Patrimoine naturel des Prairies : un échange de terres à des fins de conservation
Le Programme de pâturages communautaires a été créé dans les années 1930 pour récupérer les terres qui avaient été gravement érodées pendant la sècheresse des Prairies. Le programme a atteint son objectif de transformer plus de 145 000 hectares de terres cultivées de piètre qualité en terres herbacées. Il a également rendu la région beaucoup plus productive sur le plan agricole. Comme ce programme fut un succès, le gouvernement a décidé en 2012 d’y mettre fin et de permettre aux propriétaires initiaux des prés d’en reprendre le contrôle et de les gérer à nouveau eux-mêmes. Dans la plupart des cas, les propriétaires d’origine étaient les gouvernements des provinces des Prairies.
Cette évaluation a porté sur les répercussions possibles sur l’environnement du transfert de propriété de trois pâturages, Govenlock, Nashlyn et Battle Creek, de la province de Saskatchewan à Environnement et Changement climatique Canada (ECCC). Ce transfert de terres a été une opportunité d’acquérir des habitats naturels importants pour la faune. Le ministère porte beaucoup d’intérêt à la gestion de terres d’une grande valeur écologique afin de sauver des espèces en péril et protéger des oiseaux migrateurs. ECCC a l’intention de gérer ces anciens pâturages communautaires en tant qu’aire de conservation. De concert avec les intervenants et les autochtones, le ministère créera un plan de gestion pour guider les mesures et les prises de décisions visant cette zone. Un pâturage bien géré est essentiel à la protection des espèces en péril et des oiseaux migrateurs qui vivent dans les prairies. Les espèces vivant dans ces prairies ont évolué sous la pression du pâturage des bisons et la recherche a montré que sans cet élément perturbateur, la santé des prairies déclinera au fil des ans, ce qui entrainera du même coup une diminution de la qualité des habitats naturels. Le pâturage du bétail constituera une importante activité de gestion des habitats naturels et les éleveurs auront accès à la zone de conservation grâce à des ententes conclues avec ECCC visant le pâturage sur ces terres. Le ministère créera un plan annuel de pâturage du bétail pour aider à la gestion des habitats naturels de la zone de conservation une fois celle-ci acquise. À long terme, ECCC aimerait faire de ces terres une réserve nationale de faune en vertu de la Loi sur les espèces sauvages du Canada. ECCC consultera les intervenants et autres personnes en ce qui concerne cette proposition après l’acquisition des terres.
En tant qu’organisme de conservation dont les pratiques sont basées sur la science, ECCC est bien placé pour établir des partenariats avec les communautés locales d’éleveurs, les établissements académiques, les autochtones et le gouvernement, pour préserver la qualité des habitats naturels et superviser la protection de cette zone de conservation créée à partir d’anciens pâturages communautaires.
Les résultats escomptés de cet échange de terres consistent en :
- une expansion du réseau des aires protégées d’ECCC et une contribution à l’engagement du Canada à protéger 25 % des terres et des eaux douces d’ici à 2025;
- une réduction des extinctions d’espèces et une augmentation du potentiel de rétablissement des espèces en périls, ainsi que le maintien d’habitats naturels essentiels et la préservation d’habitats naturels importants pour les oiseaux migrateurs; le maintien d’espèces en péril et de leur habitat naturel essentiel sur les terres fédérales, afin qu’ils soient ainsi protégés en vertu de la Loi sur les espèces en péril;
- la protection et la gestion d’habitats naturels essentiels grâce au pâturage, ce qui est idéal pour les espèces qui en dépendent, et ce grâce à des ententes conclues avec des éleveurs locaux qui continueront à utiliser les pâturages pour faire paitre le bétail.
Cette initiative contribuera positivement aux objectifs et buts suivants de la Stratégie fédérale de développement durable et au Programme de développement durable à l’horizon 2030 et à ses objectifs de développement durable (ODD) liés à l’environnement.
- Terres et forêts gérées de manière plus durable : L’initiative créera une zone de conservation qui contribuera à la gestion plus durable de terres et de forêts. Plus précisément, elle aidera à atteindre l’objectif. Le fait de préserver ces zones contribuera également au Programme de 2030, et en particulier à son objectif de développement durable (ODD) no 15, « vie terrestre ».
- Alimentation plus durable : L’initiative comprend une collaboration avec les éleveurs partenaires, pour s’assurer que les écosystèmes qui nécessite du pâturage sont protégés de manière à favoriser la biodiversité. Cela contribuera à une durabilité à long terme de la production d’aliments pour l’homme (bétail). La promotion d’une agriculture plus durable contribuera également à l’ODD no 3, « faim zéro ».
- Populations d’animaux sauvages saines : L’initiative permettra d’assurer une protection à long terme des habitats naturels d’espèces en péril repérés sur ces pâturages communautaires. De plus, elle permettra de protéger les habitats de plus de 100 espèces d’oiseaux migrateurs. Cette protection contribuera au rétablissement de diverses espèces en péril et aidera à préserver des populations d’animaux sauvages saines. La protection d’habitats essentiels d’espèces en péril contribuera aussi à l’ODD no 15, « vie terrestre ».
- Mesure efficace pour contrer les changements climatiques : L’initiative permettra d’étendre et de renforcer le réseau des aires protégées. Ces dernières jouent un rôle essentiel dans la lutte contre les changements climatiques, en améliorant la capacité des zones avoisinantes à se régénérer à la suite de perturbations, ce qui offre aux espèces en péril un refuge et aide au maintien de la diversité génétique. En outre, l’expansion et la consolidation du réseau d’aires protégées contribueront à l’ODD no 13, « mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques ».
La conservation de la biodiversité et son utilisation durable sont essentielles pour la santé humaine, car une bonne santé repose sur un environnement sain. Les mesures de protection des écosystèmes visent à s’assurer qu’ils continueront de fonctionner et de nous rendre les services dont dépendent notre économie et notre bien-être, comme la filtration de notre air et de notre eau.
De manière générale, faire de ces anciens pâturages communautaires une aire de conservation est une occasion d’acquérir, de conserver et de gérer près de 80 000 hectares de prairie naturelle, qui représentent non seulement l’écosystème le plus menacé du monde, mais aussi un territoire riche en habitats essentiels pour les espèces en péril. Cette initiative permettrait à ECCC de mettre de l’avant une collaboration étroite et significative à long terme avec les éleveurs locaux, visant à gérer les prairies au profit d’espèces en péril, et de soutenir le secteur agricole et les communautés locales de la Saskatchewan rurale.
Il convient de souligner que toutes les répercussions sociales et économiques de la création d’aires protégées sont soigneusement évaluées durant le processus de création de ces zones.
ECCC élaborera un plan de gestion à long terme pour la nouvelle aire de conservation et déploiera du personnel pour surveiller les activités servant les objectifs de conservation. Les activités comprises dans le plan de gestion feront l’objet d’un suivi une fois par an.
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