Limiter la propagation de l’agrile du frêne
Communiqué de presse
25 juillet 2017 – Québec – Commission des champs de bataille nationaux
La Commission des champs de bataille nationaux et la Ville de Québec ont annoncé ce matin la formation d’un comité technique régional afin de lutter contre l’agrile du frêne, cet insecte ravageur, responsable de la mort de millions d’arbres en Amérique du Nord depuis 2002. Déployer rapidement des actions de lutte dans le foyer d’infestation est primordial pour ralentir la propagation de l’insecte et protéger le patrimoine forestier. Soucieux des enjeux environnementaux, sociaux et économiques, les spécialistes de l’insecte et les grands propriétaires de la région de Québec travaillent en partenariat et unissent ainsi leur expertise respective et leurs ressources pour limiter la propagation de l’agrile du frêne, dont la présence a été confirmée sur le territoire de la Ville de Québec. Un protocole de recherche axé sur un champignon entomopathogène sera en place dans les prochains jours, mais les efforts de détection se déploient depuis plusieurs années déjà. La population a un rôle important à jouer pour aider à détecter la présence de l’agrile et limiter sa propagation, notamment en évitant le transport de bois de chauffage.
Faits en bref
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Le comité régional vise un plan d’action à plus long terme et se compose de la Commission des champs de bataille nationaux, de Ressources naturelles Canada, de l’Agence canadienne d’inspection des aliments, du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec, de la Commission de la capitale nationale du Québec, de l’Université Laval, de la Communauté métropolitaine de Québec, des Villes de Québec, de Saint-Augustin-de-Desmaures et de L’Ancienne-Lorette. De ce regroupement découle un comité spécifique au foyer d’infestation du quartier Montcalm.
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Présence détectée par écorçage au printemps dernier dans le quartier Montcalm, confirmée le 10 juillet par l’Agence canadienne d’inspection des aliments, l’agrile du frêne est un coléoptère nuisible qui tue progressivement les frênes et qui a fait son apparition au Québec en 2008. Bien établi dans la région de Montréal, sa découverte à Québec en fait le point le plus à l’est au Canada. La détection est récente, mais l’insecte destructeur prend plusieurs années à laisser des traces, ce qui représente souvent la pointe de l’iceberg. Les larves vivent sous l’écorce et creusent des tunnels limitant la circulation de la sève, alors que les adultes se nourrissent du feuillage dans la partie supérieure de ces arbres et peuvent voler sur plusieurs kilomètres. Toutes les espèces de frênes sont ciblées et le cycle de développement peut s’étaler sur un ou deux ans.
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L’activité humaine demeure le vecteur le plus probant de propagation : transport de bois de chauffage, du matériel de pépinière, des arbres, des copeaux de bois, etc. Peu importe l’essence d’arbre, déplacer le bois de chauffage accroît le risque de dispersion de l’insecte. La collaboration citoyenne est essentielle pour limiter l’infestation et minimiser les impacts sur le paysage et le bien-être.
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Bien qu’il soit trop tard pour espérer son éradication, en raison de l’inexistence de méthodes efficaces pour le vaincre, l’agrile du frêne a peu d’ennemis naturels sur le continent nord-américain, contrairement à l’Asie dont il est originaire. Des travaux de recherche au Service canadien des forêts (Ressources naturelles Canada) et à l’Institut Armand-Frappier font état de nouvelles avenues pour contrôler les populations de cet insecte. Naturellement présent dans l’environnement, un champignon pathogène, Beauveria bassiana, fait partie des outils que mettent à l’essai la Commission des champs de bataille nationaux et la Ville de Québec, à l’instar de dizaines de villes au Québec. Lorsque l’insecte entre dans le piège, il est contaminé par le champignon et le propage à son tour à ses partenaires lors des accouplements. 80 % des insectes infectés initialement meurent dans les jours suivants.
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Proactive, la Commission des champs de bataille nationaux participe depuis quelques années au programme de détection de la Ville de Québec. Depuis 2015, la Commission fait de la détection par écorçage. Le 14 juillet dernier, la présence de l’agrile du frêne a été détectée dans des pièges disposés sur les plaines d’Abraham. De 10 à 20 frênes à faible potentiel seront abattus par mesure préventive. Le bois coupé sera en partie revalorisé en planches et un reboisement est prévu avec d’autres essences. Le parc des Champs-de-Bataille, regroupant entre autres les plaines d’Abraham et le parc des Braves, compte quelque 2000 frênes, dont plus de 80 % se situent le long de la falaise. Soucieuse de sauvegarder le patrimoine arboricole du parc, la Commission participe à deux programmes de recherche : un avec le Centre de foresterie des Laurentides de Ressources naturelles Canada qui vise la détection de l’agrile du frêne et implique l’installation de 75 pièges (types Lindgren et prismes) sur le territoire de la Commission, le suivi de détection et le partage de données récoltées. L’autre protocole expérimental en collaboration avec GDG environnement vise la mise en place de 15 pièges avec champignon entomopathogène. Le plan d’action de la Commission rejoint celui de la Ville de Québec en ce qui a trait au traitement avec biopesticide, expérimentation au champignon et abattage suivant les normes en vigueur.
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La Ville de Québec déploie son plan d’action pour ralentir l’infestation et protéger la canopée; l’inventaire d’arbres municipaux comprenant plus de 13 000 frênes. C’est grâce au programme de détection précoce par écorçage de la Ville de Québec que l’agrile du frêne a été détecté. Depuis, la section sur l’agrile du frêne du site Internet municipal a été bonifiée et la Ville dévoile aujourd’hui son plan d’action à court terme pour lutter contre le ravageur. Les actions entreprises dès juillet 2017 visent à gérer le foyer d’infestation dans le secteur Montcalm, dans un rayon de 500 mètres autour du premier frêne déclaré infesté : traitement d’une vingtaine de frênes avec un biopesticide pour les maintenir en bonne santé et pour tuer des larves d’agrile; instauration d’un dispositif expérimental d’auto-dissémination au champignon entomopathogène (Beauveria) sur 15 frênes; abattage selon des procédés conformes de plus d’une vingtaine de frênes afin de réduire les populations d’insectes et planification du remplacement des frênes abattus par d’autres espèces d’arbres. La Ville dénombre actuellement 46 frênes municipaux dans le foyer d’infestation. Elle travaillera également pendant les prochains mois à une réglementation sur la gestion des frênes et fera un portrait de l’étendue de l’infestation afin de déterminer les mesures pouvant être mises en place pour gérer l’infestation et soutenir les propriétaires de frênes. Pour plus de détails, consultez le ville.quebec.qc.ca/agrile.
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La Commission de la capitale nationale du Québec est propriétaire et gestionnaire de 175 hectares de parcs et d’espaces verts dans la capitale, dont notamment le parc du Bois-de-Coulonge, le domaine Cataraqui, la promenade Samuel-De Champlain et le parc des Moulins, ainsi que plusieurs parcs sur la colline Parlementaire. Près de 1300 frênes sont présents dans ses propriétés. La Commission de la capitale nationale du Québec siège au comité technique régional. Aucun insecte n’a encore été détecté dans ses propriétés et elle ne prévoit aucun abattage d’arbre à court terme. La Commission suit l’évolution de l’infestation de l’agrile du frêne de très près et travaille à arrimer son plan d’action à celui de la Ville de Québec. De plus, la Commission poursuit sa collaboration dans la détection par piégeage et procédera également au dépistage par écorçage.
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