Guide de discussion sur l’âgisme au Canada

Liste des abréviations

FPT
Fédéral, provinciaux et territoriaux
PNHA
Nouveaux Horizons pour les aînés

Formats substituts

Objet du guide

Le Forum des ministres fédéral, provinciaux et territoriaux (FPT) responsables des aînés (le Forum) s’emploie à examiner les répercussions sociales et économiques de l’âgisme sur les personnes âgées au Canada. Une partie de ce travail consiste à mener des consultations sur l’âgisme. Les consultations viseront à obtenir une vue d’ensemble de la façon dont l’âgisme se manifeste. Le Forum souhaite mieux comprendre les répercussions de l’âgisme au niveau individuel et communautaire. Les consultations éclaireront aussi l’élaboration d’un rapport final proposant des approches, des initiatives et des stratégies pour lutter contre l’âgisme.

Ce guide de discussion fournit aux participants un contexte pour se préparer à prendre part à la consultation et peut être utilisé avec la trousse de consultation comme ressource pour planifier ces conversations. Ce guide de discussion met l’accent sur l’âgisme envers les personnes âgées.

Ce document a été élaboré dans le contexte de la Décennie des Nations Unies pour le vieillissement en bonne santé (2021 à 2030), qui vise notamment à lutter contre l’âgisme en modifiant la façon dont les gens pensent, se sentent et agissent à l’égard de l’âge et du vieillissement.Référence i

Trousse de consultation : Souhaitez‑vous organiser une discussion de groupe sur l’âgisme? Une trousse de consultation sur l’âgisme est disponible pour aider les organismes qui souhaitent organiser leur propre discussion de groupe et contribuer à la conversation nationale sur l’âgisme.

L’âgisme est complexe. Pour faciliter les discussions, les participants traiteront de l’âgisme selon 5 thèmes :

Les questions suivantes orienteront les discussions sur chaque thème :

  1. quels sont les problèmes d’âgisme les plus importants liés à chacun des thèmes?
  2. quelles répercussions la pandémie de COVID‑19 a‑t‑elle eues sur l’âgisme dans chacun des thèmes?
  3. quels efforts sont actuellement déployés pour lutter contre l’âgisme relativement à chacun des thèmes?
  4. que pourrait‑on faire de plus (par exemple nouvelles stratégies ou initiatives ou nouveaux programmes) pour mieux lutter contre l’âgisme lié à chacun des thèmes, et qui devrait y participer?

Tout au long du guide, des encadrés présentent les « principales constatations » de la recherche pour chacun des 5 thèmes et fournissent au lecteur un résumé de chaque sujet. On trouvera dans le texte principal une explication de ces constatations et leurs références. Veuillez noter que des exemples d’initiatives visant à lutter contre l’âgisme figurent à l’annexe 1.

La participation à la plateforme en ligne offre une autre façon de formuler des commentaires. Cette plateforme comprend un questionnaire et donne l’occasion de partager votre histoire sur l’âgisme.

Un rapport intitulé « Ce que nous avons entendu » qui résume les commentaires recueillis lors des consultations sera accessible en ligne. Il jettera les bases d’un rapport subséquent sur les options stratégiques, qui sera soumis aux ministres FPT pour examen. Ce rapport proposera des approches, des initiatives et des stratégies pour lutter contre l’âgisme au Canada.

Introduction des concepts clés

Principales constatations :

  • L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) définit l’âgisme comme suit : « L’âgisme regroupe les stéréotypes (la façon d’envisager l’âge), les préjugés (ce qu’inspire l’âge) et la discrimination (la façon de se comporter), dont on est soi‑même victime ou dont autrui est victime en raison de l’âge. »
  • Un stéréotype est une croyance généralisée envers un groupe entier de personnes (par exemple, les personnes âgées n’ont pas de compétences technologiques).
  • L’autoâgisme se produit lorsque les personnes âgées commencent à croire des stéréotypes et des opinions négatives au sujet des personnes âgées et du vieillissement.
  • Les expériences d’âgisme des personnes peuvent être influencées par d’autres caractéristiques comme leur sexe ou leur origine ethnique.

Âgisme

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) définit l’âgisme comme suit : « L’âgisme regroupe les stéréotypes (la façon d’envisager l’âge), les préjugés (ce qu’inspire l’âge) et la discrimination (la façon de se comporter), dont on est soi‑même victime ou dont autrui est victime en raison de l’âge. »Référence ii Ce guide de discussion met l’accent sur l’âgisme envers les aînés.Note de bas de page 1 Toutefois, il importe de reconnaître que l’âgisme peut toucher des personnes de tout âge. L’âgisme peut aussi être le fait d’un large éventail d’acteurs (par exemple, les jeunes, les employeurs, les gouvernements, les médias, les systèmes de santé et de soins sociaux et les personnes âgées elles‑mêmes).

L’âgisme comprend à la fois les attitudes et les croyances envers les personnes âgées, ainsi que les actions qui découlent de ces attitudes et croyances. Il peut prendre plusieurs formes. Voici quelques exemples d’âgisme :

  • blagues sur l’âge d’une personne et moqueries à l’endroit des personnes âgées en général
  • politiques sur le milieu de travail ou sur les soins de santé qui font preuve de discrimination à l’égard des personnes âgées
  • personnes âgées regardées de haut, ignorées ou insultées
  • présomption selon laquelle une personne âgée est incapable de prendre ses propres décisions
  • adultes âgés qui se voient offrir des types de dépistage ou de traitements médicaux différents de ceux des autres groupes d’âge

La société dénonce vivement d’autres formes de discrimination comme le racisme et le sexisme. Cependant, l’âgisme demeure accepté et non contesté dans de nombreuses circonstances.

Peu de recherches ont été menées sur l’âgisme au Canada. Selon une enquête canadienne, 63 % des personnes âgées interrogées estimaient avoir été traitées injustement en fonction de leur âge. Les jeunes, les professionnels de la santé, les politiques gouvernementales et les employeurs étaient les sources les plus souvent désignées de discrimination fondée sur l’âgeRéférence iii.

L’âgisme est associé à des résultats négatifs pour les personnes âgées, comme une longévité réduite, la pauvreté et l’insécurité financière, de piètres résultats en matière de santé et la perte d’estime de soi et de confianceRéférence ii,Référence iv.

Stéréotypes et autoâgisme

Un stéréotype est une croyance généralisée envers un groupe entier de personnes. Les stéréotypes peuvent être à la fois des représentations positives (par exemple, les personnes âgées sont gentilles et amicales) et négatives (par exemple, les personnes âgées oublient certaines choses).

Voici certains stéréotypes courants au sujet des personnes âgées :

  • les personnes âgées n’ont pas de compétences technologiques ou ne peuvent apprendre à utiliser les nouvelles technologies
  • la plupart des adultes âgés sont atteints de démence
  • la plupart des personnes âgées vivent dans des foyers de soins de longue durée
  • les travailleurs âgés résistent au changement

Les stéréotypes peuvent se révéler nuisibles. Au fil du temps, les personnes âgées peuvent commencer à croire les stéréotypes et les opinions négatives concernant le vieillissement qui sont présents dans la société. Certains chercheurs qualifient ce phénomène d’« autoâgisme ». Lorsqu’il se produit, les stéréotypes peuvent devenir une prophétie autoréalisatriceRéférence v. Par exemple, les personnes âgées font l’objet du stéréotype selon lequel elles sont toutes fragiles et dépendantes et elles doivent recevoir des soins. Avec le temps, les personnes âgées peuvent en venir à croire qu’elles sont incapables de prendre soin d’elles‑mêmes, ce qui peut les amener à devenir réellement dépendantes.

Âgisme, sexe et ethnicité

L’âge n’est qu’un aspect de l’identité d’une personne. D’autres aspects de l’identité d’une personne peuvent influer sur son expérience de l’âgisme, tout comme d’autres formes de discrimination telles le sexisme et le racisme. La recherche montre comment l’âge, le sexe et l’ethnicité peuvent se recouper pour créer des expériences uniques de l’âgisme. Par exemple, les femmes plus âgées font face à plus de discrimination que les hommes plus âgés dans les processus d’embauche en raison de la discrimination fondée sur l’âge et le sexe.Référence iv

Initiatives de lutte contre l’âgisme

Afin de lutter contre l’âgisme, les gouvernements, les organisations d’aînés et d’autres intervenants ont mis en œuvre divers types d’initiativesRéférence ii. L’annexe 1 donne des exemples de types courants d’initiatives pour lutter contre l’âgisme, y compris des programmes intergénérationnels, des initiatives de soutien aux travailleurs âgés, des campagnes d’éducation et de sensibilisation sur l’âgisme et des initiatives adaptées aux aînés. Il y a eu peu de recherches sur l’efficacité des initiatives de lutte contre l’âgisme, mais les recherches disponibles suggèrent que les initiatives qui combinent les interactions intergénérationnelles entre les personnes plus âgées et plus jeunes ayant de l’éducation sont particulièrement prometteuses.Référence iv

Âgisme et emploi

Principales constatations :

  • Les employeurs croient souvent les stéréotypes sur les travailleurs âgés. Cela peut mener à la discrimination fondée sur l’âge dans les pratiques d’embauche et de formation.
  • Les stéréotypes négatifs au sujet des travailleurs âgés peuvent amener les personnes âgées à douter de leur valeur en tant qu’employés et les inciter à choisir de quitter le marché du travail plus tôt.
  • L’inclusion des personnes âgées dans la population active peut procurer des avantages financiers aux personnes âgées, améliorer le rendement des entreprises et renforcer le rendement économique du Canada.

Introduction

Par le passé, la plupart des Canadiens ont pris leur retraite de façon permanente à 65 ans. Or, de nombreux Canadiens retardent maintenant leur retraite ou prennent leur retraite, mais continuent de travailler à temps partiel. En 2015, environ 1 Canadien âgé sur 5 a continué de travailler après l’âge de 65 ansRéférence vi. Même si de nombreuses personnes âgées demeurent sur le marché du travail, les attitudes âgistes et la discrimination fondée sur l’âge peuvent continuer de faire obstacle à la participation au marché du travail.

Répercussions sociales et psychologiques

La recherche a montré que les employeurs croient souvent les stéréotypes sur les travailleurs âgés.Référence vii Certains de ces stéréotypes sont positifs (par exemple, les travailleurs âgés sont loyaux et fiables), mais d’autres sont négatifs (par exemple, les travailleurs âgés sont moins productifs)Référence vii. Les stéréotypes négatifs peuvent mener à une discrimination fondée sur l’âge à l’égard des travailleurs âgés.

Par exemple, les recherches ont révélé que :

  • les taux de rappel des travailleurs âgés pour les demandes d’emploi sont moins élevés que les travailleurs plus jeunesRéférence viii
  • les femmes âgées et les membres des groupes ethniques minoritaires en particulier font l’objet de discrimination dans les pratiques d’embaucheRéférence vii,Référence ix
  • les employeurs offrent moins de possibilités de formation aux travailleurs âgésRéférence x

L’exposition aux stéréotypes négatifs et leur acceptation peuvent amener les travailleurs âgés à perdre confiance en leurs habiletés. Ils pourraient considérer qu’ils ont moins de valeur en tant qu’employés et donc envisager la retraiteRéférence xi.

Répercussions économiques

Bien que les employeurs et les milieux de travail âgistes puissent faire obstacle à la participation des travailleurs âgés au marché du travail, cette participation présente des avantages pour les personnes âgées, les entreprises et la société dans son ensemble :

  • avantages pour les aînés : le fait de travailler plus tard peut accroître la sécurité financière. On estime qu’environ la moitié des travailleurs de 60 ans et plus au Canada travaillent en raison de la nécessité financière plutôt que du choixRéférence xii
  • avantages pour les entreprises : la création d’environnements de travail favorables aux aînés peut élargir le bassin d’employés potentiels pour les entreprises et favoriser leur productivité, leur rendement et leur innovationRéférence iv
  • avantages pour la société : les travailleurs âgés peuvent renforcer la main‑d’œuvre et le rendement économique d’un pays. On estime que 56 milliards de dollars par année seraient ajoutés au produit intérieur brut du CanadaNote de bas de page 2 si le nombre de travailleurs âgés de 55 à 69 ans passait de 54 % à celui des pays les plus performants comme la Suède, le Japon et les États‑Unis (62 %)Référence xiii

Âgisme, santé et soins de santé

Principales constatations :

  • Il existe de solides preuves que l’âgisme influe sur la santé des personnes âgées, notamment en contribuant à la détérioration des fonctions de la mémoire, à l’augmentation du risque de démence et à la diminution de l’espérance de vie.
  • L’âgisme peut entraîner une mauvaise communication entre les fournisseurs de soins de santé et les personnes âgées, un mauvais diagnostic des problèmes de santé et différentes recommandations de traitements pour les personnes âgées.
  • Les chercheurs américains estiment que le coût annuel de l’âgisme pour leur système de santé s’élève à 63 milliards de dollars.

Introduction

La majorité des Canadiens âgés sont en bonne santé. Toutefois, l’utilisation des soins de santé tend à augmenter à mesure que les gens vieillissent, particulièrement chez les personnes âgées à un âge avancé ou dans les dernières années de vieRéférence xiv,Référence xv. Par exemple, l’utilisation des services de médecin passe d’une moyenne annuelle de 12,5 services par personne âgée de 65 à 69 ans à 20,2 services par personne âgée de 80 à 84 ans à 29,5 services par personne âgée de 94 ans et plusRéférence xiv. Des recherches ont montré que l’âgisme peut avoir une incidence sur la santé des Canadiens âgés :

  1. en contribuant au développement des problèmes de santé mentale et physique
  2. en contribuant à la prestation de soins de santé de mauvaise qualité en raison de la discrimination exercée par les fournisseurs de soins de santé et le système de santéRéférence v

Ces répercussions peuvent entraîner une hausse des coûts pour les personnes et le système de santé. Ce point est décrit plus en détail dans la section sur les répercussions économiques ci‑après.

Répercussions sociales et psychologiques

Dans le cadre d’un examen de 422 études sur l’âgisme et la santé de partout dans le monde, 95,5 % d’entre elles ont révélé que l’âgisme avait une incidence négative sur la santé des personnes âgées en raison d’effets structurels (par exemple, entrave à l’accès aux soins de santé, exclusion de la recherche en santé) et individuels (par exemple, contribution à la maladie mentale et physique, comportements à risque en matière de santé)Référence xvi.

Il existe 3 voies par lesquelles l’âgisme peut exercer une influence directe sur la santé des personnes âgées :Référence xvii

  • psychologique : les attitudes âgistes deviennent une « prophétie autoréalisatrice ». Dans ce contexte, les gens en viennent à croire que les stéréotypes âgistes sont vrais
  • comportementale : lorsque les adultes âgés acceptent des stéréotypes négatifs au sujet de leur santé, ils peuvent croire qu’une mauvaise santé est inévitable. Cela peut les amener à ne pas adopter des comportements sains
  • physiologique : l’exposition à des stéréotypes négatifs cause du stress et déclenche des réactions au stress cardiovasculaire (par exemple, augmentation de la tension artérielle et de la fréquence cardiaque, transpiration, etc.). Lorsqu’elles sont déclenchées à répétition, elles ont une incidence négative sur la santé cardiovasculaire

L’autoâgisme se produit quand les personnes âgées commencent à accepter des stéréotypes négatifs à leur sujet. Il est mentionné dans les recherches que l’autoâgisme peut avoir des répercussions importantes sur la santé physique et mentale. Les recherches ont établi que les personnes ayant des croyances positives au sujet du vieillissement :

  • présentent une diminution moindre de la fonction de la mémoire au fil du tempsRéférence xviii
  • sont moins susceptibles de sombrer dans la démence, même s’ils ont un gène à risque pour la maladieRéférence xix
  • vivent en moyenne 7,5 ans de plus que les personnes ayant des croyances négatives au sujet du vieillissementRéférence xx

L’âgisme peut également être le reflet des attitudes et comportements des fournisseurs de soins de santé et des représentants du système de santé. Cela peut mener à la prestation de soins de santé de mauvaise qualité. Par exemple :

  • les fournisseurs de soins de santé peuvent être impatients, méprisants et moins attentifs à l’égard des besoins en soins de santé des personnes âgéesRéférence xxi
  • les fournisseurs de soins de santé peuvent utiliser un langage condescendant et parler aux personnes âgées comme si elles étaient des enfantsRéférence xxii
  • les hypothèses âgistes au sujet des symptômes éprouvés par les personnes âgées (c’est‑à‑dire, en supposant que les symptômes ne sont qu’une partie normale du vieillissement) peuvent entraîner des diagnostics inexacts de problèmes de santéRéférence xxiii, Référence xxiv
  • les fournisseurs de soins de santé peuvent ne pas avoir la formation nécessaire pour reconnaître les problèmes de santé chez les personnes âgées, car leurs symptômes peuvent différer de ceux des personnes plus jeunesRéférence xxiii, Référence xxiv
  • les fournisseurs de soins de santé peuvent ne pas recommander aux personnes âgées toutes les options de traitement offertes aux jeunes adultes pour des problèmes de santé physique et mentaleRéférence xxiii, Référence xxiv

L’éducation offerte aux fournisseurs de soins de santé sur les soins aux personnes âgées est souvent limitée et inadéquate. Les chercheurs suggèrent qu’exiger l’inclusion d’un contenu gériatrique robuste dans la formation médicale pourrait permettre d’améliorer le diagnostic et le traitement des personnes âgéesRéférence iv.

Répercussions économiques

Les chercheurs ont tenté de calculer les coûts de l’âgisme pour les problèmes de santé des personnes de 60 ans et plus aux États‑Unis. Ils ont estimé que le coût annuel de l’âgisme pour le système de santé américain était de 63 milliards de dollars Note de bas de page 3 :

  • 11,1 milliards de dollars de ce coût ont été attribués à la discrimination fondée sur l’âge
  • 28,5 milliards de dollars ont été attribués à des stéréotypes négatifs
  • 33,7 milliards de dollars ont été attribués à des perceptions négatives du vieillissementRéférence xxv

Les chercheurs ont également estimé qu’une réduction de 10 % de la prévalence de l’âgisme pourrait entraîner 1,7 million de cas de moins de 8 problèmes de santé majeurs.Référence xxv

En plus de produire des coûts pour le système de santé, les problèmes de santé peuvent entraîner des coûts financiers directs pour les personnes et leur famille. Par exemple, il peut s’agir des coûts d’achat de médicaments ou de congé pour aller chez le médecin.

Âgisme et inclusion sociale

Principales constatations :

  • L'inclusion sociale « décrit la façon dont une société valorise tous ses citoyens, respecte leurs différences, garantit que les besoins fondamentaux de tous sont satisfaits et invite et facilite la pleine participation dans cette société. »
  • L'âgisme est un obstacle à l'inclusion sociale des personnes âgées.
  • L'âgisme peut contribuer à l'isolement social et aux sentiments de solitude vécus par les personnes âgées.

Introduction

L’inclusion sociale « décrit la façon dont une société valorise tous ses citoyens, respecte leurs différences, garantit que les besoins fondamentaux de tous sont satisfaits et invite et facilite la pleine participation dans cette société. »Référence xxvi Les sociétés inclusives soutiennent l’inclusion économique et sociale des personnes âgées, y compris celles qui sont vulnérables à l’exclusion ou qui présentent un risque accru en ce sens.Référence xxvii Des consultations antérieures auprès des personnes âgées au Canada ont permis de déterminer que l’âgisme constitue un obstacle à l’inclusion sociale.Référence xxvii

Répercussions sociales et psychologiques

Ces dernières années, l’isolement social et la solitudeNote de bas de page 4 sont devenus des préoccupations importantes en santé publique. L’isolement social et la solitude ont été associés à des problèmes de santé comme la dépression, les maladies cardiovasculaires et la démence, ainsi qu’à la mortalité Référence xxviii, Référence xxix,Référence xxx. Pendant la pandémie de COVID‑19, l’éloignement physique a été lié à la détresse mentaleRéférence xxxi.

Les chercheurs croient que l’âgisme contribue à la solitude chez les personnes âgées par :

  • des attitudes négatives qui amènent les personnes âgées à se sentir rejetées et importunes, puis à éviter la participation sociale
  • l’acceptation par les personnes âgées du stéréotype selon lequel elles seront seules
  • des pratiques et politiques discriminatoires qui excluent les personnes âgées de la sociétéRéférence xxxii

Répercussions économiques

Une étude récente des États‑Unis a révélé que l’isolement social (et non la solitude) entraîne des coûts importants pour le système de santé. L’étude a indiqué qu’en moyenne, 1 608 $ supplémentaires ont été dépensés chaque année pour chaque adulte âgé en isolement social. Cela représente 6,7 milliards de dollars en coûts de soins de santé supplémentairesRéférence xxxiii. Une autre étude récente des États‑Unis rapportait que la solitude et l’isolement social peuvent avoir des effets combinés. Cette étude a révélé que les coûts des soins de santé des personnes âgées qui étaient à la fois seules et socialement isolées étaient plus élevés que ceux qui vivaient simplement l’une de ces 2 situationsRéférence xxxiv.

Âgisme, protection et sécurité

Principales constatations :

  • En raison des politiques et pratiques de gestion, les maisons et les quartiers sont souvent mal conçus pour répondre aux besoins d’une population vieillissante.
  • La discrimination dans le marché locatif peut nuire à la capacité des personnes âgées d’obtenir un logement.
  • L’âgisme et les mauvais traitements envers les aînés sont étroitement liés, et l’âgisme est un facteur de risque pour les mauvais traitements envers les aînés.

Introduction

Les personnes âgées devraient se sentir en sécurité chez elles et dans leur collectivité. Le logement est l’un des besoins humains les plus fondamentaux, mais les Canadiens âgés n’ont pas tous accès à un logement abordable, convenable et adéquatRéférence xxxv.

La protection et la sécurité signifient également être exempt de toute forme de mauvais traitements envers les aînés.Note de bas de page 5 Bien qu’il n’existe pas de définition nationale de la violence envers les aînés, on entend généralement par cette expression « tout acte qui, dans le cadre d’une relation de confiance, cause de la douleur ou du tort à un aîné ». Cela comprend l’exploitation et la négligence physiques, sexuelles, psychologiques, émotionnelles et financièresRéférence xxxvi.

Répercussions sociales et psychologiques

Le logement est l’un des plus importants déterminants de la santé. Le manque d’accès à un logement abordable et de bonne qualité peut avoir des répercussions sur la santé physique et mentale en raison de problèmes de sécurité et d’environnement (par exemple, moisissures, surpeuplement) et de la détresse psychologique causée par l’insécurité du logementRéférence xxxvii.

L’âgisme peut avoir une incidence sur l’accès des personnes âgées à un milieu de vie sécuritaire. Comme l’accès au logement est fortement lié au revenu, l’âgisme en matière d’emploi peut nuire à l’accès des personnes âgées au logement. Sur le marché locatif, les propriétaires et les fournisseurs de logements peuvent faire preuve de discrimination envers les personnes âgées en évitant de louer des logements à des personnes âgées, en imposant des règles internes injustes dans les logements pour personnes âgées (par exemple, limiter ou empêcher les visiteurs) ou en refusant d’effectuer les réparations ou les modifications nécessaires pour répondre aux besoins en santé des locataires âgésRéférence xxxviii. Les politiques et pratiques âgistes mènent également à la construction de logements et de quartiers sans les caractéristiques d’accessibilité dont ont besoin les personnes âgées et les personnes en situation de handicapRéférence xxxviii, Référence xxxix.

L’âgisme est également un facteur de risque de mauvais traitements envers les aînés.Référence xl Les opinions sociétales négatives à l’égard des personnes âgées peuvent contribuer à l’acceptation des mauvais traitements et de la négligence des personnes âgées en tant que donnée dans la sociétéRéférence xl, Référence xli, Référence xlii. En raison de l’âgisme, les fournisseurs de services, les professionnels de la santé et le grand public peuvent ne pas reconnaître les mauvais traitements envers les aînés, les considérer comme un problème moins grave ou adopter des approches paternalistes pour traiter les mauvais traitements envers les aînésRéférence xli, Référence xliii. Par exemple, l’âgisme peut entraîner ce qui suit :

  • les personnes âgées ne sont pas crues lorsqu’elles signalent de mauvais traitements à leur endroit (on mentionne notamment que le signalement de mauvais traitements envers les aînés est peu fiable parce que les personnes âgées ont une mauvaise mémoire)Référence xlii
  • les jurés ont moins de sympathie pour les victimes de mauvais traitements qui sont âgées et voient moins durement la conduite des défendeursRéférence xliv
  • des approches paternalistes adoptées pour traiter les mauvais traitements envers les aînés (par exemple, un signalement obligatoire) qui éliminent le contrôle décisionnel des personnes âgéesRéférence xliii

L’autoâgisme peut faire en sorte que la maltraitance des personnes âgées soit considérée comme normale ou que l’on ne reconnaisse pas qu’il s’agit de mauvais traitements. Les personnes âgées peuvent être réticentes à signaler les mauvais traitements infligés parce qu’elles se sentent sans voix et impuissantes dans la société.Référence xli

Répercussions économiques

L’âgisme peut nuire à la capacité des personnes âgées d’obtenir un logement abordable et accessible. L’itinérance et le manque d’accès à un logement abordable ont des coûts pour la société et les personnes. Les coûts élevés du logement peuvent amener les personnes âgées à renoncer à d’autres nécessités de la vie quotidienne (par exemple, la nourriture et les médicaments).Référence xxxvii À l’échelle sociétale, des recherches menées aux États‑Unis indiquent que l’investissement dans des interventions permanentes en matière de logement pour les personnes âgées sans abri pourrait entraîner une réduction des coûts de logement et de soins de santé jusqu’à 2 200 $ par personne, selon la collectivité et les besoins des personnes âgéesRéférence xlv.

Les recherches indiquent que l’âgisme est un facteur de risque de mauvais traitements envers les aînés. Outre les répercussions psychosociales, ces mauvais traitements entraînent des coûts pour les particuliers, les entreprises et la société. Les coûts des mauvais traitements infligés aux aînés comprennent :

  • les coûts des soins de santé
  • les coûts de prestation de services communautaires, professionnels et bénévoles
  • les coûts du système de justice
  • les coûts financiers des particuliers
  • les coûts pour les entreprises financières, d’assurance et de logement
  • la perte de recettes fiscales
  • les coûts de prestation des soutiens du revenu pour le gouvernement
  • les coûts de la prévention et de la rechercheRéférence xlvi

L’âgisme, les médias et les médias sociaux

Principales constatations :

  • Les médias jouent un rôle clé en façonnant les opinions de la société. En particulier, ils peuvent exercer une influence importante sur les personnes plus jeunes qui peuvent avoir des contacts limités avec des personnes âgées.
  • Les personnes âgées sont sous‑représentées dans les médias. Les médias peuvent répandre des stéréotypes négatifs et positifs fondés sur l’âge.
  • Les stéréotypes négatifs et positifs peuvent être dommageables pour les personnes âgées, car les stéréotypes positifs peuvent donner lieu à des attentes irréalistes pour ces personnes.

Introduction

Les médiasNote de bas de page 6 jouent un rôle important pour définir notre vision et notre compréhension du monde. Il est important de tenir compte de la façon dont les personnes âgées sont représentées et abordées dans les médias et dans les médias sociauxNote de bas de page 7.

Répercussions sociales et psychologiques

Les chercheurs ont constaté 3 tendances dans les représentations des personnes âgées dans les médias :

  • les personnes âgées, en particulier les femmes, sont sous‑représentées dans les médias
  • les médias diffusent des représentations négatives et des stéréotypes fondés sur l’âge (par exemple, la fragilité, la dépendance)
  • les médias diffusent des stéréotypes positifs fondés sur l’âge (c’est‑à‑dire, féliciter les personnes âgées pour leur apparence et leur comportement, comme si elles étaient d’âge moyen ou plus jeune)Référence iv

Bien que les stéréotypes positifs des personnes âgées ne semblent pas nuisibles, ils peuvent présenter des attentes irréalistes en matière de vieillissement. Le concept de « vieillissement réussi » renvoie à l’absence de problèmes de santé ou de limitations physiques. Les médias peuvent présenter les personnes âgées qui vieillissent bien comme un exemple à suivreRéférence xlvii. Toutefois, les chercheurs ont critiqué le vieillissement réussi en stigmatisant les personnes âgées qui ne sont pas en mesure de satisfaire à ces normes4.

Les représentations des personnes âgées dans les médias peuvent contribuer à l’âgisme entre les générations plus âgées et plus jeunes et dans les générations plus âgées.Référence iv Les générations plus âgées et plus jeunes peuvent avoir des contacts en personne limités entre elles. Les médias peuvent donc jouer un rôle important dans la façon dont ces générations se perçoivent les unes les autres. Les médias peuvent dépeindre une population croissante de personnes âgées comme un fardeau injuste pour les jeunes générations et comme une menace à la viabilité des systèmes de soins de santé et de pensionsRéférence xlviii.

Répercussions économiques

Comme le décrivent les sections précédentes, les attitudes et les croyances âgistes peuvent entraîner des coûts pour la société et les personnes âgées dans divers domaines (par exemple, l’emploi, la santé et les soins de santé, l’isolement social et la solitude, le logement, les mauvais traitements envers les aînés). Les médias et les médias sociaux contribuent à ces coûts économiques par des messages négatifs au sujet de la population des personnes âgées et à des représentations stéréotypées de celles‑ci qui influent sur le développement des attitudes et des croyances âgistes au sein de la société. Par exemple, la recherche montre que lorsque les travailleurs âgés acceptent des représentations négatives dans les médias, ils sont moins satisfaits de leur travail. Ils sont plus susceptibles de vouloir quitter leur lieu de travail, ce qui a des répercussions négatives sur la main‑d’œuvre et l’économieRéférence xlix.

L’âgisme pendant la pandémie de COVID‑19

La pandémie de COVID‑19 a mis en lumière l’âgisme dans la société canadienne et intensifié l’âgisme envers les personnes âgées dans plusieurs domaines thématiques47. Dans certains cas, les expressions de l’âgisme ont été explicites, y compris l’hostilité envers les personnes âgées (par exemple, l’utilisation du mot‑clic #BoomerRemover sur les médias sociaux), le blâme des personnes âgées pour les restrictions liées à la pandémie et la discrimination envers les personnes âgées dans les décisions relatives aux soins de santé. Dans d’autres cas, l’âgisme a été exprimé involontairement par des déclarations qui dépeignent les personnes âgées comme des personnes à charge vulnérables ou démunies et qui comparent les personnes âgées à d’autres groupes d’âge.

La pandémie de COVID‑19 a particulièrement touché l’âgisme lié à la santé et aux soins de santé. La majorité des décès liés à la COVID‑19 au Canada (plus des deux tiers) sont survenus dans des centres de soins de longue duréeRéférence l. L’âgisme systémique a été cerné comme facteur qui a contribué à la négligence de longue date des foyers de soins de longue durée au Canada (par exemple, sous‑financement historique, niveaux de dotation inadéquats, mauvaise qualité des soins) et à l’incapacité de préparer correctement les foyers de soins de longue durée aux premières vagues de la pandémie et de les outiller pour gérer les vagues subséquentes. Par conséquent, l’âgisme systémique a contribué aux taux élevés de décès en soins de longue durée pendant la pandémieRéférence li.

La pandémie de COVID‑19 a aussi remis en question la valeur de la vie des personnes âgées au Canada. L’âge a fait l’objet de discussions ou a été proposé comme critère d’exclusion à utiliser dans certains protocoles de triage des soins critiques en cas de manque de ressources en soins de santé pendant la pandémieRéférence lii.

Un examen de 110 documents produits par les médias, les universitaires, les personnes âgées et le gouvernement au Canada pendant la pandémie a révélé que la nécessité de protéger les personnes âgées et de régler les problèmes du système de santé (par exemple, la négligence dans les soins de longue durée) est à l’origine de thèmes importants.Référence xlvii Toutefois, ces thèmes ont surtout constitué des représentations négatives du vieillissement et des personnes âgées qui ont été présentées comme vulnérables et victimes de la pandémie. De plus, les coûts et les défis associés aux soins prodigués aux personnes âgées sont des points de discussion communs. On sous‑entend souvent que les personnes âgées constituent un fardeau pour le système de santé. De telles représentations renforcent le stéréotype selon lequel les personnes âgées sont des personnes à charge démunies et ne reconnaissent pas la diversité et les contributions de la population des personnes âgées. Ces portraits favorisent également la comparaison et la concurrence entre les personnes âgées et les groupes d’âge plus jeunes et contribuent aux tensions intergénérationnelles.Référence xlvii

Lacunes dans les connaissances sur l’âgisme

Il existe d’importantes lacunes dans les connaissances et la recherche sur l’âgisme. Ces lacunes devraient également être prises en compte dans la réflexion sur l’âgisme et les solutions possibles pour y remédier. Par exemple :

  • la plupart des recherches sur l’âgisme ne tiennent pas compte de la grande diversité des personnes âgées. Les sous‑populations de personnes âgées (par exemple, aînés autochtones, nouveaux arrivants et nouveaux immigrants, 2SLGBTQ+) ainsi que différents groupes d’âge (par exemple, les 85 ans et plus) ont des besoins et des expériences potentiellement différentsRéférence iv
  • de nombreuses initiatives visant à contrer l’âgisme n’ont pas été évaluées par des chercheurs ou des organisations. Il est donc difficile de déterminer quelles approches sont les plus efficacesRéférence iv
  • d’autres recherches sont nécessaires pour déterminer comment et pourquoi les stéréotypes âgistes et la discrimination se produisentRéférence iv

La recherche et les consultations continues sur l’âgisme comme celles‑ci constituent une première étape pour combler les lacunes dans nos connaissances sur l’âgisme et mieux comprendre les expériences de l’âgisme au Canada. Ces connaissances contribueront à l’élaboration d’approches, d’initiatives et de stratégies pour lutter contre l’âgisme au Canada et au travail du Canada à l’appui de la Décennie des Nations Unies pour le vieillissement en santé.

Annexe 1. Exemples d’initiatives pour lutter contre l’âgisme

Les initiatives qui visent à lutter contre l’âgisme sont habituellement lancées par le gouvernement ou des organismes pour personnes âgées. La plupart de ces initiatives ont mis l’accent sur l’inclusion sociale, l’emploi ou les soins de santé4. Il ne s’agit pas d’une liste complète. Voici cependant des exemples de types courants d’initiatives de lutte contre l’âgisme.

Initiatives et programmes intergénérationnels

Les programmes intergénérationnels (par exemple, des cours d’arts intergénérationnels, des programmes de partage des compétences) sont un type d’initiative populaire qui facilite les interactions entre les générations plus âgées et plus jeunes.Référence iv Les programmes qui facilitent les contacts intergénérationnels ont une incidence importante sur les attitudes des jeunes à l’égard des adultes plus âgés. Ces types d’interventions sont plus efficaces lorsqu’elles sont jumelées à des interventions éducativesRéférence liii.

Voici quelques exemples de ces types d’initiatives :

  • Programme GeriActors : cette compagnie de théâtre intergénérationnelle à Edmonton réunit des personnes âgées et des étudiants. Une évaluation a révélé que la participation au programme GeriActors augmentait les compétences des participants, réduisait l’âgisme et favorisait les relations intergénérationnellesRéférence liv.
  • Initiative Canada HomeShare : l’Initiative nationale pour les soins aux personnes âgées permet de jumeler les personnes âgées qui ont une chambre de réserve avec des étudiants à la recherche d’un logement abordable. L’étudiant fournit jusqu’à 7 heures par semaine de compagnie ou d’aide en échange d’une réduction du loyerRéférence lv.

Initiatives pour soutenir les travailleurs âgés

Le soutien aux travailleurs âgés a constitué un point de mire important des initiatives gouvernementales. Les programmes ciblaient les travailleurs âgés (par exemple, les programmes de formation à l’emploi) et les employeurs (par exemple, les subventions salariales pour l’embauche de travailleurs âgés). Les gouvernements ont aussi pris des mesures pour réformer les systèmes de pension (par exemple, en offrant des incitatifs dans la politique sur les pensions pour que les gens puissent travailler plus longtemps) et pour modifier la législation (par exemple, la législation antidiscrimination). Les données probantes sur l’efficacité des initiatives visant à promouvoir la participation des personnes âgées au marché du travail ont été limitées.Référence iv

Voici quelques exemples de ces types d’initiatives :

  • Programme Encore Careers : ce programme de 13 semaines offert par le Collège Douglas offre une formation professionnelle aux travailleurs de 55 ans et plus. Le programme comprend 5 semaines de formation en classe (y compris les compétences en littératie) et 8 semaines de soutien personnalisé. Des stages d’expérience de travail sont également offertsRéférence lvi.
  • Subvention salariale pour personnes expérimentées : le programme Subvention salariale pour personnes expérimentées du gouvernement du Québec offre aux employeurs une subvention pour l’embauche de travailleurs expérimentés et leur offre un encadrement professionnelRéférence lvii.

Campagnes d’éducation et de sensibilisation portant sur l’âgisme

Les gouvernements et les organisations d’aînés ont lancé des campagnes pour accroître l’éducation et la sensibilisation à l’âgisme. Ils ont également mené des campagnes visant à célébrer de façon plus générale les aînés (par exemple, les semaines des aînés) ou à régler des problèmes particuliers (par exemple, les mauvais traitements envers les aînés). Ces campagnes n’ont pas été évaluées pour déterminer si elles ont une incidence sur le comportement des personnes ou si elles réduisent l’âgisme.Référence iv

Voici quelques exemples de ces types d’initiatives :

  • Campagne mondiale de lutte contre l’âgisme : l’Organisation mondiale de la Santé a lancé une campagne mondiale pour lutter contre l’âgisme. Sa campagne se concentre sur 3 domaines clés :
    1. recueillir des données probantes sur l’âgisme et sur la façon de le combattre
    2. former un groupe d’intervenants pour lutter contre l’âgisme
    3. sensibiliser à l’âgismeRéférence lviii
  • Let’s Stop Ageism : L’Alberta Council on Aging met en œuvre une campagne de 3 ans pour éliminer l’âgisme et promouvoir l’inclusion des personnes âgées. Cette campagne comprend de l’éducation et du marketing numériques, des événements artistiques et du matériel éducatif et de présentationRéférence lix.
  • Every Age Counts : cette campagne nationale en Australie a été lancée par un groupe indépendant d’organisations et de personnes déterminées à lutter contre l’âgisme auquel font face les Australiens âgésRéférence lx.
  • L’Ageism and Media Project : l’ageism and Media Project du Saskatchewan Seniors Mechanism recueille des données sur les représentations médiatiques des adultes âgés. Ils ont compilé un rapport en 2017 pour sensibiliser au traitement de l’âgisme dans les médias. Ils ont prévu une deuxième période de surveillance médiatique en 2019Référence lxi.
  • Anti‑Ageism in the Workplace : la Ville de Toronto a lancé une campagne de lutte contre l’âgisme en milieu de travail. La campagne comprend des amorces de conversation sur l’âgisme (une vidéo et des affiches), de l’information sur l’âgisme et des conseils sur la création de milieux de travail amis des aînésRéférence lxii.
  • Stratégie Futur Nous : la stratégie Futur Nous est élaborée par le Réseau canadien pour la prévention du mauvais traitement des aînés. Elle aborde l’intersection de l’âgisme et des mauvais traitements envers les aînés au moyen de 3 stratégies principales :
    1. sensibilisation, éducation et prévention de l’âgisme et des mauvais traitements envers les aînés
    2. création de réseaux de prévention des mauvais traitements chez les aînés
    3. connaissance des mauvais traitements envers les aînésRéférence lxiii

Initiatives liées aux villes‑amies des aînés

Ces initiatives, bien qu’elles ne ciblent pas seulement l’âgisme, visent à bâtir des collectivités amies des aînés et constituent un moyen commun de promouvoir l’inclusion sociale des aînés. Une évaluation limitée de ces types de programmes a été réalisée. Cependant, ces programmes peuvent constituer un moyen de réduire les attitudes négatives et la discrimination envers les aînés.Référence iv

Au Canada, les initiatives liées aux villes‑amies des aînés sont souvent fondées sur le concept de villes‑amies des aînés tiré du document Guide mondial des villes‑amies des aînésRéférence lxiv. Les environnements adaptés aux aînés constituent aussi un domaine d’action de la Décennie des Nations Unies pour le vieillissement en santé, dans le but de veiller à ce que les collectivités favorisent les capacités des personnes âgées. L’Agence de la santé publique du Canada a produit des ressources pour orienter les collectivités qui veulent être amies des aînés. Les 10 provinces appuient les initiatives des collectivités‑amies des aînésRéférence lxv.

La promotion de l’inclusion sociale des personnes âgées est également l’un des objectifs du programme d’Emploi et Développement social Canada intitulé Nouveaux Horizons pour les aînés (PNHA). Les projets du PNHA ont eu recours à une grande variété d’approches pour promouvoir l’inclusion sociale des personnes âgées.

Voici quelques exemples d’initiatives :

  • Programme de subventions pour les communautés amies des aînés : En Colombie Britannique, des subventions sont disponibles pour les gouvernements locaux et autochtones pour offrir du soutien et des ressources de renforcement des capacités adaptés aux aînés. Ces subventions et soutiens sont nouvellement offerts par la BC Healthy Communities Society en 2022 et sont conçus pour soutenir les politiques, programmes et services qui aident les personnes âgées à vieillir chez soi, à mener une vie active, à être socialement engagée et à être indépendante. À ce jour, plus de 160 collectivités ont reçu du financement pour des évaluations, des plans et des projets adaptés aux aînésRéférence lxvi.
  • Ottawa Ville‑amie des aînés : le Conseil sur le vieillissement d’Ottawa a collaboré avec la Ville d’Ottawa, des partenaires communautaires et des personnes âgées pour élaborer des plans d’action communautaires amis des aînés. Ils ont également élaboré un cadre d’évaluation amie des aînés pour mesurer leurs progrès. Ce cadre inclut un indicateur de l’âgismeRéférence lxvii.
  • Projet Allies in Aging : Allies in Aging était un projet du PNHA de la Colombie‑Britannique qui comprenait des initiatives visant à :
    • former des bénévoles et des fournisseurs de services pour mieux répondre aux besoins des personnes âgées isolées
    • augmenter les options de transport pour les personnes âgées
    • mobiliser les leaders des aînés et les organismes communautaires pour créer des espaces plus accueillants pour les aînésRéférence lxviii
  • Age‑Friendly Healthcare : Interprofessional Training Program : ce programme de l’Université de Washington est un programme de formation en télésanté destiné aux étudiants des professions de la santé. Il met l’accent sur la façon d’offrir des soins de santé adaptés aux personnes âgées dans un contexte d’équipeRéférence lxix.

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