Documents de lecture en formats substituts : rapport sur ce que nous avons entendu
De : Emploi et Développement social Canada
Formats substituts
Les formats en gros caractères, braille, MP3 (audio), texte électronique, DAISY et EPUB3 sont disponibles sur demande en commandant en ligne ou en composant le 1 800 O-Canada (1-800-622-6232). Si vous utilisez un téléscripteur (ATS), composez le 1-800-926-9105.
Introduction
Au printemps et à l’été 2023, Emploi et Développement social Canada a rencontré la communauté des personnes en situation de handicap afin de recueillir des témoignages de leur part face à leurs expériences à l’accès de documents à lire en médias substituts. L’objectif de ce rapport est de partager les principales conclusions de ces séances.
Les résultats de ces séances, ainsi que les résultats de l’Enquête sur les textes imprimés accessibles (ETIA) menée par Statistique Canada en 2023, ont été utilisés pour élaborer le programme d’accès équitable à la lecture (PAEL). Ce programme a été annoncé dans le budget de 2022 pour appuyer l’engagement du gouvernement visant à financer de façon permanente les services de soutien qui améliorent l’accès aux documents à lire pour les Canadiens ayant une déficience de lecture des imprimés. Le PAEL a pour but de faciliter l’obtention et l’utilisation de documents à lire en médias substituts pour les personnes ayant une déficience de lecture des imprimés. Le programme sera lancé en 2024-2025.
Contexte
Selon l’Enquête sur les textes imprimés accessibles (ETIA) menée par Statistique Canada en 2023, environ 5,2 millions de Canadiens avaient de la difficulté avec les textes imprimés.
Voici quelques exemples de documents imprimés :
- les livres en papier et numériques;
- les journaux et articles en ligne; et
- les menus de restaurant.
Une déficience de lecture des imprimés se définit par des difficultés motrices, cognitives et visuelles qui empêchent les personnes de lire les imprimés.
Une déficience de lecture des imprimés touche les personnes qui ont des difficultés d’apprentissage, de lecture, de perception, physiques ou visuelles qui empêchent la lecture de documents imprimés standard.
Les personnes en situation de handicap font partie du tissu social, économique et culturel du Canada. Pourtant, malgré tout ce qu’ils peuvent offrir, les Canadiens ayant une déficience de lecture des imprimés font face à des obstacles à la participation. Les documents en médias substituts aident les personnes ayant une déficience de lecture des imprimés à participer pleinement à la société puisqu’ils leur donnent accès à du matériel de lecture à des fins éducatives, professionnelles et personnelles.
Les documents en médias substituts sont adaptés pour que les personnes ayant une déficience de lecture des imprimés puissent les lire. En voici quelques exemples :
- le braille et le braille numérique;
- les formats en gros caractères;
- le contenu et les livres numériques accessibles; et
- les livres audio et autres.
Les intervenants de la communauté des personnes en situation de handicap déclarent qu’au Canada, moins de 10 % des documents à lire sont offerts en médias substituts (Groupe de travail sur les médias substituts de 2017). Selon l’ÉTIA de 2023 :
- plus des deux tiers (69,5 %) des personnes nécessitant des médias substituts ont indiqué avoir rencontré au moins un obstacle pour y accéder;
- les obstacles à l’accès aux médias substituts les plus fréquemment rencontrés sont les suivants :
- le coût (29,7 %);
- l’indisponibilité du format voulu (28,3 %);
- la difficulté à trouver des renseignements (22,9 %);
- le manque de compétences (19,9 %); et
- le fait de ne pas avoir la technologie nécessaire pour utiliser les médias substituts (17,3 %).
Soutien du gouvernement du Canada aux documents à lire en médias substituts
Historiquement, les personnes ayant une déficience de lecture des imprimés n’ont pas bénéficié d’un accès juste et équitable aux documents à lire. Bien que les documents à lire en médias substituts soient devenus plus accessibles au cours de la dernière décennie, la production de ce type de matériel pose encore des problèmes. Un soutien est nécessaire pour éliminer les obstacles afin que les personnes ayant une déficience de lecture des imprimés puissent obtenir les documents à lire en médias substituts dont elles ont besoin pour apprendre, progresser dans leur carrière et participer à la vie de leur collectivité.
À l’appui de cet objectif, le budget de 2022 a annoncé :
- 5 millions de dollars sur deux ans, à compter de 2022-2023, pour appuyer la production de documents à lire en médias substituts par le Centre d’accès équitable aux bibliothèques (CAÉB) et le Réseau national de services équitables de bibliothèque (RNSEB);
- 500 000 $ sur 2 ans, à compter de 2022-2023, pour mener une enquête de Statistique Canada sur les besoins des personnes ayant une déficience de lecture des imprimés;
- 32,5 millions de dollars sur cinq ans pour lancer le programme d’accès équitable à la lecture (PAEL).
En octobre 2022, le gouvernement du Canada a présenté le Plan d’action pour l’inclusion des personnes en situation de handicap (le Plan d’action). Le Plan d’action est un plan directeur pour le changement visant à rendre le Canada plus inclusif à l’égard des personnes en situation de handicap. Le Plan d’action vise cinq objectifs clés, notamment :
- améliorer l’inclusion sociale et économique des personnes en situation de handicap;
- réduire la pauvreté chez les personnes en situation de handicap;
- atteindre l’objectif d’un Canada exempt d’obstacles d’ici 2040 énoncé dans la Loi canadienne sur l’accessibilité;
- élaborer une approche uniforme en matière d’inclusion des personnes en situation de handicap à l’échelle du gouvernement du Canada et faciliter leur accès aux programmes et services fédéraux; et
- favoriser une culture d’inclusion des personnes en situation de handicap.
Le Plan d’action s’articule autour de quatre piliers. En particulier, le Pilier 3 - Communautés accessibles et inclusives, vise à éliminer les obstacles qui empêchent les personnes en situation de handicap de participer pleinement à la vie communautaire et à l’économie. Le PAEL est un élément clé du troisième pilier, car elle facilitera l’accès à des documents à lire en médias substituts et contribuera également à atteindre l’objectif du Plan d’action visant un Canada exempt d’obstacles d’ici 2040.
Enquête et mobilisation
Grâce aux fonds alloués dans le budget de 2022, Statistique Canada a mis sur pied une enquête sur les textes imprimés accessibles. L’enquête a permis de recueillir des renseignements auprès des Canadiens qui ont besoin de documents à lire en médias substituts. L’enquête visait à comprendre :
- les besoins en matière de documents en médias substituts;
- l’utilisation de ces documents; et
- les obstacles rencontrés pour y accéder.
Les résultats de l’enquête ont été publiés le 3 octobre 2023 et sont disponibles sur le site Web de Statistique Canada.
D’avril à août 2023, Emploi et Développement social Canada a rencontré la communauté des personnes en situation de handicap. L’objectif de chaque séance était de recueillir des témoignages de personnes ayant une déficience de lecture des imprimés, concernant leur expérience pour obtenir des documents à lire en médias substituts. Des séances ont été menées avec :
- des personnes ayant une déficience de lecture des imprimés;
- des organismes représentant les personnes en situation de handicap; et
- des experts de l’industrie en matière de médias substituts et d’aides, d’appareils et de technologies accessibles.
Chaque séance était une entrevue d’une heure avec des questions préparées. Les questions sont énumérées ci-dessous Note de bas de page 1:
- d’après votre expérience, quels sont certains des défis auxquels font face les personnes ayant une déficience de lecture des imprimés lorsqu’elles essaient d’obtenir des documents à lire en médias substituts ? Y a-t-il des obstacles particuliers qui touchent certains groupes plus que d’autres et qui font en sorte que certains sont mal desservis ? Par exemple :
- les minorités linguistiques;
- les personnes résidant dans des collectivités rurales ou éloignées;
- certains groupes d’âge comme les jeunes enfants ou les personnes âgées; et
- les personnes racisées ayant des difficultés de lecture des imprimés.
- en pensant à la façon d’améliorer l’offre de documents en médias substituts, dans quelle mesure le système actuel de programmation fonctionne ou ne fonctionne pas pour les personnes ayant des difficultés de lecture des imprimés ?
- quelles activités un nouveau programme d’accès équitable à la lecture pourrait-il mettre en œuvre pour appuyer la production et l’accès à des documents à lire en médias substituts, en particulier pour les groupes mal desservis (par exemple, les personnes vivant en milieu rural, les Autochtones, les minorités linguistiques) ?
Ce que nous avons entendu
Nous avons entendu beaucoup de commentaires riches et cohérents de la part des groupes d’intervenants des personnes en situation de handicap au sujet de leurs expériences liées aux documents à lire en médias substituts. Ce rapport décrit ce que nous avons entendu et les principaux thèmes qui sont ressortis des séances.
Les commentaires sont combinés pour partager ce que nous avons entendu en général; aucun intervenant particulier n’est identifié dans ce rapport.
Thème 1 - La disponibilité des documents en médias substituts
Selon l’Enquête sur les textes imprimés accessibles 2023 :
- parmi les personnes ayant des difficultés liées aux textes imprimés, environ la moitié (environ 2,5 millions de personnes) avaient besoin d’au moins un format adapté. Les personnes nécessitant des formats adaptés incluent celles qui en utilisent déjà et celles qui les utiliseraient s’ils leur étaient accessibles;
- 35,8 % des personnes ayant des difficultés liées aux textes imprimés (environ 1,7 million de personnes) ont utilisé du matériel de lecture dans au moins un média substitut;
- lorsqu’on leur a demandé à quelle fréquence ils ont reçu les documents en médias substituts dont ils avaient besoin :
- 21,7 % des utilisateurs ont indiqué « toujours »;
- 20,3 % des utilisateurs ont indiqué « souvent »;
- 36,7 % des utilisateurs ont indiqué « parfois »;
- 21,3 % des utilisateurs ont indiqué « jamais ».
Tout au long des séances, nous avons entendu dire qu’un obstacle majeur pour les personnes ayant une déficience de lecture des imprimés est qu’il n’y a pas suffisamment de documents à lire en médias substituts offerts. Les intervenants des personnes en situation de handicap ont indiqué qu’il faudrait produire davantage de documents en médias substituts. Ils ont également dit qu’il faudrait produire plus de documents sur divers formats papier et numériques. Voici quelques exemples de formats :
- braille avec impression en relief, fichier en braille électronique (eBrf), braille imprimé;
- audio;
- texte ou audio en format DAISY;
- EPUB3 ou PDF accessibles;
- gros caractères, etc.
Il existe différents types de déficiences de lecture des imprimés (par exemple, des difficultés de vision, physique, d’apprentissage, de perception). Nous avons entendu dire que la production d’un plus grand nombre de documents dans une variété de médias substituts répondrait mieux aux besoins des personnes ayant différentes formes de déficiences de lecture des imprimés.
Nous avons entendu dire qu’en raison de la faible offre sur le marché de documents à lire en médias substituts, les utilisateurs doivent souvent faire convertir des documents imprimés en média substitut. Les intervenants ont indiqué que les utilisateurs doivent généralement attendre longtemps avant de recevoir les copies demandées. Ce retard dans la réception du matériel nécessaire est particulièrement difficile pour les étudiants parce qu’ils reçoivent souvent le matériel alors que leur cours est presque terminé. La production de documents en médias substituts électroniques peut être effectuée plus rapidement, mais les utilisateurs ont besoin d’un lecteur d’écran ou d’un appareil fonctionnel. Ces appareils peuvent être coûteux et ne pas être abordables pour de nombreuses personnes ayant une déficience de lecture des imprimés.
Principaux points à retenir :
- il n’y a pas suffisamment de documents disponibles à lire en médias substituts;
- un plus grand nombre de documents doivent être offerts en différents formats substituts pour répondre aux besoins des personnes ayant différentes formes de déficience de lecture des imprimés;
- lorsque les utilisateurs demandent de convertir un document imprimé en un autre format, il y a souvent de longs délais avant qu’ils ne le reçoivent.
Thème 2 - La sensibilisation aux documents à lire en médias substituts
Selon l’Enquête sur les textes imprimés accessibles 2023 : un cinquième (20,1 %) des personnes qui ont besoin de médias substituts ont déclaré qu’au cours des deux dernières années, elles avaient eu besoin de médias substituts, mais qu’elles n’y avaient pas accès.
Tout au long des séances, nous avons entendu que même lorsque les documents imprimés sont offerts en médias substituts, il y a de nombreux obstacles à l’accès aux documents.
L’un des obstacles rencontrés par les utilisateurs de documents en médias substituts est la mauvaise qualité des métadonnées. Les métadonnées sont comme des étiquettes d’identification ou des mots-clés qui permettent :
- aux utilisateurs de rechercher des documents offerts en médias substituts; et
- aux appareils fonctionnels de lire les documents et d’y naviguer.
La mauvaise qualité ou l’absence de métadonnées est un obstacle majeur à l’obtention et à l’utilisation de documents en médias substituts. Les utilisateurs ont également indiqué que les systèmes de recherche n’étaient pas tous identiques, ce qui rend difficile la recherche des documents requis.
Nous avons entendu dire que même lorsque la documentation est offerte en médias substituts, le manque de formation et de sensibilisation sur la façon de trouver et d’obtenir ces documents à lire est un obstacle à leur acquisition. De nombreuses personnes ayant une déficience de lecture des imprimés et leurs aidants ne connaissent pas les nouveaux et divers types de documents en médias substituts offerts afin de répondre aux besoins particuliers des différents types de handicap, et ils ne savent pas où les trouver ni comment les obtenir. Les intervenants des personnes en situation de handicap ont dit qu’il faut plus d’activités pour sensibiliser la population :
- aux différents types de documents en médias substituts offerts; et
- à la technologie, aux applications, aux plateformes, aux appareils et aux aides qui peuvent aider les utilisateurs à trouver et à obtenir les documents en médias substituts dont ils ont besoin.
Nous avons entendu dire que les personnes ayant une déficience de lecture des imprimés et leurs aidants ont besoin davantage de services et de formation. Cette formation devrait répondre aux besoins des personnes ayant différentes formes de déficiences, y compris les difficultés visuelles, physiques, d’apprentissage et de perception.
Principaux points à retenir :
- en raison de la mauvaise qualité ou de l’absence de métadonnées et des différents systèmes de recherche, il est difficile pour les utilisateurs de trouver et d’utiliser les documents en médias substituts dont ils ont besoin;
- davantage d’activités, de services et de la formation sont nécessaires pour sensibiliser les utilisateurs afin qu’ils puissent trouver et obtenir des documents en médias substituts.
Thème 3 - La technologie
Selon l’Enquête sur les textes imprimés accessibles 2023 :
- la majorité (85,2 %) des personnes ayant une déficience de lecture des imprimés ont utilisé au moins une aide, une technologie ou un appareil fonctionnels en raison de leur incapacité;
- plus d’un Canadien sur dix (11,2 %) ayant des difficultés avec les textes imprimés avait besoin d’une aide, d’un appareil ou d’une technologie fonctionnels, mais n’y avait pas accès. Les trois principales raisons citées pour ces besoins non satisfaits étaient :
- le coût (61,7 %);
- ne pas savoir comment ni où obtenir les aides, appareils ou technologies fonctionnels (40,9 %);
- le manque de compétence pour utiliser ces aides, appareils et technologies fonctionnels (28,6 %).
- près de la moitié (47,4 %) des utilisateurs de médias substituts suivraient une formation ou participeraient à des activités d’apprentissage pour améliorer leurs compétences liées à l’utilisation d’ordinateurs, d’appareils, de logiciels ou d’applications.
Tout au long des séances, nous avons entendu dire que de nombreuses personnes en situation de handicap n’ont pas accès à la technologie nécessaire pour lire des documents en médias substituts. Les intervenants ont souligné que les médias substituts sont graduellement remplacés par des produits et services numériques. Nous avons entendu dire que l’utilisation des nombreux types de médias substituts modernes nécessite l’accès à des appareils, des applications, des plateformes ou des aides. Voici quelques exemples de technologies nécessaires pour lire les nouveaux formats numériques :
- un téléphone intelligent;
- un ordinateur;
- une tablette de lecture;
- un lecteur d’écran; et
- un afficheur braille dynamique.
Nous avons entendu dire que les utilisateurs doivent acheter plusieurs types d’appareils et de logiciels parce qu’un seul appareil ne peut pas lire tous les médias substituts. Les membres de la communauté des personnes ayant une déficience de lecture des imprimés ont indiqué que ces technologies sont coûteuses et doivent être mises à niveau régulièrement pour suivre l’évolution de la technologie.
Nous avons entendu dire que de nombreux médias substituts modernes exigent que les utilisateurs aient accès à Internet parce que l’on délaisse les documents papier et les CD-ROM au profit des médias numériques. Nous avons entendu dire que les utilisateurs doivent s’abonner à des forfaits Internet mensuels ou des forfaits de données pour les téléphones intelligents afin d’emprunter, d’acheter ou d’utiliser des documents en médias substituts numériques en ligne. Cependant, certaines personnes ayant une déficience de lecture des imprimés ne peuvent pas accéder à Internet, notamment en raison :
- du coût; ou
- de la non-disponibilité de l’Internet haute vitesse dans les régions rurales et éloignées.
Ainsi, certaines personnes ayant une déficience de lecture des imprimés qui n’ont pas accès à Internet ou à Internet haute vitesse ne peuvent pas obtenir les documents imprimés en médias substituts dont elles pourraient avoir besoin. Par exemple, les utilisateurs peuvent ne pas être en mesure de télécharger un livre parce que le service Internet offert est très lent (comme l’accès commuté) de sorte qu’ils ne peuvent pas télécharger des fichiers en médias substituts de taille standard.
En plus des obstacles à l’obtention de la technologie, nous avons entendu dire que de nombreuses personnes ayant une déficience de lecture des imprimés n’ont pas les compétences techniques nécessaires pour utiliser la technologie permettant de lire les documents en médias substituts. Comme pour les difficultés liées à la recherche de documents en médias substituts, de nombreuses personnes en situation de handicap et leurs aidants n’ont pas la formation nécessaire pour utiliser les médias substituts modernes. Les intervenants des personnes en situation de handicap ont indiqué que davantage de services, d’ateliers et de formation doivent être offerts et accessibles :
- afin d’enseigner aux personnes ayant une déficience de lecture des imprimés et à leurs aidants comment utiliser les appareils, les applications/plateformes ou les aides afin qu’ils puissent utiliser des médias substituts numériques; et
- sous plusieurs formes pour répondre aux besoins des différents types de déficiences de lecture des imprimés, afin que tous les utilisateurs puissent apprendre à utiliser les médias substituts.
Principaux points à retenir :
- le coût des technologies nécessaires pour utiliser les médias substituts constitue un obstacle majeur à l’accès aux documents à lire en formats adaptés;
- il faut davantage de formation sur la façon d’utiliser la technologie pour lire les documents en médias substituts modernes, et il faudrait en offrir davantage pour répondre aux besoins des différents types de déficiences de lecture des imprimés.
Thème 4 - La diversité au sein de la communauté des personnes en situation de handicap
Selon l’Enquête sur les textes imprimés accessibles 2023 :
- plus des trois quarts des personnes racisées (78,6 %) ont fait face à un obstacle lié aux médias substituts;
- les personnes racisées sont plus susceptibles de faire face à un obstacle que leurs pairs non racisés (67,5 %);
- plus de 104 300 personnes s’étant identifiées comme autochtones ont eu besoin de médias substituts;
- les personnes ayant un revenu inférieur à 20 000 dollars (23,3 %) sont plus susceptibles de déclarer un besoin non satisfait en matière de médias substituts que les personnes ayant un revenu supérieur à 60 000 dollars (13,9 %).
Tout au long des séances, des discussions ont eu lieu sur la diversité au sein de la communauté des personnes en situation de handicap. Nous avons entendu dire que les membres de la communauté des personnes ayant une déficience de lecture des imprimés ne sont pas identiques et qu’ils n’ont pas tous les mêmes besoins. La déficience de lecture des imprimés peut se superposer à d’autres facteurs identitaires, comme :
- le genre;
- le revenu;
- les incapacités multiples;
- la langue;
- le lieu de résidence;
- le statut d’immigrant; et
- le fait d’être autochtone, noir ou racisé.
Les intervenants ont indiqué que les problèmes habituellement rencontrés par la communauté des personnes ayant une déficience de lecture des imprimés sont également présents dans les collectivités mal desservies, mais à un niveau encore plus élevé. Nous avons entendu dire que les régions rurales ou éloignées, y compris les collectivités et les territoires du Nord, les collectivités à faible revenu, ainsi que les communautés noires, racisées et autochtones, ont moins accès à des documents en médias substituts. Nous avons entendu dire que les facteurs identitaires sont importants et qu’ils devraient être pris en compte dans tous les domaines où il faut avoir accès à des documents en médias substituts.
Nous avons entendu dire que trop peu de documents imprimés en médias substituts reflètent les expériences :
- des femmes;
- des Canadiens noirs et racisés;
- des Autochtones;
- des immigrants;
- des personnes en situation de handicap;
- des personnes de la communauté 2ELGBTQI+; et
- des autres groupes en quête d’équité.
En outre, les membres de la communauté des personnes en situation de handicap ont exprimé leur inquiétude quant au nombre insuffisant de médias substituts dans les langues officielles, les langues autochtones et d’autres langues. Le manque de documents offerts dans différentes langues empêche les personnes non anglophones ayant une déficience de lecture des imprimés de participer pleinement à la vie sociale, professionnelle et communautaire.
Nous avons entendu dire que les personnes ayant une déficience de lecture des imprimés n’ont pas nécessairement les connaissances ni la formation, leur permettant de trouver des documents offerts en médias substituts et que cet obstacle était d’autant plus difficile pour :
- les nouveaux arrivants;
- les Noirs, les Autochtones et les personnes racisées;
- les personnes vivant dans des collectivités rurales et éloignées; et
- les aînés.
Nous avons entendu dire qu’il y a peu de soutien au niveau local pour les personnes ayant une déficience de lecture des imprimés. Les participants ont indiqué qu’il devrait être plus facile d’obtenir des documents en médias substituts dans les collectivités locales. Les intervenants s’inquiètent du nombre limité de services ou de formations sur la façon de trouver et d’obtenir des documents en médias substituts dans les collectivités racisées, rurales ou éloignées et à faible revenu. Les membres de ces groupes n’ont pas un accès égal et équitable aux ressources nécessaires pour améliorer leur sensibilisation et leur capacité à obtenir des documents dans des formats substituts. Ainsi, les membres de ces communautés ne sont pas familiers avec les différents types de documents en médias substituts et ne savent pas où les trouver.
Les membres de la communauté des personnes en situation de handicap ont déclaré qu’il était important d’accroître la sensibilisation et de proposer des formations sur les différents types de médias substituts offerts par l’entremise d’organismes communautaires locaux, comme :
- les organismes des aînés;
- les centres communautaires; et
- les organismes appuyant les nouveaux arrivants ou les personnes à faible revenu.
Nous avons entendu dire que le coût élevé de la technologie constitue un obstacle majeur à l’accès aux documents en médias substituts. Les personnes en situation de handicap peuvent avoir des revenus moins élevés pour de nombreuses raisons telles que les obstacles liés à l’emploi et le coût plus élevé de la vie. Il peut être plus difficile pour de nombreuses personnes à faible revenu ayant une déficience de lecture des imprimés :
- d’acheter les appareils, les applications, les plateformes ou les aides nécessaires pour lire les médias substituts numériques;
- de payer pour un forfait Internet mensuel ou un forfait de données pour les téléphones intelligents qui sont nécessaires afin d’emprunter ou acheter des médias substituts numériques en ligne ou d’y accéder; et
- d’acheter des livres numériques et des livres audio ou des services d’abonnement.
En plus du besoin de se procurer la technologie nécessaire pour accéder aux médias substituts, de nombreuses personnes ayant une déficience de lecture des imprimés ne possèdent pas non plus les compétences techniques ou la formation nécessaires leur permettant d’apprendre comment l’utiliser. Cela peut être particulièrement vrai pour les membres de groupes en quête d’équité. Nous avons entendu dire qu’il y a peu ou pas de formation pour développer des compétences en technologie pour certains membres de ces groupes.
Nous avons également entendu que même lorsque la formation est offerte, elle ne répond pas nécessairement aux différents besoins des membres de ces groupes. Par exemple, les aînés ayant une déficience de lecture des imprimés utilisent généralement plus de copies papier ou de CD-ROM que les autres groupes. Au fur et à mesure que l’industrie délaisse ces produits, les aînés pourraient avoir besoin d’une formation spéciale pour les accompagner dans ce changement. Ainsi, il faut soutenir davantage les formations adaptées aux besoins des différents groupes afin de faciliter l’obtention de documents à lire en médias substituts.
Principaux points à retenir :
- il n’y a pas suffisamment de documents en médias substituts qui reflètent les différentes expériences de la communauté des personnes en situation de handicap;
- il n’y a pas suffisamment de documents en médias substituts offerts dans différents formats et différentes langues pour répondre à la diversité des besoins des personnes ayant une déficience de lecture des imprimés;
- le coût élevé de la technologie constitue un obstacle important pour les personnes ayant une déficience de lecture des imprimés ayant un faible revenu;
- les groupes en quête d’équité ont indiqué qu’il y a peu ou pas de services de formation pour améliorer les compétences techniques qui leur permettraient d’utiliser la technologie requise pour obtenir et utiliser des documents à lire en médias substituts.
Conclusion
Au cours de nos rencontres, nous avons eu de riches discussions avec la communauté des personnes en situation de handicap sur leurs expériences liées aux textes imprimés en médias substituts. Si certains sujets ont été abordés dans plusieurs séances, d’autres l’ont été qu’une seule fois, mais étaient néanmoins importants à prendre en considération. Le programme d’accès équitable à la lecture a été élaboré en fonction de ce qui a été dit lors de ces séances. Le programme d’accès équitable à la lecture ne peut pas répondre à tous les enjeux soulevés. Cependant, l’objectif général du programme est de permettre aux personnes ayant une déficience de lecture des imprimés de trouver, d’obtenir et d’utiliser plus facilement des documents à lire en médias substituts au Canada.
Dans l’esprit de « Rien sans nous », le gouvernement du Canada continuera à collaborer avec la communauté des personnes en situation de handicap pour bâtir un Canada inclusif et accessible.
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