Contexte opérationnel

La Colombie-Britannique (C.-B.), qui compte 5,2 millions d’habitants, contribue largement à l’économie canadienne. La province était à l’origine de 13,4 % du produit intérieur brut total du Canada en 2019. Avant la pandémie, l’économie de la Colombie-Britannique se portait bien par rapport à celle d’autres provinces. De 2011 à 2019, la Colombie-Britannique a connu la plus forte croissance annuelle moyenne, soit 2,9 %, du produit intérieur brut réel parmi les provincesNote de bas de page 1. Durant la même période, l’emploi en Colombie-Britannique a augmenté d’un taux annuel moyen de 2,3 %, soit plus rapidement que dans toute autre province, et était plus élevé de 1 % que le taux canadien globalNote de bas de page 2.

La prospérité de la Colombie-Britannique, qui est une petite économie ouverte, dépend du commerce international et interprovincial. En 2020, la Colombie-Britannique a exporté 108 milliards de dollars en biens et services : 46 milliards de dollars en biens et 20 milliards de dollars en services vers d’autres pays, et 15 milliards de dollars en biens et 27 milliards de dollars en services vers d’autres provincesNote de bas de page 3. La province possède des atouts dans diverses industries, notamment les ressources naturelles, le transport, le tourisme et la technologie.

La diversité de la Colombie-Britannique a en partie permis à la province de surmonter relativement bien la récession économique causée par la pandémie de COVID-19. Les emplois perdus au début de la pandémie ont été en grande partie récupérés, bien que des effets sectoriels persistent. Dans l’ensemble, les entreprises et organisations de la Colombie-Britannique employaient 53 000 personnes de plus en décembre 2021 qu’en janvier 2020. Cette croissance de l’emploi de 2 % se classe au troisième rang à l’échelle provinciale et est supérieure de 0,6 % au taux global canadien. L’économie de la Colombie-Britannique ne s’est contractée que de 3,4 % en 2020, soit moins que la contraction de 5,2 % de l’ensemble de l’économie canadienne. En février, le variant Omicron était actif en Colombie-Britannique et contribuait à une incertitude entourant les nouvelles mesures et restrictions en matière de santé publique.

Les catastrophes naturelles ont également eu des répercussions importantes sur les collectivités et les entreprises de la Colombie-Britannique en 2021. Les inondations et les glissements de terrain connexes de novembre 2021 devraient être la catastrophe naturelle la plus coûteuse de l’histoire du Canada. Les perturbations de la chaîne d’approvisionnement causées par des dommages aux corridors de transport à l’intérieur et à l’extérieur du Lower Mainland non seulement nuisent à l’économie de la Colombie-Britannique, mais ont aussi des répercussions sur l’économie canadienne dans son ensemble, étant donné le rôle du port de Vancouver en tant que plus grand port du Canada. D’autres catastrophes climatiques soumettent les entreprises et les économies locales de certaines régions à un stress et à un fardeau financier. En juin 2021, des dômes de chaleur ont tué près de 600 personnes dans le Lower Mainland. La saison estivale des feux de forêt a été la troisième parmi les plus mauvaises de l’histoire de la province, et ses effets étaient concentrés dans les régions de Kamloops, de Merritt et de l’intérieur.

Défis

La croissance et la stabilité récentes de la Colombie-Britannique indiquent une base solide et un potentiel élevé de croissance future, mais elles masquent également des défis structurels et des inégalités qui posent des risques pour la prospérité à court et à long terme.

Une grande partie de la croissance récente de la Colombie-Britannique peut être attribuée aux niveaux records d’immigration non permanenteNote de bas de page 4, qui est bénéfique, mais non suffisante, pour une croissance économique soutenue. Les dépenses d’investissement importantes liées à un petit nombre de grands projets, dont GNL Canada, le site C, le pipeline Trans Mountain et le métro Broadway, donnent également un coup de pouce temporaire. Les dépenses en structures non résidentielles ont été responsables de 2,2 % de la croissance de 2,9 % du PIB réel de la Colombie-Britannique en 2019, et ont réduit l’incidence de la COVID-19 en 2020Note de bas de page 5.


L’immobilier et la construction sont également un moteur important de la croissance. En 2019, l’immobilier et la construction ont représenté 30 % du PIB provincial. En moyenne, ces secteurs représentent environ 20 % dans les autres provincesNote de bas de page 6. La taille et la croissance de l’immobilier, dictées par l’offre limitée d’espace et d’autres facteurs, reflètent une absence de moyens croissante pour les travailleurs et les entreprises. Les valeurs d’évaluation normales des maisons individuelles ont augmenté de 10 à 50 % entre 2021 et 2022 dans toutes les régions de la Colombie-BritanniqueNote de bas de page 7. En octobre 2021, le taux d’inoccupation de l’espace industriel de la région métropolitaine de Vancouver était de 0,5 %, soit le taux le plus faible d’Amérique du Nord. La rareté et le coût élevé des terrains industriels nuisent à la compétitivité et à la croissance future de l’économie de la porte d’entrée et des entreprises manufacturières locales.

Parmi les autres défis structurels, citons la forte proportion de petites entreprises en Colombie-Britannique et la participation économique limitée de certains groupes démographiques.

L’économie de la Colombie-Britannique compte une proportion plus élevée de petites entreprises que les autres provinces (96,1 % par rapport à 95,6 % à l’échelle nationale). Les petites entreprises ont tendance à payer des salaires plus bas, sont moins résistantes aux chocs et sont moins susceptibles d’exporter que les grandes entreprisesNote de bas de page 8.

Les difficultés de participation persistent chez les peuples autochtones, les jeunes et les femmes. Le chômage chez les Autochtones était de 16,5 % en août 2021, contre 6,5 % en août 2019. En décembre 2021, les jeunes de 15 à 24 ans affichaient un taux de chômage de 11,3 %Note de bas de page 9. Les écarts salariaux entre les femmes et les hommes persistent et sont plus élevés chez les femmes aux identités croiséesNote de bas de page 10. Signe encourageant, bien qu’encore loin de la parité, un plus grand nombre d’entreprises en Colombie-Britannique et dans les territoires appartiennent à des femmes (17,6 %) et des minorités visibles (20,8 %) comparativement à la moyenne nationale (15,6 % et 12,2 %, respectivement).

Forces et possibilités

Pour ce qui est de l’avenir, les terres et les eaux riches en ressources de la Colombie-Britannique, sa position sur la carte, ses merveilles naturelles et sa main-d’œuvre instruite, compétente et créative permettent d’envisager une prospérité plus répartie et durable. La Colombie-Britannique peut s’appuyer sur sa base solide d’exportations internationales et interprovinciales de biens et de services, tout en créant des emplois durables et bien rémunérés et en devenant plus novatrice et productive.

Les industries des ressources naturelles, y compris la transformation et la fabrication en aval des produits de base produits en Colombie-Britannique, représentent plus de 50 % de la base d’exportation de la provinceNote de bas de page 11. Les industries forestière, minière, manufacturière, agricole et du gaz naturel sont des exportateurs clés en Colombie-Britannique. Il existe des possibilités d’exploiter et d’approfondir les avantages de la faible teneur en carbone dans les industries des ressources. Les secteurs établis (par exemple, les ressources naturelles et les services d’accès) apportent une valeur importante et des emplois de qualité.

Les exportations de biens resteront importantes pour l’avenir de la Colombie-Britannique, mais les exportations de services sont considérables, diverses et en croissance. La Colombie-Britannique a la plus grande proportion d’exportations de services de toutes les grandes provinces, soit 45 %; en revanche, en Alberta, au Québec et en Ontario, la part des exportations de services représente environ 30 %Note de bas de page 12. De 2011 à 2018, les exportations de services de la Colombie-Britannique ont augmenté à un taux annuel moyen de 9 %, par rapport à une croissance annuelle moyenne de 6 % des exportations de biensNote de bas de page 13. Les services de « porte d’entrée » du transport constituent la plus importante exportation de services de la Colombie-Britannique, soit environ 13 % du total des exportations internationales de servicesNote de bas de page 14. Le tourisme (principalement les exportations de services d’hébergement et de restauration) a contribué dans la proportion approximative de 8,7 milliards de dollars au PIB de la Colombie-Britannique en 2019, avant que les visites internationales diminuent fortement. Les services d’éducation sont les exportations de services de la Colombie-Britannique qui connaissent la plus forte croissance, avec une progression de près de 25 % d’une année à l’autre entre 2011 et 2018Note de bas de page 15.

D’autres points forts apparaissent dans les services techniques et culturels. Les petites industries à forte croissance d’aujourd’hui représentent des sources potentielles de prospérité future. Les industries de la haute technologie/du numérique emploient environ 130 000 personnes en Colombie-BritanniqueNote de bas de page 16 (5 % de tous les emplois) dans des emplois à haut salaire et ont généré environ 6,6 % du PIB provincial total en 2019Note de bas de page 17. La Colombie-Britannique abrite la supergrappe numérique du Canada, fait partie du couloir d’innovation de Cascadia et possède des atouts dans les domaines de la physique quantique et de l’intelligence artificielle. Les industries des sciences de la vie et des technologies propres de la Colombie-Britannique employaient environ 36 000 personnes (1,3 % de tous les emplois) en 2019Note de bas de page 18 et sont des domaines nouveaux à fort potentiel d’exportation. La production cinématographique et télévisuelle a employé 30 000 personnesNote de bas de page 19 (1,2 % de tous les emplois) en 2019 et est l’industrie qui connaît la plus forte croissance en Colombie-Britannique, avec un taux de croissance moyen de 12,9 % par an depuis 2010Note de bas de page 20.

Dorénavant, le défi de la Colombie-Britannique consistera à générer une prospérité durable et partagée tout en s’attaquant aux risques uniques de l’économie provinciale, en tirant parti des forces régionales et sectorielles distinctes et en faisant progresser les buts nationaux associés aux objectifs stratégiques, notamment les changements climatiques, la réconciliation avec les Autochtones, la croissance inclusive et l’abordabilité.

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