement.

Il est essentiel d’agir en partenariat avec d’autres pays pour promouvoir notre programme de politique étrangère féministe. C’est pourquoi j’annonce également qu’en 2020 — année qui marquera le 20e anniversaire de la résolution novatrice 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies sur les femmes, la paix et la sécurité dont nous avons discuté ces deux derniers jours, — le Canada coprésidera avec l’Uruguay le réseau des responsables des questions liées au Programme sur les femmes, la paix et la sécurité. Comme vous pouvez l’imaginer, ce travail soulève énormément d’enthousiasme, surtout parmi les femmes réunies ici à Montréal.     

Les femmes et les filles qui ont le courage de défendre leurs droits ne doivent pas avoir à subir de l’intimidation, de la maltraitance ou même pire. Les femmes et les filles doivent avoir les mêmes droits, le même respect et la même représentation, ainsi qu’un accès égal aux postes de direction et aux chances d’avancement. En travaillant ensemble, nous pouvons faire en sorte que cela devienne une réalité. Promouvoir l’égalité des genres est l’un des moyens les plus efficaces pour que nos sociétés deviennent plus fortes, pour que nos économies et notre classe moyenne soient plus prospères, et pour que nos pays, de même que le monde entier, soient plus pacifiques et plus sûrs.

Je suis très heureuse et très reconnaissante que mes collègues du monde entier aient pu se joindre à nous ici à Montréal pour discuter de la manière dont nous pouvons progresser ensemble. Je crois sincèrement, mes chères amies, que ce n’est qu’un début.

Personnes-ressources

Adam Austen
Attaché de presse
Cabinet de la ministre des Affaires étrangères
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