Mesure du niveau d'éclairage dans le lieu de travail - Règlement canadien sur la santé et la sécurité au travail, partie VI  - 928-1-IPG-039

Date en vigueur : Octobre 2009

1. Objet

La présente IPG aidera les agents de santé et de sécurité à appliquer la partie VI du Règlement canadien sur la santé et la sécurité au travail , « Éclairage », publiée dans la Partie II de la Gazette du Canada, le 26 octobre 1989.

2. Portée

Cette procédure s'adresse au personnel du Programme du travail qui doit mesurer les niveaux d'éclairement dans les lieux de travail. L'adoption de cette procédure assurera une démarche et des résultats uniformes.

3. Contexte

En gros, ces règlements :

  • exigent que le niveau moyen d'éclairement soit calculé utilisant QUATRE mesures;
  • incluent les dispositions particulières pour les postes de travail à terminal à écran de visualisation (TEV);
  • incluent les dispositions traitant de l'éclairage des aires de trafic (aéroports);
  • utilisent les niveaux d'éclairement qui sont exprimés en LUX; (10,76 lux = 1 pied-bougie).

4. Question

Comment faut-il effectuer la mesure du niveau d'éclairement?

5. Procédure

5.1 Instrument

À l'heure actuelle, l'instrument dont se sert habituellement le Programme du travail pour mesurer le niveau d'éclairement est le luxmètre Optikon Hagner EC1. Il s'agit d'un instrument de lecture numérique qui est précis à ±5 % selon le fabricant. Le laboratoire du Programme du travail doit vérifier l'étalonnage de l'instrument tous les ans (la date du dernier étalonnage figure sur l'étiquette d'étalonnage. Si vous avez des questions au sujet de l'étalonnage de l'instrument, veuillez vous adresser au gestionnaire du laboratoire en composant le 613-990-8423) et l'étiquette d'étalonnage doit être intacte, ce qui indique que nul n'a altéré l'ajustement de l'étalonnage.

Puisque la technique d'étalonnage du laboratoire est précise à ±5 % elle aussi, les lectures de l'instrument peuvent présenter un écart de précision de 10 %. Pour compenser cette erreur potentielle, 10 % est ajouté aux résultats, s'il est question d'une valeur minimale; 10 % est soustrait s'il est question d'une valeur maximale. Par exemple, si l'on obtient une moyenne de 480 lux dans un bureau où l'exigence MINIMUM est de 500 lux, une marge d'erreur de 10 % - ou de 48 lux - serait AJOUTÉE au 480 lux, ce qui donnerait au total 528 lux, ce qui est supérieur à la valeur minimale acceptable.

5.2 Technique

L'interrupteur de sélection de plage du luxmètre doit être au niveau le plus faible (celui qui donne la plus haute lecture). On obtiendra de cette façon la lecture la plus précise selon les capacités de l'instrument. Pendant la prise de mesures, le luxmètre doit être soit déposé sur la surface à évaluer avec le senseur d'éclairage vers le haut ou, s'il s'agit de mesurer l'éclairage dans un espace, être maintenu à l'horizontale avec le senseur d'éclairage vers le haut (sauf indication contraire). De plus, il faut s'assurer de ne pas bloquer la cellule photosensible au moment de prendre la lecture : on obtiendrait alors une lecture artificiellement faible (ceci pourrait exiger l'utilisation du bouton de « prise » ainsi la lecture peut être suspendue et non affectée par la tête du lecteur). Si l'on prenait des mesures dans un espace où le niveau d'éclairement était uniforme, on pourrait choisir quatre points de mesures au hasard, mais cette occasion ne se présente pas fréquemment; il faut donc choisir judicieusement les quatre points (ou ensembles de quatre points au besoin), comme on le décrivait antérieurement, afin que la moyenne soit représentative du niveau d'éclairement.

5.3 Mesures

On décrit à l'article 6.3 du Règlement les exigences touchant les mesures : QUATRE mesures sont prises à des points différents qui sont REPRÉSENTATIFS du niveau d'éclairement du poste de travail ou, s'il s'agit d'une aire, à des points différents qui sont REPRÉSENTATIFS du niveau d'éclairement, à 1 mètre du sol; la somme des quatre mesures est alors divisée par quatre. Le terme « représentatif » signifie que les points de mesure choisis ne sont pas anormaux : par exemple, choisir les quatre points les plus sombres ou les quatre points les plus lumineux pour mesurer ne donnera pas une valeur représentative; il faut choisir les points de manière à ce que, basé sur les observations, la moyenne d'éclairement obtenue soit représentative du niveau d'éclairement du lieu qui fait l'objet de l'évaluation. On décrit ci-dessous la marche à suivre selon la situation. N'oubliez pas qu'il faut toujours tenir compte du facteur d'erreur potentielle de ±10 % du résultat.

5.3.1 Bureaux

Le modèle ci-dessous est fourni avec la trousse d'urgence et doit servir à mesurer l'éclairement lumineux sur les bureaux (le tout est adapté à partir de la documentation de la Illuminating Engineering Society of North America). Les directives d'utilisation y sont imprimées.

Points de mesures sur les bureaux de travail
Points de mesures sur les bureaux de travail - description suit l'image

Description de l'image : Ce graphique illustre comment mesurer l'éclairement lumineux sur les bureaux, au centre de l'endroit où s'effectue la tâche.

Coordonnées (x, y) des points de mesure
Par rapport au centre de l'endroit où s'effectue la tâche (+)

Liste de coordonnées
Point Coordonnées
x
Coordonnées
y
A 0 -110
B -152 42
C 152 42
D 0 195

5.3.2 Espaces industriels

On devrait se servir du même modèle que pour les bureaux de travail, mais se limiter aux tables, aux bancs de travail et aux structures semblables. Lorsqu'il est question de tâches visuelles particulières, il faut prendre la mesure directement où s'effectue la tâche et ajuster la grille à la taille de la tâche.

5.3.3 Espaces auxiliaires de zones intérieures

Dans le cas d'espaces auxiliaires de zones intérieures et selon la taille de l'espace, il faudra peut-être accroître le nombre de jeux de quatre mesures, tout en prenant garde d'obtenir un bon échantillonnage de valeurs, tant faibles qu'élevées. La méthode suggérée consiste à se servir d'une grille linéaire à quatre points à distance égale et placés en ligne droite et à 3 mètres ou moins de distance chacun, à partir d'un luminaire jusqu'au mur. Lorsqu'on mesure, le luxmètre doit être maintenu à l'horizontale, à 1 mètre du sol. S'il s'agit d'une grande pièce ou d'une pièce à forme irrégulière, il faudra peut-être reprendre cette étape un certain nombre de fois. La même technique peut servir à la mesure de l'éclairage dans les escaliers, le long des sentiers pédestres et dans les aires de travail d'espaces auxiliaires.

Mesure dans une zone intérieure
Mesure dans une zone intérieure - description suit l'image

Description de l'image : Ce graphique illustre comment mesurer le niveau d'éclairement d'une zone intérieure. Plusieurs lignes seront tracées dans un quadrilatère, chacune comprenant quatre points placés à distance égale de 3 mètres entre chacun des points. La mesure est prise d'un luminaire vers le mur.

x = luminaires
d = distance entre chacun des points de mesure;
cette distance devrait équivaloir à 3 mètres ou moins
o = point de mesure

Mesurer les niveaux d'éclairement dans une aire donnée :

On tire une ligne mesurant jusqu'à 9 mètres (maximum de 3 mètres entre chacun des points), d'un luminaire au mur; cette ligne est alors divisée en trois longueurs égales, et on prend une mesure aux deux bouts et à chacun des deux points intermédiaires. S'il s'agit d'une grande pièce ou d'une pièce de forme irrégulière, il faut tirer un certain nombre de lignes afin d'obtenir le niveau moyen d'éclairement de cette aire.

5.3.4 Espaces extérieurs

On peut se servir d'une technique semblable à celle pour les espaces intérieurs, mais les espaces extérieurs, il faut que le point de départ de la grille soit au point le plus sombre de l'espace en question et que la fin de la grille se situe au point le plus éclairé (sous un luminaire), chaque point étant à distance égale l'un de l'autre, mais d'au moins 3 mètres. Une fois de plus, pour les grands espaces ou pour les espaces de forme irrégulière, il faudra peut-être établir plusieurs ensembles de quatre mesures pour obtenir une moyenne juste.

Mesure dans une zone extérieure
Mesure dans une zone extérieure - description suit l'image

Description de l'image : Ce graphique illustre comment mesurer le niveau d'éclairement d'une zone extérieure. Une ligne est tracée à l'aide de quatre mesures prises à 3 mètres entre chacun des points. La mesure est prise du point le plus éclairé au point le plus sombre de la zone.

ligne pointillée : limite de la zone
x = lampes
d = distance entre chacun des points de mesure;
cette distance devrait équivaloir à 3 mètres ou plus
o = point de mesure
# = point le plus sombre de l'aire;
il suffit habituellement de bien observer pour le trouver

Mesurer les niveaux d'éclairement dans une aire extérieure :

On tire une ligne mesurant au moins 9 mètres (3 mètres ou plus entre chacun des points). La ligne commence sous une lampe et prend fin au point le plus sombre de l'aire; cette ligne est alors divisée en trois segments de longueur égale, et on prend une mesure à chacun des bouts et à chacun des deux points intermédiaires. S'il s'agit d'une grande aire ou d'une aire de forme irrégulière (ou si l'éclairage est très inégal), il faut tirer un certain nombre de lignes afin d'obtenir le niveau moyen d'éclairement de cette aire.

5.3.5 Aires de trafic (aéroports)

Pour les aires de trafic, la technique est identique à celle qui est décrite à la section 5.3.4, Espaces extérieurs; pour les postes de stationnement, au poste de travail même, employez la technique décrite à la section 5.3.2, Espaces industriels.

5.4 Postes de travail à TEV

Le Règlement compte des exigences particulières pour les postes de travail à TEV: ces exigences sont décrites à l'article 6.7 et à l'Annexe IV. Il faut noter que les niveaux indiqués dans ces annexes sont des niveaux MAXIMUMS, contrairement aux autres annexes, où l'on décrit des niveaux minimaux. La différence entre les positions de travail 1.a) et 1.b) est la suivante : le travail de saisie et l'extraction de données, 1.a), est du travail interactif où l'opérateur passe continuellement du document à l'écran et de l'écran au document, alors que dans le travail de saisie de données, 1.b), l'opérateur lit à partir d'un document sans jamais poser les yeux sur l'écran.

Autour d'un TEV, on recommande de prendre deux mesures au niveau du clavier, à 20 cm l'une de l'autre, et deux autres mesures près de l'écran, à 10 cm l'une de l'autre, le luxmètre étant toujours à l'horizontale; il faut alors faire la moyenne de ces quatre mesures pour obtenir la valeur d'éclairement au poste à TEV. Il faudrait alors prendre deux mesures à l'endroit où se trouve le document, à 10 cm l'une de l'autre, le luxmètre placé sur le document afin de calculer le niveau d'éclairement où est placé le document. Il faut alors faire la moyenne de ces deux lectures. Il faut noter que selon le paragraphe 6.7(3) du Règlement, si le travail à un TEV exige de lire un document, le niveau d'éclairement où se trouve le document doit être d'au moins 500 lux. Cela signifie que le luxmètre doit être placé sur le document, que le document repose sur le bureau ou qu'il soit sur un porte-documents.

Mesures pour les postes de travail à TEV

Mesures pour les postes de travail à TEV - description suit l'image

Description de l'image : Ce graphique illustre comment calculer le niveau d'éclairement pour les postes de travail à TEV: directement devant le TEV, au-dessus du clavier et sur le document ou le porte-documents.

o, v, x = points de mesure

Mesurer les niveaux d'éclairement dans un poste de travail à TEV:

On prend deux mesures, à 10 cm de distance l'une de l'autre, directement devant le TEV (point « o ») et deux autres mesures, celles-ci à 20 cm de distance l'une de l'autre, au-dessus du clavier (point « v »); on fait alors la moyenne de ces quatre mesures et le résultat doit être moins que le maximum mentionné à l'Annexe IV.

Lorsqu'un travail sur TEV exige la lecture de documents, deux autres mesures sont prises sur le document ou sur le porte-documents, selon le cas (le luxmètre est placé sur le document ou le porte-documents); la moyenne de ces deux mesures doit être un minimum de 500 lux.

6. Autres exigences

6.1 Niveaux minimums

Comme on l'indique à l'article 6.11 du Règlement, le niveau d'éclairement en tout point d'un poste de travail ne doit pas être inférieur au tiers du niveau d'éclairement prescrit pour ce poste de travail. On décrit ci-dessous quelques-unes des exceptions à cette règle :

  • dans les aires de stationnement, les vestibules et halls d'entrée, le niveau minimum est un dixième du niveau prescrit;
  • dans les postes de travail à TEV, le niveau minimum est un dixième du niveau prescrit;
  • dans les postes de travail sur les aires de trafic et dans les postes de stationnement, les niveaux minimum sont d'un quart des niveaux prescrits;
  • dans les édifices dont la construction a commencé après le 31 octobre 1990, le niveau minimum d'éclairage de secours ne doit pas être inférieur à 0,25 lux dans les sorties d'urgence (voir 6.10(1) du Règlement pour connaître la formulation exacte).

6.2 Éblouissement par réflexion

Au paragraphe 6.7 (2) du Règlement, on décrit les exigences touchant l'éblouissement par réflexion à des postes de travail à TEV. Il n'y a pas de façon objective simple d'évaluer l'éblouissement. Cependant, si un tel cas se présente, voici des solutions possibles :

  • changer l'orientation ou la position du poste de travail;
  • fermer les appareils d'éclairage créant les reflets;
  • poser des écrans anti-reflets, des couverts, etc.;
  • installer des rideaux, des cloisons, etc.

6.3 Vérification de l'éclairage de secours

Les exigences de vérification sont décrites à l'article 6.10 du Règlement pour les systèmes à batteries et dans les normes CSA C282 pour les systèmes dotés d'un moteur à combustion interne. Dans tous les cas, il faut conserver les dossiers pour une période de deux ans après la vérification.

7. Questions supplémentaires

Si vous avez des questions, veuillez communiquer avec l'Unité des services techniques de la Division de la santé et la sécurité au travail, au 819-953-0218.

Brenda Baxter
Directrice générale
Direction du milieu de travail
Emploi et Développement social Canada - Programme du travail

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