Discours de la ministre Bibeau pour la Conférence : Renforcer la résilience face aux catastrophes naturelles et aux changements climatiques dans les Caraïbes
Discours
Le 26 novembre 2018 – Washington, D.C., États-Unis
Sous réserve de modifications. Ce discours a été traduit en conformité avec la Politique sur les langues officielles du gouvernement du Canada et révisé aux fins d’affichage et de distribution conformément à sa politique sur les communications.
Madame Christine Lagarde, Madame Kristalina Georgieva et Monsieur Luis Moreno, je vous remercie de m’avoir invitée à me joindre à vous aujourd’hui. Distingués chefs d'État des Caraïbes et dirigeants et dirigeantes d'institutions des Caraïbes, c'est un plaisir d'être ici aujourd'hui et de reconnaître tant de visages familiers.
Comme vous le savez, le Canada entretient des liens privilégiés avec les habitants des Caraïbes. Ces liens reposent sur nos vastes relations interpersonnelles, nos solides relations commerciales, notre coopération permanente en matière de développement et notre appartenance au même groupe au sein de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international.
À la suite du passage des ouragans, en 2017, le Canada s’est engagé envers les pays des Caraïbes. Il a pris fait des problèmes particuliers que vous posent les changements climatiques.
Lors de la Conférence des donateurs de la CARICOM et de l'ONU, l'an dernier, le Canada a promis de vous aider à renforcer votre résilience grâce à un versement de 100 millions de dollars.
Nous nous sommes aussi engagés à vous écouter et à faire en sorte que votre voix porte sur la scène mondiale.
Durant l’année de notre présidence du G7, le premier ministre Justin Trudeau a rencontré les chefs d’État des Caraïbes à plusieurs reprises.
Le Canada a invité les présidents sortant et futur de la CARICOM, soit le premier ministre Andrew Holness, de la Jamaïque, et le président Jovenel Moïse, d'Haïti, à la séance élargie du G7 à Charlevoix, au Québec.
Je me suis aussi assurée qu’on tienne compte des intérêts des Caraïbes à la réunion des ministres du Développement et des Finances du G7, que nous avons organisée.
Ma collègue, la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland, a rencontré les ministres des Affaires étrangères des Caraïbes à l'Assemblée générale des Nations Unies.
J'ai aussi rencontré beaucoup d'entre vous, ainsi que vos ministres des Affaires étrangères, à la réunion du Conseil des relations étrangères et communautaires, le COFCOR, qui s'est tenue aux Bahamas, en mai dernier.
Voici ce que vous nous avez dit, chers amis des Caraïbes :
Premièrement, vous avez appelé à de plus grands efforts communs pour renforcer la résilience et améliorer les mécanismes permettant une intervention efficace en cas de catastrophe. Cet appel a guidé nos efforts en matière d’engagement multilatéral.
Nous avons pris note de votre préoccupation face aux vulnérabilités particulières des pays des Caraïbes qui ne sont plus admissibles à l’aide publique au développement.
À la réunion du Comité d’aide au développement de l’OCDE [Organisation de coopération et de développement économiques], nous étions contents d'appuyer un accord concernant de nouvelles règles permettant aux pays sortis de la catégorie des pays les moins avancés d’être rendus éligibles à l’aide publique au développement dans le cas où leurs revenus retomberaient sous un certain seuil, comme c’est le cas lorsque survient un ouragan dévastateur, par exemple.
Deuxièmement, nous avons entendu dire que vous éprouviez de graves problèmes de gestion de la dette et des finances publiques.
C'est précisément pourquoi, la semaine dernière, au sommet de l'APEC [Coopération économique Asie-Pacifique], le premier ministre Trudeau a annoncé un nouveau financement de 20 millions de dollars destiné à renforcer les capacités du secteur public dans les petits États insulaires en développement, notamment en matière de gestion des finances publiques, de supervision du secteur financier et de promotion de la croissance inclusive.
Troisièmement, nous avons entendu dire que les pays des Caraïbes ont du mal à accéder au financement en matière de lutte aux changements climatiques et que les petits pays des Caraïbes n’ont souvent pas suffisamment de ressources humaines pour s’y retrouver dans le réseau complexe des exigences en matière de financement.
Aujourd’hui, je suis fière d’annoncer que le Canada versera 15 millions de dollars sur cinq ans au projet EnGenDER du Programme des Nations Unies pour le développement, le PNUD. Grâce à ce projet, des experts techniques seront envoyés dans des pays des Caraïbes pour aider les gouvernements à faire les demandes de financement en matière de lutte aux changements climatiques dont ils ont un besoin urgent. Les plans d'action qui seront mis en œuvre dans ce cadre seront axés sur les secteurs qui touchent le plus les femmes.
Voilà ce que vous avez dit, comment nous avons réagi et comment nous entendons nous mobiliser.
Je veux aussi dire quelques mots sur ce que nous croyons. Le Canada croit qu'il ne peut y avoir de véritable résilience sans égalité des genres.
Toute l'aide fournie par le Canada doit être axée sur les femmes et les filles. Cela signifie également que nous visons une budgétisation axée sur les genres.
Nos politiques macroéconomiques doivent tenir compte des différences entre les genres. Nous voulons reconnaître les femmes comme des agentes de changement, que ce soit en politique, en économie ou comme chefs de file dans leurs collectivités et leurs foyers.
Nous pensons aussi qu’il faut accorder une attention particulière aux petits États insulaires en ce qui concerne la gestion des finances et de la dette, en particulier après une catastrophe naturelle.
Comme le premier ministre Keith Mitchell, de la Grenade, l’a fait remarquer l’année dernière à la réunion annuelle de la Banque mondiale, « il faut savoir tirer les leçons d’une crise ».
C’est pourquoi le Canada a travaillé d'arrache-pied pendant sa présidence du G7, et auprès du Club de Paris et d'autres forums multilatéraux, pour faire adopter des instruments de renforcement de la résilience pour les Caraïbes.
Comme il en sera question cet après-midi, ces instruments financiers innovants peuvent fournir un allégement automatique du service de la dette à la suite d’une catastrophe naturelle.
Cela permettra aux petits États insulaires de se concentrer sur les besoins humanitaires immédiats sans avoir à penser aux négociations sur la dette en temps de crise. Je tiens à féliciter le gouverneur de la Banque centrale des Caraïbes orientales, Timothy Antoine, pour son leadership dans la réalisation de cet important travail.
Nous pensons également qu'il ne peut y avoir de résilience sans assurance adéquate.
C’est pourquoi le Canada a annoncé, au Sommet du G7, 100 millions de dollars pour étendre la couverture de l’assurance contre les risques climatiques dans les pays vulnérables, notamment les États insulaires des Caraïbes et du Pacifique.
Notre précédente contribution au Mécanisme d'assurance contre les risques liés aux catastrophes dans les Caraïbes a permis le versement immédiat de 50 millions de dollars en paiements aux pays touchés par les ouragans en 2017.
Aujourd'hui, je suis fière de dire que nous avons alloué 70 % des 100
millions de dollars promis aux Caraïbes.
Nous avons annoncé des projets destinés à des pays comme la Dominique, où nous contribuons à la reconstruction des infrastructures scolaires endommagées et au paiement, pour les deux prochaines années, de la prime du Mécanisme d’assurance contre les risques liés aux catastrophes dans les Caraïbes. Nous aidons également la Dominique à mettre sur pied son agence responsable de la résilience climatique.
Nous avons financé l'Agence caribéenne de gestion des urgences en cas de catastrophe pour l’aider à renforcer les capacités de vos agences de gestion des situations d'urgence.
De plus, nous avons annoncé un nouveau mécanisme de résilience Canada-Caraïbes de 20 millions de dollars que nous verserons à la Banque mondiale. Cette somme servira à mettre au service de neuf gouvernements des Caraïbes l’expertise nécessaire à l’élaboration de leurs politiques et de leurs plans de gestion des risques de catastrophe. De même, des équipes d’intervention rapide se rendront sur place pour aider les pays des Caraïbes à accéder à un financement d’urgence après une catastrophe.
Et enfin, un mot sur les océans. Le Canada est fier d'être un des champions de la Charte bleue du Commonwealth.
À Charlevoix, les dirigeants du G7 ont adopté un Plan d’action pour la santé des océans et des mers et des communautés côtières résilientes qui vise à promouvoir des océans et des pêches durables.
Et au moment où je vous parle, le Canada est en train d’organiser, avec le Kenya, la Conférence sur l’économie bleue durable.
Le Canada sait que l’exploitation durable des ressources marines est essentielle pour renforcer la résilience des petits États insulaires. L’économie bleue constitue un modèle de diversification économique dans les Caraïbes.
Le secteur privé joue un rôle important dans le domaine du développement des énergies renouvelables, du tourisme et de la pêche durables, ainsi que de la construction d'infrastructures résilientes au climat.
Comme gouvernements, nous devons créer un environnement qui favorise
leur réussite.
J'ai hâte de participer à des discussions productives aujourd'hui.
Nous avons la possibilité de formuler des réponses cohérentes en matière de résilience aux catastrophes et aux changements climatiques dans les Caraïbes.
Ne manquons pas cette occasion. Merci.
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