Allocution de Michael Wernick, greffier du Conseil privé, à l’occasion de la Journée d’apprentissage pour les cadres supérieurs lors du Mois de l’histoire des Noirs

Discours

Le 4 février 2019
Michael Wernick, greffier du Conseil privé

Priorité au discours prononcé

Merci, Greg [Fergus, président, Caucus canadien des parlementaires noirs du gouvernement du Canada]. Permettez-moi de commencer par quelques remerciements. Tout d’abord, bien sûr, nous reconnaissons que nous sommes en territoire algonquin. J’aimerais souhaiter la bienvenue aux parlementaires qui sont ici aujourd’hui. Ils joueront un rôle important dans les changements à venir. Je souhaite également la bienvenue à mes collègues de la fonction publique et aux autres personnes ici présentes.

Je tiens à remercier les dirigeants du Caucus des employés fédéraux noirs qui sont passés me voir il y a quelques semaines. Nous avons eu une bonne conversation, la première d’une longue série, je l’espère, sur la façon dont nous allons de l’avant. J’aimerais ajouter quelques remarques.

Un drôle de jeune homme de 14 ans voulait devenir greffier du Conseil privé. Je vous l’avoue, je voulais devenir politicien.

Aujourd’hui, je veux transmettre une volonté de dialogue et d’ouverture, pour que nous puissions affronter les problèmes avec la même vigueur et la même énergie qui nous ont permis d’aborder toutes les questions d’inclusion depuis quelque temps déjà.

La rapidité avec laquelle les choses peuvent changer est illustrée par le parcours de nos communautés LGBTQ2 dans la fonction publique. En fait, bien des choses ont changé au cours des dix dernières années. On a l’impression que la courbe de l’histoire, tout en pointant vers la justice, peut être fléchie davantage, et que les choses peuvent accélérer très rapidement.

Au cours de ces changements, nous devons appliquer les leçons que nous avons tirées des dix dernières années et relever les défis qui nous attendent, avec les intervenants qui participeront aux conversations; qu’il s’agisse de recrutement, de dotation, d’apprentissage et de perfectionnement, des rencontres des cultures et de notre façon de penser. Il s’agit en grande partie d’états d’esprit, de cultures et d’attentes qui exigent un engagement et un dialogue.

Il est tout aussi important de parler du ton. Le ton et le message venant d’en haut sont importants, mais l’écoute et le genre d’idées et de suggestions qui découleront d’un dialogue et d’un engagement réels le sont aussi. Il est intéressant d’avoir cette conversation cette année et de constater le sentiment d’urgence qui l’entoure. En cette année d’élections, il y a de réelles possibilités. Les Canadiens écouteront les conversations et détermineront qui composera le prochain gouvernement au cours du prochain mandat.

Les sénateurs seront de retour à la prochaine législature. Toutefois, nous aurons une nouvelle Chambre des communes, un nouveau Cabinet et un nouveau Conseil du Trésor. Cela donne l’occasion de remettre les pendules à l’heure. Les six à huit prochains mois pourraient s’avérer très utiles pour développer les conseils et l’engagement à l’égard de la prochaine législature.

S’il faut réécrire les dispositions législatives des années 1980 sur l’équité en matière d’emploi, alors faisons-le. Ce n’est qu’une question de projet de loi. Un projet de loi d’initiative parlementaire ou d’initiative ministérielle ferait l’affaire. Nous devrons peut-être aussi envisager de mettre à jour les politiques du Conseil du Trésor qui doivent tenir compte de ces enjeux.

Il suffit de convaincre cinq ministres du Conseil du Trésor. En tant qu’administrateurs généraux, nous pouvons faire certaines choses au sein de nos propres organisations. La façon dont nous nous comportons, notre façon de penser, les attentes que nous avons envers nos cadres intermédiaires, la façon dont nous gérons les talents et le rendement. Tous ces éléments relèvent de notre pouvoir.

Il y a bien des choses que l’on peut aussi faire immédiatement pour amorcer le processus de changement. Un lien peut être établi avec les conseils sur la transition et l’accueil du prochain gouvernement. Nous pouvons également faire le lien avec les objectifs d’Au-delà de 2020 que nous nous sommes fixés. Il y a sept ans, mes prédécesseurs au deuxième degré ont établi un programme ambitieux pour le renouvellement de la fonction publique et la situation que nous voulions atteindre en 2020.

Nous sommes maintenant en 2019. Nous faisons le point et relançons nos ambitions pour l’après-2020. Toutes ces tribunes de mobilisation et de dialogue au sein de la fonction publique peuvent et doivent aborder les questions de diversité et d’inclusion. Bien sûr, vous connaissez l’adage : la diversité est un fait, l’inclusion est un choix. Nous devons veiller à ce que cette question fasse partie intégrante du débat sur la fonction publique à laquelle nous aspirons et que nous, les baby-boomers, voulons transmettre aux dirigeants de la prochaine génération.

Nous disposerons de plus de données pour faciliter la communication des récits et des vérités. Nous sommes maintenant en mesure d’effectuer des sondages annuels au sein de la fonction publique avec une profondeur réelle, qui nous permet de nous concentrer sur des enjeux très précis chaque année. Il s’agit d’une grande amélioration par rapport au fait de prendre le pouls tous les trois ans, alors que la direction aurait pu passer à autre chose et ne pas être tenue responsable.

Les gens devront rendre compte des résultats de leurs sondages cette année, car nous pourrons dire : « Vous y étiez l’an dernier. Vous y étiez cette année. Qu’avez-vous fait pour améliorer votre environnement de travail? » Je pense qu’il y a de réelles possibilités d’avoir une conversation davantage axée sur les données et fondée sur les faits au sujet de ce qui fonctionne et de ce qui ne fonctionne pas.

Notre travail devra également être lié au harcèlement, à la santé mentale, au bien-être en milieu de travail et à de nombreux autres sujets qui font l’objet de nos échanges.

Je suis toujours optimiste, sans quoi je ne ferais pas ce travail. Chaque jour, nous sommes confrontés à une foule de défis.

Certains jours, on a l’impression qu’ils viennent de toutes les directions possibles, mais quand on jette un coup d’œil sur le chemin parcouru par notre pays et vers où il se dirige, on se rend compte que nous y accomplissons beaucoup de bonnes choses. Nous travaillons avec acharnement en participant à des ateliers, des réunions, des discussions, en étant ouverts les uns aux autres et en trouvant des voies communes et parfois des compromis.

Parfois les choses s’accélèrent, parfois les choses semblent s’enliser, mais ce pays ainsi que sa fonction publique sont si différents et tellement meilleurs que ceux que j’ai connus il y a quelque 38 hivers à Ottawa.

Nous sommes déjà à moins de deux mois du printemps, vous rendez-vous compte?

La journée de samedi était à mi-chemin entre le solstice de décembre et l’équinoxe d’été. On ne le ressent pas tous les jours, par contre. Je terminerai sur cette métaphore du printemps, l’espoir et l’apparition des bourgeons. Nous devons nous en occuper et veiller à ce qu’ils grandissent. Je tiens à remercier le caucus des employés d’avoir fait preuve de leadership sur cet enjeu important.

Honnêtement, Greg, il m’a suffi de dire oui et de me présenter à une réunion. Ce n’est pas une lourde tâche. Le vrai travail consiste à préparer le programme, les conférenciers, la logistique et la planification des événements qui sont au cœur de tout cela. J’aimerais remercier tous ceux et celles qui ont rendu cet événement possible. Je vous souhaite beaucoup de succès dans vos échanges et j’ai hâte de reprendre la conversation.

Je pense que nous devons être honnêtes et sincères au sujet des défis et des problèmes auxquels nous sommes confrontés, et que le racisme est une réalité. Il faut y faire face. Il faut le dénoncer et s’y opposer. Si je peux citer un grand auteur que, j’en suis sûr, bien des gens dans la salle reconnaîtront : « On ne peut pas changer tout ce qu’on affronte, mais rien ne peut changer tant qu’on ne l’affronte pas. » [James Baldwin]

Merci.

Des photos de l’événement sont disponibles en ligne.

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