Discours de la ministre des Affaires étrangères à la réunion ministérielle du Conseil de l’Arctique

Discours

Le 7 mai 2019 – Rovaniemi, Finlande

Sous réserve de modifications. Ce discours a été traduit en conformité avec la Politique sur les langues officielles du gouvernement du Canada et révisé aux fins d’affichage et de distribution conformément à sa politique sur les communications.

Je tiens tout d’abord à remercier la Finlande de nous accueillir si chaleureusement, ici, à Rovaniemi. Les Canadiens se sentiront toujours comme chez eux sur une patinoire de hockey. Je tiens également à vous remercier beaucoup, Timo [Soini, ministre des Affaires étrangères et européennes de la Finlande], ainsi que toute votre équipe pour l’excellent travail que vous avez accompli à la présidence du Conseil de l’Arctique au cours des deux dernières années. J’ajouterai que le Canada est très heureux d’appuyer l’excellente déclaration du président.

Je vous en remercie également. Nous avons hâte de travailler avec l’Islande, qui assumera la présidence pour les deux prochaines années. J’aimerais dire que le Canada est très chanceux d’avoir des relations particulièrement étroites avec la Finlande et l’Islande, en partie à cause de la très forte présence des communautés finlandaise et islandaise au Canada. D’ailleurs, nos liens historiques avec l’Islande seront célébrés la semaine prochaine dans la ville de Gimli, une ville très importante pour le monde islandais, où se déroulera le Festival islandais du Manitoba la semaine prochaine.

Je voudrais également exprimer mes plus sincères condoléances aux familles et aux amis des victimes du tragique accident d’avion qui s’est produit dimanche à l’aéroport Chérémétiévo de Moscou, et souhaiter un prompt rétablissement aux blessés.

Je suis ravie d’être ici avec vous tous aujourd’hui pour discuter des défis communs que nous devons relever en tant que pays arctiques. C’est un club assez spécial auquel nous appartenons. Je sais que tous nos pays tirent une réelle fierté de notre identité nordique. Après tout, les premières lignes de la version anglaise de l’hymne national canadien déclarent à quel point nous sommes fiers de faire partie du Nord véritable, fort et libre. Nous sommes fascinés par la beauté des aurores boréales et la riche culture des gens qui vivent ici.

Hier soir, j’ai eu le plaisir de m’entretenir avec des représentants de peuples autochtones qui vivent dans l’Arctique canadien et d’écouter leurs points de vue sur les difficultés auxquelles ils se heurtent et sur les possibilités qui s’offrent à eux, car l’Arctique, c’est bien plus que son caractère mystique : c’est un foyer pour les peuples autochtones depuis des générations. J’en profite pour souligner la présence ici de Monica Ell-Kanayuk, présidente du Conseil circumpolaire inuit du Canada, et du chef Bill Erasmus, président international du Conseil des Athabaskans de l’Arctique. Je vous remercie d’être avec nous.

Merci de votre travail et d’avoir participé à l’élaboration des politiques du Canada pour l’Arctique, y compris nos politiques internationales sur l’Arctique. Nous sommes impatients de poursuivre ce travail, notamment en finançant la participation continue des groupes autochtones canadiens au Conseil de l’Arctique.

Plus tôt cette année, le premier ministre Justin Trudeau a présenté des excuses aux résidants inuits du Nord pour les mauvais traitements que le gouvernement fédéral canadien leur a infligés pendant les épidémies de tuberculose des années 1940, 1950 et 1960. Dans l’Arctique, le Canada et les peuples autochtones continueront de travailler ensemble pour faire face aux événements souvent douloureux de notre passé et pour protéger notre avenir commun.

Nous devons tous tirer parti de la sagesse et de l’expérience des six organisations autochtones ayant le statut de participants permanents qui sont ici aujourd’hui pour nous aider à renforcer notre résilience aux changements climatiques en vue de protéger le Nord. L’Arctique se réchauffe beaucoup plus rapidement que le reste de la planète, et c’est dans l’Arctique que les effets des changements climatiques sont les plus importants. Ils menacent le mode de vie des habitants du Nord et la santé de la planète entière.

Le mois dernier, les scientifiques du gouvernement canadien ont publié la première partie d’une évaluation nationale des connaissances actuelles sur la façon dont le climat du Canada a changé et continuera de changer. Les résultats sont terrifiants, et encore plus pour l’Arctique canadien où les températures pourraient augmenter de 11 degrés Celsius d’ici la fin du siècle. Cela dit, nous pouvons encore réduire le rythme et l’ampleur de ces changements si nous agissons maintenant, et c’est ce que fait le Canada. Nous savons que nous ne pouvons pas régler ce problème seuls, mais nous savons également qu’il nous incombe de faire partie de la solution collective. Depuis le 1er avril de cette année, toutes les provinces et tous les territoires du Canada ont un régime de tarification du carbone. Il s’agit d’un pas important vers la réduction de nos émissions nationales, mais la pollution ne s’arrête pas aux frontières, surtout dans l’Arctique. C’est pourquoi nous devons agir, tous ensemble.

Le Conseil de l’Arctique a de grandes réussites collectives à son actif, notamment, comme Timo l’a mentionné, de se rallier autour d’un objectif commun pour réduire les émissions de carbone noir. Notons que tous les pays qui font rapport de leurs émissions de carbone noir ont déclaré une réduction, et c’est encourageant.

L’Arctique offre de grandes possibilités économiques à exploiter, mais ce développement, y compris l’exploitation des ressources, doit se faire de manière durable. À cette fin, j’annonce aujourd’hui que le Canada financera un secrétariat permanent du Groupe de travail sur le développement durable du Conseil de l’Arctique dans le cadre d’un investissement plus vaste supérieur à 28 millions de dollars au titre de la politique étrangère pour l’Arctique.

Le développement durable n’est pas seulement une question de gestion responsable de l’environnement. C’est également faire en sorte que les collectivités de l’Arctique jouent un rôle dans le développement économique de la région pour s’assurer que leur santé, leurs traditions culturelles et leurs langues soient prises en compte et qu’elles profitent directement de la prospérité qui en découle. Nous avons tous vu d’excellents exemples de ce travail plus tôt aujourd’hui à l’exposition du groupe de travail.

Grâce au financement annoncé aujourd’hui, le Canada fournira également plus de fonds à l’Université de l’Arctique, le réseau des établissements d’enseignement du Nord qui accomplissent de si précieux travaux de recherche pour nous tous.

Nos investissements dans la politique étrangère du Canada pour l’Arctique ne sont qu’une petite partie des investissements que notre gouvernement a faits dans le dernier budget pour assurer la croissance et la prospérité des collectivités de l’Arctique et du Nord. Au total, cela représente 700 millions de dollars en financement nouveau et ciblé au cours de la prochaine décennie.

Notre politique étrangère pour l’Arctique est axée en partie sur les gens et la planète, mais ne vous méprenez pas : nous sommes tout à fait conscients des questions de sécurité et de défense géopolitiques qui sont également en jeu.

Comme pour tout ce qui a trait à l’Arctique, toutes ces questions sont interreliées. Prenez par exemple les conditions météorologiques imprévisibles causées par les changements climatiques qui créent de nouvelles menaces à la sécurité et qui entravent nos opérations de recherche et de sauvetage.

Le Canada est un ardent défenseur de l’ordre international fondé sur des règles et des institutions multilatérales qui le soutiennent. Depuis sa création en 1996, le Conseil de l’Arctique est l’une de ces institutions. Ensemble, nous avons pris des mesures pour nous attaquer à des enjeux dans un large éventail de domaines, dont l’environnement, le développement économique, la collaboration scientifique, l’amélioration de la santé mentale et physique, la préservation des cultures et des langues, ainsi que le maintien de la paix et de la stabilité. Le Canada espère vivement que tous les pays réunis ici aujourd’hui sont aussi fiers que nous des efforts collectifs que nous déployons.

Enfin, hier, les participants permanents du Canada m’ont dit, lorsque je les ai rencontrés, qu’ils aimeraient bien entendre certaines de leurs propres langues pendant la réunion. Permettez-moi donc de terminer en disant « mahsi cho », en déné et en gwich’in; « nakurmiik », en inuktitut; et « quyanainni », dans la langue des Inuits de l’Arctique de l’Ouest. Tous ces mots signifient « merci beaucoup ». C’est un véritable plaisir de travailler avec vous tous. Le Conseil de l’Arctique est une organisation extrêmement importante pour le Canada, et nous sommes heureux d’être ici.

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