Ce que nous avons entendu : soutenir les jeunes en situation de handicap par l’entremise de la Stratégie emploi et compétences jeunesse

Les jeunes en situation de handicap sont résilients et déterminés

De nombreux participants ont mentionné que les jeunes en situation de handicap sont travailleurs, résilients et déterminés. Ces jeunes sont confrontés avec de multiples obstacles, y compris ceux qui sont aggravés par d’autres facteurs identitaires, comme leur sexe ou leur âge, et ils manifestent toujours la volonté de réussir – ils ont simplement besoin qu’on leur offre des possibilités.

Les jeunes en situation de handicap sont des employés volontaires et compétents

Les participants aux tables rondes des fournisseurs de services et des employeurs ont parlé du fait que les jeunes en situation de handicap sont des employés engagés qui peuvent s’épanouir lorsqu’on leur offre l’appui nécessaire. Ces mesures de soutien prennent régulièrement la forme de dispositions simples (par exemple, horaires flexibles, logiciels d’assistance, clés Internet, etc.). Pendant la table ronde des employeurs, plusieurs participants ont fait remarquer que les employés en situation de handicap offrent une forte capacité de rétention des employés. Ce facteur est important dans un marché du travail restreint où de nombreux employeurs éprouvent de la difficulté à trouver des employés et à les garder.

Les obstacles sont uniques à chaque individu

Les jeunes en situation de handicap ne constituent pas un groupe homogène et chaque individu a des besoins différents. Pendant la table ronde des jeunes, les participants ont recommandé que les mesures d’adaptation ou d’accessibilité restent souples et adaptées aux besoins uniques de chaque personne. Cela est particulièrement important lorsqu’on tient compte d’autres obstacles potentiels à l’emploi (par exemple, expérience de travail antérieure, sexe, niveau de scolarité, etc.). Ils ont indiqué que les approches universelles ne fonctionnent pas – le soutien aux jeunes en situation de handicap nécessite des mesures d’adaptation personnalisées.

Les employeurs ont besoin d'aide pour savoir comment créer des lieux de travail inclusifs

Pour ce qui est des employeurs, il est souvent difficile de savoir par où commencer et quoi faire. Bien qu’il existe des ressources en vue d’aider les employeurs à favoriser un milieu de travail inclusif pour les employés en situation de handicap, elles sont parfois difficiles à trouver. Souvent, les ressources doivent encore être adaptées aux lieux de travail des employeurs. Le problème se pose particulièrement pour les petites et moyennes entreprises. Bon nombre de celles-ci ne possèdent pas d’équipe officielle de ressources humaines. Ce type de connaissances, surtout de la part d’autres propriétaires d’entreprise, est essentiel à la réussite de l’embauche de jeunes en situation de handicap et à leur maintien en poste.

Le transport constitue un obstacle important et persistant

Les participants des trois groupes d’intervenants ont mentionné que le transport représentait l’un des obstacles à l’emploi les plus importants pour les jeunes en situation de handicap, surtout ceux qui habitent dans les régions rurales où le transport en commun est limité ou inexistant.

Les prestations peuvent empêcher les jeunes en situation de handicap de poursuivre une formation axée sur les compétences et de profiter des occasions d’emploi

Certains programmes de soutien pour les personnes en situation de handicap (par exemple, les programmes provinciaux ou territoriaux de soutien du revenu) comportent des limites de revenu qui dissuadent les personnes qui reçoivent ces prestations de travailler.

L’individualité est souvent négligée

Souvent, les programmes de formation axée sur des compétences et d’emploi imposent des limites aux jeunes en situation de handicap – les casant dans des carrières et des ensembles de compétences « typiques » pour les personnes en situation de handicap. Les participants aux tables rondes des fournisseurs de services et des jeunes ont mentionné que cela peut décourager la participation aux programmes d’emploi et de compétences.

Le travail à distance et l’innovation numérique ont changé le paysage de l’emploi

L’adoption du travail à distance en raison de la pandémie de COVID-19 a été avantageuse pour les jeunes en situation de handicap qui cherchent un emploi, tout particulièrement pour ceux des régions rurales et éloignées, même si des lacunes subsistent en ce qui concerne l’accès à l’internet à haute débit. Cette mesure a également mis en évidence le besoin que les jeunes en situation de handicap aient accès à la technologie pour trouver du travail et demeurer concurrentiels dans l’économie numérique.

L’importance de la formation précoce axée sur les compétences et l’emploi à l’école

Certains participants à la table ronde des fournisseurs de services ont fait remarquer que, trop souvent, les jeunes en situation de handicap ne pas tenus en compte pour la formation précoce axée sur les compétences et l’emploi. Cette situation est souvent attribuable à l’inégalité dans les écoles primaires et secondaires pour les jeunes en situation de handicap par rapport à leurs pairs en ce qui a trait à l’acquisition des compétences nécessaires pour travailler.

Soutiens ajustés à l’expérience vécue des jeunes en situation de handicap

Plusieurs participants à la table ronde des jeunes ont mentionné que les mesures de soutien qui englobent l’expérience vécue des personnes en situation de handicap leur étaient bénéfiques. Elles peuvent comprendre des approches fondées sur les forces, lesquelles servent à créer des mesures de soutien fondées sur les capacités de la personne servie. De plus, l’encadrement, le mentorat ou la formation donnée par une personne en situation de handicap donnent l’occasion d’apprendre d’une personne qui possède une expérience vécue. Ces mesures peuvent aider les jeunes en situation de handicap à naviguer dans le milieu de travail.

Les soutiens en santé mentale sont un facteur clé de la réussite

Tenter de s’orienter dans des possibilités complexes de formation professionnelle et d’emploi peut avoir une incidence négative sur la santé mentale des jeunes en situation de handicap. Plusieurs participants aux tables rondes des jeunes et des fournisseurs de services ont mentionné que l’accès à des services de soutien en santé mentale constituait l’un des facteurs clés de la réussite. Cela est particulièrement important lorsque l’on tient compte des répercussions de la COVID-19 sur la santé mentale des jeunes.

Il faut soutenir les employeurs dans la création de milieux de travail inclusifs et flexibles

Les employeurs ont besoin de soutien (par exemple, éducation, encadrement, information d’autres propriétaires d’entreprise, etc.) pour créer une culture de milieu de travail inclusif. Il faut éduquer les employeurs sur la façon de travailler avec les personnes en situation de handicap. Il est également nécessaire d’offrir des rôles de leadership aux personnes en situation de handicap et de changer les obstacles comportementaux. À la table ronde des employeurs, de nombreux participants ont indiqué qu’ils aimeraient recevoir un soutien continu pour s’assurer que le milieu de travail est inclusif et accessible. Ils ont mentionné l’encadrement, les forums des employeurs et les conférences comme étant utiles pour communiquer de l’information et des pratiques exemplaires.

Des sources d’information pour les employeurs sont nécessaires

Selon les participants à la table ronde, il est souvent difficile de trouver de l’information sur les programmes et les ressources de financement qui peuvent aider les employeurs à embaucher des jeunes en situation de handicap et à les maintenir en poste. Les fournisseurs de services, qui sont fréquemment l’intermédiaire entre les jeunes en situation de handicap à la recherche d’un emploi et les employeurs qui cherchent à les prendre à leur service, sont des partenaires importants dans ce processus. Les employeurs ont mentionné qu’il serait utile d’avoir un outil en ligne qui leur donnerait les outils et les renseignements dont ils ont besoin pour engager des jeunes en situation de handicap et favoriser un milieu de travail inclusif et adapté.

Des mesures de soutien globales et une perspective plus vaste des compétences sont requises

À toutes les tables rondes, les participants ont parlé du besoin de fournir un éventail de mesures de soutien globales aux jeunes en situation de handicap. Elles sont propres à la personne, mais les programmes devraient permettre de financer différentes interventions qui les aideront à acquérir des compétences et dans leur quête d’un emploi. Les programmes devraient comprendre des renseignements sur la façon de divulguer une incapacité, les compétences générales de base et la méthode pour demander des mesures d’adaptation et se frayer un chemin dans le milieu de travail.

La souplesse dans la programmation est essentielle

Lorsque les programmes offrent le plus de souplesse, les intervenants sont plus susceptibles de les adopter. Souvent, participer signifie suivre des procédures rigides, ce qui peut ne pas tenir compte des obstacles uniques et entrecroisés auxquels font face les jeunes en situation de handicap. Les restrictions liées au temps (par exemple, devoir terminer un programme de formation professionnelle en fonction d’un échéancier précis, ne pas permettre le travail à temps partiel) ont été notés comme un domaine particulier qui bénéficierait d’une plus grande souplesse. Une flexibilité pour offrir une gamme de mesures de soutien (par exemple, permettre l’utilisation de l’aide financière de la façon qui serait la plus avantageuse pour le participant au programme) a également été notée.

Les mesures de soutien devraient accorder la priorité aux employeurs engagés

Le soutien aux employeurs (par exemple, les subventions salariales) devrait accorder la priorité aux employeurs qui embauchent des jeunes en situation de handicap. Cela devrait comprendre un plan documenté pour fournir de précieuses compétences et possibilités à ces jeunes. Le fait d’avoir des politiques officielles en matière de diversité et d’inclusion ainsi que de la formation témoigne d’un engagement réel de la part des employeurs. Trop souvent, comme l’ont fait remarquer certains des participants à la table ronde des employeurs, les employeurs s’inscrivent à ces programmes en raison du soutien financier et n’offrent pas une expérience significative aux jeunes en situation de handicap.

Les subventions salariales sont bien reçues, mais elles ne suffisent pas toujours

Plusieurs participants à la table ronde des fournisseurs de services ont mentionné que les employeurs avec lesquels ils travaillent sont souvent très réceptifs aux subventions salariales. Cela donne aux jeunes en situation de handicap leur première expérience de travail. Bien que les participants à la table ronde des employeurs en ont souligné l’importance, ils ont également exprimé l’envie de leur offrir plus de soutien pour créer un milieu de travail inclusif et accessible.