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Document de travail : Concepts de cavalerie blindée légère du Canada

par le Colonel C.W. Huntpar - Le 1er octobre 2024 

temps de lecture : 40 min

 

Des membres des Forces armées canadiennes préparent de l’équipement aux côtés de véhicules de patrouille blindés tactiques (VBTP) et de véhicules blindés légers (VBL) stationnés en ligne avant le début de l’exercice MAPLE RESOLVE, à la Base de soutien de la 3e Division du Canada, détachement Wainwright, en Alberta, le 30 avril 2021.     Photo : Cpl Rachael Allen, Caméra de combat des Forces canadiennes, Forces armées canadiennes
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Des membres des Forces armées canadiennes préparent de l’équipement aux côtés de véhicules de patrouille blindés tactiques (VBTP) et de véhicules blindés légers (VBL) stationnés en ligne avant le début de l’exercice MAPLE RESOLVE, à la Base de soutien de la 3e Division du Canada, détachement Wainwright, en Alberta, le 30 avril 2021.
Photo : Cpl Rachael Allen, Caméra de combat des Forces canadiennes, Forces armées canadiennes

Depuis la réunion du Conseil du Corps blindé royal canadien (CBRC) en 2023, de nombreuses discussions ont eu lieu au sein du CBRC et, à la fin du mois de septembre 2023, le Centre de doctrine de l’Armée canadienne a publié la note de doctrine 23‑01 Le régiment blindé au combat, qui est « un document autonome jusqu’à ce qu’une réécriture complète du document Le régiment blindé canadien au combat (RBCC) soit achevée ».1 La note de doctrine 23‑01 comprend « la majorité de ce qui constituera les chapitres un et deux du RBCC et orientera les chapitres restants ».2 La note de doctrine apporte des éclaircissements grandement nécessaires relativement à la terminologie, au rôle, aux caractéristiques, aux principes fondamentaux de l’emploi, aux tâches et aux structures de la cavalerie blindée en général. Le présent document de travail s’appuiera sur la note de doctrine 23‑01 pour fournir un contexte et des considérations supplémentaires propres à la cavalerie blindée légère (CBL), proposera quelques améliorations des concepts à prendre en compte dans les prochaines versions du manuel de doctrine général sur le RBCC et proposera quelques projets complémentaires pour soutenir l’ensemble des efforts de modernisation du CBRC.

Base de la doctrine en matière de cavalerie blindée légère

La note de doctrine 23‑01 définit précisément les forces blindées lourdes, moyennes et légères qui reflètent les discussions récentes au sein du CBRC. La note de doctrine 23‑01 explique que « le rôle de la cavalerie blindée est de trouver, de façonner et de vaincre l’ennemi par l’utilisation agressive de la puissance de feu et de la mobilité ».3 La cavalerie blindée légère du Canada s’inscrit dans ce rôle et la nouvelle note de doctrine la définit comme suit : « Une force composée principalement de VBC légers qui privilégie la mobilité stratégique rapide par rapport à la puissance de feu, à la protection et à la mobilité tactique pour combattre dans le domaine des opérations terrestres contre n’importe quel ennemi. Nota : Une force blindée légère offre une économie de forces pour trouver, façonner et vaincre l’ennemi dans la zone de manœuvre profonde, sur les flancs et dans la zone arrière ».4

Cette définition correspond étroitement aux définitions des alliés de la cavalerie. L’armée américaine déclare que tous :

« Les escadrons de cavalerie mènent des opérations en contact étroit avec les forces ennemies et les populations civiles. Ils maintiennent le contact avec l’ennemi afin de lutter pour obtenir des informations tout en conservant leur propre liberté de manœuvre. Les escadrons façonnent le champ de bataille pour le commandant/la commandante afin qu’il/elle puisse approcher et détruire l’ennemi par la manœuvre et une puissance de feu supérieure au moment et à l’endroit de son choix. »5

Le US Marine Corps (USMC) a une définition semblable de ses bataillons de reconnaissance blindés légers (LAR) :

« Le bataillon LAR exécute des missions de reconnaissance et de sécurité interarmes à l’appui de l’élément de combat terrestre. Sa mission consiste à mener des opérations de reconnaissance, de sécurité et d’économie de forces et, dans la limite de ses capacités, des opérations offensives ou défensives limitées qui exploitent la mobilité et la puissance de feu de l’unité… Le rôle fondamental du bataillon LAR de la division du USMC est de façonner l’espace de combat. Le bataillon LAR s’acquitte de cette tâche en menant des opérations de reconnaissance, de sécurité et autres. »6

En ce qui concerne les opérations d’économie de forces, l’USMC indique que :

« Le bataillon LAR, en fonction de son rôle, peut effectuer des missions d’économie de forces. Les capacités souples du bataillon LAR permettent au commandant/à la commandante de l’élément de combat terrestre de maintenir la puissance de combat d’autres unités tactiques en vue d’un engagement là où il/elle le souhaite. »7

L’Armée britannique a des points de vue semblables en ce qui concerne la définition et le rôle de ses unités de cavalerie légère :

« La cavalerie légère doit être considérée comme une unité de manœuvre terrestre interarmes optimisée et configurée pour des activités tactiques permanentes de reconnaissance et de sécurité en terrain complexe et capable d’effectuer une reconnaissance de la dimension humaine (RDH). La cavalerie légère possède une mobilité stratégique. Elle offre au commandant/à la commandante de la formation la possibilité de déployer rapidement une force à portée de main, généralement avec une économie de forces dans la zone profonde ou la zone de la force de couverture. Elle offre au commandant/à la commandante de la formation le temps et l’espace nécessaires pour se placer en position avantageuse. Elle est capable d’élaborer une situation, de détecter et de combattre pour obtenir des informations, de détruire les reconnaissances ennemies, de fixer les éléments de tête ennemis et de saisir, conserver et exploiter l’initiative. Toutefois, la reconnaissance furtive est privilégiée en raison de sa protection limitée. »8

Ces définitions des alliés renforcent le fondement intellectuel de la définition de la note de doctrine 23‑01 relative à la cavalerie blindée légère du Canada. La CBL doit être considérée comme un élément de manœuvre terrestre interarmes qui est optimisé et configuré pour des tâches de reconnaissance, de sécurité et d’économie de forces qui permettent à un commandant/une commandante de façonner l’espace de combat pour gagner une position avantageuse et maintenir la puissance de combat. La note de doctrine 23‑01 reconnaît l’économie de ressources offerte par la CBL par rapport aux forces de cavalerie blindées moyennes et lourdes, car il s’agit d’un facteur important dans les décisions sur le plan stratégique, ainsi que dans la composition et l’emploi des forces aux niveaux opérationnel et tactique. Au niveau stratégique, les véhicules de CBL peuvent être >80 % moins chers que les véhicules blindés de combat (VBC) moyens ou lourds.9 Au niveau opérationnel, la CBL a des exigences de maintien en puissance considérablement réduites par rapport à la cavalerie blindée moyenne ou lourde. Au niveau tactique, la CBL offre aux commandants de bonnes options d’économie de forces pour les tâches de reconnaissance et de sécurité qui, autrement, détourneraient des ressources de plus grande valeur de tâches plus prioritaires ou entraîneraient l’acceptation de risques supplémentaires sur les flancs et dans les zones arrière.

Puisque la CBL est plus susceptible d’être employée sur les flancs et/ou dans les zones arrière dans des environnements opérationnels à forte menace, ses tâches optimales nécessitent généralement une plus grande dispersion. Bien que les tâches de sécurité ne soient généralement pas considérées comme « prestigieuses » au sein de l’Armée, elles n’en demeurent pas moins nécessaires. À l’ère de la menace des tirs en profondeur et des systèmes aériens sans équipage (SASE), il est encore plus important de trouver et de vaincre les forces d’opérations spéciales (FOS) ennemies et les éléments de reconnaissance en profondeur dans les zones arrière afin de protéger les nœuds de commandement et contrôle (C2) essentiels, les éléments habilitants et le soutien logistique du combat (SLC). En outre, ces ressources ne sont plus en sécurité dans des installations fixes lorsque l’ennemi possède des capacités de tir en profondeur; les éléments de protection de la force doivent donc être plus mobiles. La CBL peut remplir des missions de protection des forces pour des éléments habilitants de formation de grande valeur, en particulier lorsqu’elle est structurée avec des sections d’assaut intégrées et d’autres éléments d’appui tactique (p. ex. lutte contre les VASE, mortiers, VASE et munitions rôdeuses). Alors que la CBL pourrait être déployée en tant que régiment pour des déploiements expéditionnaires à l’appui de formations légères ou pour des opérations de stabilité et de soutien de la paix, elle pourrait également être déployée au niveau des sous‑unités pour renforcer un régiment de cavalerie blindée moyenne ou dans le cadre d’un groupe‑bataillon léger, de la même manière que les escadrons de cavalerie légère britanniques ont été employés ces dernières années.10

Figure 1 – Tâches de l’arme blindée dans le champ de bataille

Figure 1 – Tâches de l’arme blindée dans le champ de bataille11

L’intégration d’éléments d’appui tactique au niveau de l’esc CBL et aux niveaux inférieurs est un facteur important de la souplesse tactique de la CBL. En effet, les escadrons blindés légers du CBRC au sein des régiments blindés légers dans les années 1970 étaient composés de trois troupes d’éclaireurs, d’une troupe d’assaut et d’une troupe de mortiers, ce qui permettait des articulations tactiques souples au sein de chaque escadron en fonction des tâches à accomplir.12 Les sections d’assaut faisant partie intégrante des éléments de CBL pouvaient effectuer des tâches débarquées afin d’améliorer la mobilité et la sécurité des éléments de CBL. Les sections d’assaut ne devraient pas être considérées comme des éléments d’infanterie ou des pionniers; elles devraient constituer une capacité distincte conçue pour appuyer les manœuvres et la sécurité de la cavalerie, à l’instar des éclaireurs de cavalerie de l’armée américaine,13 des éclaireurs de reconnaissance blindés légers (LAR) du US Marine Corps (USMC) ou des cavaliers d’appui de la cavalerie légère de l’armée britannique. S’inspirant de la doctrine de LAR du USMC,14 les sections d’assaut devraient être entraînées et organisées pour être employées à l’appui des troupes de CBL et devraient être considérées comme des éléments complémentaires d’une équipe interarmes au niveau le plus bas, la troupe de CBL et la section d’assaut dépendant chacune de l’autre pour la sécurité, la mobilité et la puissance de feu. Les sections d’assaut doivent normalement éviter tout engagement décisif et rapproché avec l’infanterie ennemie. Les sections d’assaut doivent accomplir un large éventail de tâches, notamment les suivantes :

Équiper la cavalerie blindée légère

La note de doctrine 23‑01 définit la CBL comme il est indiqué plus haut dans ce document, y compris le fait qu’elle « se compose principalement de VBC légers ».15 La note de doctrine 23‑01 définit ensuite les VBC légers comme suit :

« Un véhicule à roues équipé d’un canon ou de systèmes d’armes de tir direct conçus pour vaincre une menace semblable à des distances supérieures à 2 000 mètres, et d’une protection intégrale conçue pour se défendre contre une menace équipée de manière similaire. »16

Cette définition est trop ambitieuse et trop rigide, car elle ne reflète pas les stocks courants des FAC ni même les projets prévus concernant les armes. La définition s’appliquerait au parc actuel de VBL, mais exclurait tout véhicule armé d’un canon automatique de moins de 25 mm. La définition ne tient pas non plus compte de la manière dont une combinaison de systèmes d’armes à l’échelle des troupes peut constituer une approche plus souple et plus économique pour atteindre la capacité souhaitée. Au lieu, la définition plus souple recommandée pour les VBC légers devrait être modifiée comme suit :

« Des véhicules à chenilles ou à roues équipés d’armes de tir direct conçues pour détruire des cibles légèrement blindées à des distances allant jusqu’à 2 000 mètres, d’une certaine capacité à détruire des cibles plus lourdes à des distances plus longues, et d’une protection intégrale conçue pour protéger au minimum l’équipage contre les tirs d’armes légères. »

La définition ci-dessus peut alors être appliquée à divers véhicules et armes (mitrailleuse lourde [ML], lance-grenades automatique [LGA], etc.) qui pourraient être employés par la CBL, et les distingue également des véhicules de tir direct non protégés utilisés par l’infanterie. Au sein d’une armée axée sur l’infanterie, la CBL sera plus vraisemblablement adoptée si elle remplit un rôle et une capacité distincts et complémentaires par rapport à l’AFD de l’infanterie et si elle ne lui fait pas directement concurrence. Dans le contexte de l’Armée canadienne, un cadre de mobilité protégée (MP) pourrait ressembler à ce qui suit :

Figure 2 – Cadre de mobilité protégée du Canada?

Figure 2 – Cadre de mobilité protégée du Canada?17

Dans ce cadre d’emploi des forces, la CBL du CBRC serait dotée de véhicules à MP lourds ou moyens en tant que VBC légers. Les véhicules à MP lourds offriraient une protection contre les tirs directs des ML, tandis que les véhicules à MP moyens offriraient une protection contre les tirs directs des mitrailleuses semi-lourdes (MSL). Les variantes utilitaires des véhicules utilitaires légers (VUL) joueraient également un rôle de soutien au sein du CBRC. Les véhicules à MP légers et les véhicules à mobilité tactique légers seraient utilisés au sein des pelotons de tir direct de l’infanterie légère, privilégiant la mobilité à la protection. Ce concept s’harmonise avec l’essai du peloton AFD du 3 RCR en 2022, dans le cadre duquel les véhicules MRZR étaient munis d’un système d’arme TOW, d’une mitrailleuse de calibre 0,50 ou d’un LGA de 40 mm et étaient transportés par C-130 et CH-47 Chinook, et même largués par C‑130 pour fournir aux éléments aéroportés et d’assaut aérien un AFD intégral. Jusqu’à ce que les projets de modernisation des véhicules de patrouille blindés tactiques (VPBT) et de VUL soient mis en œuvre, l’utilisation provisoire de véhicules utilitaires commerciaux et d’autres véhicules d’entraînement de remplacement au sein d’unités de la Rés AC du CBRC devrait se poursuivre en vue de la mise sur pied de forces. L’adaptabilité entre les Esc CBL équipés de VUL et de VPBT est nécessaire non seulement pour offrir plus de souplesse afin de répondre aux exigences opérationnelles d’une plus grande variété de déploiements éventuels, mais ces résultats possibles fournissent également une analyse de rentabilisation valide pour les projets de mise à niveau des VPBT et pour des attributions suffisantes de VUL de niveau 1 ou 2 aux unités du CBRC.

Figure 3 – 3 RCR Lightfighter Lethality Enhancement Effort

Figure 3 – Effort d’amélioration de la létalité des chasseurs légers du 3 RCR18

Les Esc CBL équipés de VBC légers ne sont pas largables ou transportables par CH‑47D Chinook, mais ils peuvent faire l’objet d’un débarquement aéroporté par C‑17, ou même par C‑130 dans le cas des véhicules MP moyens/VUL. Les VBC légers offrent une protection mobile qui n’est pas à la portée des troupes AFD d’infanterie, mais ils doivent être dotés d’une puissance de feu au moins équivalente pour apporter une réelle valeur ajoutée à l’équipe interarmes légère, et pour remplir leur rôle fondamental de cavalerie blindée. Par conséquent, les éléments de CBL devraient être équipés d’une combinaison de ML de calibre 0,50, de LGA de 40 mm et d’une capacité de missiles guidés antichars (ATGM) à court terme, jusqu’à ce qu’une étude sur le tir direct léger détermine une future combinaison optimale de capacité de tir direct qui pourrait inclure un canon automatique léger de 30 mm ou d’autres systèmes. Idéalement, ces systèmes sont montés dans des postes de tir télécommandé (PTT); toutefois, compte tenu des contraintes en matière de ressources, il peut être nécessaire de monter certaines armes sur des socles ou des coupoles, en particulier pour les missions à faible risque et pour l’entraînement.

La combinaison des systèmes d’armes est nécessaire au niveau des troupes de CBL, la composition exacte variant en fonction des exigences de la mission. Bien qu’il soit reconnu que des études antérieures ont montré que le lance‑grenade de 40 mm avait une meilleure capacité de pénétration du blindage que la ML de calibre 0,50, le LGA de 40 mm a également une faible vitesse initiale et une probabilité d’impact extrêmement faible à plus longue distance ou contre des cibles mobiles. Les leçons retenues des pelotons d’AFD ainsi que de la cavalerie légère de l’armée américaine et d’autres forces de cavalerie légère alliées sont instructives à cet égard. Les véhicules dotés d’une ML de calibre 0,50 ont une plus grande probabilité d’atteindre les cibles et peuvent les fixer et les immobiliser, puis les tirs du LGA de 40 mm peuvent être utilisés pour détruire ces cibles. Les ATGM sont utilisés pour les cibles lourdes ou les fortifications au besoin.

En s’appuyant sur les leçons retenues de l’essai de l’AFD du 3 RCR, le CBRC devrait procéder à un essai d’installation de socles pour la mitrailleuse de calibre 0,50 sur les VPBT adaptés mais non équipés pour un PTT, afin que ces VPBT puissent être efficacement utilisés par les Esc CBL au sein de la Rés AC, aux côtés des VPBT équipés d’un PTT LGA de 40 mm. Après un essai réussi, un projet mineur devrait être mis en œuvre afin d’acquérir des ML de calibre 0,50 supplémentaires pour les VPBT adaptés mais non équipés restants. Les futures mises à niveau du PTT pour VPBT devraient permettre une approche modulaire et la possibilité d’utiliser une ML de calibre 0,50 ou un LGA de 40 mm comme arme principale, ainsi que la possibilité d’installer un ATGM si cela est nécessaire sur le plan opérationnel, ou d’équiper une autre arme légère de tir direct, telle qu’un canon léger de 30 mm, si l’armée opte pour cette solution. Le VUL devrait inclure des capacités similaires pour monter des PPT pour les stocks de déploiement et d’entraînement menant au niveau de préparation élevé, ainsi que des coupoles pour l’entraînement plus général.

Mise sur pied de forces de cavalerie blindée légère

Sur la base d’un rapport de 4:1 entre les effectifs qualifiés en activité ou de 5:1 entre l’effectif actif et les résultats opérationnels, les unités de la Rés AC du CBRC peuvent mettre sur pied environ 14 troupes de cavalerie blindée, 14 sections d’assaut et 14 sections d’échelon en fonction des nouveaux résultats des tâches liées aux missions du CBRC et des effectifs qualifiés en activité dans l’ensemble des unités de la Rés AC du CBRC en date de janvier 2024. Ce groupement de résultats pourrait être utilisé pour constituer une réserve de forces d’environ trois Esc CBL pour les déploiements opérationnels; toutefois, ce même groupement de résultats sera également nécessaire pour renforcer les escadrons de cavalerie blindée lourds et moyens de la F rég afin d’appuyer les engagements internationaux à long terme. Si le CBRC était correctement reconstitué à un niveau proche de l’effectif complet, ce groupement serait élargi à 24 troupes de cavalerie blindée, 24 sections d’assaut et 24 sections d’échelon, ou l’équivalent de 6 Esc CBL. Il convient de noter que les deux tiers restants des escadrons de cavalerie blindée de mise sur pied de forces de l’élément de mission de la Rés AC exécutent toujours l’II (QG cavalier, FEC, QG cplc et parfois QG sgt et adj), l’instruction collective annuelle de base, et sont prêts à fournir des éléments aux groupes‑bataillons territoriaux pour les opérations nationales. Il faut une production opérationnelle expéditionnaire de 6 escadrons pour maintenir en puissance de façon permanente une roto d’un escadron (ou 4 troupes de cavalerie blindée, 4 sections d’assaut et 4 sections d’échelon) tous les six mois dans le cadre d’un cycle de gestion de l’état de préparation de trois ans. Les calculs suggèrent que tout déploiement de CBL, à l’instar de tout déploiement prolongé de cavalerie blindée lourde ou moyenne, nécessitera un effort de l’équipe « Une Armée » avec une combinaison d’éléments de la F rég et de la F rés.

Figure 4 – Capacité des forces de campagne de la Rés AC en vue de la mise sur pied de forces

Figure 4 – Capacité des forces de campagne de la Rés AC en vue de la mise sur pied de forces19

Figure 5 – Mise sur pied de forces et résultats opérationnels de la Rés AC du CBRC

Figure 5 – Mise sur pied de forces et résultats opérationnels de la Rés AC du CBRC20

Conclusion

Comme indiqué précédemment, la valeur de la CBL ne réside pas seulement dans sa mobilité stratégique, mais aussi dans son économie de ressources par rapport aux éléments moyens et lourds. Pourtant, dans un cadre d’instruction commune de cavalerie blindée du CBRC, intégré horizontalement et verticalement, les éléments de CBL constituent un moyen rentable de maintenir la profondeur des équipages de cavalerie blindée nécessaire pour maintenir en puissance la concomitance des opérations, en particulier si celles-ci deviennent des opérations de combat et que des renforts et des remplacements sont nécessaires.

La note de doctrine 23-01 apporte des éclaircissements grandement nécessaires sur les concepts fondamentaux de la cavalerie blindée. Le présent document de travail se concentre sur quelques considérations supplémentaires propres à la cavalerie blindée légère afin de susciter la discussion, d’orienter les prochaines versions du manuel de doctrine du régiment blindé au combat et de proposer quelques projets complémentaires pour mettre rapidement en œuvre les capacités pertinentes de CBL. Il reste encore beaucoup de travail à accomplir, et la participation de l’ensemble du CBRC et de l’Armée sera nécessaire pour faire avancer la modernisation du CBRC et s’assurer que les futurs éléments de cavalerie blindée légère du CBRC fournissent des capacités crédibles et pertinentes aux forces opérationnelles de l’Armée canadienne en déploiement dans le cadre d’opérations.

Figure 6 – CBRC 2035 – Cas d’emploi probable et intégration de la F rég/Rés AC

Figure 6 – CBRC 2035 – Cas d’emploi probable et intégration de la F rég/Rés AC21

À propos de l’auteur : Le Colonel Christopher W. Hunt a servi dans l’Armée canadienne pendant plus de 30 ans, dont la première moitié de sa carrière dans la Force régulière et la seconde dans la Réserve de l’Armée. Il a occupé divers postes de commandement et d’état‑major au sein d’escadrons de chars et de reconnaissance, ainsi qu’au niveau de l’unité et de la formation. Le Col Hunt a participé à la Roto 0 de l’opération KINETIC au Kosovo, à la FO 1‑06 en Afghanistan et à plusieurs opérations nationales. Le Col Hunt a commandé le King’s Own Calgary Regiment (CBRC) de 2016 à 2019. Il est titulaire d’une maîtrise ès arts en études sur la guerre du Collège militaire royal du Canada. Il est actuellement commandant du 41e Groupe‑brigade du Canada et directeur adjoint de l’Arme blindée (Réserve).


Notes de fin
  1. Note de doctrine de l’Armée canadienne 23-01, Le régiment blindé au combat, 25 septembre 2023, p, 6. https://acims.mil.ca/sp/cadl/_layouts/15/DocIdRedir.aspx?ID=6MMKRDZDSXKK-13873826-842
  2. Idem.
  3. Idem, p.7
  4. Idem.
  5. Armée américaine, quartier général, Department of the Army, ATP 3-20.96 (FM 3-20.96) Cavalry Squadron, mai 2016, p. 1-7. ATP 3-20.96 Working Edit.pdf (army.mil)
  6. United States Marine Corps, quartier général du United States Marine Corps, Department of the Navy, MCTP 3‑10D, Employment of the Light Armored Reconnaissance Battalion, 4 avril 2018, p 1-1. https://www.marines.mil/Portals/1/Publications/MCTP%203-10D.pdf?ver=2019-10-31-093151-710
  7. Idem, 1-2.
  8. Queen’s Dragoon Guards, capacité de cavalerie légère, briefing au QG 7e Bridage d’infanterie, 29 octobre 2018. DDIR ARES - Home (mil.ca)
  9. Le coût unitaire initial du projet de mise à niveau du VBL était d’environ 2 millions $. VBL 6.0 – Véhicule blindé léger (globalsecurity.org). Les véhicules tactiques légers interarmées (VTLI) ont un coût unitaire inférieur à 400 000 $. Oshkosh Defense’s Hybrid JLTV May Offer the Army Some Advantages — For A Price (forbes.com) Véhicules TTB Roshel Senator donnés à l’Ukraine avaient un coût unitaire d’environ 450 000 $. Canada announces it will donate 200 armoured vehicles to Ukraine | CBC News
  10. Op CABRIT ~ Royal Yeomanry Reserves to Join US 2nd Cavalry | Joint Forces News (joint-forces.com); The Welsh Cavalry prepare for peacekeeping mission in Mali | The British Army (mod.uk)
  11. Conseil du CBRC 2023 – Groupe de travail 2 – Présentation sur la structure « Un corps ». https://acims.mil.ca/org/ECBRC-RCACS/Corps_HQ/DDIRARES/_layouts/15/DocIdRedir.aspx?ID=RCACS-1071955766-2
  12. Quartier général des Forces canadiennes, PFC 305(2), Arme blindée, volume 2, Régiment blindé léger, février 1972.
  13. ATP 3-20.96 (FM 3-20.96) Cavalry Squadron, mai 2016, p. 1-3.
  14. MCTP 3-10D, Employment of the Light Armored Reconnaissance Battalion, 4 avril 2018, p 2-3.
  15. Note de doctrine 23-01, p. 7.
  16. Idem, p.6.
  17. Diapositive de l’auteur fondée sur un concept britannique de Nicholas Drummond (@nicholadrummond) publiée à 5 h 48 le samedi 27 mai 2023 : Le programme Protected Mobility Pipeline (PMP) de l’armée britannique prévoit la fusion de 14 plateformes en 5. Trois plateformes MP (légère, moyenne et lourde) remplaceront les Foxhound, Mastiff, Ridgeback, Wolfhound, Husky, Foxhound et Panther. Cela permettra de rationaliser le soutien tout au long du cycle de vie. https://t.co/Tx3LMjMdi9
    (https://x.com/nicholadrummond/status/1662425654418178048?t=7h7sl1k_hzONlZiYiw3OhA&s=03). La diapositive adaptée du concept de mobilité protégée au Canada est disponible à l’adresse suivante : https://acims.mil.ca/org/ECBRC-RCACS/Corps_HQ/DDIRARES/_layouts/15/DocIdRedir.aspx?ID=RCACS-1071955766-5
  18. 3 RCR Light Fighter Lethality Enhancement Effort - Final.pdf (mil.ca)
  19. Conseil du CBRC 2023 – Groupe de travail 2 – Présentation sur la structure « Un corps », mise à jour en janvier 2024 à l’aide de données du personnel du MCS.
  20. Conseil du CBRC 2023 – Groupe de travail 2 – Présentation sur la structure « Un corps ».
  21. Idem.
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2024-09-30