Faire plus avec plus : la valeur réelle des institutions de mémoire

Discours

Notes d'allocution

Guy Berthiaume, Bibliothécaire et archiviste du Canada
Conférence de l’Association des musées de l’Ontario
Hôtel Four Points by Sheraton,
Kingston (Ontario)
Le 12 octobre 2017, de 9 h 45 à 10 h 30

Sous réserve de modifications

Bonjour,

Je tiens tout d’abord à souligner que nous sommes réunis sur le territoire traditionnel des peuples Anishinaabeg et Haudenosaunee.

Je vous remercie de m’avoir invité à vous faire part de mes réflexions sur l’avenir des institutions de mémoire, c’est-à-dire les bibliothèques, les archives et les musées.

Je vous remercie également de m’avoir invité à participer à une croisière des Mille-Îles, hier soir, et à célébrer mon 67e anniversaire de naissance avec vous.

Je voudrais commencer ce matin par vous présenter une prémisse.

En cette ère de post-vérité, de désinformation et de réalité alternative, les gens ont besoin plus que jamais d’institutions de mémoire comme les bibliothèques, les archives et les musées…

On nous dit souvent que nous sommes sur la voie de sortie, mais je voudrais que vous fassiez appel à votre imagination. Visualisez ce qui suit :

Vous entrez dans une bibliothèque.

Et vous n’y trouvez ni livre, ni revue, ni journal.

Vous sortez pour une soirée de théâtre, de ballet ou d’opéra.

Et vous ne trouvez que des scènes sombres et vides.

Imaginez des musées sans art. Sans artéfacts ni documents historiques.

En d’autres termes, imaginez un pays sans culture.

Sans histoire.

Sans identité.

Ou, pour citer mon ami Simon Brault, directeur et chef de la direction du Conseil des arts du Canada, imaginez un pays « sans culture, sans avenir. »

D’une certaine façon, l’idée de notre absence parle plus clairement de nous que notre présence.

Donc, pourquoi travaillons-nous encore avec autant d’acharnement pour justifier notre existence en tant qu’institutions culturelles?

Les gens veulent savoir :

Dans une société où l’accès numérique est partout, pourquoi construire de nouvelles bibliothèques?

Puisque les musées virtuels donnent accès à la culture et à l’histoire partout au Canada et dans le monde, pourquoi dépenser de l’argent pour des briques et du mortier?

Et que dire des archives : ne pouvons-nous pas trouver tout ce que nous voulons dans leurs plateformes, ou celles d’Ancestry ou de Findmypast?

Ces questions peuvent sembler ridicules pour ceux d’entre nous qui consacrent des heures et des heures à travailler avec des artéfacts, des livres et des archives.

La valeur de nos organisations n’est-elle pas évidente?

Pourtant, bien que le nombre de nos visiteurs soit en hausse, je vous assure que ces questions sont posées tous les jours.

Certains d’entre vous savent peut-être qu’il existe un projet de création d’une nouvelle grande bibliothèque au centre-ville d’Ottawa, une collaboration entre Bibliothèque et Archives Canada et la Bibliothèque publique d’Ottawa.

La proposition a suscité de nombreuses discussions, pour la plupart favorables.

Mais voyons quelques-uns des commentaires négatifs qui ont été publiés dans notre journal local de Postmedia, The Ottawa Citizen :

« Les bibliothèques appartiennent au passé. Tout se trouve dans Internet. Un énorme gaspillage de l’argent des contribuables. »

« Les gens fréquentent encore les bibliothèques? Ha! Ha!

« Il existe encore des bibliothèques? Pourquoi? Ce serait plus économique d’acheter une liseuse Kindle ou un téléphone intelligent à chaque citoyen. »

« Je trouve tout ce dont j’ai besoin dans Internet. Pourquoi ne pas utiliser l’argent pour construire des maisons pour les sans-abris et les aînés? »

« Bibliothèque? Pourquoi un grand édifice? Plus personne ne lit de livres. »

Voilà qui semble décourageant.

Mais la réalité est tout autre.

Les musées du Canada attirent 62 millions de visiteurs par année, un nombre impressionnant. C’est une augmentation de dix pour cent par rapport à 2013.

La nouvelle bibliothèque publique d’Halifax a reçu deux fois plus de visiteurs que prévu au cours de sa première année d’existence, en 2015, c’est-à-dire 1,9 million comparativement aux 900 000 prévus.

La nouvelle bibliothèque publique d’Ottawa dont j’ai parlé devrait accueillir au moins 1,5 million de visiteurs chaque année.

Le nombre de visites aux bibliothèques publiques aux États-Unis a augmenté de quatre pour cent l’année dernière.

Donc, plus de personnes que jamais visitent les institutions de mémoire.

Allez savoir pourquoi.

Peut-être cela explique-t-il cette citation intéressante que j’ai trouvée récemment au sujet des bibliothèques : « elles sont aimées en théorie, mais négligées en pratique. »

L’année dernière, nous avons tenu un sommet sur la valeur des bibliothèques, des archives et des musées à Ottawa, avec l’Association des musées canadiens et la Commission canadienne pour l’UNESCO.

Le thème de la rencontre était À nous la rue : Sommet sur la valeur des bibliothèques, archives et musées dans un monde en mouvement.

Notre objectif était de traiter les enjeux de valeur et de pertinence que j’ai déjà mentionnés, ainsi que de trouver de nouvelles façons de travailler ensemble.

Pendant le sommet d’Ottawa, Maureen Sawa, directrice générale de la Greater Victoria Public Library, a fait mouche lorsqu’elle a déclaré qu’au lieu de chercher à faire plus avec moins, nous devrions aspirer à faire plus avec plus.

Plus de collaborations, plus de partenariats, plus de sensibilisation du public, plus de pertinence.

Puisque cela résume toutes les merveilleuses possibilités que le travail en collaboration peut entraîner, je pense qu’il faut le répéter.

Faire plus avec plus.

Cette expression convient parfaitement comme mantra pour le secteur des bibliothèques, des archives et des musées.

Un bon exemple à ce propos est le collectif appelé Libraries, Archives and Museums Nova Scotia (Bibliothèques, archives et musées Nouvelle-Écosse), auparavant connu sous le nom de Libraries Nova Scotia (Bibliothèques Nouvelle-Écosse).

Bien que le collectif ait compté des membres de la communauté archivistique durant un certain nombre d’années, il comprend maintenant également des membres de la communauté muséale.

Lors d’une conférence historique commune, tenue en 2015, qui a réuni le secteur des bibliothèques, des archives et des musées de la Nouvelle-Écosse, les organisateurs ont cité ce proverbe africain :

 « Si vous voulez aller vite, faites cavalier seul. Si vous voulez aller loin, marchez ensemble. »

Ensemble, nous pouvons contribuer à éliminer les cloisonnements qui nous ont isolés par le passé.

L’adoption d’une approche transectorielle et la mise à profit des connaissances de différentes disciplines peuvent nous aider à résoudre les problèmes communs à l’ensemble du secteur des bibliothèques, des archives et des musées.

La préservation, la conservation, la durabilité et la nécessité de devenir de bons défenseurs de notre cause, d’expliquer notre valeur au public, non pas en tant qu’institutions distinctes, mais à titre de secteur cohérent.

Ce qui m’amène à souligner un autre bon exemple de « faire plus avec plus ».

La British Columbia Library Association a récemment signé un accord historique officialisant la coopération au sein du secteur des bibliothèques, des archives et des musées de la Colombie-Britannique.

Pour explorer, trouver, communiquer et envisager de nouvelles manières de travailler ensemble.

Je sais que l’Association a travaillé fort pour parvenir à cet accord, avec la Archives Association of BC et la BC Museums Association, et que ces efforts ont porté des fruits.

La Colombie-Britannique et la Nouvelle-Écosse étaient les premières provinces à conclure de tels accords, et j’espère sincèrement que les autres leur emboîteront le pas.

***

Maintenant, examinons de plus près les conclusions du sommet d’Ottawa.

L’une des plus importantes conclusions auxquelles nous étions parvenus, était le fait que la technologie n’est pas notre ennemie.

Nous avons eu droit à bon nombre d’exemples concrets d’innovations réussies au sein de la communauté des bibliothèques, des archives et des musées, dont la grande partie est attribuable à la technologie.

Grâce à la technologie, nous pouvons joindre les usagers là où ils sont : en ligne, pour la plupart.

Mais il y a également des défis à relever.

La nécessité de trouver les ressources pour faire l’acquisition des technologies, puis d’embaucher et de former les gens qui en tireront le meilleur parti.

C’est notre manque d’expérience quant à repérer, à attirer et à retenir ces gens, les « talents », qui crée le plus important goulot d’étranglement pour l’innovation dans notre secteur.

Un autre défi découle du fait que plus les gens utilisent le Web pour accéder à nos ressources, plus ils ont envie de visiter nos installations physiques.

Nos bibliothèques, nos archives et nos musées.

Et c’est aussi pourquoi on peut lire, dans l’énoncé de vision de la British Library pour 2015 à 2023 :

À une époque où la communication des connaissances et de la culture se fait de plus en plus en format numérique et sur écran, la valeur et l’importance de la qualité des espaces physiques et des expériences augmentent au lieu de diminuer.

Il semble que plus nos vies reposent sur des écrans, plus la valeur perçue des rencontres avec de vraies personnes et de vrais objets prend de l’importance : l’activité dans chaque sphère alimente l’intérêt envers l’autre.

Nous ne pouvons pas simplement « désinvestir » dans nos services en personne pour investir dans les services virtuels.

Les bibliothèques, les archives et les musées doivent faire les deux en même temps!

Notre propre Numéri-Lab est un bon exemple de cette approche à deux volets, dont d’ailleurs je suis très fier.

Il s’agit d’un atelier numérique, situé au 395, rue Wellington, offrant un accès libre à de l’équipement de numérisation et à des outils de description.

Les chercheurs ont maintenant accès à des numériseurs, à des ordinateurs et à d’autres outils de haute performance, ainsi qu’à des personnes-ressources.

Dans ses premiers mois d’existence, le Numéri-Lab a permis de numériser et de mettre à la disposition du public plus de 24 000 pages de documents textuels et plus de 1 000 photographies.

Entre autres, il y a des registres qui consignent les données météo sur la pluie, le tonnerre et les éclairs dans le ciel d’Ottawa au 19e siècle, ce qui contribue à l’étude des changements climatiques.

Des photographies qui montrent les camps de secours établis par le gouvernement du Canada pour appuyer les ouvriers en chômage au plus fort de la Grande Dépression et qui figureront dans un prochain film documentaire.

Un demi-siècle d’activité au Service de la logistique des Forces armées canadiennes.

Un voyage en automobile d’il y a 100 ans, depuis Montréal jusqu’à Vancouver.

Le legs des camps d’internement des Canadiens d’origine japonaise.

Il ne s’agit que quelques exemples de certains documents fascinants maintenant accessibles grâce au Numéri-Lab.

***

La technologie nous a aussi permis de poursuivre le dialogue sur la réconciliation avec les peuples autochtones du Canada et d’assurer le lien entre le passé et le présent, même dans les régions les plus reculées du pays.

En 2001, BAC a fait équipe avec d’autres dans le cadre d’un programme de formation au Nunavut.

L’idée était de numériser les photos historiques provenant de notre collection et de trouver les noms des collectivités et des Inuits y apparaissant.

Bon nombre étaient restées non identifiées pendant des décennies.

L’objectif était modeste : numériser 500 photos et trouver les noms correspondants au cours de l’année.

Mais le projet Un visage, un nom a rapidement pris de l’ampleur.

Depuis 2001, nous avons numérisé plus de 10 000 photos. Et ce n’est pas terminé.

Quelque 2 500 personnes et lieux ont été identifiés.

Des familles ont été réunies.

Des identités ont été retrouvées.

Et des mystères ont été résolus.

Tous ces renseignements, ainsi que les images, peuvent être consultés dans notre base de données.

Et nous avons élargi la portée du projet pour y inclure les Inuits vivant dans les Territoires du Nord-Ouest, le Nord du Québec et le Labrador, ainsi que les collectivités des Premières Nations et des Métis vivant ailleurs au Canada.

Le projet Un visage, un nom fait appel à la technologie des médias sociaux pour aider les membres des collectivités autochtones à renouer avec leur passé.

Par conséquent, bon nombre de nos peuples autochtones constatent qu’ils sont reflétés fidèlement dans les archives pour la toute première fois.

Et, si vous me le permettez, laissez-moi vous donner un autre exemple de la technologie qui contribue à la réconciliation.

En juin, l’an dernier, la Fédération des Métis du Manitoba a célébré le 200e anniversaire de la bataille de la Grenouillère [Seven Oaks], un affrontement qui a marqué l’émergence de la Nation métisse.

Pour souligner l’occasion, nous avons acquis un logiciel permettant à l’utilisateur de transcrire des documents historiques.

Le premier document soumis à ce processus a été le rapport Coltman, rédigé en 1818 par William Coltman.

Ce rapport est l’une des meilleures sources sur la guerre de la traite des fourrures et représente un document clé dans l’histoire de la Nation métisse.

Le rapport manuscrit de 521 pages a été transcrit en entier par des membres du public en moins d’un mois.

Un document PDF entièrement consultable est maintenant accessible dans la base de données de BAC.

Nous venons de lancer un deuxième projet : le journal de 91 pages rédigé par lady Susan Agnes Macdonald, épouse de sir John A. Macdonald.

Il a déjà été transcrit.

Les archivistes citoyens étaient impatients de procéder à un rapprochement personnel avec l’histoire.

Bien sûr, je n’ai pas besoin de convaincre la communauté muséale que la technologie a changé notre monde.

Les musées ont été à l’avant-garde des changements technologiques dès le départ.

Mais, je tiens à souligner l’importance du lien entre la technologie et l’accessibilité.

Par exemple, la Stratégie canadienne de numérisation du patrimoine documentaire que nous avons élaborée au cours de l’année dernière, à titre d’initiative de coopération des grandes bibliothèques publiques, des bibliothèques et archives universitaires, des archives provinciales, des associations nationales d’archivistes, de bibliothécaires et d’historiens et, bien sûr, des musées.

Il s’agit d’assurer l’accessibilité, au moyen d’un seul instrument de recherche, à tous les documents canadiens qui ont été numérisés par nos établissements patrimoniaux combinés.

La Stratégie englobera les documents analogiques dont le droit d’auteur est périmé, publiés et non publiés, d’importance nationale, régionale et locale, y compris :

  • les livres, les périodiques et les journaux
  • les documents du gouvernement
  • les affiches et les cartes
  • les thèses et les artéfacts
  • les photographies et les œuvres documentaires
  • les films et les vidéos, les enregistrements sonores
  • et plus encore.

Le succès de cette stratégie dépendra tant de l’utilisation optimale de la technologie que du fait de veiller à ce que l’accès reste l’objectif principal.

C’est la mesure dans laquelle nous pouvons joindre nos utilisateurs qui déterminera notre réussite.

Prenons un exemple tiré de mon environnement immédiat.

BAC a numérisé plus de 75 pour cent des 640 000 dossiers de service du personnel du Corps expéditionnaire canadien issus de la Première Guerre mondiale.

D’ici 2018, 16 millions de pages des documents les plus demandés que nous possédons seront entièrement accessibles sur notre site.

Cela comprend les dossiers et les documents des soldats célèbres, comme Frederick Banting, qui a découvert l’insuline, Frank McGee, le légendaire joueur de hockey aveugle d’un œil, et Grey Owl, l’un des premiers écoguerriers du monde… ainsi que des soldats peu connus au sujet desquels leurs familles cherchent des renseignements.

Il s’agit de notre plus grand projet de numérisation de masse jusqu’à présent, mais aussi de l’un de nos plus grands succès.

Nous avons même les dossiers militaires de Wolverine!

En effet, il s’avère que James Howlett avait connu une brillante carrière militaire avant de rencontrer le professeur X.

Et, selon nos archives, il avait été gravement blessé en service à de nombreuses reprises et s’était forgé une réputation de rescapé de la mort.

Bien sûr, je plaisante.

Ce ne sont pas des documents réels ou des pièces authentiques.

Mais l’utilisation du faux dossier de Wolverine pour notre poisson d’avril 2016 est notre publication la plus populaire sur les médias sociaux jusqu’à présent.

Nous avons reçu 157 000 mentions « J’aime » dans notre page Facebook, environ 24 000 commentaires, 45 000 partages et, au total, nous avons joint plus de six millions de personnes!

Nous sommes passés à la télévision, nous avons fait les gros titres de Reddit et, outre la couverture médiatique au Canada, l’histoire a été reprise sur Forbes.com et même par Entertainment Weekly.

Pas mal pour une institution soi-disant en voie d’extinction.

Il s’agit là d’une façon parmi bien d’autres pour les bibliothèques, les archives et les musées d’attirer, grâce aux nouvelles technologies, de nouveaux publics et, par la suite, une fois qu’ils sont accrochés, de leur montrer ce que nous avons d’autre dans nos rayons.

Alors que le projet de numérisation des dossiers de service du personnel de la Première Guerre mondiale attire de nouveaux publics avec l’aide de la technologie, la Greater Victoria Public Library touche de nouveaux publics d’une façon plus traditionnelle : en personne.

Cette bibliothèque a déjà établi une bonne relation de travail avec le Belfry, un centre dramatique local.

C’est pourquoi, lorsque le bibliothécaire de l’Université de Victoria a suggéré de tenir la série annuelle de conférences au Belfry, tous les trois – la bibliothèque publique, le théâtre et l’Université – en ont tiré profit.

L’événement consistait en une entrevue avec le bibliothécaire intérimaire du Congrès, David Mao, réalisée par la vedette de CBC, Shelagh Rogers.

Aux dires de tous, non seulement l’événement a été une réussite, mais il a également touché de nouveaux publics d’une façon qui n’aurait pas été possible si l’Université de Victoria avait fait cavalier seul.

Ces quelques exemples démontrent que la réflexion et la collaboration forment un gage assuré de succès.

Un des exemples les plus répandus à ce sujet est Wikipédia.

En tant qu’historien, j’ai partagé le scepticisme de nombreuses personnes lorsqu’on a laissé entendre que Wikipédia serait tout aussi fiable que l’Encyclopedia Britannica.

Et si vous en possédez une série de volumes, alors vous révélez votre âge!

Pourtant, Wikipédia est devenue la norme pour plusieurs personnes lorsque vient le moment de chercher de l’information.

Ce site est consulté des millions de fois chaque jour, et il peut être lu dans des centaines de langues.

Alors que les musées, les bibliothèques et les archives ont les connaissances et les documents, Wikipédia a une portée qu’aucune de nos institutions ne pourrait jamais atteindre à elle seule.

À BAC, nous avons commencé un programme pilote concernant Wikipédia en janvier dernier.

Nous travaillons avec Wikimédia Canada, une société sans but lucratif qui vise à accroître le contenu canadien dans Wikipédia.

L’idée était que le renforcement de notre présence sur Wikipédia pourrait attirer de nouveaux utilisateurs vers notre site Web et nos collections.

BAC a maintenant plus de 3 000 images intégrées dans des articles publiés sur Wikipédia. En retour, cela se traduit par environ 30 millions de consultations de documents de BAC, chaque mois.

Et nous pensons que nous pouvons faire mieux.

Pardonnez-moi, je le répète encore une fois, mais cela nous permettrait de faire plus avec plus.

La deuxième conclusion du sommet d’Ottawa est que les bibliothèques, les archives et les musées jouent de nouveaux rôles qui sont cruciaux dans la société d’aujourd’hui.

Par exemple, en tant qu’espaces publics.

Des millions de dollars sont investis dans des bibliothèques et des musées, partout dans le monde.

Et ce ne sont pas que les vieux comme moi qui les fréquentent.

Selon une nouvelle étude du Pew Research Center, 53 pour cent des jeunes de la génération Y ont visité une bibliothèque au moins une fois en 2016, plus que toute autre génération.

Selon un jeune bibliothécaire de l’une des bibliothèques publiques de Boston : « Un des grands avantages de la bibliothèque, pour les personnes de tous âges, est que c’est un endroit d’accès gratuit où on peut être loin de chez soi et loin de son travail. »

L’article s’intéresse aux bibliothèques, mais cela vaut aussi pour l’ensemble du secteur des bibliothèques, des archives et des musées.

Certains pensent que nous sommes progressivement remplacés par le numérique, mais en réalité nous lui assurons un complément indispensable.

Il existe un besoin réel d’espaces de qualité.

Voici un exemple tiré du monde des affaires qui illustre parfaitement à quel point ce besoin est bien réel.

Les dirigeants de la Baie d’Hudson sont bien conscients du fait que les achats en ligne menacent l’avenir de leurs magasins traditionnels.

Ils ont donc décidé d’investir dans la qualité de leurs locaux, rendant l’expérience d’achat « en magasin » meilleure et plus satisfaisante.

Nos lieux à nous sont magiques.

Je me souviens du temps où j’étais président-directeur général de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, à Montréal.

Pendant le mouvement des « carrés rouges » en 2012, tous les jours, pendant plus de 100 jours, des milliers d’étudiants ont marché dans les rues de Montréal pour protester contre la hausse des frais de scolarité.

Des édifices ont été occupés et des véhicules de police ont été incendiés; il y a eu des manifestations et des arrestations; on a eu recours aux gaz lacrymogènes et des actes de violence ont été commis.

La Grande Bibliothèque, la bibliothèque centrale de Montréal, était au cœur de l’activité, au centre même de la ville, à proximité d’une des universités.

Tous les soirs, nous pouvions voir les protestataires se rassembler sur la place publique en face de la bibliothèque; nous avons été témoins des manifestations, entendu les slogans qui étaient scandés à tue-tête et le hurlement des sirènes. Ça faisait peur.

Mais, pas une seule fois, les protestataires ne sont entrés dans la bibliothèque.

Tout au long du mouvement, elle est demeurée un lieu sûr.

L’année dernière, j’ai eu l’honneur de m’entretenir avec la nouvelle bibliothécaire du Congrès, madame Carla Hayden.

Pendant son discours d’ouverture, elle a évoqué les troubles qui ont eu lieu à Baltimore, en avril 2015.

Comme elle l’a dit : « Les voitures étaient encore fumantes dans les rues. Les panneaux “Fermé” étaient suspendus aux vitrines des magasins aux alentours. »

Elle a quand même pris la décision de garder ouverte sa succursale de la bibliothèque publique de Baltimore et elle était là, avec son personnel, ouvrant les portes, jour après jour.

Offrant un lieu de refuge et de compréhension.

Je me souviens de collègues de la Bibliotheca Alexandrina en Égypte me racontant des histoires semblables au sujet de la bibliothèque qui fut protégée par les étudiants lors de la soi-disant révolution égyptienne de 2011.

Je pense que ces histoires illustrent un fait important.

Les bibliothèques, les archives et les musées représentent non seulement la sécurité, mais également la liberté.

La liberté de penser et de questionner, de créer, et bien sûr d’être en désaccord.

Cette liberté est au cœur de nos sociétés démocratiques.

Les espaces publics peuvent également donner aux gens les outils dont ils ont besoin pour s’adapter au changement.

Pour rendre nos villes et nos collectivités plus viables, plus accueillantes et plus durables.

Voilà pourquoi, dans un esprit de mobilisation publique et de partenariat, nous avons relocalisé nos bureaux de la Nouvelle-Écosse. Ils se trouvaient dans une zone industrielle à Dartmouth, à l’écart du centre-ville.

En juin dernier, nous nous sommes installés dans le Musée canadien de l’immigration du Quai 21 à Halifax, afin d’être plus près de nos clients.

Sans compter les milliers de personnes qui visitent le musée chaque année.

En novembre, je serai à Vancouver pour célébrer le déménagement de nos effectifs d’une autre zone industrielle, Burnaby, vers la belle Bibliothèque publique de Vancouver, construite au cœur de Gastown.

Et, en 2018, nous ouvrirons un espace de 2 000 pieds carrés pour les activités de BAC au Glenbow Museum, à Calgary, pour y exposer une partie de notre collection de portraits.

Notre première exposition aura lieu de mars à décembre 2018. Elle aura pour thème les autoportraits.

Les prochaines expositions porteront sur les portraits historiques et contemporains, ainsi que sur les portraits du photographe canadien Roloff Beny.

Notre travail avec le Glenbow Museum me permet de souligner que la technologie nous offre l’occasion de « démocratiser » une grande quantité d’information, mais il y a toujours un intérêt à exposer des objets authentiques, au-delà du monde numérique.

Mon collègue Jack Lohman, directeur général du Royal BC Museum et membre du groupe de travail sur la Déclaration d’Ottawa, a dit :

« L’accès à d’importants artéfacts ou à un chef-d’œuvre ouvre tout un monde, qui ne peut être vécu de la même façon avec un téléphone cellulaire ou la télévision. »

Il a raison.

Même si la Joconde n’est qu’à un clic sur Google, des millions de personnes font la file pour la voir au Louvre, bien vivante et en personne, pour ainsi dire.

Même si la musique des Beatles est facilement téléchargeable depuis iTunes, les gens font la file à la British Library pour voir les paroles originales de « A Hard Days’ Night » écrites au verso de la carte d’anniversaire de Julian Lennon.

Vous, justement, savez qu’il y a une émotion, une réaction viscérale qui survient lorsqu’on se trouve en présence d’un document original que rien ne peut remplacer.

Il s’agit d’un facteur clé qui explique les efforts que nous déployons pour exposer notre collection dans les musées, aussi souvent et aussi largement que possible.

Au total, plus de 350 articles de la collection de BAC seront prêtés l’année prochaine.

Et nous ajoutons à cela notre série d’albums sur Flickr, nos blogues et nos balados, qui invitent les gens à découvrir qui nous sommes et à accéder à notre collection.

Les possibilités de partenariats et de nouvelles façons de joindre nos publics sont infinies.

Malheureusement, bon nombre des initiatives que j’ai mentionnées sont pour ainsi dire inconnues des décideurs politiques et économiques ainsi que des médias, car ces personnes consacrent très peu de temps aux bibliothèques, aux archives et aux musées.

Elles préfèrent acheter plutôt qu’emprunter et n’ont pas vraiment besoin de services gratuits en raison de leur statut économique.

Pour ces groupes, la consommation de la culture a une signification très différente de celle de la plupart des Canadiens et, pourtant, ce sont souvent eux que nous devons convaincre de notre utilité.

Et pour obtenir l’appui et le soutien financier requis.

Il s’agit là d’un défi que nous devons relever ensemble.

Comment pouvons-nous les rejoindre d’une façon qu’ils apprécieront et comprendront?

Je pense que c’est là un autre défi que nous pouvons relever en unissant nos efforts et non pas en travaillant chacun de notre côté.

La dernière conclusion à laquelle nous sommes parvenus au sommet concerne la place des institutions de mémoire dans l’écosystème de la création.

À l’ère numérique, on ne peut pas simplement réduire leur rôle aux fonctions de collecte et de préservation des œuvres, en aval de l’acte de création.

Les bibliothèques, les archives et les musées sont présents au tout début de la chaîne créatrice parce qu’ils inspirent et qu’ils offrent du matériel aux artistes de toutes les disciplines, non seulement les auteurs et les poètes, mais, également les artistes du numérique, les musiciens, les peintres et les réalisateurs.

Il s’agit là d’un rôle trop peu connu des institutions de mémoire, qui sont souvent perçues comme de simples lieux de conservation pour les travaux de création produits ailleurs.

Le cimetière plutôt que la maternité, si vous me permettez cette métaphore.

Même moi, j’ai été surpris de savoir combien d’artistes et de créateurs comptent sur nous.

Nous avons créé le mot-clic #LACMuse sur Twitter pour permettre aux artistes de nous dire comment ils ont utilisé notre collection pour réaliser leurs projets de création : les résultats sont remarquables.

Un des présentateurs les plus dynamiques au sommet était Derek Kwan, acteur et créateur vivant à Vancouver.

Son film documentaire, Taste of Identity, a été réalisé avec l’aide des ressources disponibles au laboratoire d’inspiration de la Bibliothèque publique de Vancouver.

Monsieur Kwan a souligné que son film n’aurait pu voir le jour sans l’aide de la bibliothèque.

Elle lui a offert un lieu pour collaborer, accéder à un équipement de pointe et, bien sûr, être inspiré.

Le film a remporté le titre de meilleur court métrage documentaire canadien lors du Canada Shorts Film Festival de 2015.

Fort du succès remporté par son film, Derek a figuré parmi les 15 cinéastes à être invités à l’atelier de développement de contenus de la CBC.

L’enthousiasme de monsieur Kwan était partagé par un autre jeune artiste, Eric Chan, artiste du numérique connu sous le pseudonyme « eepmon », qui combine des codes machine et le dessin pour exprimer sa vision artistique.

Monsieur Chan a parlé longuement de la manière dont les bibliothèques, les archives et les musées peuvent être des moyens créatifs en soi.

Voici un exemple de son art prêt-à-porter : un parka Canada Goose exclusif qui allie les beaux-arts, le design et la programmation par ordinateur.

Il y a de nombreux autres exemples à BAC, exemples qui montrent que la matière brute de notre collection prend un souffle nouveau dans l’interprétation créative d’artistes de toutes les disciplines.

Pensons, par exemple, à Jane Urquhart qui a mené des recherches sur le sculpteur du Mémorial de Vimy pour sa célèbre œuvre de fiction, The Stone Carvers.

Ou, encore, à Frances Itani qui a passé six mois à BAC pour y effectuer des recherches pour son roman Deafening, maintenant publié dans 16 pays.

Elle a passé une semaine entière dans nos murs à écouter les enregistrements de chansons de la Première Guerre mondiale, évoquant une époque révolue d’une façon comme seule la musique sait le faire.

S’inspirant des fameux portraits des « Quatre rois indiens » de notre collection, l’artiste et photographe iroquois Jeff Thomas a produit une série entière d’œuvres intitulée « The Red Robe. »

Je suis particulièrement fier du travail de l’artiste Sarah Hatton qui travaille à BAC.

Utilisant des centaines d’attaches de laiton prélevées à la main dans les dossiers de soldats canadiens de la Première Guerre mondiale, elle a créé une installation unique et émouvante appelée Detachment.

Detachment est une série de cartes du ciel montrant ce qu’aurait été le ciel nocturne au-dessus de grands champs de bataille de cette guerre, dont Vimy et Passchendaele.

J’aimerais avoir le temps de vous présenter d’autres exemples, mais un fait est clair : les bibliothèques, les archives et les musées sont des sources d’inspiration, des lieux de contact, de collaboration, des endroits où découvrir l’histoire et imaginer l’avenir.

Nous faisons très certainement partie de « l’écosystème de la création. »

Et, si vous me permettez d’ouvrir une petite parenthèse, je dirai que cela est en phase avec la vision de la ministre Mélanie Joly concernant un Canada créatif.

Vous vous souviendrez que Patrimoine canadien a tenu des consultations publiques au cours des 18 derniers mois sur la manière de renforcer le contenu canadien dans un monde numérique.

À la suite de ces consultations, le Ministère a élaboré un cadre stratégique pour les industries créatives et culturelles qui a été largement diffusé le 28 septembre.

Ce cadre stratégique repose sur trois piliers :

  • Investir dans les créateurs et les entrepreneurs culturels canadiens et leurs récits;
  • Promouvoir la découverte et la distribution à l’échelle nationale et internationale;
  • Renforcer la diffusion publique et soutenir l’information locale.

Dans un certain sens, le secteur des bibliothèques, des archives et des musées fait partie de l’ensemble des trois piliers. Je pense, cependant, que le premier pilier s’harmonise mieux avec les principes de la Déclaration d’Ottawa.

Si nous investissons dans les créateurs afin qu’ils puissent trouver les meilleures idées leur permettant de conquérir le marché national et le marché international, les bibliothèques, les archives et les musées – et leur pouvoir d’inspiration – doivent être perçus comme un élément fondamental de ce premier pilier.

Nous assurons l’accès, nous mettons en valeur la diversité, nous favorisons la collaboration et nous appuyons l’innovation.

Faisons en sorte que ce message soit clairement exprimé et entendu!

Revenons maintenant au sommet de décembre 2016.

À la fin de nos discussions, nous avons adopté d’un commun accord la Déclaration d’Ottawa.

La Déclaration est un engagement à faire avancer les choses.

Reposant sur la reconnaissance de ce que nous avons en commun, et de l’occasion d’unir nos forces et de travailler ensemble, .Pour vous rafraîchir la mémoire, nous avons convenu de ce qui suit :

  • accroître la collaboration entre nos institutions afin de mettre de l’avant de nouveaux partenariats qui vont stimuler la créativité et renforcer l’engagement;
  • élaborer des programmes et des services novateurs qui vont nous donner les moyens de faire participer nos publics;
  • enrichir et élargir l’accès à nos collections, afin de contribuer de façon significative au bien commun et au développement durable.

En quittant le sommet, nous savions que nous devions continuer sur notre lancée.

Nous avons donc créé un groupe de travail chargé de la mise en œuvre de la Déclaration d’Ottawa.

Le groupe de travail est présidé par moi-même et John McAvity, directeur général de l’Association des musées canadiens, qui n’a nul besoin de présentation!

Composé de six autres membres ayant acquis une expertise dans l’ensemble du secteur des bibliothèques, des archives et des musées, il a le mandat de développer la vision de la Déclaration d’Ottawa.

Paul Gilbert, Jack Lohman et Chris Kitzan apportent l’expertise muséale.

Christine Lovelace est archiviste à l’Université du Nouveau-Brunswick.

Loubna Ghaouti est bibliothécaire en chef à l’Université Laval, au Québec.

Et Maureen Sawa dirige la Greater Victoria Public Library.

Notre mandat est d’étudier de quelle manière les bibliothèques, les archives et les musées ajoutent de la valeur à la société canadienne, ainsi que de jouer un rôle actif dans la recherche de domaines dans lesquels des partenariats pourraient être établis.

Voyons où nous en sommes, dix mois après le Sommet.

Nous travaillons à créer un modèle d’étude sur la valeur des bibliothèques, des archives et des musées.

Ce qui me rappelle une citation d’Oscar Wilde.

Il a décrit une personne cynique comme quelqu’un qui connaît le prix de tout et la valeur de rien.

Quant à nous, nous devons prouver notre valeur et le faire avec efficacité.

Bien sûr, des études ont été réalisées ces dernières années sur la valeur des bibliothèques.

Par exemple, on a estimé que pour chaque livre sterling de financement public que reçoit la British Library, les retombées dans l’économie du Royaume-Uni sont de 4,9 livres.

Ce ratio de cinq pour un est semblable à celui observé au Canada, selon les récentes études effectuées pour les bibliothèques publiques de Toronto et d’Ottawa.

Mais, à la connaissance de l’ensemble des membres du groupe de travail, il n’y a jamais eu d’étude sur la valeur de l’ensemble du secteur des bibliothèques, des archives et des musées.

Nous travaillons donc à mettre au point la manière dont une telle étude se présenterait afin de tenir compte de la réalité de tous les types d’institutions de mémoire.

La deuxième activité que le groupe de travail a entreprise est de trouver de nouveaux partenariats qui vont stimuler la créativité et renforcer la collaboration.

Nous avons commencé le travail en établissant un répertoire d’exemples où des institutions du secteur des bibliothèques, des archives et des musées ont réussi à travailler avec des organismes n’appartenant pas au secteur, par exemple des institutions des arts de la scène.

L’été dernier, le Conseil des bibliothèques urbaines du Canada avait mené un sondage auprès de ses membres sur ce sujet. Nous utilisons ses résultats pour en élargir la portée et inclure les musées et les archives.

La dernière activité que nous avons entreprise est une analyse contextuelle des politiques culturelles du Canada, de l’Italie, de l’Espagne, de la France et du Royaume-Uni.

Notre but était d’étudier les lacunes et le besoin possible d’une politique culturelle nationale dans laquelle les institutions de mémoire joueraient un rôle déterminant.

Nous avons constaté que les cinq pays s’efforcent d’accroître :

  • la participation et le soutien du public aux activités culturelles;
  • la collaboration et le financement des secteurs public et privé, y compris le financement participatif;
  • la décentralisation du financement et de la gestion de la culture;
  • la portée de la définition de la culture, en incluant des activités comme l’architecture, le design, le jeu vidéo et la mode.

Dans chacun des cinq pays étudiés, il existe des facteurs déterminants qui influencent les approches quant à l’élaboration des politiques; il s’agit entre autres de la collaboration, de l’inclusion et de l’accès.

Ces concepts ont également été repris dans la vision stratégique et le plan d’action pour 2025 de l’Association des musées de l’Ontario, ainsi que dans la stratégie culturelle de l’Ontario.

Je les mentionne ici parce que les deux documents contiennent un ferme engagement d’être inclusif, de servir diverses collectivités, des qualités qui figuraient dans notre analyse contextuelle et sur lesquelles nous avons également insisté durant le sommet de décembre.

Les deux documents appuient non seulement la créativité et l’innovation, mais également le partenariat et la collaboration dans différentes sphères, dont l’éducation, le gouvernement et les secteurs privé et à but non lucratif.

Les deux documents soulignent la nécessité de démontrer la valeur sociale et économique de la culture et des organismes culturels et de faire valoir leur rôle essentiel dans l’économie créative.

Alors, puisque les grands esprits se rejoignent, j’ose penser que nous sommes tous sur la bonne voie.

Le 30 janvier 2018, nous tiendrons un deuxième sommet sur la valeur des bibliothèques, des archives et des musées, au Musée royal de l’Ontario, à Toronto.

Nous avons décidé de mettre l’accent sur quatre piliers qui agiront en tant qu’éléments moteurs à l’avenir :

  • travailler avec la collectivité;
  • créer des initiatives en collaboration avec les peuples autochtones;
  • établir des relations avec le secteur privé;
  • tenir compte des priorités gouvernementales.

Nous sollicitons des commentaires et des suggestions sur de possibles conférenciers, particulièrement pour présenter le point de vue de nos partenaires de l’extérieur du secteur des bibliothèques, des archives et des musées (les secteurs privé et à but non lucratif, les collectivités, le gouvernement et les peuples autochtones).

J’espère que vous serez nombreux à vous joindre à nous et à faire partie du mouvement en faveur de la Déclaration d’Ottawa.

Unissons nos forces afin que nous puissions, individuellement et collectivement, faire plus avec plus.

Merci.

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