Archivée : Telex des directives : 44e session du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat

Contexte

Les principales questions à trancher dans le cadre de la GIEC-44 sont l’approbation des grandes lignes du Rapport spécial 1,5 °C et du Rapport méthodologique afin de mettre à jour les Lignes directrices 2006 du GIEC pour les inventaires nationaux de gaz à effet de serre. De plus, le Groupe d’experts se penchera sur des décisions relatives au budget du GIEC, la politique en matière de conflits d’intérêts, un atelier et une réunion d’experts proposés, les prochaines étapes à suivre pour restructurer le Groupe de travail sur le soutien des données et les scénarios pour l’analyse des répercussions et du climat, les communications et le programme de bourses d’études du GIEC.

Délégation canadienne à la GIEC-44

Objectifs et approche du Canada

Les objectifs globaux du Canada pour la GIEC-44 consistent à soutenir et à préserver l’intégrité scientifique du GIEC, à améliorer la pertinence continue du GIEC dans la prise de décisions sur les changements climatiques au Canada et dans le cadre de forums internationaux, particulièrement la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, et à maintenir l’intégrité de la décision prise dans le cadre de la Conférence de Paris.

En conséquence, le Canada cherchera à accroître le niveau de confiance envers les déclarations d’émissions ainsi qu’envers les conclusions scientifiques en signalant son intérêt et en établissant des partenariats bilatéraux en vue d’éclairer les discussions stratégiques à l’échelle nationale et internationale.

Au cours de la GIEC-44, les principes suivants s’appliqueront à la participation de la délégation canadienne :

Les membres de la délégation peuvent s’adresser aux médias en ce qui concerne leur travail et leur champ d’expertise. Toute demande de renseignements des médias n’étant pas visée par la portée de l’événement doit être renvoyée à l’administration centrale si la délégation ne peut y répondre.

La délégation canadienne produira un rapport sur les résultats de la réunion et communiquera immédiatement à l’administration centrale d’ECCC toute question délicate abordée.

Engagements

La délégation canadienne confirmera son offre d’organiser une réunion du groupe de travail du GIEC en 2018 avec le chef de l’Unité de soutien technique du Groupe de travail I (les éléments scientifiques des changements climatiques) et le Secrétariat du GIEC. Il en coûtera environ 200 000 $ au Canada pour organiser cette réunion, qui sera désormais gérée par la Direction générale des sciences et de la technologie.

La délégation canadienne s’engagera également à appuyer les travaux ciblés du Groupe de travail sur le soutien des données et les scénarios pour l’analyse des répercussions et du climat (voir le point no 8).

Rencontres avec des pays aux vues semblables

En marge de la GIEC-44, la délégation canadienne se réunira avec des pays aux vues semblables. La délégation canadienne visera ainsi à nouer des liens avec le nouveau centre de liaison du GIEC pour le Canada et à discuter de la façon de faire progresser les objectifs communs, en particulier en ce qui concerne les autorisations pour les grandes lignes du Rapport spécial et du Rapport méthodologique, et le Groupe de travail sur le soutien des données et les scénarios pour l’analyse des répercussions et du climat. La délégation canadienne participera également à des réunions plus importantes avec des pays aux vues semblables afin d’élaborer une approche coordonnée en matière d’approbation des grandes lignes du Rapport spécial.

Questions à trancher

Point 2 : Approbation du rapport préliminaire de la 43e session

La délégation canadienne peut approuver le rapport préliminaire de la 43e session.

Point 3 : Programme et budget du GIEC

3.2 Budget pour les années 2016, 2017 (aux fins d’adoption), 2018 et 2019

La délégation canadienne n’appuie pas le budget proposé de 9,7 M de francs suisses (CHF) pour 2017, étant donné que cette somme dépasse largement l’actif net du GIEC (6,6 M CHF en date du 31 décembre 2015), ainsi que les budgets annuels des cinq dernières années. De plus, cette somme ne tient pas compte des contraintes financières qui pèsent sur les pays membres. Dans son examen du budget, la délégation canadienne est d’avis que la priorité devrait être accordée à toute dépense raisonnable liée aux principaux éléments livrables du GIEC. Ainsi, la délégation canadienne peut appuyer une augmentation proposée de 10 % se rapportant à la rédaction du Rapport méthodologique, pour autant que les budgets de GIEC puissent être réduits dans d’autres domaines sans compromettre les éléments livrables du groupe de travail du GIEC. La délégation canadienne participera aux réunions de l’équipe de travail sur les finances pour aider à la révision du budget pour 2017 pour faire en sorte qu’il corresponde mieux à la situation financière actuelle de l’administration gouvernementale des membres et du GIEC.

Point 4 : Admission d’organisations observatrices

Le Canada peut approuver la recommandation formulée par le Secrétariat et le Bureau d’accorder le statut d’observateur à dix demandeurs : 1) Climate Alliance; 2) C40 Cities Climate Leadership Group; 3) la Coalition pour le climat et l’air pur; 4) le Programme mondial de recherches sur le climat; 5) le Consortium of International Agricultural Research Centers; 6) le Comité consultatif mondial de la société des Amis; 7) la Mary Robinson Foundation - Climate Justice; 8) le Groupe technique intergouvernemental sur les sols; (9) l’Université catholique de Louvain; 10) la Communauté du Pacifique (CPS). Le Canada copréside la Coalition pour le climat et l’air pur, et la ministre McKenna est membre du groupe Troika+ de femmes, des leaders en matière de changement climatique, dirigé par la Mary Robinson Foundation.

La délégation canadienne accueille de façon favorable l’inclusion d’autres organisations observatrices. La collaboration avec ces intervenants améliore la transparence et élargit l’échange de renseignements entre le GIEC et d’autres organisations. À la lumière de la liste grandissante d’organisations observatrices (qui compte actuellement 116 organisations), la délégation canadienne pourrait souhaiter suggérer que celles qui participent aux réunions du GIEC contribuent aux coûts logistiques associés à leur tenue.

Point 6 : Questions procédurales

6.1 Examen de la politique du GIEC en matière de conflits d’intérêts

La délégation canadienne partage pleinement l’avis selon lequel il est nécessaire d’établir une politique solide en matière de conflits d’intérêts, mais souhaite exprimer des préoccupations en ce qui concerne les révisions proposées au formulaire de déclaration des conflits d’intérêts. La délégation canadienne est préoccupée par le fait que le format du formulaire ne guide pas efficacement le Comité sur les conflits d’intérêts pour repérer les conflits d’intérêts et faciliter la prise de décisions connexes. La délégation canadienne est également d’avis que le formulaire devrait être raccourci et qu’on devrait en améliorer la clarté générale. La délégation canadienne pourrait suggérer que le processus de détection des conflits d’intérêts associé au formulaire soit simplifié et que des renseignements supplémentaires soient exigés des répondants lorsque des conflits d’intérêts sont détectés (p. ex. les répercussions possibles du conflit sur les responsabilités et les mesures proposées pour éliminer le conflit).

La délégation canadienne appuie toutes les autres recommandations du Sous-comité sur les conflits d’intérêts, soit :

Point 7 : Produits du sixième rapport d’évaluation (RE6)

7.1 Aperçu du Rapport spécial 1,5 °C

La délégation canadienne accorde de la valeur au Rapport spécial 1,5 °C et le considère comme étant une contribution essentielle aux discussions de la CCNUCC 2018. L’aperçu actuel du rapport spécial va au-delà de la portée de la demande initiale faite par la CCNUCC. Par conséquent, il est important que la portée du rapport soit alignée sur la demande originale.

À l’appui de cet objectif, la délégation canadienne adoptera une approche de principe axée sur les éléments suivants :

La délégation canadienne discutera avec des pays qui partagent les mêmes idées afin de coordonner l’approche à adopter pour l’approbation de l’aperçu étant donné les propositions prévues visant à recentrer la portée sur la demande précise de la CCNUCC. La délégation canadienne est en faveur d’un aperçu qui répond directement à la demande de la CCNUCC et n’appuiera pas un aperçu qui va au­delà de la portée de la demande. La délégation canadienne estime que l’aperçu devrait être respectueux de la procédure antérieure de détermination de la portée du présent rapport spécial et traçable par rapport à celle-ci.

La délégation canadienne devrait savoir que certains pays participants soulèveront la nécessité de tenir compte des polluants climatiques de courte durée de vie (PCDV) dans le rapport spécial. Le Canada soutient la prise en considération de la contribution des PCDV aux voies d’atténuation, et leur rôle clé pour aider à atteindre les objectifs de température de l’Accord de Paris. La délégation canadienne discutera avec des pays qui partagent les mêmes idées concernant la meilleure place pour les considérations liées aux PCDV dans l’aperçu du rapport.

7.2 Aperçu des rapports sur la méthodologie visant à préciser les lignes directrices 2006 du GIEC pour les inventaires nationaux de gaz à effet de serre

La délégation canadienne est d’accord avec la portée proposée, l’aperçu et le format du rapport, tout en reconnaissant qu’une mise à jour et une solide base scientifique sont nécessaires pour soutenir les futures mesures climatiques, en particulier dans l’Accord de Paris. En attendant la faisabilité et l’acceptabilité de la réduction des budgets du GIEC dans d’autres régions, la délégation canadienne peut approuver le plan de travail proposé, y compris l’augmentation du budget de 10 % pour 2017-2019 afin d’améliorer la participation des pays en développement à l’élaboration du rapport.

Les principes suivants guideront la participation de la délégation canadienne aux discussions sur l’aperçu du rapport :

7.3 Atelier sur les changements climatiques et les villes

La délégation canadienne peut appuyer le projet de conférence scientifique internationale sur les changements climatiques et les villes de 2018. Cela a été accepté en principe à la 43e session du GIEC et appuie les décisions connexes visant à se concentrer davantage sur les changements climatiques et les villes dans le RE6 et à produire un rapport spécial sur ce sujet dans le RE7. La délégation canadienne voudra peut-être souligner la possibilité de synergie entre le projet de conférence et le sommet sur le climat 2018 de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), qui abordera les facteurs socioéconomiques des services climatologiques et se concentrera sur les villes.

Le secteur d’intérêt est pertinent pour la politique internationale et a un fort potentiel de répercussions sur la prise de décisions à court terme. Il s’harmonise aussi avec les priorités du gouvernement du Canada sur la croissance propre et les infrastructures vertes, y compris les engagements du gouvernement du Canada à investir dans les transports en commun.

7.4 Réunion d’experts sur des scénarios d’atténuation, de durabilité et de stabilisation du climat

La délégation canadienne peut appuyer la proposition du Groupe de travail III, tout en reconnaissant le besoin d’établir un dialogue entre les concepteurs et les modélisateurs des scénarios et les personnes ayant un point de vue sectoriel ascendant, et la valeur de la recherche interdisciplinaire dans ce domaine à l’appui du RE6. La délégation canadienne pourrait vouloir souligner l’importance de la planification de cet atelier en coordination avec le Programme mondial de recherches sur le climat du projet d’intercomparaison de modèles couplés (CMIP6).

La participation canadienne à cet atelier aiderait à défendre la priorité de l’élargissement de l’influence des contributions scientifiques canadiennes au RE6 pour compléter la force des contributions du Canada au Groupe de travail I.

Point 8 : Avenir du GTAIC

La délégation canadienne doit soutenir activement la mise en œuvre de la décision GIEC-44 par la création d’un Groupe de travail spécial pour la conception d’un plan stratégique et la révision du mandat du GTAIC avant la 46e session du GIEC (provisoirement prévue pour septembre 2017).

Entre temps, la délégation canadienne préconise de mettre l’accent sur la réalisation des activités prioritaires du plan de travail actuel du GTAIC et devrait indiquer qu’une priorité particulière a été accordée aux lignes directrices relatives à l’utilisation des données de scénarios pour l’évaluation des impacts et de l’adaptation liés aux changements climatiques (Guidelines on the use of scenario data for climate impact and adaptation assessment) compte tenu de leur grande importance dans le cycle du rapport d’évaluation actuel. Tout en reconnaissant l’expertise que le Canada peut offrir et la valeur de ce travail pour le Canada, la délégation canadienne peut offrir un soutien en nature sous la forme de la moitié d’un équivalent temps plein au cours des 18 prochains mois à partir du ministère de l’Environnement et du Changement climatique du gouvernement du Canada, dans le but principalement de terminer le présent document d’orientation sur les scénarios.

Point 9 : Communications pour le RE6

9.1 Processus de communication et d’établissement de la portée

La délégation canadienne est d’accord avec les solutions proposées à l’étude dans le but d’obtenir des contributions des intervenants concernés avant les réunions d’établissement de la portée du GIEC. Cependant, la délégation canadienne estime qu’aucuns frais de déplacement supplémentaire ne devraient être engagés dans le seul but de réaliser une activité préalable à l’établissement de la portée, car cela pourrait être organisé en marge d’autres activités du GIEC. La délégation canadienne peut souhaiter exprimer l’importance d’une contribution représentative et équilibrée des activités proposées de préparation à l’établissement de la portée, ainsi que la nécessité de définir les intervenants cibles.

9.2 Examen de la stratégie de communication du GIEC

La délégation canadienne peut soutenir la mise à jour de la stratégie de communication du GIEC et les exigences connexes du Comité exécutif, p. ex., la mise à jour et l’examen du plan de mise en œuvre et l’examen de procédures d’intervention rapide.

Point 10 : Programme de bourses d’études du GIEC

La délégation canadienne peut appuyer les options « b » (partenariat/délégation à un établissement d’enseignement ou à une fondation) ou « c » (solutions de rechange pour les activités de renforcement des capacités), mais pas l’option « a » (la mise à l’échelle du programme) étant donné les restrictions budgétaires actuelles du GIEC. La délégation canadienne croit que les pays en développement devraient guider la prise de décisions sur ce point, car ce sont les bénéficiaires des ressources du programme de bourses d’études du GIEC. La délégation canadienne pourrait laisser entendre qu’il serait utile de prendre une décision sur ce point en s’appuyant sur des propositions concrètes en vertu des options « b » et « c » à la 45e session du GIEC.

Rapport sur les résultats

44e session du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC-44)

Du 17 au 20 octobre 2016, Bangkok (Thaïlande)

Résumé

Approbation des grandes lignes des rapports

 

Budget du GIEC

Engagements

Sous le président du GIEC (Hoesung Lee), le GIEC continue de faire preuve de diligence pour ce qui est de la transparence du processus, comme le montrent les discussions sur les conflits d’intérêts.   

Vous trouverez des renseignements supplémentaires sur le contenu de la réunion par l’entremise des services de compte rendu de l’Institut international du développement durable.

Détails de la page

Date de modification :