L’avenir des bibliothèques nationales

Discours

Guy Berthiaume, Bibliothécaire et archiviste du Canada
4 juin 2018, 13h30-15h00
Rencontre de la Conférence of des bibliothèques nationales européennes (CENL)
Reykjavik, Islande

Sous réserve de modifications

Chers collègues,

Je veux tout d’abord remercier notre collègue Roly Keating de la British Library de m’avoir invité à prononcer cette allocution.

Ma première réaction en recevant sa lettre, en décembre dernier, fut de penser que je n’avais rien à offrir à un groupe aussi chevronné et distingué que celui-ci.

Plusieurs des bibliothèques nationales que vous dirigez sont à des lieues d’avance sur les réalisations canadiennes et je me verrais mal tenter de vous abreuver de nos « pratiques exemplaires ».

Je me suis ouvert de cela à Roly qui a tenté de me rassurer en me disant que ce qu’il recherchait était « un témoignage extérieur », le point de vue de quelqu’un qui n’était pas responsable d’une bibliothèque nationale européenne.

C’est donc avec cela à l’esprit que j’ai préparé ce texte, en voulant éviter la posture de donneur de leçons, mais plutôt en témoignant de ma vision, sans espoir de la voir intégralement partagée par d’autres, qui sont placés dans d’autres contextes.

Plusieurs des initiatives récentes de Bibliothèque et Archives Canada n’ont de sens que si l’on garde en mémoire le fait qu’à cause de l’essor du numérique, l’on a assisté à une formidable démocratisation des savoirs.

Auparavant, les bibliothèques nationales n’étaient fréquentées que par les étudiants des cycles supérieurs, les professeurs et les chercheurs.

Ce fut certainement mon expérience personnelle à la Salle Labrouste de la Bibliothèque nationale de France lorsque je la fréquentais, il y a de cela 45 ans.

L’accès aux 320 places de la Salle Labrouste était réservé aux professeurs et aux étudiants du 3ecycle et il fallait se présenter tôt le matin, rue de Richelieu, avant l’heure d’ouverture, et faire la queue pour réussir à obtenir une des places fort convoitées, au moment de l’ouverture des portes de la BN.

Aujourd’hui, grâce au Web, toute la population –non seulement de nos propres pays, mais du monde entier– a accès à l’ensemble de nos documents, sans réserve.

Cela a pour conséquence la création d’un appétit pour la connaissance que nous avons du mal à assouvir.

Dans le monde francophone, un moment déterminant dans la conception du rôle des bibliothèques nationales survient le 14 juillet 1988, alors que le président François Mitterrand annonce son intention de créer une « bibliothèque d’un genre entièrement nouveau » ouverte vers tous les publics et renfermant tous les types de supports.

Dès lors, les distinctions traditionnelles entre bibliothèque nationale et bibliothèque publique tendent à s’estomper et l’on assiste à des phénomènes de fréquentation sans précédent comme ceux que connaissent aujourd’hui la British Library et la BnF.

Bibliothèque et Archives Canada a résolu de s’inscrire de plain-pied dans ce mouvement en se rapprochant physiquement des bibliothèques publiques.

C’est ainsi qu’en novembre dernier, nous avons déménagé nos bureaux de Vancouver, autrefois situés dans un parc technologique de la lointaine banlieue, vers la bibliothèque centrale de la métropole de la Côte du Pacifique, qui, comme son nom l’indique, est située en plein centre de la ville.

Ce rapprochement de nos publics s’avère déjà être un succès, non seulement en matière de fréquentation, mais aussi d’ouverture de nos employés à l’égard de leurs nouveaux collègues et de leurs nouveaux clients.

Et, en guise d’ouverture des frontières, quoi de plus symbolique que notre projet récent de relocalisation de nos services au public dans des nouveaux locaux qui seront partagés avec la Bibliothèque publique d’Ottawa, dès 2024.

Ce projet innovateur, proposant le mariage d’un service d’archives national et d’une bibliothèque nationale avec une bibliothèque publique, est rendu possible grâce aux dispositions contenues dans le budget du gouvernement canadien déposé le 27 février 2018. Il n’aura de seule limite que celle de notre imagination.

Si, au tournant du siècle, l’on assiste à un premier mouvement venant brouiller les frontières entre bibliothèques nationales et bibliothèques publiques, je crois que depuis quelques années l’on est témoin d’un nouveau déplacement des plaques tectoniques, un mouvement qui prend racine dans la redéfinition de notre relation avec nos clients – ou nos usagers si vous préférez un terme moins commercial.

Sous la pression des modèles de service développés par Amazon, Google et Wikipedia, nos clients sont maintenant appelés à transcrire, à traduire, à étiqueter et à décrire nos documents.

Dorénavant, ils sont davantage des partenaires que des clients, même si cela crée une zone d’inconfort pour plusieurs de nos collègues spécialistes de l’information.

Je comprends que les bibliothécaires et les archivistes s’inquiètent de voir les hoi polloi procéder à des opérations qui étaient jadis leur seul privilège.

Toutefois, je crois que l’expérience de wikipedia et de sa fiabilité démontre la capacité de nos publics de s’autoréguler et de s’auto-corriger.

Cet après-midi, je me propose d’aborder la question du rôle changeant des bibliothèques nationales en explorant un certain nombre d’activités menées par Bibliothèque et archives Canada qui sont moins répandues dans la communauté des bibliothèques nationales.

Je prends pour guide des activités les plus répandues des bibliothèques nationales le sondage mené en 2016 par la section des bibliothèques nationales de l’IFLA (Fédération internationale des associations et institutions de bibliothèques).

Ce sondage a été distribué aux institutions apparaissant sur la liste de diffusion de la Conférence des directeurs de bibliothèques nationales. Au total, 46 réponses provenant de 45 États indépendants ont été reçues, dont 27 provenant de bibliothèques européennes.

Les résultats ont été présentés, en 2017, à l’assemblée de l’IFLA à Wroclaw, en Pologne, au cours d’une séance publique du groupe d’intérêt qui étudie les politiques nationales sur l’information et les bibliothèques.

Bien sûr, le sondage a révélé que des rôles comme le développement, la gestion, la préservation et la conservation des collections, de même que leur diffusion et la sensibilisation du public, étaient très largement partagés par les bibliothèques nationales.

Il a aussi montré qu’il convient de classer au rang des tâches habituelles des bibliothèques nationales l'élaboration de normes de bibliothéconomie et la promotion de la lecture et de la littératie informationnelle. À preuve, 78 % des bibliothèques nationales qui ont répondu au sondage ont dit se consacrer à la première activité et 72 % de celles-ci à la seconde.

En mettant l’accent sur d’autres activités que celles-ci cet après-midi, je choisis modestement de m’inspirer de Michel Foucault qui a bien illustré que c’est souvent par leurs marges que les systèmes se laissent le mieux saisir.

C’est donc cette voie que je vous propose d’emprunter, sans avoir la prétention de penser que sur l’un ou l’autre des thèmes, nous, au Canada, n’exercions un monopole.  Bien au contraire.

Si Bibliothèque et archives Canada (BAC) se singularise en quelque part, c’est peut-être par le nombre et la variété de ses initiatives, plutôt que par l’originalité de chacune d’elles considérées individuellement.

Je vous propose d’explorer ces initiatives en les regroupant sous les deux thèmes que j’ai évoqués en début de présentation.

Tout d’abord, celles qui touchent à l’ouverture des bibliothèques nationales vers des publics plus larges, puis, dans un deuxième temps, celles qui découlent du rôle nouveau que jouent nos clients.

1. L’ouverture à de nouveaux publics

Les bibliothèques nationales sont de plus fréquentées – physiquement et virtuellement – par le public en général.

Je note, par exemple, qu’en 2017, la BnF a connu une croissance de fréquentation de 14 %, ce qui n’est pas banal.

Cela a été noté souvent – en particulier par la British Library :

C’est comme si, plus nos vies tournent autour des écrans, plus les rencontres en personne et la présence des artéfacts prennent de la valeur. Les activités des deux sphères se nourrissent mutuellement.

Comment satisfaire l’appétit de nos lecteurs ? Bien sûr, en mettant en place des dispositifs permettant un accès étendu à nos collections grâce à la numérisation.

Partout dans le monde, les institutions de mémoire savent qu’il est important d’offrir leurs collections en ligne.

Elles s’ingénient donc à trouver des stratégies pour y arriver aussi vite que possible… en collaborant entre elles, mais aussi avec le secteur privé et les organismes à but non lucratif.

Je me souviens qu’en 2009, lorsque j’ai joint les rangs du monde documentaire, certains archivistes voulaient faire des campagnes de communication pour combattre l’idée répandue dans le public que « si ce n’est pas en ligne cela n’existe pas ».

Depuis, nous avons beaucoup évolué.  Nous avons compris que cette mentalité était tellement répandue qu’il était aussi inutile de la combattre que de tenter d’arrêter le mouvement de la marée, comme le roi Canut II.

Le milieu documentaire – aussi bien les bibliothèques que les services d’archives – a saisi le message et il met tout en œuvre pour donner accès en ligne à autant de documents que possible, même si parfois la tâche peut ressembler à vider l’océan avec une coquille, comme dans la vision de Saint-Augustin.

En février 2015, le Conseil des académies canadiennes a publié un rapport intitulé À la fine pointe du monde numérique : possibilités pour les institutions de la mémoire collective au Canada.

Dans ce rapport, le Conseil appelait les institutions de mémoire à travailler de concert pour répondre aux attentes des Canadiens en matière de numérique.

BAC a donc décidé d’étudier les grandes initiatives numériques qui avaient cours dans le monde :

Europeana, naturellement, Gallica, et le fabuleux travail de la Bibliothèque nationale des Pays-Bas.

Sans oublier, bien sûr, la Bibliothèque publique numérique américaine, ou la DPLA (Digital Public Library of America).

La DPLA, collectif national unique en son genre, a pour objectif de faire connaître au grand public les richesses des organismes du patrimoine culturel américain.

C’est un portail de découverte.

La DPLA regroupe plus de 16 millions d’articles provenant de dizaines de centres et de milliers d’institutions participantes.

Des millions d’usagers, des étudiants jusqu’aux aînés, profitent des ressources gratuites qui leur sont offertes librement par l’intermédiaire de la DPLA.

Le succès de la DPLA est en grande partie attribuable à son réseau de partenaires qui partagent un même objectif : faciliter au maximum l’accès du public à une histoire, à une culture et à un savoir partagé.

Au Canada, nous nous sommes fortement inspirés du modèle de la DPLA pour formuler la Stratégie de numérisation du patrimoine documentaire, la SNPD.

Lancée officiellement en juin 2016, la SNPD est fondée sur les pratiques exemplaires que nous avons observées dans les autres pays.

Elle a été élaborée par les grandes institutions de mémoire du Canada :  les bibliothèques publiques, les bibliothèques et les services d’archives universitaires, les services d’archives provinciaux ainsi que les associations nationales d’archivistes, de bibliothécaires, d’historiens et de musées.

Notre projet est de développer de manière coordonnée la numérisation de centaines de collections des institutions de mémoire canadiennes.

Accès, découverte et préservation sont les mots d’ordre de la SNPD.

Et celle-ci s’intéresse autant aux documents publiés que non publiés, qu’ils proviennent de services d’archives, de bibliothèques, de musées, de sociétés historiques ou d’autres types d’institutions de mémoire.

Notre comité directeur comprend des représentants d’organismes des secteurs culturel et universitaire, comme Internet Archive, le Musée canadien de l’histoire, la Writers’ Union of Canada et de nombreuses universités.

La communauté s’intéresse beaucoup au projet et nombreux sont ceux qui veulent y participer.

En date de mai 2018, 58 organismes s’étaient engagés à collaborer avec nous.

Nous avons créé quelques groupes de travail, et d’autres suivront et nous avons reçu un financement initial du secteur privé représentant 1,1 million de dollars canadiens.

Je suis particulièrement fier de l’approche coopérative adoptée pour la SNPD, car je suis d’avis que BAC ne doit pas considérer l’écosystème des institutions de mémoire comme une hiérarchie.

Au contraire, j’aime à penser que BAC est le maillon d’une chaîne, et non le pharaon au sommet de la pyramide.

Prenons par exemple le comité directeur de la SNPD.

La SNPD a été élaborée dans un premier temps par un comité directeur composé de 21 membres, lequel est actuellement présidé par la bibliothécaire en chef de l’Université Queen’s, l’une des institutions membres.

BAC fait partie des membres du comité directeur, et l’une de nos employées en est la secrétaire générale. Mais ce n’est pas moi qui préside le comité et BAC ne représente qu’une voix parmi 58.

Les volets techniques et le modèle de gouvernance sont définis et développés par un ensemble d’intervenants – comme il se doit.

Par ailleurs, au printemps 2017, la SNPD a rallié un consortium international dirigé par la DPLA et Europeana.

Il s’agit de RightsStatements.org, qui fournit des énoncés normalisés permettant de communiquer au public l’état du droit d’auteur numérique.

Cette question est extrêmement importante et souvent litigieuse.  En collaborant avec la DPLA, Europeana et des représentants de l’Inde et de l’Australie, nous travaillons à créer un système plus inclusif à l’échelle mondiale.

Ce système permettra aux partenaires des établissements patrimoniaux qui détiennent des œuvres numériques de communiquer clairement à leurs utilisateurs ce qu’ils peuvent ou ne peuvent pas faire avec les documents qu’ils trouvent.

Bien sûr un système coopératif comme le SNPD n’a de sens que si ses membres numérisent eux-mêmes pour alimenter sa plateforme.

Au sein de BAC, notre plus vaste entreprise de numérisation à ce jour a été celle des dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale.

Ces dossiers sont d’une importance cruciale pour la généalogie et la recherche historique.  Nous recevons chaque année plus de 3 000 demandes de renseignements à leur sujet. Cependant, les originaux en papier sont minces et fragiles.

C’est pourquoi notre équipe manipule avec le plus grand soin les dossiers du Corps expéditionnaire canadien, qu’elle numérise, puis qu’elle publie sur notre site Web.

Il y a 640 000 dossiers en tout ! Et ils représentent quelque 32 millions d’images ! Nous avons commencé en 2014 par la boîte numéro 1 et nous traiterons les suivantes une à une, jusqu’à atteindre la boîte numéro 10 686, avant la fin de 2018, à temps pour le centenaire du jour du Souvenir, le 11 novembre.  Les 640 000 dossiers seront alors en ligne.

En date de mai 2018, nous en avions déjà numérisé plus de 91 %. Dans le nombre, on trouve les dossiers de soldats célèbres, notamment :

  • Frederick Banting, qui a découvert l’insuline;
  • Frank McGee, dit « le borgne », le légendaire joueur de hockey;
  • et Grey Owl, l’un des premiers écoguerriers du monde.

Évidemment, on y trouve aussi des informations portant sur des soldats peu connus mais qui sont néanmoins précieuses pour les membres de leurs familles.

Pour arriver à numériser autant de documents aussi rapidement, nos techniciens ont utilisé des numériseurs conçus pour traiter des chèques, à très haute vitesse et recto-verso. Ils ont adapté les appareils pour pouvoir traiter des photos, des documents fragiles et des formats inhabituels comme les dossiers médicaux et les fiches de paie.

BAC est la première institution au monde à recourir aux numériseurs BancTec pour la préservation du patrimoine documentaire, et nous en sommes très fiers.

La technologie nous aide aussi à poursuivre la démarche de réconciliation avec les peuples autochtones du Canada.

Ainsi, nous pouvons faire le pont entre le passé et le présent, même dans les régions les plus éloignées du pays.

En 2001, BAC s’est associée à un programme de formation du collège Nunavut Sivuniksavut ainsi qu’au gouvernement du territoire du Nunavut pour mettre sur pied le projet Un visage, un nom.

Le projet était d’identifier les personnes et les communautés inuites figurant dans les photographies anciennes de notre collection.

Bon nombre d’entre elles étaient restées anonymes depuis des décennies.

À l’origine, l’objectif était modeste : nous voulions numériser et identifier 500 photographies au cours de l’année.

Mais le projet a fait boule de neige.

Depuis 2001, nous avons numérisé plus de 10 000 photos et c’est loin d’être terminé.

Quelque 2 500 personnes et lieux ont été identifiés.

Par exemple, il y a Martha Kasudluak, d’Inukjuak au Nunavik, dont nous détenons des photos la représentant à trois époques différentes de sa vie.

Et il y en a tant d’autres.

C’est ainsi que des familles ont été réunies.

Des identités ont été retrouvées.

Et des mystères ont été résolus.

Toute cette information, accompagnée des images pertinentes, se trouve sur notre site Web.

Nous avons étendu le projet Un visage, un nom aux Inuits vivant dans les Territoires du Nord-Ouest, le Nord-du-Québec et le Labrador, ainsi qu’aux Premières Nations et aux Métis de tout le Canada.

Je suis très fier du fait qu’en décembre dernier, le projet Un visage, un nom ait remporté le prix de l’innovation à l’occasion du huitième Grand prix Livres Hebdo des bibliothèques francophones, à Paris.

Pour bien servir l’ensemble de notre clientèle, nous avons aussi lancé, l’an dernier, un projet dont le but est de préserver, de revitaliser et d’enrichir les langues et les cultures autochtones du Canada.

En 2017, le gouvernement canadien a alloué 14,9 millions de dollars (9,7 M€; 8,6 M£) à BAC pour la création de deux initiatives ambitieuses que nous développons en consultation avec les collectivités autochtones elles-mêmes.

C’est ainsi que nous pourrons numériser ceux de nos documents qui traitent des Premières Nations, des Métis et des Inuits. Il s’agit, par exemple, de traités, de photographies, de dictionnaires et de lexiques des langues autochtones.

L’objectif est d’offrir un accès universel et gratuit, en ligne, à cette mine d’information.

Compte tenu de l’importance de la langue comme partie intégrante de la culture des Premières Nations, des Métis et des Inuits, nous offrirons aussi du soutien et de l’expertise à ces communautés dans leurs efforts de préservation et de revitalisation de leurs langues.

L’accent sera mis sur l’histoire orale et sa captation.

De plus, dans le cadre de ces deux initiatives, BAC créera des emplois pour les autochtones à plusieurs endroits du pays.

Nous avons déjà réuni, au sein d’un Cercle consultatif autochtone, des leaders et des gardiens du savoir qui nous aideront à mettre en œuvre ces initiatives dans le respect de leurs valeurs culturelles.

Un autre volet de notre relation avec les publics élargis est, bien sûr, l’utilisation des médias sociaux qui prend aujourd’hui beaucoup d’espace dans le quotidien des bibliothèques de tous les types et, singulièrement, dans celui des bibliothèques nationales.

À BAC, nous utilisons abondamment les médias sociaux pour faire connaître notre collection, nos événements, nos partenariats, nos programmes et nos services.

Les piliers de cette approche sont l’ouverture, la mobilisation et la collaboration.

En date du 5 mai 2018, 55 000 personnes suivaient nos pages Facebook en français et en anglais, et nous avions 60 500 abonnés sur Twitter.

Nous utilisons aussi Flickr et YouTube, et nous utiliserons bientôt Instagram.

Les médias sociaux nous permettent de diffuser efficacement des renseignements sur nos événements publics et sur nos services, ce qui est notre principale source de motivation, car en tant qu’agence du gouvernement, nous ne pouvons pas acheter de l’espace publicitaire dans les médias traditionnels pour faire de la promotion.

Grâce aux médias sociaux, nous pouvons créer du contenu correspondant aux attentes de nos publics et ainsi faire connaître nos conférences, nos expositions et nos nombreux services.

Ces plateformes nous servent aussi à mettre en valeur notre collection.  Chaque jour, nous présentons deux ou trois documents ayant un lien avec l’actualité.

Prenons le 150e anniversaire de la Confédération canadienne, en 2017.

Chaque jour de cette année-là, nous avons présenté un événement s’étant déroulé à la même date dans l’histoire du pays, accompagné du mot-clic #EnCeJour, par exemple :

  • l’arrivée d’Alanis Morissette au sommet des palmarès;
  • l’octroi du droit de vote aux femmes militaires;
  • et la visite de Nelson Mandela à Ottawa.

Nous avons aussi profité des Jeux olympiques d’hiver de 2018 pour mettre quotidiennement en lumière les exploits d’athlètes canadiens figurant dans nos documents.

Parfois, nous tentons tout simplement notre chance, sans savoir ce qui retiendra l’attention du public… La série Road Trip en est un bel exemple.

Le 31 juillet 1954, la photographe indépendante Rosemary Gilliat est montée avec trois de ses amies à bord d’une Plymouth familiale pour entamer un périple de 12 391 kilomètres d’un bout à l’autre du Canada.

À l’été 2015, nous avons publié des photos de son journal et de son voyage sur Facebook – et plus de 340 000 personnes les ont vues.

Une autre publication dont le succès a surpassé nos rêves les plus fous est celle du 1er avril 2016, alors que nous avons mis en ligne le dossier militaire de James Howlett, le fameux Wolverine.

James Howlett, y apprenait-on, avait connu toute une carrière militaire avant de rencontrer le professeur X!

Selon notre dossier, il avait été grièvement blessé au combat à de nombreuses reprises et il s’était taillé la réputation d’un survivant coriace.

Bien sûr, je plaisante.

Ces documents ne sont ni vrais ni authentiques.

Le faux dossier de Wolverine était un poisson d’avril de notre part – et ce fut notre publication la plus populaire de tous les temps sur les médias sociaux.

Cette publication nous a valu 160 000 mentions « J’aime » sur Facebook, près de 24000 commentaires et 50 000 partages, ce qui nous a permis de joindre au total plus de 6 millions de personnes !

Notre blague a été diffusée à la télévision, elle a fait la une de Reddit et, outre sa couverture dans les médias canadiens, a été reprise par Forbes.com, et même par Entertainment Weekly.

Bien entendu, ce canular était conçu pour nous permettre de braquer les projecteurs sur notre projet de numérisation des dossiers du personnel de la Première Guerre mondiale dont j’ai parlé plus tôt.

Dernièrement, nous avons à nouveau utilisé l’humour pour mettre en valeur nos installations.

Le 4 mai 2018, soit « May the Fourth » pour les amateurs de Star Wars, nous avons tenté d’attirer de nouveaux clients provenant d’une « galaxie très très lointaine ».

Pour ce faire, nous avons publié une photo de moi en compagnie du seigneur Darth Vader!

La légende photo indiquait que l’Empire galactique, affligé par une série d’atteintes à l’intégrité de ses données, avait unilatéralement annoncé que, dès son ouverture, notre nouveau centre de conservation deviendrait le dépôt permanent des plans de l’Étoile de la mort.

Inutile de vous dire que cette publication a elle aussi été virale. Elle visait évidemment à attirer l’attention sur la phase 2 de notre Centre de préservation, qui sera bientôt érigée près du bâtiment principal, en banlieue d’Ottawa.

À force d’essais et d’erreurs, nous avons trouvé le ton juste pour intéresser nos clients et faire passer notre message : un ton tantôt irrévérencieux et divertissant, pour piquer la curiosité, tantôt informatif et cultivé pour asseoir notre réputation.

En prenant des risques et en créant du contenu hors de l’ordinaire, nous avons levé le voile sur le monde de la bibliothéconomie et de l’archivistique tout en mettant en valeur notre collection.

Nous sommes maintenant au nombre des champions des médias sociaux au sein du gouvernement du Canada.

Certes, l’utilisation des médias sociaux comporte des risques, car il s’agit d’un canal de communication audacieux.

Les sociétés d’aujourd’hui sont de moins en moins friandes de hiérarchies et les médias sociaux reflètent parfaitement cette réalité.

En tant que dirigeant d’une institution nationale, j’estime que mon rôle est de préparer le terrain pour que nos responsables des médias sociaux puissent donner libre cours à leur imagination.

Et je crois avoir créé un climat où ils n’ont pas peur de repousser les limites.

Jusqu’à maintenant, nous avons eu de la chance avec nos idées les plus osées et j’espère que notre équipe continuera de surprendre le public.

Mais, je suis persuadé qu’un jour, nous commettrons une erreur et que certains nous reprocheront d’être allés trop loin.

J’accepte cette perspective et mon équipe sait qu’elle pourra compter sur mon appui lorsque cela arrivera.

C’est le prix à payer pour innover !

Jusqu’ici, les exemples que j’ai présentés provenaient des comptes de médias sociaux de mon établissement.

Permettez-moi maintenant de glisser un mot sur l’utilisation de comptes personnels pour la promotion de l’institution.

J’ai actuellement 853 soi-disant amis sur ma page Facebook personnelle et 1 542 abonnés sur Twitter.

Je fais donc pâle figure en comparaison de Beyoncé ou de Kim Kardashian, dont les gazouillis sont suivis par 60 millions de personnes.

Mais, si l’on tient compte du fait que la plupart de mes amis et abonnés sont des passionnés de livres et d’archives, mes comptes personnels sont des canaux plutôt efficaces pour la promotion de nos événements.

Ce ne sont pas tous les cadres du secteur public qui sont à l’aise d’utiliser les médias sociaux.

Les frontières entre nos vies privées et publiques deviennent nécessairement moins nettes et il faut employer un style moins officiel, plus intime.

Toutefois, je pense sincèrement qu’en associant un visage et un point de vue personnel à une institution par le moyen de nos publications, nous augmentons nos chances de susciter l’intérêt de nos concitoyens.

Nous pouvons entretenir avec eux une relation beaucoup plus riche que celle d’une bureaucratie anonyme.

2. De clients à partenaires

Pour illustrer le changement de paradigme amené par la responsabilisation de nos clients, je veux commencer avec l’exemple de notre Numéri-Lab, une initiative novatrice résolument axée sur le client qui a vu le jour en mars 2017.

Grâce au Numéri-Lab, nous pouvons tisser des liens avec nos clients et changer complètement la façon traditionnelle d’utiliser nos collections, car ce sont les clients eux-mêmes qui établissent leurs priorités en matière de numérisation.

Nos usagers choisissent eux-mêmes les documents qu’ils veulent avoir en format numérique, et, à condition que ces documents ne soient pas protégés par le droit d’auteur, nos clients procèdent eux-mêmes à leur numérisation à l’aide d’appareils de pointe.

Nous leur fournissons ces appareils gratuitement, en échange de quoi ils acceptent de partager le fruit de leur travail avec la communauté en nous laissant des copies numériques des documents qu’ils ont numérisés.

Au cours de la première année, le Numéri-Lab a accueilli plus de 30 projets dans le cadre desquels 29 755 pages de documents textuels et 9 164 images ont été numérisées et mises à la disposition du public.

Nos clients ont, par exemple, numérisé des bulletins météo sur la pluie, le tonnerre et les éclairs à Ottawa, au 19e siècle, ce qui alimentera les recherches sur les changements climatiques.

Ils ont aussi numérisé de la correspondance datant de la Première Guerre mondiale.

Des plans de reconnaissance datant de la Deuxième Guerre mondiale.

Des archives des camps d’internement pour les Canadiens d’origine japonaise.

Des centaines de photos d’ouvriers cherchant du secours dans des camps de travail disséminés un peu partout au Canada durant la Grande Crise.

Des représentations canadiennes des pièces de Shakespeare.

Des images fascinantes de la capitale du pays dans les années 1920 et 1930, compilées par les employés de la Commission de la capitale nationale.

Et ce n’est là qu’une parcelle des documents exceptionnels rendus accessibles grâce au Numéri-Lab.

Un autre exemple du rôle actif de nos clients est notre initiative Co-Lab, qui a d’abord été mise en place à titre de projet pilote.

Nous avons commencé nos tentatives de production participative (« crowdsourcing ») il y a quelques années, en 2016.

En juin 2016, la Fédération des Métis du Manitoba a célébré les 200 ans de la bataille de la Grenouillère, un conflit qui a mené à l’émergence de la Nation métisse.

Pour contribuer à la commémoration, BAC a invité le public à transcrire le rapport Coltman.

Cette entreprise était rendue possible grâce au nouveau logiciel de transcription offert sur le site Web de notre partenaire, OurDigitalWorld.

Ce rapport avait été rédigé à la main, en 1818, par William Coltman, un éminent avocat de l’époque.

Ce document demeure à ce jour l’une des meilleures sources d’information sur la guerre du commerce des fourrures et il comporte un compte rendu assez impartial de la bataille elle-même. C’est un document clé de l’histoire de la Nation métisse.

L’ensemble du rapport manuscrit, qui compte quelque 534 pages, a été transcrit par le public en moins d’un mois.

Cette chance de plonger au cœur de notre histoire a suscité beaucoup d’intérêt : le projet pilote a connu un succès tel que nous avons réitéré l’invitation pour la transcription du journal de lady Macdonald.

Lady Macdonald était la deuxième épouse de notre tout premier premier ministre, sir John A. Macdonald.

En juillet 1867, elle s’est mise à écrire un journal intime, au moment même où son mari mettait en place le gouvernement du nouveau Dominion du Canada.

Son journal est un récit fascinant d’une personne qui a été directement témoin des premiers jours du nouveau Dominion.

Il présente le point de vue d’une des Canadiennes les plus en vue de l’époque.

Cette fenêtre ouverte sur son quotidien brosse également un portrait captivant de la culture politique de la nouvelle nation.

Nous avons mis le journal en ligne le 29 juin, et sa transcription était terminée le 22 août – soit 25 jours plus tard seulement.

Sur la foi de ces succès, nous avons officiellement lancé le Co-Lab en avril dernier.   

Cet outil convivial permet au grand public de transcrire, d’étiqueter, de traduire et de décrire les dossiers et manuscrits numérisés provenant de notre collection.

Nous avons mis en ligne quatre corpus et, en moins d’un mois, la correspondance de l’un de nos anciens premiers ministres avec un ministre de la défense et les lettres d’amour d’un autre de nos anciens premiers ministres à sa fiancée ont déjà été complètement transcrites. On peut maintenant les consulter, elles sont accessibles à tous.

Pour illustrer un autre volet de notre relation avec la clientèle, j’aimerais mentionner un autre bibliothécaire non européen, mon confrère Alberto Manguel, l’auteur bien connu qui, depuis juillet 2016, est devenu le directeur de la bibliothèque nationale d’Argentine.

En janvier 2017, j’ai invité Alberto à donner une conférence dans nos locaux d’Ottawa.

Il a conclu son discours en disant, et je cite :

Une bibliothèque nationale peut, je le crois, être une sorte d’atelier de création et un lieu où sont engrangés des documents dans lesquels de futurs lecteurs trouveront des clés leur permettant d’imaginer des mondes meilleurs.

Atelier de création et lieu de conservation.

Voilà bien les deux pôles du mandat d’une institution de mémoire.

Le rôle des bibliothèques dans ce que l’on nomme maintenant « l’écosystème créatif » ne saurait se réduire aux seules fonctions d’acquérir et de conserver les œuvres.

Nos établissements sont aussi présents au début de la chaîne de création, en tant que sources d’inspiration et, même, de réservoir de matériaux, pour les artistes de toutes les disciplines – non seulement les auteurs et les poètes, mais aussi les vidéastes, les musiciens, les peintres, les metteurs en scène et les créateurs de jeux vidéo.

Quand nous avons à démontrer notre valeur sur la place publique et à justifier les retombées des investissements que nous recevons, cet aspect de notre présence dans le monde des industries culturelles n’est pas à négliger.

Sur ce thème de la valeur des bibliothèques, permettez que je partage avec vous une initiative que je poursuis depuis quelques années avec les principaux ténors du monde des institutions de mémoire du Canada.

Les institutions de mémoire forment ce qu’on appelle le secteur des « GLAM », d’après l’acronyme des mots anglais : galleries, libraries, archives et museums.

La raison pour laquelle je voulais nous faire travailler de concert est que ces institutions ne participaient pas beaucoup au dialogue sur l’avenir de la culture à l’ère du numérique, ni dans mon pays, ni dans le reste du monde.

J’estimais qu’en tant que communauté, nous avions le devoir de faire savoir, à la fois aux pouvoirs établis et au grand public, l’importance du rôle que jouent les GLAM à l’ère numérique.

C’est pourquoi j’ai sollicité l’aide de l’Association des musées canadiens et de la Commission canadienne pour l’UNESCO. Ensemble, nous avons convié nos membres et nos amis à un Sommet sur la valeur des GLAM qui s’est tenu à Ottawa par une froide journée de décembre.

Le sommet a attiré près de 300 personnes et une trentaine de conférenciers, dont certains de l’extérieur du Canada.

Nous leur avons lancé des pistes de réflexion exigeantes. Par exemple :

  • Pourquoi construire de nouvelles bibliothèques, alors qu’Internet permet d’accéder à l’information en tout temps et en tous lieux ?
  • Pourquoi dépenser pour construire des édifices muséaux, alors que les musées virtuels donnent accès à la culture et à l’histoire, où que l’on soit sur la planète ?
  • À quoi bon visiter les services d’archives? Leurs sites Web offrent tout ce qu’il nous faut, sans compter la contribution de sites commerciaux comme Ancestry ou Find my past…

Ces questions peuvent sembler ridicules aux yeux des personnes ici présentes, mais je vous assure qu’elles sont soulevées quotidiennement, en dépit du fait que les bibliothèques, les services d’archives et les musées attirent plus de visiteurs que jamais.

Au terme de nos discussions au Sommet de décembre 2016, nous avons collectivement adopté la Déclaration d’Ottawa.

Ce texte cristallisait notre intention d’aller de l’avant.

Par lui, nous reconnaissions que nous avons beaucoup en commun et qu’il serait utile d’unir nos forces. Nous avons déclaré vouloir :

accroître la collaboration entre nos institutions, afin de nouer de nouveaux partenariats pour stimuler la créativité et renforcer la participation;

élaborer des programmes et des services qui nous donneront les moyens de faire participer davantage nos publics;

enrichir nos collections et élargir l’accès à celles‑ci, afin de contribuer de manière significative au bien commun et au développement durable.

Au sortir du sommet, nous savions qu’il fallait poursuivre sur cette lancée.

Nous avons donc formé un groupe de travail chargé de traduire la Déclaration d’Ottawa en actes.

Le mandat du groupe de travail est d’explorer et d’étudier les façons dont les GLAM créent de la valeur pour la société canadienne et de contribuer activement à repérer des occasions de partenariats.

Le 30 janvier 2018, nous avons tenu un deuxième sommet sur les GLAM, cette fois au Musée royal de l’Ontario, à Toronto.

Ce sommet, intitulé À nous l’avenir, a attiré quelque 280 participants en cette autre journée froide de l’hiver canadien.

Nos discussions s’articulaient autour de quatre thèmes qui serviront de moteurs à nos futurs développements :

  • Les communautés – Comment la collaboration entre les GLAM peut-elle profiter aux communautés locales, offrir de meilleures occasions de tisser des liens et promouvoir une identité communautaire ?
  • Les autochtones – Comment les GLAM peuvent-ils travailler plus étroitement avec les communautés autochtones pour établir des relations fondées sur la compréhension et le respect mutuels ?
  • Le secteur privé – Comment les GLAM peuvent-ils travailler avec le secteur privé afin de stimuler l’innovation ?
  • Les priorités gouvernementales – Comment les GLAM peuvent-ils travailler avec les divers ordres de gouvernement ?

Une grande conclusion s’est dégagée de ce deuxième sommet, à savoir qu’il était urgent que les institutions de mémoire se dotent d’une trame narrative démontrant la valeur et l’ampleur des avantages qu’elles apportent sur les plans social et économique.

Cette trame narrative devrait montrer l’importance et la pertinence des GLAM, ainsi que les avantages qu’ils peuvent offrir aux partenaires des secteurs privé, public et sans but lucratif.

Au cours du sommet de Toronto, un proverbe africain nous a été remémoré :

Tout seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin.

Je crois fermement qu’en nous unissant et en éliminant les cloisons du passé, nous parviendrons à surmonter nos difficultés communes.

Et nous prouverons ainsi notre valeur.

Si le temps le permet, j’aimerais vous parler d’une dernière initiative que nous avons menée au cours de la dernière année.

Nous avons décidé de jouer un rôle actif pour faire valoir la place importante que les bibliothèques et les archives peuvent jouer pour combattre la diffusion des «fake news» ou de la désinformation.

Si certains ont avancé que le terme « fake news », ou « fausses nouvelles », devrait être abandonné, personne ne peut nier que ce sujet est bien présent dans l’actualité.

Il est si présent, en fait, que Collins en a fait son mot de l’année en 2017.

L’utilisation de ce terme a même bondi de 365 % cette année-là.

Alors, appelez-le comme vous voulez, mais le phénomène de la désinformation est trop répandu, selon moi, pour que les bibliothécaires et les archivistes se permettent de rester en marge du débat.

Avec les nombreuses ressources dont nous disposons, nous avons le devoir d’aider nos concitoyens à y voir clair.

Après tout, une institution comme BAC cumule 22 millions de livres, 250 kilomètres de dossiers et d’archives, 3 millions de cartes, 30 millions de photographies, 5 pétaoctets de documents électroniques… Et la liste ne s’arrête pas là.

Comme l’indique la maxime du domaine juridique Qui sentit commodum sentire debet et onus, qui dit ressources dit aussi responsabilités.

Et, honnêtement, je crois que nous sommes bien placés pour aider.

À l’heure où les gens se tournent de plus en plus vers les médias pour conforter leurs idées préconçues, ou, dans les mots du vice-président aux nouvelles de Google, pour trouver « des affirmations plutôt que des informations », les bibliothèques sont toujours perçues comme des lieux qui abritent des informations authentiques.

Selon un rapport du Pew Research Center publié en août dernier, 78 % des adultes jugent que les bibliothèques publiques les aident à trouver de l’information fiable.  Et cette statistique grimpe à 87 % chez les milléniaux.

Pour cette raison, les bibliothèques sont essentielles au maintien d’une démocratie saine et je crois que nous sommes bien placés pour travailler avec les médias – sociaux ou traditionnels – pour combattre les fausses nouvelles.

Nous avons amorcé une série de tables-rondes tenues à l’échelle du Canada. Nous en avons tenues trois à ce jour et deux autres sont à venir au cours de l’automne.

Notre objectif est de faire valoir aux entreprises comme Facebook et Google que les bibliothèques nationales sont prêtes à travailler avec elles en amont, afin d’aider à la définition des algorithmes qui permettront de déceler les fausses nouvelles à la vitesse des médias sociaux eux-mêmes.

C’est aussi de rappeler publiquement notre existence et notre pertinence au sein d’un sujet central pour l’avenir de nos sociétés.

Merci de votre attention.

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