Allocution de l'honorable Marc Garneau, C.P, député, ministres des Affaires étrangères du Canada, À l'occasion du débat général de la 76e session de l'Assemblée générale des Nations Unies - "Entre nos mains"

Discours

Le 27 septembre 2021
New York

Le discours prononcé fait foi. Le présent discours a été traduit en conformité avec la politique sur les langues officielles du gouvernement du Canada, et il a été édité en vue d’être affiché et distribué en conformité avec sa politique de communication.

Introduction

Monsieur le Président de l’Assemblée générale, Excellences,

Avant de commencer, permettez-moi d’offrir une remarque personnelle.

Alors que je m’adresse à vous je suis également conscient que je m’adresse au monde entier.

Dans ma carrière antérieure j’étais un astronaute et j’ai eu la chance de voir notre monde de l’espace.

J’ai survolé vos pays et j’ai réfléchi grandement au sort de notre planète Terre.

J’ai réalisé que la Terre est le berceau de l’humanité et que nous venons tous de cette même planète et que nous n’avons nulle part ailleurs où aller.

C’est pour cette raison que nous devons s’entendre les uns avec les autres. C’est également pour cette raison que nous devons prendre soin de notre planète, une planète que nous avons malheureusement visiblement endommagée.

L’espace offre une perspective unique nous permettant de voir au-delà nos frontières nationales.

Les Nations unies, en quelque sorte, nous offre cette même perspective.

C’est un grand plaisir pour moi d’être ici au nom du gouvernement canadien nouvellement réélu, dirigé par le premier ministre Justin Trudeau.

J’aimerais commencer mon discours en reconnaissant respectueusement que la terre sur laquelle nous sommes réunis aujourd’hui est le territoire traditionnel non cédé du peuple Lenape (Le-NOP-ay).

Chers délégués, chers amis, nous sommes réunis aujourd’hui à l’une des périodes les plus difficiles depuis des générations.

Le monde est confronté à des crises simultanées et en cascade, notamment le changement climatique, la pandémie de COVID-19 et les menaces à la paix et la sécurité internationales, qui ne font qu’exacerber les inégalités, mettre à l’épreuve notre résilience et mettre crûment en évidence les lacunes de nos systèmes et institutions.

Mais ce n’est pas la première fois que cette institution est confrontée à des défis aussi imposants. Nous ne devons pas nous laisser abattre ou être timorés face aux épreuves et aux difficultés de notre monde moderne. Ce n’est pas pour cela que nous sommes ici.

Nous devons apprendre de la vision et du courage de ceux qui nous ont précédés, et nous devons penser aux espoirs et aux aspirations de ceux qui hériteront du monde que nous laissons derrière nous.

Des cendres de la Seconde Guerre mondiale, nos parents et grands-parents ont réagi à l’effondrement social et économique sans précédent des années 1930 et 1940, avec son cortège de morts et de destructions, en construisant un nouvel ordre international fondé sur des règles et des institutions internationales fortes afin d’apporter la stabilité, la prospérité et la paix aux générations suivantes. Ils ne se sont pas morfondus de désespoir. Ils ont retroussé leurs manches et se sont mis au travail.

Le changement climatique, la COVID-19, la montée de l’autoritarisme et des inégalités — voilà les défis de notre époque. C’est à nous de les résoudre et de les surmonter.

Ce faisant, nous devons regarder l’avenir avec optimisme. Tout comme nos parents et grands-parents ont relevé les défis de leur époque, nous devons reconnaître et saisir notre propre chance de façonner l’avenir.

Les changements climatiques

[Monsieur le Président], il n’y a pas d’exemple plus parfait de la nécessité de solutions multilatérales et de volonté politique que la lutte contre l’impact des changements climatiques.

Comme vous tous dans cette grande salle, le Canada n’est pas à l’abri de la crise climatique. Plus tôt cette année, la côte ouest du Canada a été frappée par une vague de chaleur record — atteignant par endroits plus de 49 degrés Celsius — qui a fait des centaines de victimes et détruit une ville entière dans la province de la Colombie-Britannique.

Telle est notre nouvelle réalité.

Nous savons que le monde se tourne vers les Nations Unies pour son leadership.

Lorsque nous participerons à la COP-26 cet automne, les jeunes du monde entier attendront de nous que nous accroissions nos ambitions et renforcions la coopération mondiale.

Nous ne pouvons pas les décevoir. C’est entre nos mains.

Vous pouvez compter sur le Canada comme partenaire loyal et dévoué.

Nous faisons notre part chez nous — notamment en fixant un prix sur le carbone qui passera à 170 $ la tonne d’ici 2030, et en augmentant nos objectifs de réduction des émissions — et aussi à l’échelle internationale, notamment en doublant récemment notre contribution en matière de financement international de la lutte contre les changements climatiques, pour la porter à 5,3 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années.

[Monsieur le Président,] au fil des générations successives, nous avons travaillé ensemble pour faire évoluer le multilatéralisme afin de répondre à nos besoins, pour l’étendre à de nouveaux domaines et affiner nos anciennes approches.

Ensemble, nous avons misé sur l’espoir; nous avons affronté la peur et innové pour tenter d’améliorer les vies dans le monde entier.

C’était compliqué, c’était difficile et c’était souvent lent. Mais le plus souvent, les obstacles ont été surmontés grâce à une combinaison d’ingéniosité et de volonté politique.

Cette capacité d’ingéniosité humaine existe toujours. C’est cette volonté politique collective que nous devons raviver. Elle est entre nos mains.

Sur cette même tribune, certains affirment que la souveraineté nationale est le seul fondement des relations internationales, et que c’est là l’objectif essentiel de la Charte.

En réponse, je dirais que des défis tels que le changement climatique nous rappellent hors de tout doute qu’une réponse multilatérale reste nécessaire.

Les gouvernements qui agissent seuls ne peuvent pas surmonter les problèmes auxquels notre monde est confronté. Nos fondateurs le savaient. Ils l’ont dit, et ils l’ont prouvé par leurs actes.

Inégalités croissantes

Le coût du repli sur soi sera catastrophique pour les populations du monde entier et ne fera qu’accroître les inégalités.

L’année dernière, alors que tous nos gouvernements se concentraient sur notre réponse nationale à la COVID‑19, nous avons reculé dans la réalisation de certains de nos objectifs de développement durable. L’extrême pauvreté a augmenté pour la première fois en trois décennies.

La pandémie nous a obligés à faire le point sur les inégalités croissantes au sein de nos propres sociétés, les personnes âgées, les personnes racisées, les femmes, la communauté LGBTQ2+ et les peuples autochtones subissant le pire du ralentissement économique. La pandémie a aussi attisé le racisme, l’antisémitisme et l’islamophobie, et exacerbé les inégalités entre les pays, les plus riches d’entre nous ayant un accès rapide aux vaccins, tandis que les citoyens des pays plus pauvres luttent pour leur santé et leur bien-être.

Nous savons ce qui doit être fait. Nous n’avons qu’à choisir de le faire. C’est entre nos mains.

Dans l’immédiat, alors que la pandémie continue de faire rage dans la plupart des régions du monde, nous devons nous concentrer sur l’augmentation de la production et la distribution équitable des vaccins, ainsi que sur la réalité économique à laquelle sont confrontés les pays les moins développés et les pays à revenu intermédiaire, comme l’augmentation des niveaux d’endettement et les problèmes de liquidités.

S’attaquer à ces inégalités et favoriser un esprit de solidarité mondiale plus affirmé face à ces défis de taille reflètent non seulement les valeurs et les intérêts du Canada, mais aussi les valeurs et les intérêts des Nations Unies. C’est entre nos mains.

Autoritarisme

Nous savons que l’isolationnisme contribue également à la montée de l’autoritarisme.

Face à la crise de la COVID, certains ont saisi l’occasion d’éroder les libertés civiles, la liberté d’expression et d’autres droits de la personne universels.

Pourtant, il n’est pas nécessaire de remonter loin dans l’histoire pour savoir que les politiques fondées sur le mensonge, la tromperie, l’exclusion et l’inégalité créent des difficultés et des souffrances pour les populations du monde entier. La propagation de la désinformation et de la propagande systématiques sur les médias sociaux et par Internet nous a fait prendre conscience que la révolution numérique s’accompagne de risques et de dangers que nous ne pouvons ignorer.

Le Canada continuera de s’opposer fermement aux forces du mensonge et de la peur, de l’oppression et de la haine, de la criminalité et de la corruption. Car c’est fondamentalement ce que nous sommes en tant que Canadiens.

Notre engagement envers les droits de la personne et l’état de droit s’étend bien au-delà de nos frontières. Le Canada poursuivra ses efforts pour promouvoir le respect des droits des personnes partout dans le monde.

Par exemple, nous continuerons à faire pression en faveur de la démocratie et de la primauté du droit au Myanmar, où le renversement du gouvernement élu par la Tatmadaw a causé beaucoup de difficultés et de souffrances au peuple myanmarais. Nous soutenons tous les efforts visant à mettre fin à la dictature militaire et à défendre les droits de tous les peuples du Myanmar, y compris les Rohingyas, dont la vie est menacée par un régime génocidaire.

Le Canada continuera de mener les efforts visant à maintenir l’indépendance judiciaire, la liberté des médias et la primauté du droit. Nous devons tous continuer à lutter contre l’impunité.

Je suis devant vous pour dire que ce n’est pas quelque chose dont nous nous contentons de parler. C’est quelque chose que nous faisons. Il y a deux jours, nous avons accueilli au Canada Michael Kovrig et Michael Spavor, qui ont été emprisonnés par le gouvernement chinois après que le Canada a appliqué le droit canadien et international en réponse à une demande d’extradition d’une citoyenne chinoise.

Le Canada a respecté l’état de droit, et deux citoyens canadiens ont payé un lourd tribut à l’égard de cet engagement. Nous l’avons fait par principe, et nous sommes fiers du courage de nos deux citoyens, de la bonne foi et de la résilience de leurs familles, ainsi que de la détermination et de la créativité de nos diplomates. Nous continuons à nous opposer à la façon dont ces deux personnes respectables ont été traitées.

Et à cet égard, je tiens à souligner le soutien de nos nombreux partenaires internationaux qui ont pris position aux côtés de ces citoyens canadiens, ainsi que ceux qui ont contribué à l’élaboration et à la signature de la Déclaration sur la détention arbitraire dans le cadre des relations entre États.

Notre solidarité dans la défense des droits de la personne et du droit international est un signal important. Nous devons continuer de rester solidaires et unis dans notre détermination de défendre les valeurs et les principes auxquels nous sommes attachés.

Cela montre bien pourquoi le respect des droits de la personne est l’un des trois piliers des Nations Unies. Le Canada n’oubliera jamais cette expérience et cette leçon. Nous continuerons à faire pression pour mettre fin à la détention arbitraire, peu importe où et comment elle se produit.

Paix et sécurité

Les institutions et les règles que nous avons établies au cours des 76 ans d’existence des Nations Unies ont permis des décennies de paix mondiale et de prospérité croissante.

Il n’y a pas eu de guerre mondiale. La pauvreté extrême a considérablement reculé.

Mais les avantages du multilatéralisme n’ont pas toujours été répartis de manière uniforme ou juste. Et le potentiel de paix reste à réaliser dans trop endroits.

Chaque région du monde est affectée par l’instabilité — que ce soit dans les Amériques, au Moyen-Orient, en Afrique, en Ukraine, en Haïti, au Sahel ou en Afghanistan — et nous manquons beaucoup trop souvent de volonté politique nécessaire pour construire la paix.

Je me suis rendu au Moyen-Orient plus tôt cet été, et j’ai écouté attentivement les dirigeants israéliens et palestiniens ainsi que des représentants de la société civile.

Le Canada reconnait pleinement le droit d’Israël, en tant que membre des Nations Unies, de vivre en paix et en sécurité. Nous croyons également qu’une solution à deux États est la meilleure façon de répondre aux besoins et aux préoccupations des Israéliens et des Palestiniens, et nous encourageons des négociations directes pour y arriver.

Les conflits, quelle que soit leur géographie ou leur cause, ne sont pas simplement une question de souveraineté nationale. L’insécurité quelque part entraîne invariablement l’insécurité ailleurs et nous en payons tous le prix.

Les solutions à ces problèmes sont entre nos mains.

Crises de réfugiés et crises humanitaires

Nous savons que le changement climatique, l’insécurité alimentaire et les conflits continueront à exacerber le défi des migrations forcées et des besoins humanitaires dans les années à venir.

Ne vous y trompez pas : nous serons tous concernés, et nous devons aborder ces questions ensemble.

Le nombre de réfugiés et autres personnes déplacées de force atteint déjà des records d’année en année. Nous devons écouter leurs voix et leur donner une place à la table des négociations.

L’aide humanitaire doit suivre le rythme, mais elle ne doit pas être considérée comme un substitut à la lutte contre les causes profondes des problèmes qui poussent les gens à fuir en premier lieu.

Pour sa part, grâce à des politiques d’asile spécifiques, le Canada offrira également un refuge à ceux qui s’exposent à des risques personnels en défendant la démocratie et en faisant respecter les droits de la personne.

Les Canadiens sont un peuple accueillant. Quand la tragédie s’est abattue sur le peuple syrien, les Canadiens ont ouvert leur cœur et leur foyer, se serrant les coudes pour aider personnellement les gens à reconstruire leur vie. Là où certains voient des risques, nous voyons des occasions à saisir.

En quelques années seulement, dans des communautés partout au Canada, des Syriens ont créé des entreprises, élevé leurs enfants et se sont intégrés au tissu social de notre pays, comme l’ont fait avant eux de nombreuses autres communautés.

C’est l’avantage concurrentiel du Canada. Nous accueillons les personnes dans le besoin, mais nous comprenons aussi que leur travail acharné, leurs talents et leurs cultures nous enrichissent tous. Beaucoup viennent au Canada pour fuir, et trouver un endroit où ils peuvent non seulement se construire une nouvelle vie, mais aussi bâtir un monde meilleur.

Aujourd’hui, face à une situation déchirante en Afghanistan, les Canadiens ont une fois de plus montré leur ouverture à ceux qui ne veulent pas vivre sous le joug des talibans et à ceux qui préfèrent défendre la démocratie, les droits de la personne et l’égalité des sexes.

En fait, la grande majorité des Canadiens nous ont demandé d’en faire plus. Et en réponse à leur générosité et à leur esprit d’accueil, nous nous sommes maintenant engagés à accueillir 40 000 réfugiés afghans au Canada — afin qu’ils puissent eux aussi contribuer à notre réussite, alors que nous continuons de soutenir leurs efforts pour un monde plus pacifique et plus tolérant.

Égalité des sexes et droits des Autochtones

Monsieur le Président, notre participation aux Nations Unies s’accompagne d’un engagement en faveur de la liberté, de la vérité, et de l’État de droit.

Nous avons également la responsabilité de parler au nom de ceux qui ont été marginalisés ou rejetés.

Nous sommes fiers des réalisations du Canada en matière d’égalité des sexes, tant au pays qu’à l’étranger. Mais nous ne sommes pas complaisants.

Nous continuerons de travailler au Canada pour éliminer les obstacles qui empêchent les femmes de participer pleinement à la main-d’œuvre et à notre économie, par exemple en travaillant à donner accès à des services de garde d’enfants abordables, à raison de 10 $ par jour, à chaque jeune famille au Canada.

Une reprise qui ne favorise pas la pleine participation des femmes dans l’économie ne sera pas pleinement réussie.

Et à l’échelle internationale, nous continuerons de travailler pour améliorer l'éducation des filles, réduire les mariages précoces et forcés, et soutenir les mouvements féministes locaux dans le monde entier.

Nous avons également la responsabilité de nous demander des comptes les uns aux autres et à nous-mêmes.

Les droits des peuples autochtones ont fait l’objet d’une profonde réflexion nationale au Canada, en raison d’une plus grande sensibilisation publique aux échecs du passé et aux défis persistants auxquels sont confrontées les Premières nations, les Métis et les Inuits.

Nous sommes déterminés à poursuivre la voie de la réconciliation et nous savons que le monde entier a les yeux rivés sur nous.

Plus tôt cette année, nous avons adopté la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation et nous avons fait de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones la loi du pays.

Le premier ministre Trudeau a chargé chaque membre de son Cabinet de la mettre en œuvre. Nous nous sommes également engagés à apporter des changements systémiques en réponse à la tragédie des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées.

Nous reconnaissons pleinement les difficultés que les politiques coloniales racistes ont infligées à des générations successives d’Autochtones.

Le gouvernement du Canada reste pleinement déterminé à protéger les droits des peuples autochtones et à améliorer leur niveau de vie.

L’avenir est entre nos mains

Chers collègues, chers amis, je suis optimiste.

Au cours de la semaine dernière, nous avons entendu parler des problèmes urgents et déconcertants auxquels nous sommes confrontés en tant que communauté mondiale. Nous savons qu’il existe une fracture numérique, que des millions d’enfants ont été confinés et exclus de l’école, que le pluralisme doit lutter contre les forces de l’extrémisme et même du terrorisme, que beaucoup sont déconcertés face aux nouvelles technologies qui peuvent envahir notre vie privée, déraciner nos familles et changer les modalités du travail.

Mais nous avons les solutions et les outils à notre disposition. Si nous nous écoutons les uns les autres et si nous plaçons ces questions essentielles au centre de notre travail commun, nous pouvons progresser. C’est entre nos mains.

Au cours de la dernière année, les Nations Unies ont prouvé qu’elles étaient capables de relever le défi opérationnel d’agir dans les situations les plus difficiles.

Nous disposons d’un menu d’idées audacieuses et de solutions éprouvées. Et je voudrais ici remercier le Secrétaire général d’avoir présenté son programme commun, que nous devons tous examiner sérieusement.

Nous savons ce qui doit être fait. Nous devons rassembler la volonté politique pour le faire.

Cela nécessitera un changement d’état d’esprit. Ce n’est un secret pour personne que nous passons trop de temps à parler et pas assez à prendre des décisions.

Nos parents et grands-parents ont relevé le défi en 1945. C’est maintenant à notre tour de travailler ensemble pour poser les jalons d’un avenir plus équitable, plus juste et plus durable pour tous.

C’est entre nos mains. Mon très distingué prédécesseur en tant que ministre des Affaires étrangères, le lauréat du prix Nobel Lester Pearson, l’a exprimé ainsi : « Le fait est qu’à chaque défi lancé par la menace de mort et de destruction, il y a toujours eu la réponse des peuples libres : Il n’en sera pas ainsi. Par ces réponses, nous ne nous sommes pas seulement sauvés nous-mêmes, mais nous avons assuré notre avenir. »

Dans ce noble effort, vous pouvez compter sur le Canada aujourd’hui et dans les jours, les mois et les années à venir.

Je vous remercie.

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