Heavy métal, Mon petit poney, et compétences numériques au gouvernement

Kent Aitken

Twilight Sparkle : un personnage de Mon petit poney et non un groupe de heavy métal, contrairement à la croyance populaire

La chercheuse scientifique Janelle Shane a récemment mené une expérience dans laquelle elle demandait à un système d’intelligence artificielle (IA) de trier une liste de noms pour déterminer s’ils désignaient un personnage issu de Mon petit poney ou un groupe de heavy métal [en anglais seulement]. Elle a découvert qu’avec une supervision minimale, son système d’IA s’était amélioré et avait appris, parvenant à obtenir un taux de réussite de 94 %. À titre d’exemple, le système a correctement prédit que Stormgarden et Death House étaient des groupes de heavy métal – mais il a aussi supposé à tort que les noms Sparkle Cheer et Flutterbuns étaient des groupes de musique. Le modèle d’IA a compris qu’il pouvait atteindre ce degré d’exactitude en choisissant systématiquement l’option « groupe de heavy métal ». En fait, cette règle heuristique toute simple a été plus efficace que toute autre approche plus complexe mise à l’essai par le système.

En réalisant cette expérience, la chercheuse voulait démontrer l’importance de fournir des données solides pour entraîner un système d’IA. Dans ce cas-ci, le système examinait un ensemble de données composé à 94 % de noms de groupes de heavy métal. Le système d’IA s’est donc servi des connaissances qu’il avait acquises et les a appliquées à chaque nouveau problème qui lui était présenté.

Cette expérience constitue une mise en garde touchant l’utilisation de l’IA dans la prise de décisions, mais elle a néanmoins le mérite de donner matière à réfléchir quant aux raisons pour lesquelles les fonctionnaires acquièrent de nouvelles compétences et adoptent de nouvelles méthodes de résolution de problèmes.

En octobre 2018, l’École de la fonction publique du Canada a lancé l’Académie du numérique en version bêta. On lui demande souvent quel est le but ultime de cette initiative. Il serait facile de répondre « renforcer les compétences et les mentalités en matière numérique » ou « accroître les connaissances de la fonction publique en ce qui a trait au numérique et aux données », mais ce ne serait pas tout à fait ça. Au bout du compte, sa réussite repose sur le succès de ses apprenants, dans leurs nombreux et divers emplois à l’échelle du gouvernement.

 
Les apprenants numérique assis en utilisant leurs comprimés
 

La « pensée numérique » ne réglera pas tous les problèmes comme par magie. Cependant, nous n’avons d’autre choix que de nous tourner vers les méthodes numériques, précisément en raison de la façon dont l’être humain résout les problèmes : quand on ne connaît rien d’autre que des groupes de heavy métal, on tente inévitablement de résoudre les nouveaux problèmes avec des groupes de heavy métal. C’est la même chose si l’on transpose cette expérience aux approches adoptées à l’ère analogique.

Écrit par Kent Aitken au nom de l’Académie du numérique de l’EFPC

L’objectif ultime de l’Académie du numérique n’est pas de mettre en œuvre « plus d’IA » ou de devenir « plus agile ». Il s’agit plutôt d’enrichir la trousse à outils des fonctionnaires pour qu’ils puissent appliquer la bonne solution pour régler un problème au moment adéquat. Ce n’est pas qu’il faille nécessairement créer tous les produits en employant la méthode agile, mais il ne faut certainement pas tous les créer avec la méthode en cascade.

Dans certains cas, cette approche pourrait donner lieu à des programmes ou services dont la réussite pourrait être directement attribuée à l’apprentissage numérique. Plus souvent, toutefois, le succès se traduira par un obstacle surmonté, un lancement de produit sans heurts ou une conversation qui n’aura pas eu lieu. Ce sera le moment où la solution que vous proposez, inconnue de tous il y a à peine quelques années, sera immédiatement comprise par chacun : de la direction aux décideurs ministériels, en passant par les organes de surveillance et les vérificateurs. Par exemple, vous demandez des fonds pour des activités d’exploration et de recherche sur les utilisateurs, et personne n’est surpris.

Voilà ce que signifie pour nous, à l’Académie du numérique, une fonction publique bien outillée.

Pour obtenir plus d’information, visitez notre plateforme de recherche et développement à trajetsenbus.ca, lisez notre page « À propos », Recevez les dernières mises à jour, ou écrivez‑nous. Nous aidons actuellement les fonctionnaires à élargir leur trousse à outils sur les données, l’IA, le design, le DevOps et le leadership, et nous prendrons de l’expansion tout au long de 2019.

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