Prix Bibliothèque et Archives Canada
Les prix Bibliothèque et Archives Canada, présentés conjointement par Bibliothèque et Archives Canada et la Fondation de Bibliothèque et Archives Canada, avec le généreux soutien du commanditaire fondateur, Air Canada récompensent des Canadiens remarquables qui ont contribué de façon exceptionnelle à la création et à la promotion du patrimoine culturel, littéraire et historique de notre pays.
Mémoire de notre passé ancien, aussi bien que de notre histoire récente, Bibliothèque et Archives Canada est une ressource incontournable pour tous les Canadiens qui veulent mieux se connaître eux-mêmes, individuellement et collectivement.
À ce titre, il lui paraît essentiel de souligner le travail exemplaire de ceux qui l'appuient dans sa mission fondamentale de faire rayonner tous les volets de la culture canadienne, ici et partout dans le monde.
Cette reconnaissance veut aussi mettre en lumière le fait que la création et la diffusion de notre patrimoine sont de plus en plus des entreprises démocratiques qui ne sont plus réservées aux seuls milieux où se produisait traditionnellement le savoir.


Cette épinglette, remise exclusivement aux distingués lauréats des prix Bibliothèque et Archives Canada, représente l'élément central d'une des murales réalisées par Alfred Pellan dans l'édifice de Bibliothèque et Archives Canada au 395, rue Wellington, à Ottawa.
Alfred Pellan a peint la murale Les Alphabets / The Alphabets sur le mur ouest du deuxième étage du 395, rue Wellington, à Ottawa, édifice qui abritait jadis la Bibliothèque nationale du Canada. Il s'agit aujourd'hui de l'édifice principal de Bibliothèque et Archives Canada. Cette murale et l'œuvre sœur qui se trouve sur le mur est, La Connaissance / Knowledge, ont été amorcées en 1957 et achevées un peu plus d'une décennie plus tard. Pour les deux murales, l'artiste québécois a commencé par faire des études préliminaires à petite échelle. Ces études se trouvent dans la collection de Bibliothèque et Archives Canada; elles sont décrites dans les notices Les Alphabets et La Connaissance.
Dans Les Alphabets / The Alphabets, l'artiste met en contraste des couleurs vives et un arrière-plan plutôt gris, utilisant une peinture mate qui ne reflète pas la lumière. Au centre, une mosaïque de visages schématisés coiffés de becs de plume entourent un livre ouvert. La disposition rappelle un visage humain. L'une des interprétations les plus populaires de l'œuvre, confirmée par l'artiste, est qu'il s'agit des visages de lecteurs et d'écrivains. À l'ensemble s'ajoutent des écritures spiralées dans plus d'une vingtaine de langues, tantôt anciennes ou médiévales, tantôt modernes (illyrien, hébreu, étrusque, et bien d'autres).
Lauréats 2025
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Gabrielle Boulianne-Tremblay
Crédit photo : Isabelle Lafontaine
Gabrielle Boulianne-Tremblay, originaire de Charlevoix, réside à Montréal (Tiohtià:ke) depuis près de dix ans. Ses œuvres explorent l’autofiction, les enjeux liés à la santé mentale et la transidentité.
Sa prestation remarquée dans le film acclamé Ceux qui font les révolutions à moitié n’ont fait que se creuser un tombeau lui a valu une nomination aux Prix Écrans canadiens dans la catégorie meilleure actrice de soutien – une première pour une femme trans.
Autrice, actrice, défenseuse des droits de la personne (notamment pour les personnes trans, à titre de co-porte-parole d’Interligne, organisme d’aide aux communautés 2ELGBTQIA+), scénariste, mannequin et conférencière, elle a publié de nombreux textes dans des collectifs et des revues littéraires, en plus d’avoir été chroniqueuse au journal Le Devoir. Elle est l’autrice des livres Les secrets de l’origami et La voix de la nature et du roman La fille d’elle-même (Prix des libraires 2022, nomination au Dublin Literary Award). Véritable succès critique et populaire, ce roman traduit en anglais et en espagnol et distribué en Europe est rapidement devenu essentiel pour faire avancer la conversation sur la transidentité dans le grand public. La suite très attendue de ce succès québécois, La fille de la foudre, paraîtra cet automne.
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Rupi Kaur
Crédit photo : Amrita Singh
Rupi Kaur est une poète, artiste et auteure à succès de renommée mondiale. Elle est l’auteure de quatre ouvrages figurant dans le palmarès des meilleures ventes. Ses recueils se sont écoulés à plus de 12 millions d’exemplaires et ont été traduits en plus de 40 langues. Son premier livre, lait et miel, demeure l’un des recueils de poésie les plus vendus du XXIe siècle.
En 2021, Rupi Kaur a marqué l’histoire avec le tout premier spectacle de poésie en son genre, Rupi Kaur Live, qui a été diffusé en primeur sur Amazon Prime Video. Elle a également été productrice déléguée du film This Place, présenté en première au Festival international du film de Toronto en 2022, ainsi que du documentaire Tuer un tigre, salué par la critique et nommé aux Oscars en 2024.
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Tomson Highway
Crédit photo : Sean Howard
Tomson Highway est né dans un banc de neige, à la frontière entre le Manitoba et le Nunavut. Élevé au sein d’une famille nomade qui chassait le caribou, il a grandi hors réserve, dans la nature spectaculaire du Canada subarctique, en ayant le privilège de parler deux langues : le cri, sa langue maternelle, et le déné, la langue de la nation voisine avec qui sa famille se déplaçait et chassait.
Après avoir obtenu un baccalauréat en musique et l’équivalent d’un baccalauréat ès arts avec majeure en anglais, il a œuvré pendant sept ans dans le domaine du travail social autochtone. S’appuyant sur son éducation et sa formation, il s’est ensuite consacré à l’écriture.
Tomson Highway est aujourd’hui un dramaturge, romancier, pianiste et auteur-compositeur de renommée internationale. Parmi ses succès, citons Les reines de la réserve, Dry Lips devrait déménager à Kapuskasing, Rose, Une truite pour Ernestine Shuswap, Zesty Gopher s’est fait écraser par un frigo et Le baiser de la Reine blanche, de même que son récit autobiographique, Éternel émerveillement, paru récemment. Il a aussi écrit pour la jeunesse, notamment Le chant des caribous, Les libellules cerfs-volants et Un renard sur la glace. Son œuvre est traduite en onze langues.
Tomson Highway a dirigé la première compagnie de théâtre autochtone au Canada, basée à Toronto : Native Earth Performing Arts, d’où est issue toute une génération de dramaturges et de comédiens.
Il est récipiendaire de 11 doctorats honorifiques et Officier de l’Ordre du Canada. Citons aussi le prix Dora Mavor Moore, le Prix littéraire du Gouverneur général, le prix Floyd S. Chalmers pour le théâtre canadien, le prix de la Fondation des arts de Toronto, le Prix national d’excellence décerné aux Autochtones et le Prix de la réalisation artistique des Prix du Gouverneur général pour les arts du spectacle (2022).
Sa comédie musicale Zesty Gopher s’est fait écraser par un frigo a été nommée aux Prix Juno 2015, catégorie Album autochtone de l’année. En 2022, il a lancé son premier album country, Cree Country – Tomson Highway.
En 2021, il a reçu le prix Hilary-Weston de la Writers’ Trust pour Éternel émerveillement. En 2022, il a donné les conférences Massey de la CBC lors du retour de la série en direct, interrompue depuis 2019.
Parlant couramment le cri, le français et l’anglais, Tomson Highway continue d’écrire, d’enseigner, de donner des conférences et de se produire au Canada et dans le monde.
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Margaret MacMillan
Crédit photo : Ander McIntyre
Margaret MacMillan est professeure émérite d’histoire à l’Université de Toronto et professeure émérite d’histoire internationale à l’Université d’Oxford. Elle a été vice-rectrice à l’enseignement et à la recherche au Collège Trinity de Toronto de 2002 à 2007, puis directrice du Collège St Antony’s d’Oxford de 2007 à 2017. Elle siège aux conseils d’administration de la Carnegie Corporation de New York, de l’Imperial War Museum de Londres et de l’Institut des sciences humaines de Vienne.
Les recherches de Margaret MacMillan portent sur l’histoire impériale britannique et l’histoire internationale des 19e et 20e siècles. Son plus récent ouvrage, War: How Conflict Shaped Us, s’ajoute notamment à Paris, 1919 et The War that Ended Peace. Mme MacMillan a présenté les conférences Massey de la CBC en 2015 et les conférences Reith de la BBC en 2018. Son travail lui a valu de nombreuses distinctions, dont le prix Samuel-Johnson et le Prix littéraire du Gouverneur général. Elle détient des diplômes honorifiques de plusieurs universités, en plus d’être membre honoraire de la British Academy, Compagnon de l’Ordre du Canada, Compagnon d’honneur (Royaume-Uni) et membre de l’Ordre du Mérite. Elle collabore fréquemment avec les médias à titre de commentatrice, tant au Canada qu’à l’étranger.
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Danny Ramadan
Crédit photo : Hannes van der Merwe
Danny Ramadan est un romancier syrien-canadien et un ardent militant pour la cause des réfugiés LGBTQ+. Ses mémoires, Crooked Teeth (2024), ont été largement acclamés et se sont retrouvés en lice pour le Prix littéraire du Gouverneur général dans la catégorie Essais.
Son plus récent titre, The Foghorn Echoes, a gagné le prix Lambda, catégorie Fiction gaie, et a été finaliste aux prix littéraires de la Colombie-Britannique, du Yukon et de la Ville de Vancouver. Son premier roman, La balançoire de jasmin (traduit en plusieurs langues), a remporté le prix littéraire du Independent Publisher et a été présélectionné au concours Canada Reads. Danny Ramadan est également l’auteur de la série jeunesse primée Salma, lauréate du prix littéraire Nautilus, du prix Publishing Triangle et du prix littéraire Middle East.
Depuis son arrivée au Canada, Danny Ramadan a recueilli plus de 300 000 $ pour soutenir les réfugiés LGBTQ+, assurant un passage sûr à plus d’une vingtaine de personnes queers et trans. Il est titulaire d’une maîtrise en création littéraire de l’Université de la Colombie-Britannique et d’un doctorat honorifique en lettres (humanités) de l’Université Adler.
Danny Ramadan vit à Vancouver avec son mari et ses deux chiens. Lorsqu’il n’écrit pas, vous le trouverez probablement plongé dans un jeu vidéo.
Lauréats 2024
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Reneltta Arluk
Crédit photo : Nahanni McKay
Reneltta Arluk est une Inuvialuite, Crie et Dénée des Territoires du Nord-Ouest. Ses grands-parents l'ont élevée le long de leur ligne de trappe jusqu'à ce qu'elle atteigne l'âge de fréquenter l'école. Cette enfance nomade lui a donné les clés pour devenir l'artiste multidisciplinaire qu'elle est aujourd'hui. Les protocoles culturels et l'optique autochtone qui façonnent son travail sont issus du mariage de son expérience de vie et de sa formation artistique.
À titre de directrice des arts autochtones au Centre des arts de Banff, Mme Arluk a chapeauté la conception d'œuvres dirigées par des Autochtones, et ce, dans toutes les disciplines. Elle a également soutenu la création d'une programmation inclusive pour les artistes autochtones, et renforcé les relations avec les communautés autochtones visées par le Traité no 6. Enfin, pour mieux faire entendre les voix autochtones, elle a forgé des partenariats avec des institutions artistiques non autochtones, tant à l'échelle régionale et nationale que mondiale.
Titulaire d'un baccalauréat en art dramatique de l'Université de l'Alberta, Mme Arluk est la première femme inuk et la première femme autochtone diplômée de ce prestigieux programme. Depuis plus de 20 ans, elle participe à la création de pièces de théâtre autochtones au Canada et à l'étranger. En 2008, elle a fondé l'Akpik Theatre, seule compagnie de théâtre autochtone professionnelle des Territoires du Nord-Ouest. Telle la chicoutai (le petit fruit sauvage qui lui a donné son nom), l'Akpik Theatre tente de s'épanouir dans le climat nordique en créant, en encadrant et en produisant des pièces inspirées et écrites par des Autochtones du Nord.
Mme Arluk est également la première metteuse en scène inuk et autochtone à avoir eu l'honneur de présenter une pièce au Festival de Stratford. En 2017, le Festival lui a d'ailleurs décerné le prix Tyrone Guthrie – Derek F. Mitchell pour sa mise en scène de la pièce The Breathing Hole, de la dramaturge Colleen Murphy.
Enfin, en tant qu'artiste, membre de divers conseils d'administration et administratrice dans le domaine des arts, Mme Arluk milite en faveur de changements culturels au Canada. Elle fait rayonner son leadership et son travail de gestion jusque sur la scène internationale, sans jamais perdre de vue les systèmes de valeurs autochtones.
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Kate Beaton
Crédit photo : Jason LeFrense
Kate Beaton est née et a grandi au Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse. Diplômée en histoire et en anthropologie de l'Université Mount Allison, elle déménage en Alberta afin d'y dénicher un emploi lui permettant de rembourser ses prêts étudiants.
Pendant son séjour dans l'Ouest, Mme Beaton lance une bande dessinée en ligne intitulée Hark! A Vagrant, qui attire rapidement un large public dans le monde entier. Cette œuvre phare, traduite en français sous le titre Diantre! Un manant, a également été publiée sous forme de recueil, tout comme Step Aside, Pops. Les deux ouvrages ont figuré plusieurs mois sur la liste des best-sellers du New York Times dans la catégorie roman graphique, et se sont hissés au palmarès des meilleurs livres de l'année du magazine Time, du Washington Post, du site Vulture et de NPR Books. Ils ont également remporté les prix Will Eisner, Ignatz, Harvey, et Doug Wright.
Mme Beaton compte aussi à son actif deux albums illustrés pour la jeunesse : Le petit roi et La princesse et le poney.
Son plus récent livre prend la forme de mémoires intitulés Environnement toxique. Il figure parmi les coups de cœur du New York Times, a remporté le concours Canada Reads et s'est taillé une place sur la liste annuelle des titres favoris de Barack Obama.
Mme Beaton vit au Cap-Breton avec sa famille.
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René Homier-Roy
Crédit photo : Nic Chevalier
René Homier-Roy est né à Montréal le 5 avril 1940.
À compter de 1958, il étudie l'architecture à l'Université McGill, puis les sciences politiques à l'Université d'Ottawa et à l'Université de Montréal. En 1963, il prend la direction des pages Arts et spectacles du Petit journal puis, en 1969, celles du quotidien La Presse.
En 1973, il lance, avec Varham G. Haroutioun et Paul Azaria, le magazine Nous, qui tire à 100 000 exemplaires et qu'il dirige jusqu'à la fin des années 80. En 1976, après le départ de Lise Payette, il coanime l'émission de fin de soirée Mesdames et Messieurs à la télévision de Radio-Canada.
En 1982, il lance le magazine Ticket, consacré au cinéma, et anime dès l'année suivante À première vue avec Chantal Jolis, une série d'émissions consacrée à l'actualité cinématographique à la télévision de Radio-Canada.
Parallèlement, il anime quelques émissions à la radio de CKAC, et coanime Montréal Matin à CKVL, en compagnie de Pierre Bourgault.
Au cours des années suivantes, il collabore abondamment aux magazines Châtelaine, L'actualité, TV Hebdo et Sélection du Reader's Digest.
À compter de mai 1998 et jusqu'en 2013, il anime à la radio de Radio-Canada la matinale C'est bien meilleur le matin, dont les parts de marché passeront de 7 à 21 au fil des ans.
À la télévision, il anime Viens voir les comédiens, une série de grands entretiens qu'il mène jusqu'en 2012, et qui deviendra ensuite Viens voir les musiciens à la radio.
Depuis 2014, il anime Culture club sur Ici Radio-Canada Première, un magazine consacré à l'actualité culturelle.
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Rohinton Mistry
Crédit photo : Mark Leslie
Rohinton Mistry, romancier et nouvelliste, voit le jour à Bombay, en Inde. Il arrive au Canada en 1975 après avoir obtenu un baccalauréat en mathématiques et en économie du St. Xavier's College de l'Université de Bombay. Les années suivantes, il travaille dans une banque tout en suivant des cours de soir en littérature anglaise et en philosophie à l'Université Ryerson (aujourd'hui l'Université métropolitaine de Toronto), à l'Université York et à l'Université de Toronto.
Sa carrière d'écrivain commence en 1983 et son premier livre, Tales from Firozsha Baag, publié en 1987, est finaliste des Prix littéraires du Gouverneur général. Ce recueil de onze récits interconnectés, se déroulant dans les années 1960 et 1970, dépeint les réalités de la vie quotidienne des résidents d'un immeuble délabré de Bombay.
Trois romans suivent, tous ayant été en lice pour le prix Booker. Such a Long Journey (v. f. Un si long voyage), paru en 1991, explore le conflit entre l'Inde et le Pakistan en 1971, qui conduit à la création du Bangladesh. Ce roman remporte le prix du Gouverneur général, le Commonwealth Writers Prize for Best Book et le SmithBooks/Books in Canada First Novel Award et est porté à l'écran en 1998, sous la forme d'un long métrage très bien accueilli.
Son deuxième roman, A Fine Balance (v. f. L'équilibre du monde), publié en 1995, transporte le lecteur dans l'Inde des années 1970, période marquée par l'état d'urgence déclaré dans tout le pays. Le livre remporte le prix Giller, le Commonwealth Writers Prize for Best Book, le Los Angeles Times Fiction Prize, le prix Winifred Holtby de la Royal Society of Literature et le prix ALOA du Danemark. Il est aussi sélectionné par le club de lecture d'Oprah et, en 2013, à l'occasion du 20e anniversaire du prix Giller, il remporte le prix « Giller of Gillers » décerné par CBC Books.
Family Matters (v. f. Une simple affaire de famille), paru en 2002, est son troisième roman. Le protagoniste, un veuf de 79 ans atteint de la maladie de Parkinson, fait face à des conflits familiaux et aux défis du vieillissement. L'ouvrage remporte le Kiriyama Pacific Rim Book Prize for Fiction et le Canadian Authors Association Fiction Award.
Rohinton Mistry reçoit des diplômes honorifiques de plusieurs universités, ainsi qu'une bourse de la Fondation Pierre Elliott Trudeau et une bourse Guggenheim. Élu membre de la Royal Society of Literature en 2009, il reçoit le Neustadt International Prize for Literature en 2012, et est nommé membre de l'Ordre du Canada en 2016. Ses œuvres sont traduites et publiées dans plus de 35 langues.
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Shani Mootoo
Crédit photo : Mike Gaurdaur
Shani Mootoo est née en Irlande et passe sa jeunesse à Trinidad, avant de s'installer au Canada au début de sa vingtaine. Elle obtient un baccalauréat en beaux-arts de l'University of Western Ontario (connue aujourd'hui sous le nom d'Université Western) en 1980, et une maîtrise en anglais et en théâtre de l'Université de Guelph en 2010.
À ses débuts, elle s'investit en tant que vidéaste et artiste en arts visuels, mais, au fil des trois dernières décennies, elle se consacre principalement à l'écriture de romans et de poésie et à la pratique de la photographie.
Ses œuvres sont exposées dans le monde entier, notamment au Musée d'art moderne de New York (MOMA) et à la Biennale de Venise. Son premier recueil de nouvelles, Out on Main Street, publié en 1993, marque le début de sa carrière littéraire. Son premier roman, Cereus Blooms at Night, paru en 1996 et traduit sous le titre de Fleur de nuit, est sélectionné pour plusieurs prix prestigieux dont le prix Giller, l'Ethel Wilson Fiction Prize et le Chapters/Books in Canada First Novel Award, ainsi que le prix Booker. Ce roman a d'ailleurs été réédité dans les collections Penguin Modern Classic et Vintage Classic.
Mme Mootoo a fait paraître son premier recueil de poésie, intitulé The Predicament of Or, en 2002. Parmi ses autres œuvres romanesques, on peut citer He Drown She in the Sea, qui a été retenu pour l'International Dublin Literary Award, ainsi que Valmiki's Daughter et Moving Forward Sideways like a Crab, tous deux ayant été sélectionnés pour le prestigieux prix Giller. Son plus récent roman, Polar Vortex, est également sélectionné pour le prix Giller. Son deuxième recueil de poésie, Cane|Fire, est publié en 2022, et son troisième, Oh Witness Dey!, en 2024.
Au fil des ans, Mme Mootoo a été écrivaine en résidence dans des universités du monde entier. Elle donne fréquemment des lectures et des conférences à l'échelle internationale. En reconnaissance de son œuvre remarquable, elle s'est vu décerner le titre de docteure en lettres honoris causa de l'Université Western. Elle est lauréate du prix James Duggins Outstanding Mid-Career Novelist Prize de Lambda Literary, ainsi que du prix Engel Findley Award du Writers' Trust. Le jury du Writers' Trust a d'ailleurs salué son travail en ces termes : « Faisant preuve d'une compréhension profonde et d'une dévotion sans faille, elle dévoile, d'une manière sans cesse renouvelée à l'intersection de l'identité et de la transformation, le coût inquiétant de la poursuite de ses rêves. »
Mme Mootoo vit aujourd'hui dans le sud de l'Ontario.

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