Aides au témoignage

« Le processus judiciaire a pour but la recherche de la vérité et, à cette fin, le témoignage de tous les participants à des poursuites judiciaires doit être donné de la façon la plus propre à faire éclater la vérité. »[1]

La juge L'Heureux-Dubé de la Cour suprême du Canada

L’ENJEU

Les aides au témoignage aident les survivant.e.s à fournir leurs meilleures preuves à un tribunal. Les survivant.e.s font face à des obstacles systémiques pour accéder aux aides au témoignage, même si tous ont le droit légal d'en faire la demande en vertu de la Charte canadienne des droits des victimes (CCDV). Ces aides ne sont pas présumées pour les survivant.e.s adultes, et beaucoup ne sont jamais informés de leur disponibilité. Les avocats de la défense contestent les demandes d'aide au témoignage, et les tribunaux semblent parfois appliquer des seuils juridiques dépassés, exigeant des survivant.e.s qu'ils prouvent la nécessité plutôt que la facilitation.

EN CHIFFRES

Dans notre sondage mené auprès de 1 000 survivant.e.s de violences sexuelles :

Dans notre sondage auprès de 450 intervenant.e.s :

IDÉES CLÉS

EN SOMME

Les aides au témoignage devraient être présumées ou traitées de façon administrative pour réduire les traumatismes et permettre la fonction de recherche de la vérité du tribunal.

RECOMMANDATIONS

Le gouvernement fédéral devrait modifier le Code criminel afin d'accroître l'accès aux aides au témoignage :

Option 1 : Approche administrative

5.1 Traiter les aides au témoignage pour les infractions sexuelles comme une question administrative qui n'exige pas la tenue d'une audience, en se fondant sur la présomption que les poursuites pour infractions sexuelles créent une forte probabilité de nouveau traumatisme. Les mesures d'adaptation pour les victimes en matière de témoignages appuient la fonction de recherche de la vérité du tribunal.

Option 2 : Présomption réfragable

5.2 (a) Créer une présomption réfragable pour les aides au témoignage pour les survivant.e.s adultes d'infractions sexuelles.

(b) Exiger du tribunal qu'il vérifie si une victime s'est vu offrir ou a demandé des aides au témoignage.

(c) Prévoir que, lorsqu'un juge décide que l'objection de la défense à l'aide au témoignage était frivole ou formulée de mauvaise foi, le temps consacré à la contestation de la demande d'aide au témoignage sera considéré comme un délai de la défense aux fins d'une demande fondée sur l'arrêt Jordan.

(d) Prévoir que, lorsque le juge décide de ne pas ordonner la délivrance d'aides au témoignage, celui-ci doit fournir des motifs écrits.

Dispositions supplémentaires

5.3 Préciser que les victimes et les témoins peuvent avoir accès à plusieurs aides au témoignage en même temps.

5.4 Ajoutez des chiens de soutien comme aide au témoignage.

5.5 Préciser que l'utilisation d'un témoignage vidéo (art. 486.2) à l'extérieur de la salle d'audience signifie également à l'extérieur du palais de justice.

5.6 [Si les enquêtes préliminaires ne sont pas éliminées] prévoir que toute aide au témoignage utilisée lors d'une enquête préliminaire est automatiquement accordée pour un procès.

Modification de la CCDV

5.7 Le gouvernement fédéral devrait modifier la CCDV pour établir que les victimes ont le droit d'obtenir des aides au témoignage (à l'heure actuelle, il s'agit d'un droit de demander des aides au témoignage).

Contexte

Les aides au témoignage sont des outils prévus dans le Code criminel qui aident les survivant.e.s et les témoins à témoigner. Les aides au témoignage comprennent :

Le Code criminel prévoit également qu'un juge peut rendre toute ordonnance d'aide au témoignage nécessaire pour protéger la sécurité des témoins et comporte plusieurs dispositions permettant la présentation de preuves par vidéo, y compris lors des enquêtes préliminaires.[6]

Notre enquête

De nombreux survivant.e.s n'ont PAS reçu d'aide au témoignage selon notre enquête auprès des survivant.e.s

Les intervenants de notre sondage étaient d'avis que les aides au témoignage devraient être présumées :

Pourquoi c'est important : Les aides au témoignage peuvent aider à faciliter la participation des survivant.e.s et des témoins et à minimiser le stress lors du témoignage devant le tribunal.[7] De nombreux juges et avocats reconnaissent que les aides au témoignage peuvent aider les témoins à fournir leur meilleur témoignage sans violer le droit d'un accusé à un procès équitable.[8]

Ces aides sont une option au Canada depuis les années 1980 au cas par cas.

La CCDV accorde aux victimes et aux survivant.e.s le droit de demander des aides au témoignage[12] dans le cadre de leur droit à la protection. L'examen du droit du témoin à des aides au témoignage est dans l'intérêt de la bonne administration de la justice.

Comment obtenir des aides au témoignage ?

Action gouvernementale

Recommandation antérieure du BOFVAC

En 2023, l'ombud a présenté un mémoire au Sous-comité sur le principe de l'audience publique et a souligné les commentaires positifs concernant les témoignages virtuels et l'accès, comme la sécurité et l'accessibilité. Les victimes devraient être informées des aides au témoignage disponibles pour les audiences en personne et virtuelles.

Aides au témoignage et participation virtuelle

Un point de vue détaillé des survivant.e.s sur les aides au témoignage et la valeur de la participation virtuelle au tribunal pour les survivant.e.s d'agression sexuelle est décrit dans cet article de The Walrus.[21]

Ma journée au tribunal Zoom : Les procès virtuels sont une meilleure option pour les survivant.e.s d'agression sexuelle. (Disponible en anglais seulement).

Ce que nous avons entendu

L'information sur les aides au témoignage devrait être fournie de manière proactive aux survivantes

De nombreuses survivantes ont dit qu'elles n'étaient pas au courant des aides au témoignage ou qu'elles n'étaient pas correctement informées à ce sujet.

Les informations sur les aides au témoignage devraient être fournies automatiquement aux survivant.e.s.

(Consultez la version PDF pour voir le graphique à l'appui.)

Aides au témoignage : Sur les 85 survivant.e.s qui ont fourni des informations supplémentaires sur l'accès aux aides au témoignage :[30]

Améliorations au fil du temps : Lorsque nous avons examiné ces expériences lors du dernier contact avec le système de justice pénale, les données suggèrent une grande amélioration des demandes d'aide au témoignage de la Couronne et une augmentation des demandes acceptées :

L'accès aux aides au témoignage devrait être présumé

Les survivant.e.s et les intervenant.e.s ont indiqué que les aides au témoignage devraient être offertes automatiquement

Ces points de vue sont conformes à la recommandation de 2024 du Commissariat selon laquelle les aides au témoignage devraient être présumées.[31]

Une compréhension de la neurobiologie du traumatisme nous aide à comprendre que les personnes qui ont subi un traumatisme peuvent ne pas être en mesure de témoigner de la manière dont le système judiciaire l'exige :

« … Le traumatisme produit de véritables changements physiologiques, notamment un recalibrage du système d'alarme du cerveau, une augmentation de l'activité hormonale du stress et des altérations dans le système qui filtre les informations pertinentes de celles qui ne le sont pas. »[34] [Traduction]

Une salle d'audience est déjà un endroit intimidant. Témoigner devant une personne qui vous a fait du mal peut exacerber le sentiment d'intimidation. Un contre-interrogatoire impitoyable peut conduire à la confusion et à un nouveau traumatisme.

« La façon dont les traumatismes affectent le cerveau a été bien étudiée et c'est prévisible. Malheureusement, cela va à l'encontre de beaucoup de nos notions sur ce qui fait un bon témoignage. »[35] [Traduction]

Pratique tenant compte des traumatismes : des décennies de recherche ont permis d'établir comment les traumatismes affectent le cerveau et comment cela affecte la participation au processus judiciaire.[36]

Nous avons entendu dire que de nombreux juges voient d'un bon œil les aides au témoignage.

Autoriser la vidéosurveillance de toute communauté équipée pour fournir le service. Nous avons entendu des recommandations visant à modifier le Code criminel afin de permettre une plus grande utilisation des témoignages vidéo à l'extérieur de la ville. Cela réduirait considérablement le fardeau des survivant.e.s vivant dans des collectivités rurales ou éloignées qui pourraient autrement avoir à se déplacer à plusieurs reprises pour des procédures annulées ou ajournées. Il offrirait également une meilleure protection aux survivant.e.s à qui l'on demande de retourner dans de petites collectivités pour y subir un procès lorsqu'ils ne sont pas en sécurité.

Les salles d'attente privées et les personnes de soutien étaient des aides courantes, selon les survivant.e.s

(Consultez la version PDF pour voir le graphique à l'appui.)

 L'accès aux aides au témoignage devrait être uniforme partout au Canada

« Là où je suis actuellement, il y a un tel manque d'aides au témoignage par rapport à l'endroit où je travaillais. C'est vraiment horrifiant. »[39] [Traduction]

« Dans une juridiction où j'ai travaillé, il y avait des écrans sans tain qui descendaient du plafond. Ceux-ci étaient plus efficaces que les écrans inclinables ou la vidéo et permettaient aux juges de voir clairement les témoins et aussi (les) accusés, mais de protéger les témoins contre (les) accusés. De tels écrans pourraient être obligatoires facilement dans tous les cas où cela est demandé. La vidéo pourrait être gérée de la même manière qu'elle l'est actuellement. »[40] [Traduction]

Accès limité et incohérent aux aides au témoignage

Un intervenant a indiqué que parfois les demandes d'aide au témoignage sont accordées par le tribunal, mais qu'à la dernière minute, les aides ne peuvent pas être utilisées en raison d'un manque de ressources humaines, d'espace ou d'équipement.

Le financement peut également avoir une incidence sur la façon dont les ressources sont fournies

Certains survivant.e.s bénéficient d'une plus grande aide dans le processus judiciaire, selon l'endroit où ils vivent. D'autres n'ont pas ce type d'assistance.

10 pattes en l'air

Les chiens de soutien judiciaire ont été mentionnés comme des points positifs pour les survivant.e.s et les témoins lors des témoignages, mais le manque de ressources entraîne des incohérences dans l'accès.

Dans un rapport publié en 2014 par le ministère de la Justice, intitulé L’utilisation des chiens de soutien pour aider les victimes d’actes criminels, il est question de recherches sur les animaux de soutien qui pourraient s'appliquer aux victimes dans la salle d'audience. Le rapport souligne les nombreux avantages des animaux de soutien, de la thérapie assistée par l'animal (TAA) et des points de vue canadiens et américains sur l'utilisation des animaux de soutien.

En 2022, le ministère de la Justice a poursuivi cette recherche avec un nouveau rapport sur :

Nous recommandons que le Code criminel soit modifié pour permettre l'utilisation de chiens d'assistance à titre d'aide au témoignage.

Des survivant.e.s signalent que les avocats de la défense contestent de plus en plus les aides au témoignage

« Je n'étais pas correctement préparé pour témoigner ; l'adjoint de la Couronne a négligé de demander la levée de l'interdiction de publication comme je l'avais demandé, et la défense m'a empêché d'avoir ma personne de confiance dans la pièce avec moi pendant que je témoignais. Tout au long du processus, j'ai été renvoyé, ignoré et manqué de respect. L'avocat de la défense s'est appuyé sur des mythes et des stéréotypes sur le viol pour me discréditer et me bouleverser lors de mon témoignage et a ignoré de manière flagrante un avertissement concernant un langage sans conséquences. »[47] [Traduction]

« Il a obtenu le droit de refuser l'aide judiciaire devant les tribunaux pénaux et les tribunaux de la famille. Je n'avais pas le droit d'avoir une personne de soutien du refuge ou des services aux victimes avec moi, mais il était chez un ami en train de fumer de la marijuana sur le terrain Zoom. »[48] [Traduction]

Un thème récurrent chez de nombreux survivant.e.s et procureurs de la Couronne est que les avocats de la défense contestent de plus en plus toutes les demandes procédurales, peut-être comme moyen d'entraîner des retards dans le cadre d'analyse de l'arrêt Jordan.

Certains intervenants ont suggéré que la pratique actuelle en matière d'aides au témoignage devrait être inversée de sorte que l'avocat de la défense devrait prouver que l'aide au témoignage compromettrait la façon dont l'accusé serait en mesure de défendre sa cause plutôt que la Couronne ait à prouver sa nécessité.[50]

Pour répondre à ces demandes contestées d'aides au témoignage, il a été suggéré de faire appel à un témoin expert pour discuter du handicap particulier et de la façon dont il peut avoir une incidence sur la victime et sa capacité de témoigner.[51]

« Le droit de faire face à ses accusateurs n'est pas à notre époque à prendre au sens littéral. À mon avis, c'est simplement le droit d'un accusé d'être présent à l'audience, d'entendre l'affaire contre lui et d'y répondre et de se défendre. »[52] [Traduction]

Procureurs de la Couronne et aides au témoignage

« Faire en sorte que les aides au témoignage soient une pratique automatique pour toutes les victimes d'agression sexuelle (pas seulement les enfants) et qu'elles soient enchâssées dans les lignes directrices de la Couronne. »[53] [Traduction]

Un intervenant a expliqué que les procureurs de la Couronne, surchargés de travail et occupés, n'ont pas l'énergie nécessaire pour obtenir des aides au témoignage à chaque fois.

« Les procureurs de la Couronne sont surchargés de travail et manquent de ressources et, par conséquent, ils n'investissent pas de temps et d'efforts dans les dossiers. Ils sont très rapides à suggérer de résoudre les problèmes au moyen d'une option moindre. Ils s'empressent de souligner à quel point il est difficile de témoigner et que les questions ne seront probablement même pas abordées pour tenter de décourager les survivant.e.s de témoigner. Il y a une insistance pour obtenir un affidavit sur le niveau de peur des survivant.e.s et pourquoi ils veulent des aides au témoignage, ce qui peut donner à un survivant l'impression qu'il doit justifier pourquoi il a peur. Les procureurs de la Couronne disposent de ressources dans leur demande (comme les décisions de la CSC sur la façon dont il est compréhensible, la peur de témoigner, etc.). Cependant, personne ne semble comprendre comment présenter ces arguments devant le tribunal. La défense s'appuie sur la validité de la peur et se demande si elle a vraiment peur, alors que ce n'est pas le critère. Les couronnes ne font rien pour corriger cela et tombent simplement dans « c'est à quel point elles ont peur. »[54] [Traduction]

Il y a un besoin continu d'aides au témoignage

« J'aimerais avoir la possibilité de ne pas témoigner devant l'agresseur, peu importe l'écran de confidentialité. Je détestais entrer dans la salle d'audience et il m'a regardé. »[57] [Traduction]

« L'option Zoom a été très utile. Le fait d'être dans une pièce avec l'accusé a déclenché un trouble de stress post-traumatique et des réactions viscérales que je ne peux pas contrôler. Sur zoom, mettez un post-it sur son visage pour ne pas le voir. Personne n'a donné la possibilité de ne pas témoigner en personne. Vous devez être exposé à la personne qui vous a maltraité. Malheureusement, cela fait partie du processus. Peut-être que ça ne devrait pas l'être, mais c'est le cas. »[58] [Traduction]

Nous avons entendu à maintes reprises que les survivant.e.s ne veulent pas voir celui qui leur a causé du mal

L'environnement du palais de justice et de la salle d'audience est intimidant

Les intervenants nous ont dit que les tribunaux ne sont pas construits physiquement pour les survivant.e.s. Par exemple, il y a des salles d'attente communes ou ils n'ont pas d'espaces de témoignage confortables.[60] Le survivant doit mettre sa vie entre parenthèses, partager son expérience à plusieurs reprises, se voir refuser un témoignage à distance et attendre des heures sans savoir quand il témoignera.

Les appels en faveur d'un meilleur accès aux aides au témoignage n'ont pas changé

En 2018, le ministère de la Justice a tenu une conférence sur les outils d'aide au témoignage avec des travailleurs des services aux victimes, des avocats, des employés des politiques gouvernementales et des policiers.[64] Les participants ont signalé des difficultés lors de l'utilisation d'aides au témoignage avec des témoins vulnérables, comme la résistance à l'utilisation des aides au témoignage, le manque de disponibilité et de ressources, des problèmes technologiques (en particulier l'équipement de télévision en circuit fermé) et des problèmes de processus, par exemple fournir un préavis de 30 jours pour pouvoir utiliser l'équipement de télévision en circuit fermé.

Ils ont recommandé de:

  1. Modifier le processus de demande de ces aides et clarifier l'utilisation des animaux de soutien et des personnes de soutien.
  2. Assurer un large accès aux aides au témoignage, en particulier dans les communautés autochtones éloignées.
  3. Changer la logistique des aides au témoignage. Améliorer les écrans, permettre aux survivant.e.s d'entrer dans le tribunal par une autre entrée, et a exprimé des préoccupations concernant la vidéosurveillance.
  4. Accroître l'accès à la technologie.
  5. Accroître l'éducation et la formation des professionnels et du public.

En 2018, la Réunion fédérale-provinciale-territoriale des ministres responsables de la justice et de la sécurité publique a tenu une conférence intitulée Signalement, enquête et poursuite des agressions sexuelles commises contre des adultes – Défis et pratiques prometteuses pour améliorer l'accès à la justice pour les victimes, au cours de laquelle l'un des sujets était les aides au témoignage.[65] Le Groupe de travail a recommandé :

En 2025, la Dre Kim Stanton a publié le rapport final d'un examen systémique indépendant du traitement de la violence entre partenaires intimes et de la violence sexuelle dans le système juridique de la Colombie-Britannique. Le rapport recommande que les tribunaux de juridiction criminelle et les tribunaux de la famille aient accès à des dispositifs d'aide au témoignage (recommandation 20B).[66]

L’importance de l'identité

Survivant.e.s adultes et enfants

Le pouvoir discrétionnaire accordé aux tribunaux d'ordonner des aides au témoignage crée de l'incertitude et du stress pour de nombreux témoins adultes. Nous avons entendu que « le fait de ne plus avoir de présomption pour les aides au témoignage peut mener au décrochage » et que « témoigner a été la chose la plus difficile que j'aie jamais faite » lorsqu'on m'a refusé ces aides.[70]

Certaines survivantes ont été informées que les aides au témoignage ne sont disponibles que pour les enfants.

Survivant.e.s du Nord et des régions rurales

Accès aux aides au témoignage dans les communautés nordiques et rurales

Survivant.e.s vivant avec un handicap

« Une utilisation accrue de la télévision en circuit fermé (TVCF) pendant les procès pourrait aider les survivant.e.s adultes handicapés à témoigner sans faire face directement à l'accusé. Cette approche, déjà utilisée pour les enfants survivant.e.s, devrait être élargie pour répondre aux besoins des adultes vulnérables. »[79] [Traduction]

« J'ai eu des adaptations pour handicap. Coussin chauffant pour la douleur, des pauses supplémentaires. J'ai dû demander. On ne m’a rien dit. Aucune offre d'aide au témoignage. »[80] [Traduction]

Selon notre sondage auprès des survivant.e.s, 65 % des personnes handicapées avaient accès à des aides au témoignage, tandis que 35 % ont répondu qu'elles n'y avaient pas accès.

(Consultez la version PDF pour voir le graphique à l'appui.)

Notre sondage a également révélé que 77 % des survivant.e.s handicapés ont déclaré que la Couronne ne leur avait pas demandé s'ils voulaient des aides au témoignage.

(Consultez la version PDF pour voir le graphique à l'appui.)

Nous avons entendu :

Les aides au témoignage sont particulièrement importantes pour les personnes handicapées et neurodivergentes

En 2009, le ministère de la Justice du Canada a mené une étude auprès de douze fournisseurs de services aux victimes sur leurs expériences avec les personnes atteintes de l'ensemble des troubles du spectre de l'alcoolisation fœtale (TSAF). Les participants ont convenu que les acteurs de la justice pénale n'étaient pas suffisamment au courant du TSAF et ne savaient pas que les aides au témoignage pouvaient être utiles à ces témoins.

Étude de cas : Personne n'a contesté l'accusé

L'homme qui m'a violée pendant des années s'est senti chez lui dans la salle des victimes et des témoins. Je ne l'avais pas vu depuis des décennies. C'était extrêmement traumatisant et il a refusé de partir. Je devais témoigner deux minutes plus tard.

Je n'avais pas le temps de me purifier, de me préparer et de me rééquilibrer. J'ai senti que c'était une attaque contre tout mon esprit et qu'on m'attendait ensuite à ce que je reste assis à la barre des témoins pendant des heures, quelques minutes seulement après.

L'agresseur, même si on lui avait dit que cette pièce était pour les victimes, n'arrêtait pas de retourner dans mon espace supposément sécuritaire tout au long du procès et nous avons dû demander au gardien de la sécurité du tribunal de le lui dire. Lui et son avocat se sont ensuite tenus devant ma salle d'espace tout au long du procès, puis devant les toilettes des femmes.

La chambre de la victime était vide de toute atmosphère de soutien. Il devrait y avoir de l'eau, des jus de fruits (diabétique ici), des collations, les médecines sacrées, des pierres de grand-père.

La salle d'audience était glaciale et on s'attendait à ce que je tienne mon micro et que je m'assoie dans la position la plus inconfortable pour que mon agresseur et son ex-femme, qui a aidé à dissimuler ses crimes pendant des décennies, puissent entendre. Son avocat a d'ailleurs arrêté le tribunal à plusieurs reprises pour me faire répéter plus fort alors qu'ils n'arrêtaient pas de dire qu'ils ne pouvaient pas entendre. Ainsi, l'agresseur et son ex-femme étaient plus importants qu'une femme handicapée qui témoignait.

Encore une fois, aucun représentant juridique ne s'est soucié de l'horreur absolue qu'il était de répéter des choses dégoûtantes encore et encore avec des agresseurs à quelques mètres de distance.

Son ex-femme a été autorisée à enregistrer l'intégralité du procès parce qu'elle était soi-disant sourde ou malentendante ??? Qu'en est-il de mon droit en tant que victime de ne pas être exploitée par cette femme ? Je crains encore aujourd'hui qu'elle ne partage mes expériences personnelles et les plus douloureuses avec d'autres. Cela n'aurait jamais dû être autorisé ![86]

À RETENIR

Les survivant.e.s méritent les outils dont ils ont besoin
pour témoigner en toute sécurité et efficacement

Les mesures de soutien sont des droits, pas des concessions.

[1] R c. Levogiannis, 1993 CanLII 47 (CSC), [1993] 4 RCS 475

[2] Sondage de l’ESSAS auprès des survivant.e.s

[3] Sondage de l’ESSAS auprès des survivant.e.s

[4] Sondage de l’ESSAS auprès des intervenant.e.s

[5] Code criminel, L.R.C. 1985, ch. C-46, art. 486.1 à 486.3.

[6] Voir, par exemple, les articles 715.1 et 715.2.

[7] McDonald, S. (2021). Recueil des recherches sur les victimes d'actes criminels no 11, Aider les victimes à trouver leur voix : Aides au témoignage dans les procédures pénales. ministère de la Justice du Canada.

[8] R c Levogiannis, 1993 CanLII 47 (CSC) ; Projet Enfant Témoin, & Bala, N. (2005). Mémoire sur le projet de loi C-2 : Reconnaître les capacités et les besoins des enfants en tant que témoins dans le système de justice pénale du Canada, présenté au Comité permanent de la justice, des droits de la personne, de la sécurité publique et de la protection civile de la Chambre des communes ; Young, A. N. et Dhanjal, K. (2021). Les droits des victimes au Canada au 21e siècle.

[9] R c. Levogiannis, 1993 CanLII 47 (CSC)

[10] R c. Levogiannis, 1990 CanLII 6873 (ON CA), au paragraphe 35 ; R c. J.Z.S., 2008 BCCA 401 (CanLII)

[11] Bala, N. (2025). Les enfants témoins dans le système de justice pénale du Canada : progrès, défis et rôle de la recherche. Recueil des recherches sur les victimes d'actes criminels, no 18. Ministère de la Justice du Canada.

[12] Charte canadienne des droits des victimes, L.C. 2015, ch. 13, art.

[13] Gouvernement de l'Ontario. (2017). Manuel des poursuites de la Couronne, D. 35 : Aides au témoignage et accessibilité.

[14] Gouvernement du Canada, ministère de la Justice. (2024, 10 mai). Aides au témoignage.

[15] Code criminel, L.R.C. 1985, ch. C-46, art. 486.1 et 486.2.

[16] C.F. c. R, 2024 QCCQ 1474 (CanLII)

[17] Femmes et Égalité des genres Canada. (2022). Plan d'action national pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe.

[18] Direction générale de l'évaluation et Secteur de la vérification interne et de l'évaluation. (2021). Évaluation de la Stratégie fédérale d'aide aux victimes du ministère de la Justice du Canada [Rapport].

[19] Comité permanent de la justice et des droits de la personne. (2022). Améliorer le soutien aux victimes d'actes criminels. Dans le rapport du Comité permanent de la justice et des droits de la personne.

[20] Young, A. N. et Dhanjal, K. (2021). Les droits des victimes au Canada au 21e siècle, ministère de la Justice du Canada. CanLIIDocs.

[21] Watson, S. (pseudonyme) et Schreiber, M. (2021. Mis à jour en 2024). My Day in Zoom Court: Virtual Trials Are a Better Option for Sexual Assault Survivors. The Walrus.

[22] Sondage de l’ESSAS auprès des survivant.e.s, réponse #998

[23] Entretien de l’ESSAS auprès d’un.e survivant.e #004

[24] Entretien de l’ESSAS auprès d’un.e survivant.e #046

[25] Sondage de l’ESSAS auprès des survivant.e.s, réponse #280

[26] Sondage de l’ESSAS auprès des survivant.e.s, réponse #790

[27] Sondage de l’ESSAS auprès des survivant.e.s, réponse #289

[28] Sondage de l’ESSAS auprès des survivant.e.s, réponse #170

[29] Sondage de l’ESSAS auprès des intervenants, réponse, #37. Cela s'appliquerait à la fois aux dispositions de l'article 486 du Code criminel et aux témoignages sur vidéo. (art. 715.1 Témoignage de la victime ou du témoin âgé de moins de 18 ans).

[30] Plus d'une réponses étaient permises.

[31] BOFVAC. (2024). Lettre ouverte au gouvernement du Canada : Il est temps que les victimes et les survivants d'actes criminels aient des droits exécutoires.

[32] Sondage de l’ESSAS auprès des intervenants, réponse #106

[33] Sondage de l’ESSAS auprès des intervenants, réponse #37. Cela s'appliquerait à la fois aux dispositions de l'article 486 du Code criminel et aux témoignages sur vidéo. (art. 715.1 Témoignage de la victime ou du témoin âgé de moins de 18 ans).

[34] Van Der Kolk, B.  (2014). Le Corps n'oublie rien: Le cerveau, l'esprit et le corps dans la guérison du traumatisme. Livres Penguin.

[35] Beazley, D. (2024, 2 janvier). Understanding the impact of trauma on witness testimony. CBC / ABC National. (Disponible en anglais seulement).

[36] P. Ponic et al. (2021). Approches tenant compte des traumatismes (et de la violence) pour soutenir les victimes de violence : considérations politiques et pratiques. Recueil des recherches sur les victimes d'actes criminels, no 9.

[37] R c. Levogiannis, 1993 CanLII 47 (CSC), [1993] 4 RCS 475, au paragraphe 17. Benedet, J., et Grant, I. (2012). Taking the Stand: Access to Justice for Witnesses with Mental Disabilities in Sexual Assault Cases. Osgood Hall Law Journal, 50(1), 1-45.

[38] Entretien de l’ESSAS auprès d’un.e survivant.e.s #017

[39] Sondage de l’ESSAS auprès des intervenants, réponse #28

[40] Sondage de l’ESSAS auprès des intervenants, réponse #55

[41] Entretien de l’ESSAS auprès d’un.e survivant.e.s #008

[42] Entretien de l’ESSAS auprès d’un.e survivant.e.s #008

[43] Soumission écrite de l’ESSAS #73.

[44] Table de consultation de l’ESSAS #03 : Enfants et jeunes

[45] Sondage de l’ESSAS auprès des survivant.e.s, réponse #954

[46] Entretien de l’ESSAS auprès d’un intervenant #045

[47] Sondage de l’ESSAS auprès des survivant.e.s, réponse #293

[48] Sondage de l’ESSAS auprès des survivant.e.s, réponse #286

[49] C.F. c. R., 2024 QCCQ 1474 (CanLII)

[50] Sondage de l’ESSAS auprès des intervenants, réponse #122

[51] Table de consultation de l’ESSAS #07 : Procureur de la Couronne chargée de la traite des personnes

[52] R c. J.Z.S., 2008 BCCA 401 (CanLII)

[53] Sondage de l’ESSAS auprès des survivant.e.s, réponse #404 ; Sondage de l’ESSAS auprès des survivant.e.s, réponse #228

[54] Sondage de l’ESSAS auprès des intervenants, réponse #346

[55] Sondage de l’ESSAS auprès des intervenants, réponse #320

[56] Sondage de l’ESSAS auprès des intervenants, réponse #228

[57] Sondage de l’ESSAS auprès des survivant.e.s, réponse #817

[58] Entretien de l’ESSAS auprès d’un.e survivant.e. #004

[59] Sondage de l’ESSAS auprès des survivant.e.s, réponse #175

[60] Sondage de l’ESSAS auprès des intervenant.e.s, réponse #368

[61] Table de consultation de l’ESSAS #16 : Consultation de la Couronne

[62] Des préoccupations similaires ont été soulevées dans le cadre d'un échange de connaissances du ministère de la Justice du Canada. Hickey S., McDonald S. (2021). Échange de connaissances sur le sida : réussites, défis et recommandations - Recueil des recherches sur les victimes d'actes criminels no 12. ministère de la Justice du Canada.

[63] Sondage auprès des intervenants de SISSA, réponse #96

[64] Hickey S., McDonald S. (2021). Échange de connaissances sur le sida : réussites, défis et recommandations - Recueil des recherches sur les victimes d'actes criminels no 12. ). ministère de la Justice du Canada.

[65] Ministres fédéral, provinciaux et territoriaux responsables de la Justice et de la Sécurité publique (2018). Signalement, enquête et poursuite des agressions sexuelles commises contre des adultes – Défis et pratiques prometteuses pour améliorer l'accès à la justice pour les victimes. Secrétariat des conférences intergouvernementales canadiennes.

[66] Stanton, K. (2025). The British Columbia legal system’s treatment of intimate partner violence and sexual violence. Gouvernement de la Colombie-Britannique. (Disponible en anglais seulement).

[67] Sondage de l’ESSAS auprès des intervenants, réponse #6

[68] Sondage de l’ESSAS auprès des intervenants, réponse #204

[69] Sondage de l’ESSAS auprès des intervenants, réponse #293

[70] Entretien de l’ESSAS auprès d’un intervenant #53; Entretien de l’ESSAS auprès d’un.e survivant.e.s #140

[71] Young, A. N. et Dhanjal, K. (2021). Les droits des victimes au Canada au 21e siècle. ministère de la Justice du Canada. CanLIIDocs.

[72] Code criminel, articles 486.1, 486.2 et 486.3.

[73] Sondage de l’ESSAS auprès des intervenants, réponse #205

[74] Sondage de l’ESSAS auprès des intervenants, réponse #223

[75] Entretien de l’ESSAS auprès d’un intervenant #008

[76] Entretien de l’ESSAS auprès d’un intervenant #008

[77] Les tribunaux qui siègent littéralement « en circuit », c'est-à-dire que les juges se déplacent d'une région à l'autre pour se rendre dans différentes villes ou communautés où ils entendront des affaires.

[78] R c SLC, 2020 ABQB 515 (CanLII) comprend une analyse exhaustive des témoignages à l'extérieur de la salle d'audience.

[79] Table de consultation de l’ESSAS #14 : Services aux victimes

[80] Entretien de l’ESSAS auprès d’un.e survivant.e.s #004

[81] Table de consultation de l’ESSAS #25 : Personnes handicapées

[82] Table de consultation de l’ESSAS #14 : Services aux victimes

[83] Lim et al. (2022). Autistic Adults May Be Erroneously Perceived as Deceptive. Journal of Autism and Developmental Disorders, 52(2), 490-507. (Disponible en anglais seulement).

[84] Family Justice Council. (2020). Safety from Domestic Abuse and Special Measures in Remote and Hybrid Hearings. (Disponible en anglais seulement).

[85] McDonald, S. (2018). Aider les victimes à trouver leur voix : Aides au témoignage dans les procédures pénales. Recueil des recherches sur les victimes d'actes criminels, no 11. Ministère de la Justice du Canada

[86] Sondage de l’ESSAS auprès des survivant.e.s, réponse #439

 

Détails de la page

2025-11-19