Déclaration commune des donateurs sur la situation à El Fasher et dans ses environs, au Soudan, par 29 donateurs
Déclaration
Le 14 août 2025 – Ottawa (Ontario) – Affaires mondiales Canada
La commissaire européenne chargée de la gestion des crises, Hadja Lahbib, le ministre des Affaires étrangères de l’Espagne, Jose Manuel Albares Bueno, le ministre du Développement international de la Norvège, Åsmund Aukrust, le ministre pour l’Afrique du Royaume-Uni, Lord Collins of Highbury, la vice-ministre des Affaires étrangères de la Lituanie, Gabija Grigaitė-Daugirdė, le secrétaire d’État (Développement international) du Canada, Randeep Sarai, la secrétaire d’État au Développement du Danemark, Elsebeth Søndergaard Krone, la secrétaire d’État au Développement international de la Suède, Diana Janse, le sous-secrétaire aux Affaires économiques et au Développement de l’Estonie, Mariin Ratnik, le chef de l’aide humanitaire suisse et le directeur général adjoint de la coopération suisse au développement, Dominik Stillhart, et 19 autres donateurs (Allemagne, Autriche, Belgique, Croatie, Finlande, Grèce, Hongrie, Irlande, Italie, Japon, Lettonie, Luxembourg, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Roumanie, Slovaquie, Slovénie et Tchéquie) s’unissent pour demander une trêve humanitaire à El Fasher.
« Alors que les combats se poursuivent sans relâche dans le nord du Darfour, au Soudan, des centaines de milliers de civils sont pris au piège dans et autour de la ville d’El Fasher, assiégée par les Forces de soutien rapide (FSR). Toutes les routes commerciales et les voies d’approvisionnement ont été coupées, et les organisations humanitaires sont depuis plus d’un an dans l’incapacité de fournir une aide vitale. Même les cuisines communautaires, qui nourrissaient les civils partout au pays en première ligne de l’aide humanitaire, ont dû fermer en raison de la pénurie alimentaire. Le prix des denrées alimentaires de base est en forte hausse, ce qui empêche les familles de se procurer les produits essentiels, même lorsqu’ils sont disponibles. La population est affamée : la famine a été confirmée dans les camps de personnes déplacées à proximité d’El Fasher en août 2024, elle s’est propagée depuis, et on s’attend à ce qu’elle empire pendant la saison de soudure actuelle. La hausse des cas de choléra aggrave les effets néfastes de la malnutrition. Plus de 60 personnes seraient déjà mortes de malnutrition au cours de la semaine dernière.
« Les civils du Darfour-Nord, en particulier les femmes et les filles, sont exposés à des violations horribles, notamment à des taux alarmants de violences sexuelles liées au conflit, et ce, depuis le début du conflit en avril 2023. Les attaques contre les infrastructures civiles, notamment les marchés et les hôpitaux, ont privé la population de tout accès aux soins de santé. Des rapports récents mettent en lumière les violations massives et répétées du droit international humanitaire perpétrées par les FSR dans le camp de déplacés de Zamzam en avril 2025, où plus de 1 500 civils auraient été tués. À El Fasher, des civils se feraient tuer alors qu’ils tentent de quitter la ville. Selon des sources locales, l’attaque récente contre le camp de déplacés d’Abu Shouk a tué au moins 40 civils. Le Bureau du Procureur de la Cour pénale internationale a déclaré en juillet 2025 qu’il existait des motifs raisonnables de croire que des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité ont été et continuent d’être commis au Darfour.
« Des conditions similaires à celles d’une famine et des attaques terribles persistent dans d’autres régions du Soudan, en particulier dans les Kordofans, en raison des hostilités brutales qui sévissent dans tous les États et du siège continu de Kadugli.
« Cela ne peut pas continuer.
« Toutes les parties au conflit sont responsables de la protection des civils au Darfour et dans les Kordofans. Les Forces armées soudanaises (FAS) et les FSR se sont clairement engagées, dans la Déclaration de Djeddah (mai 2023), à respecter le droit international humanitaire et le droit international des droits de la personne. Nous exhortons toutes les parties à démontrer leur respect de cet engagement en garantissant un accès humanitaire immédiat, inconditionnel, sûr et sans entrave aux populations dans le besoin, ainsi qu’en protégeant et en prévenant à tout moment les violations contre les civils, en particulier les femmes et les enfants, y compris le personnel humanitaire, et les infrastructures civiles.
« À cette fin, nous appelons expressément les FSR et leurs alliés à mettre fin au siège d’El Fasher, comme le demande la résolution 2736 (2024) du Conseil de sécurité des Nations unies. Nous exhortons les FSR à accorder une trêve humanitaire afin de permettre un accès humanitaire rapide, sûr et inconditionnel aux personnes dans le besoin et le passage en toute sécurité des civils qui souhaitent quitter volontairement les zones d’hostilités actives, dans la direction de leur choix.
« Nous appelons en outre les FAS à renouveler leur accord sur cette trêve humanitaire à El Fasher et à mettre en place les autorisations nécessaires pour faciliter le travail des organisations humanitaires.
« Nous réitérons notre appel aux FAS pour qu’elles ouvrent de manière permanente le poste-frontière d’Adré aux acteurs humanitaires, qu’elles lèvent les obstacles bureaucratiques, et qu’elles permettent la livraison en temps opportun de l’aide humanitaire et des produits de première nécessité dans tout le pays.
« Nous appelons toutes les parties à autoriser de toute urgence les convois dirigés par l’ONU et la présence continue de l’ONU, y compris du personnel international de haut niveau, sur tout le territoire soudanais, en particulier au Darfour et dans les Kordofans, afin de permettre une augmentation rapide de l’aide humanitaire à la population dans le besoin.
« Nous sommes solidaires du peuple soudanais et des organisations humanitaires – locales et internationales – qui travaillent sans relâche et dans des conditions extrêmement difficiles pour lui venir en aide. Les civils doivent être protégés et l’accès humanitaire doit être garanti. La responsabilité doit être assurée. »
Cette déclaration a été signée par :
- Hadja Lahbib, commissaire européenne chargée de l’égalité, de la préparation et de la gestion des crises
- Jose Manuel Albares Bueno, ministre des Affaires étrangères de l’Espagne
- Åsmund Aukrust, ministre du Développement international de la Norvège
- Lord Collins of Highbury, ministre pour l’Afrique du Royaume-Uni
- Gabija Grigaitė-Daugirdė, vice-ministre des Affaires étrangères de la Lituanie
- Randeep Sarai, secrétaire d’État (Développement international) du Canada
- Elsebeth Søndergaard Krone, secrétaire d’État au développement au ministère des Affaires étrangères du Danemark
- Diana Janse, secrétaire d’État à la coopération internationale au développement de la Suède
- Mariin Ratnik, sous-secrétaire aux affaires économiques et au développement de l’Estonie
- Dominik Stillhart, chef de l’aide humanitaire suisse, directeur général adjoint de la coopération suisse au développement
- Ministère fédéral des Affaires étrangères de l’Allemagne, Autriche, Belgique, Croatie, République de Finlande, République hellénique, Hongrie, Irlande, Italie, Japon, Lettonie, Luxembourg, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Roumanie, Slovaquie, Slovénie et ministère des Affaires étrangères de la Tchéquie.
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