Archivé : Les effets de l'ouragan Hazel - Le sud de l’Ontario
Barrie
« Au lieu de passer sous la route pour se déverser dans le lac, l'eau est passée par-dessus la route et s'est déversée dans notre magasin. Nous avons ouvert la porte arrière pour l'évacuer », a déclaré Eileen Scruton, propriétaire d'un magasin d'ébénisterie de la rue Bradford, à Barrie ( Examiner , Barrie, 16 septembre 2003). De nombreux sous-sols ont été inondés et des routes et des collecteurs d'égouts ont été endommagés. On a évalué les dégâts à environ 10 000 $.
Voici le récit d'I.S. McClure, du détachement municipal de la police provinciale de l'Ontario, à Barrie :
« Nous avions trois lignes téléphoniques au bureau. Elles n'ont pas cessé de sonner jusqu'à 21 h. À ce moment-là, de l'eau a dû s'y infiltrer et le téléphone a cessé de fonctionner. La plupart des appels provenaient de gens dont les maisons étaient entourées d'eau et qui demandaient de l'aide. Tout ce que je pouvais faire, c'était les conseiller de rester à l'intérieur jusqu'à ce que le niveau de l'eau baisse. J'ai reçu plusieurs appels de gens qui se demandaient si c'était la fin du monde. Évidemment, je n'étais pas en mesure de leur répondre.
« Lorsque les téléphones ont cessé de fonctionner, on m'a envoyé en patrouille. La quantité d'eau qui recouvrait le sol était inimaginable. À l'intersection des rues Collier et Clapperton, l'eau a emporté une femme et un enfant jusqu'au bas de la rue Clapperton. Ce sont des employés de Deluxe Taxi qui les ont sauvés et les ont fait entrer dans leur bureau.
« Dans la baie Kempenfeldt (une partie du lac Simcoe) l'eau avait monté suffisamment pour submerger certains tronçons de la rue Simcoe le long de la voie ferrée du CN. Dans le bas de la rue Mary, au coin de la rue Simcoe, l'eau avait érodé la base du chemin de fer à tel point qu'une voiture aurait pu passer dessous. Et pourtant, c'était un chemin de fer à quatre voies.
« Arrivé au sommet de la colline, dans la rue Bayfield, je me suis aperçu que ma voiture de patrouille avait un pneu à plat. J'ai encore attrapé un bain. Même dans le haut de la côte, la chaussée était recouverte de quatre pouces d'eau. Je n'avais jamais rien vu de pareil. C'était le point le plus élevé du secteur. Je me suis alors demandé d'où pouvait venir toute cette eau.
« Un important égout pluvial traversait la rue Peel, mais il ne pouvait absorber qu'une faible quantité de l'eau dont la majeure partie a ruisselé en surface, emportant sur son passage l'escalier d'une maison qu'on a retrouvé à un pâté de maisons de son lieu d'origine. Et ce n'était pas n'importe quel escalier. Il s'agissait d'un bloc de béton massif d'environ cinq pieds sur six, dans lequel étaient taillées les marches. Le plus étrange, c'est qu'il a atterri à l'endroit et que la rampe s'y trouvait toujours. Bien des années après l'inondation, on a construit un grand immeuble à appartements dans la partie la plus basse de la dépression, au coin de la rue Peel. Quand je passe par là, je me demande ce qui se passerait si le ciel décidait de nous envoyer une autre inondation de cette ampleur. » (Kennedy, 1979)
Beeton
Cinq personnes ont trouvé la mort quand deux voitures ont été emportées en traversant un pont. Jackson Glassford a décrit comment M. et M me Otto Haugh, John, l'oncle de ce dernier et Robert Edgar, un ami, ont trouvé la mort dans la rivière Boyne après que leur voiture a été emportée dans la rivière en passant sur le pont. Les occupants se sont cramponnés à la voiture pendant quatre heures, mais se sont noyés alors que les sauveteurs étaient sur le point de les repêcher. Un autre homme, Ervin Joyce, qui a tenté d'avertir les Haugh du danger, a également été emporté dans la rivière et s'est noyé.
« Alors que le dernier embarquait, une vague est arrivée et a fait chavirer l'embarcation. Ils ont disparu tous les quatre dans l'obscurité.
« Nous avions pratiquement réussi. Nous avions essayé de leur envoyer une embarcation attachée à 175 pieds de câble, mais c'était trop court.
« Après avoir rallongé le câble de 25 pieds, nous avons poussé un soupir de soulagement lorsqu'ils ont pu attraper l'embarcation. Mon fils Allan était dans l'eau jusqu'au cou pour guider le câble. Puis, ils ont été emportés. » (GM, 18 octobre 1954)
Brampton
Des rues ont été inondées (GM, 16 octobre 1954) et Frank J. Joyce a été tué lorsque sa voiture a quitté la route 7 près de Brampton avant de tomber dans un fossé de 14 pieds de profondeur. (GM, 18 octobre 1954)
Bridgeport
Soixante familles ont été forcées à quitter leur maison pour échapper à l'inondation. (GM, 18 octobre 1954)
Coldwater
Coldwater, une localité située à 12 milles à l'ouest d'Orillia, a été évacuée après l'inondation.
Cooksville
1 500 poulets appartenant à Colin Price de Cooksville ont été emportés sur les plaines qui longent le ruisseau.
Dufferin
À Dufferin, un hôpital récemment construit a subi des dégâts totalisant 10 000 $ lorsque l'eau a atteint une hauteur de sept pieds dans le sous-sol, détruisant des produits chimiques, des pansements, des couvertures et d'autres matériels médicaux. L'hôpital a tout de même été ouvert, toutefois, aucun patient n'y a été admis avant le 1er décembre.
Grand Valley
Les résidants de la partie sud se sont retrouvés isolés et séparés de la ville par la rivière Grand dont le niveau s'est élevé de 10 pouces en 20 minutes, inondant le secteur. (GM, 16 octobre 1954)
Hamilton
Trois personnes ont été sauvées après que leur voiture est tombée en panne dans quatre pieds d'eau. Les pluies torrentielles ont causé des glissements de terrain sur le front de la colline Mountain, ce qui a bloqué le passage vers le quartier de la colline de la rue James à la rue Flock. Des arbres ont entraîné des lignes électriques dans leur chute et ont bloqué la route qui menait à l'autoroute QEW. Des voies inférieures de la rue John et des avenues Victoria et Birch ont été inondées et des tronçons de la rue James se sont effondrés. Les sous-sols du secteur ont été inondés. (GM, 16 octobre 1954)
La baie James
Hazel est passé au-dessus de la région de la baie James près de Moosonee, accompagné de vents forts et de précipitations sous forme de neige dans le nord de la région.
Kitchener
Le village des tentes à la compétition internationale de labour, à l'est de Kitchener, a été endommagé.
New Tecumseth
Dix-sept ponts ont été endommagés ou détruits. Le montant des dégâts s'élevait à 10 000 $ pour chacun de ces ponts. ( Examiner , Barrie, 16 septembre 2003)
Nobleton
À Nobleton, 15 familles ont dû quitter leur maison lorsqu'un tronçon de la rivière Humber en crue a débordé.
Oakville
Dans la région d'Oakville, les dégâts ont été estimés à 500 000 $. Entre autres, 26 bateaux ont sombré ou ont été endommagés. (GM, 28 octobre 1954)
Oshawa
L'ouragan Hazel a causé une panne d'électricité dans la ville. (GM, 16 octobre 1954)
Ottawa
Dans la ville d'Ottawa, à Lansdowne Park où les Argonauts devaient rencontrer les Rough Riders, l'ouragan a fait tomber une clôture. Les responsables craignaient que de nombreux spectateurs entrent sans payer, car la brèche ne pouvait pas être réparée à temps pour la rencontre.
George Auger, un jeune homme de 22 ans de Hull, au Québec, a été électrocuté alors qu'il tentait de déplacer un arbre abattu par l'ouragan qui avait entraîné dans sa chute une ligne électrique.
La rivière Rouge
La rivière Rouge à l'est de Toronto a également débordé lors du passage de l'ouragan Hazel. Ted Ryan a décrit l'inondation de la vallée de la rivière Rouge à Betty Kennedy :
« Peu après 22 heures, le téléphone a sonné. C'était mon voisin et ami Fred Hunt qui demandait s'il pouvait emprunter mon embarcation couverte que nous utilisions pour la chasse au canard. Il avait entendu dire à l'épicerie du quartier qu'une ou deux familles étaient coincées dans le bas de la rivière Rouge en raison de l'inondation.
« Fred est arrivé quelques minutes plus tard pour chercher l'embarcation et m'a dit qu'il se rendait au bas de Island Road, le meilleur endroit pour mener les opérations. Je lui ai demandé de m'attendre là-bas, car je voulais m'habiller de façon plus adéquate. Alors que je passais la porte, ma femme, qui était enceinte de huit mois, m'a dit : "Surtout ne vas pas t'aventurer sur la rivière dans cette embarcation". Il n'était pas question pour moi de manquer cette aventure. La rivière Rouge se trouvait surtout en zone rurale à l'époque et ce genre d'aventure faisait partie de nos petits plaisirs. Évidemment, je pensais que nous allions naviguer tranquillement sur la rivière et, qu'avec un peu de chance, nous pourrions sauver une demoiselle en danger.
« Quand je suis arrivé au lieu de mise à l'eau de l'embarcation, j'ai compris qu'il en serait tout autrement. Quelques personnes étaient rassemblées auprès d'un camion de pompiers et les pompiers volontaires scrutaient la rivière à l'aide de lampes électriques, éclairant ce qui semblait être des maisons ou des chalets au loin. Le vent hurlait littéralement. Il n'y avait plus de rivière. Toute la vallée était devenue un torrent furieux qui cherchait à se déverser dans le lac Ontario, mais le pont à chevalets du chemin de fer qui enjambait l'embouchure de la rivière Rouge faisait partiellement office de barrage.
«Mon bateau était sur la berge mais Fred n'était pas là. Quand j'ai demandé si quelqu'un l'avait vu, on m'a répondu qu'il était parti sur la rivière dans un autre bateau avec un des pompiers. Je lui en voulais de ne pas m'avoir attendu, car nous avions passé de nombreuses heures ensemble en bateau.
« Gil Read, le propriétaire de l'épicerie du quartier, est arrivé sur les lieux. Je lui ai demandé s'il voulait venir avec moi. Il était quelque peu réticent, peut-être parce qu'il estimait en avoir assez vu dans le corps de chars pendant la guerre et qu'il ne souhaitait pas prendre de risques supplémentaires. J'ai réussi à le convaincre, mais je peux vous assurer aujourd'hui que je ne le referais pas, du moins, pas dans une embarcation de douze pieds.
« Avec l'aide des pompiers, nous avons pu pousser le bateau dans l'eau assez profonde pour y installer le moteur. Gil s'est installé à l'avant et moi à l'arrière. Nous mesurons tous les deux plus de six pieds et pesons plus de deux cents livres. Le bateau était donc bien chargé dès le départ. Après quelques essais, le moteur a démarré et nous sommes partis lentement vers le cours principal.
« À partir de ce moment, nous n'avions plus la maîtrise du bateau. Je savais que nous étions en difficulté et que nous pouvions chavirer d'une minute à l'autre.
« Les objets les plus divers descendaient le cours de la rivière : morceaux de maisons, meubles et, juste à la droite de notre trajectoire, un énorme arbre déraciné que nous avons pu, in extremis, battre de vitesse. À quelques secondes près, il aurait craqué notre bateau comme une coquille d'oeuf.
« Nous naviguions sur les pelouses des maisons recouvertes de huit pieds d'eau, lorsque nous avons butté dans un arbre qui - nous allions le découvrir un peu plus tard - allait nous sauver la vie, à nous et à d'autres personnes. J'ai pu attraper une grosse branche de l'arbre qui se trouvait à la hauteur de ma poitrine. Je ne sais pas pourquoi, mais le bateau s'est dérobé sous nos pieds et, en quelques secondes, a été emporté par le courant, dans l'obscurité.
« La branche à laquelle je m'accrochais était solide et, il va sans dire, je m'y cramponnais de toutes mes forces. Gil n'était pas aussi chanceux. Il n'avait pu attraper qu'une petite branche qui était sur le point de céder. Nous étions tous deux couchés à l'horizontale par la force du courant fou. C'est alors que nous avons constaté l'avantage d'avoir de longues jambes. Gil a plongé désespérément et a réussi à attraper une de mes chevilles. En rampant sur moi, il a pu se hisser jusqu'à une branche située un peu plus haut dans l'arbre. Nous nous sommes donc retrouvés tous les deux, assis dans l'arbre comme un couple de hiboux mouillés, pas très fiers de nos capacités de navigateurs.
« Pendant ce temps, Fred Hunt et Howard Morgan, dans un bateau pas plus grand que le nôtre, avaient réussi à évacuer deux femmes et revenaient chercher deux jeunes qui se trouvaient à la fenêtre du premier étage d'une maison, à une trentaine de pieds de l'arbre où nous étions perchés. Nos appels à l'aide étaient vains avec le vent qui hurlait. Par ailleurs, personne, à ce moment-là, ne savait ce qui nous était arrivé.
« Nous avons assisté de notre refuge au sauvetage des deux jeunes et d'un chien, puis nous avons vu les hommes pointer leur embarcation vers l'amont. À mi-chemin entre la maison et notre arbre, une cabane à chien entraînée par les tourbillons des eaux en furie est venue heurter l'avant du bateau. Pris par le courant, ce dernier est venu accoster le long de l'arbre. Nous nous sommes salués, puis Gil et moi avons raconté notre mésaventure. Tout en discutant, nous essayions de trouver le moyen de remettre le nez de leur bateau, qui se trouvait en travers du courant, face à l'amont, sans le faire chavirer. Avec une lampe électrique que Fred m'avait passée, j'émettais des signaux lumineux en Morse vers l'amont du courant pour attirer l'attention sur notre situation délicate.
« Quelques minutes plus tard, dirigeant le faisceau de la lampe vers le bateau, j'ai constaté que celui-ci embarquait l'eau par l'arrière. Trente secondes après, nous étions six dans l'arbre. Le bateau avait disparu avec le chien et je n'ai jamais su ce qu'il est advenu de ce dernier. S'il a péri, c'est, à ma connaissance, la seule victime de l'ouragan Hazel sur la rivière Rouge. Finalement, Murray Brown, de Murdon Marine, à Port Carling, nous a tirés de ce mauvais pas avec un bateau plus puissant. Murray était pompier volontaire à West Rouge.
« Je suis allé travailler le lendemain samedi, désolé d'avoir perdu mon bateau et mon moteur. Dans l'après-midi, je suis allé vers la Rouge et, à ma grande surprise, j'ai constaté que l'eau s'était retirée complètement, laissant derrière elle un spectacle de désolation : partout dans la vallée, on pouvait voir des maisons et des chalets effondrés. Tout était recouvert d'une couche de boue de deux ou trois pouces d'épaisseur.
« J'ai continué à marcher le long de la route et me suis dirigé vers l'arbre salvateur, un cèdre assez biscornu. La dernière fois que j'y suis passé, il était toujours là. Un peu plus loin, j'ai aperçu mon bateau coincé dans une clôture métallique. Il était couvert de boue, mais le moteur y était toujours accroché. Coincée sous un siège, une lampe Eveready émettait encore une faible lueur. » (Kennedy, 1979; p. 73-77)
Schomberg
Les premières estimations des dégâts dans cette localité s'élevaient à 250 000 $. Les dégâts comprenaient notamment des trous dans les trottoirs, des ponts sapés à la base, des inondations dans la rue Main, un atelier de rabotage arraché à ses fondations et, dans un terrain de stationnement, un effondrement qui avait entraîné des voitures dans le trou nouvellement formé.
Thornhill
Une voiture est tombée dans la rivière Don lorsqu'un ponceau de la route 11, au nord de la route 7, a été emporté par les eaux. Les trois occupants ont pu être sauvés.
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