Conseil des droits de l’homme des Nations Unies (46e session) – Réunion de haut niveau

Discours

Le 24 février 2021

 

 

Salutations du Canada.

C’est un honneur pour moi de prendre la parole devant les membres du Conseil des droits de l’homme.

Mes félicitations à l’ambassadrice Khan des Fidji pour son élection à la présidence du Conseil. Nous sommes convaincus qu’elle nous apportera le point de vue indispensable des petits États insulaires en développement, notamment en ce qui concerne les conséquences des changements climatiques et de la dégradation de l’environnement sur les droits de la personne.

Nous nous réunissons à un moment où le monde est confronté à la crise de santé publique la plus grave de notre vie.

La pandémie de COVID-19 a dévasté des vies et des moyens de subsistance.

Elle a aggravé les inégalités dans nos sociétés et, trop souvent, elle a mis en péril les droits fondamentaux de la personne.

Alors que le monde tente de protéger la santé publique, notamment par le développement et la distribution de vaccins, il est de notre responsabilité de veiller à ce qu’aucune communauté vulnérable ne soit laissée pour compte : les femmes, les enfants, les personnes âgées, les réfugiés et les personnes déplacées, ainsi que les LGBTQ2+ et les personnes autochtones.

Ce virus ne sera pas totalement éradiqué tant qu’il ne sera pas éradiqué partout.

Le Canada s’est engagé dans un effort mondial vigoureux pour garantir que chacun, partout, ait accès aux tests, aux traitements et aux vaccins contre la COVID-19.

 

Ayant adopté une politique étrangère féministe, le Canada estime que l’égalité des genres doit également guider ses efforts pour revitaliser les institutions internationales et construire un monde meilleur, plus juste, plus équitable et plus inclusif.

Malheureusement, la pandémie a été utilisée comme prétexte par certains gouvernements pour miner les droits de la personne qu’ils sont chargés de faire respecter. Cela est inacceptable.

Le Conseil a la responsabilité de continuer à suivre de près ces situations et de communiquer avec les gens sur le terrain pour faire respecter les droits.

 

Le Canada est profondément préoccupé par la détérioration de la situation des droits de la personne au Sri Lanka, qui se traduit notamment par des menaces à l’encontre des défenseurs des droits de la personne et des organisations de la société civile, la suppression de la commémoration, la crémation forcée de membres de minorités religieuses et la détérioration de l’état de droit. 

Le récent rapport du Haut-Commissaire aux droits de l’homme souligne la nécessité pour le Conseil de veiller à ce que les responsables des crimes commis au Sri Lanka répondent de leurs actes. Le Canada continuera d’appuyer les mesures qui favoriseront la responsabilisation, la réconciliation et la paix.

En ce qui concerne le Venezuela, les crimes contre l’humanité détaillés dans le récent rapport de la mission d’enquête de l’ONU sont extrêmement troublants.

Le Canada encourage le Conseil à poursuivre ses efforts pour unir la communauté internationale dans des actions ciblées visant à mettre fin aux souffrances humaines au Venezuela.

 

En Iran, nous sommes préoccupés par les informations continues sur les violations des droits de la personne. Il s’agit notamment de restriction des libertés d’expression et de réunion, de discrimination contre des groupes religieux et ethniques non reconnus, et de violence contre les femmes et les filles.

 

Pendant ce temps, en Chine, nous assistons à une érosion des droits et des libertés à Hong Kong, et à une répression des minorités ethniques et religieuses.

Une campagne de répression croissante et un traitement déplorable ne peuvent être ignorés. Nous appelons la Chine à mettre un terme aux violations des droits de la personne qui touchent les Ouïghours et les autres minorités du Xinjiang.

 

Le Canada condamne sans équivoque le récent coup d’État au Myanmar et les détentions injustes d’élus, de personnalités de l’opposition, de chefs de file de la société civile et de journalistes. Nous sommes également profondément préoccupés par la répression par l’armée de vastes manifestations publiques.

Le Canada soutient également les efforts internationaux visant à aider les Rohingyas, ainsi que d’autres populations touchées par le conflit au Myanmar.

 

La liberté des médias et l’accès numérique sont essentiels à la protection et à la promotion des droits de la personne.

En effet, l’accès à des informations précises et opportunes est plus important que jamais. Les journalistes du monde entier font un travail essentiel en rapportant des faits sur cette crise sanitaire. Trop nombreux sont ceux qui ont été confrontés à la censure, à l’intimidation ou à la violence.

Le Canada est également très préoccupé par le fait que les interruptions d’accès à Internet sont utilisées pour réprimer l’expression démocratique.

Avec les plus de 40 membres de la Coalition pour la liberté des médias, le Canada appelle tous les États à garantir des médias libres, indépendants, pluriels et diversifiés.

 

Sur cette note, je tiens à réitérer notre soutien aux nombreuses voix des Bélarussiens, y compris des journalistes. Les responsables de l’affaiblissement de la démocratie et de la violation des droits de la personne doivent être tenus responsables.

 

 

 

 

 

 

 

Le respect des droits de la personne éclaire la voie à suivre dans les périodes tumultueuses.

Du mouvement Black Lives Matter [La vie des Noirs compte] aux campagnes pour les droits des LGBTQ2+, nous sommes inspirés par les défenseurs des droits de la personne et tous ceux qui militent pour la justice.

Nous avons tous le devoir de veiller à ce que les droits de la personne soient protégés au pays et nous devons soutenir ceux qui cherchent à faire respecter leurs droits à l’étranger. Nous sommes impatients de poursuivre ces efforts aux côtés des membres du Conseil.

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