Par L’Armée canadienne aujourd’hui
Retour à l’essentiel : Reprise de l’instruction des soldats de la Réserve de l’Armée canadienne
Le 10 novembre 2021 - Ltv Andrew McLaughlin
Former un grand nombre de recrues est un défi pour les formations de la Réserve de l’Armée canadienne dans les meilleures conditions. Si l’on ajoute à cela une pandémie mondiale, le travail d’équipe devient encore plus prioritaire.
Le 31e Groupe‑brigade du Canada (31 GBC) est la formation de l’Armée canadienne responsable de l’ensemble du sud-ouest de l’Ontario. Il s’est adapté aux nouvelles réalités entourant l’instruction de centaines de nouveaux soldats qu’il recrute chaque année.
En ayant recours aux établissements d’instruction locaux, à un groupe d’instructeurs expérimentés et aux vastes zones d’entraînement du Centre d’instruction de la 4e Division du Canada (CI 4 Div C) à Meaford, ainsi qu’en appliquant les nouvelles mesures de protection de la santé des forces (PSF), le GBC a récemment réussi à offrir un cours de base dans la « nouvelle normalité ». Nous avons suivi un de ces cours du début à la fin pendant l’instruction estivale de la Réserve en août, à l’occasion de la reprise des activités longuement retardée par la COVID‑19.
Le cours 0378 de qualification militaire de base (Terre) [QMB‑T] a débuté le 13 août 2020 au casernement Wolseley de London, une base qui a longtemps servi de centre régional d’instruction et qui a formé des générations de soldats canadiens. La QMB‑T est le volet terrestre de l’instruction de base de tous les groupes professionnels de l’Armée canadienne, à l’exception de l’infanterie, dans le cadre duquel tous les soldats de la Réserve de l’Armée canadienne doivent atteindre la norme élémentaire d’aptitude en matière de guerre terrestre (maniement des mitrailleuses, apprentissage des opérations offensives et défensives rudimentaires et autres leçons tactiques).
Les candidats ont été placés en « bulles » de cours pour garantir le respect des mesures de santé publique et assurer la PSF. Cela inclut le port de masques, au besoin et dans la mesure du possible, le lavage méticuleux des mains, la désinfection des espaces et l’éloignement physique.
Les candidats ont d’abord effectué les formalités administratives d’arrivée, ont installé leurs aires d’habitation dans le gymnase et ont préparé des espaces d’apprentissage partout dans la base. Les premiers jours de leur parcours se sont déroulés dans des salles de classe, où des techniques de communication et de maniement des armes ainsi que d’autres compétences de base leur ont été enseignées par des instructeurs expérimentés de l’école de combat du 31 GBC issus d’unités de tout le sud̩‑ouest de l’Ontario.
Les quatre sections constituant un peloton du cours ont participé à des séances de familiarisation à la mitrailleuse légère (LMG) C9A2 en préparation à l’épreuve initiale de maniement des armes, un prérequis à l’épreuve de tir avec l’arme personnelle. Les cours de familiarisation initiaux et les tests ultérieurs ont permis aux recrues d’apprendre comment utiliser de façon efficace et sécuritaire les armes qui pourraient leur être remises dans leurs unités d’attache, une fois qualifiées.
Ces séances en classe ont été suivies de tirs de familiarisation où les candidats ont utilisé la LMG pour la première fois.
Les communications sont essentielles à la réalisation de la mission. Des leçons sur les procédures de communication appropriées et le fonctionnement et l’entretien de l’équipement ont donc été des éléments importants du cours de QMB‑T. Les candidats ont exploré les principes fondamentaux des communications militaires, notamment en apprenant à se servir des postes radio de campagne de l’Armée canadienne que les soldats doivent entretenir et utiliser efficacement. Les émetteurs‑récepteurs de communication radio tactique multibandes, multirôles et multifonctions permettent de remplir divers rôles opérationnels. Pendant le dernier exercice de confirmation, les candidats sur le terrain allaient devoir être en mesure de les utiliser à un niveau de base afin de transmettre des renseignements à la chaîne de commandement et aux forces de soutien.
Les soldats ont ensuite quitté London pour se rendre au champ de tir Winona, près de Hamilton. Ils y ont procédé à des tirs de familiarisation avant le début de la phase finale sur le terrain au CI 4 Div C à Meaford, où ils allaient être évalués dans un environnement de combat simulé.
Le colonel Joe Robinson, commandant du 31 GBC, et l’adjudant‑chef Mark Delarosbil, sergent‑major de brigade, qui constituent l’équipe de commandement du 31 GBC, se sont adressés aux candidats et leur ont offert des conseils et des encouragements avant leur départ le 18 août.
« La mise sur pied de la force est notre priorité absolue », déclare le Col Robinson. « Une fois que nous avons réglé les problèmes liés à l’intégration et à la mise en pratique de mesures rigoureuses de PSF, nous avons pu reprendre nos programmes d’instruction de manière sûre et efficace. »
Le commandant estime qu’il est utile de rendre visite aux troupes et de leur parler aussi souvent que possible. « Le fait de voir le commandant et le sergent‑major de brigade et d’entendre parler de leurs expériences peut vraiment encourager les candidats à travailler sans relâche, en équipe, et à passer à travers quelques semaines d’instruction intense très exigeantes. »
Le 20 août, les candidats du cours 0378 de QMB‑T ont commencé à effectuer des tirs de familiarisation au champ de tir réel de Winona. Les candidats ont été évalués sur l’utilisation sécuritaire, l’entretien et le fonctionnement de base des armes avant de se rendre aux derniers champs de tir qui les attendaient au CI 4 Div C de Meaford pour tester et enregistrer leur précision et leur efficacité.
Le 22 août, les troupes se sont enfin « mises en tenue de camouflage et préparées à partir en exercice d’entraînement en campagne » pour mener « des attaques de section, des patrouilles de reconnaissance et une opération de défense », selon l’Adj Justin Chaston, commandant adjoint du cours. Les troupes du cours 0378 de QMB‑T ont passé plusieurs jours en combat simulé intense et ont été évaluées sur les manœuvres tactiques, la condition physique, l’endurance et le travail d’équipe, entre autres.
En vue de simuler un travail d’équipe réaliste et essentiel à la réussite d’une mission, les candidats « ont même participé aux groupes des ordres des commandants de section à titre d’observateurs », a indiqué l’Adj Chaston.
Le fait de mieux connaître le processus de transmission des ordres a permis à chaque soldat de comprendre la mission globale à laquelle il allait participer, ainsi que d’acquérir une connaissance de la situation tenant compte de l’intention de deux niveaux hiérarchiques supérieurs. Cela est avantageux pour la pratique générale du commandement de la mission, même au niveau le plus élémentaire.
Ce processus leur a été utile pendant leur combat contre les forces d’opposition, composées de soldats disponibles et plus expérimentés. Les candidats sont passés à l’offensive, sous la direction des mentors de leurs équipes.
Après des semaines de préparation, les candidats ont été amenés à livrer un combat simulé par leurs commandants de section, soit des membres pleinement qualifiés et expérimentés du personnel d’instruction spécialement choisi parmi les unités du 31 GBC pour former les recrues. L’encadrement fourni par ces instructeurs est essentiel pour plusieurs aspects d’un combat simulé, car le scénario offrait aux candidats de s’entraîner de manière réaliste aux manœuvres de marche à l’ennemi et d’appui‑feu, ainsi qu’à d’autres manœuvres tactiques, mettant ainsi à l’épreuve leurs nouvelles compétences. Il constitue en outre un exercice pratique et précieux pour les instructeurs expérimentés.
« Pendant la partie offensive de l’exercice, le cours comprenait des attaques de section et des patrouilles de reconnaissance (de jour et de nuit) à partir d’une cache de patrouille », a affirmé l’Adj Chaston. Les candidats ont bien travaillé et se sont emparés de plusieurs objectifs simulés tout en confirmant leurs compétences en tant qu’équipe.
« Il y a ensuite eu la partie défensive. » Après deux jours et une nuit de combat contre l’ennemi simulé, les candidats du cours de QMB‑T étaient de retour à leur cache, essayant de rattraper le sommeil perdu pendant le cours, qui exige de constants déplacements et une participation soutenue. Le répit n’a pas duré longtemps. Ils ont appris que les forces d’opposition se préparaient à attaquer leurs positions. Les leçons subséquentes portaient sur l’art de la défense, ce qui comprend la mise en place de postes statiques entourés de fils barbelés, de tranchées et d’arcs de tir entrecroisés.
Le combat final de la plupart des cours de QMB est une bataille éprouvante, pendant laquelle les munitions s’épuisent. Il se conclut soit par la victoire de l’unité mixte du cours, soit par sa prise d’assaut par les forces d’opposition. Dans le cas du cours 0378 de QMB‑T, le combat a duré plusieurs heures : les positions défensives et les compétences nouvellement acquises ont tout juste suffi à repousser l’assaut dans la nuit du 24 au 25 août. Les trois sections, organisées en peloton, mais composées de petites équipes de tir de deux ou trois soldats, ont consolidé leurs positions et ont procédé à des analyses après action rapides avec leurs instructeurs. Elles se sont ensuite lavées avant de désinfecter leur équipement et de remettre leurs masques pour retourner à London, où tout avait commencé près de deux semaines auparavant.
L’un des premiers cours de QMB‑T à être offert par l’école de combat du 31 GBC dans la « nouvelle normalité » de la pandémie de COVID‑19 a manifestement été couronné de succès.
« Nos soldats et nos instructeurs ont redoublé d’efforts pour surmonter ces nouveaux défis », a déclaré le Col Robinson. « Ils ont prouvé une fois de plus que le travail d’équipe est la clé du succès, qu’il s’agisse de collaborer pour organiser l’utilisation d’installations sur plusieurs sites, de suivre les mesures de PSF ou d’affronter ensemble un ennemi simulé. »
Les leçons qu’ils en ont tirées sont presque aussi importantes que les amitiés qu’ils ont nouées et fortifiées. Le point essentiel à retenir de ce cours et de tous les autres cours de la Réserve de l’Armée canadienne est évident : le travail d’équipe demeure la véritable clé de la réussite dans n’importe quel contexte.
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