Archived: Résumé de la saison des cyclones tropicaux au Canada de 2002

Préparé par Peter Bowyer

Trois cyclones tropicaux ont pénétré dans la zone d’intervention (ZI) du Centre canadien de prévisions d’ouragan (CCPO) en 2002, ce qui représente près de la moitié de la moyenne annuelle de 5,7 ouragans des sept dernières années.

Outre ces trois tempêtes baptisées, trois systèmes ayant subi une transition extratropicale avant d’entrer dans la ZI ont été enregistrés. Un système sans nom de moindre envergure, semblable à un cyclone, est passé rapidement en juillet dans les secteurs maritimes du sud de la Nouvelle-Écosse.

Pour la troisième année consécutive, un cyclone tropical a touché terre au Canada atlantique. L’ouragan Gustav, qui a touché terre en Nouvelle-Écosse le 12 septembre à 1 h 30 HAA, est le premier ouragan ayant touché terre au Canada (en transition extratropicale) à avoir été capté par un radar Doppler. (Remarque : Le dernier ouragan à avoir touché terre au Canada était Michael, en 2000, et le dernier à avoir touché terre en Nouvelle-Écosse était Hortense, en 1996.)

Le CCPO a diffusé 68 bulletins en 2001 (sans compter les corrections).

Arthur (du 14 au 16 juillet)

La tempête tropicale Arthur est entrée dans les secteurs de prévision maritime du Cône Laurentien et du sud-ouest des Grands Bancs le 16 juillet (vents d’une vitesse maximale de 50 nœuds, soit 93 km/h). Elle s’est ensuite transformée en cyclone post-tropical et a traversé la presqu’île Avalon à Terre-Neuve le 17 juillet (vents d’une vitesse maximale de 45 nœuds, soit 83 km/h). La hauteur de pluie n’a pas été importante. Le CCPO a diffusé quinze bulletins.

Gustav (du 8 au 12 septembre)

La tempête tropicale Gustav a atteint le stade d’ouragan, le premier de la saison en Atlantique, à 11 h 50 HAA le 11 septembre, quelques heures seulement avant de gagner les eaux du sud-ouest des Maritimes. Le 12 septembre, l’ouragan Gustav a touché terre sur la côte sud du cap Breton, en Nouvelle-Écosse (près de l’île St. Esprit), à 1 h 30 HAA. On a signalé des pluies abondantes, des vents forts et des inondations mineures attribués à l’onde de tempête dans tout le Canada atlantique. Gustav a été déclassé au stade de cyclone post-tropical lorsqu’il a quitté la Nouvelle‑Écosse et a gagné Terre-Neuve le 12 septembre, peu avant 6 h 30 HAA. Le CCPO a diffusé dix‑huit bulletins.

La plus importante hauteur de pluie, soit 102 mm, a été enregistrée à Ashdale, en Nouvelle‑Écosse (partout ailleurs dans la province, il est tombé au moins 50 mm). Des vents d’une vitesse maximale de 122 km/h ont été observés à l’île St. Paul et à l’île de Sable (N.-É.). Dans tout le sud du golfe du Saint-Laurent, les conditions d’onde de tempête ont coïncidé (à quelques heures près) avec une marée haute astronomique, ce qui a entraîné des inondations locales sur les côtes. Il convient de souligner que si, à Charlottetown (Î.-P.-É.), l’onde la plus élevée était arrivée seulement quatre heures plus tôt, elle aurait coïncidé avec la marée la plus haute. L’élévation supplémentaire de 70 cm du niveau de l’eau l’aurait amené à 210 cm, soit près des valeurs records, ce qui aurait sans aucun doute causé l’inondation de certains secteurs de la ville.

Gustav est le premier ouragan qui a touché terre au Canada à avoir été capté par un radar Doppler, tandis qu’il passait à seulement 20 à 30 km au sud-est de la nouvelle station de radar Doppler (installée en juin 2002) à Marion Bridge (N.-É.). D’après les données recueillies par le radar, Gustav était en transition extratropicale.

Isidore (du 14 au 26 septembre)

Isidore, l’un des deux ouragans intenses de la saison, a atteint la côte de la Louisiane le matin du 26 septembre, et s’est rapidement affaibli en se dirigeant vers le nord. Il avait la force d’un cyclone post-tropical quand il est passé au sud des Grands Lacs, le 27 septembre, et qu’il a traversé le Nouveau-Brunswick le 28 septembre. Isidore a surtout apporté de la pluie dans le sud de l’Ontario et du Québec, et dans certaines régions des Maritimes. Les hauteurs de pluie ont été modérées, de 25 à 35 mm de pluie ayant été enregistrés dans certains secteurs du sud-ouest de l’Ontario et presque partout au Canada atlantique. Le CCPO a diffusé un seul bulletin.

Josephine (du 17 au 19 septembre)

La tempête tropicale Josephine a été une tempête de moindre intensité, accompagnée de vents de 35 nœuds (dans le quadrant est seulement) à son entrée dans l’extrémité sud-est de la ZI à 0430Z, le 19 septembre. Comme il avait été prévu, l’œil de la tempête est demeuré en deçà de 200 milles marins des secteurs de prévision maritime. Par conséquent, aucun coup de vent n’a été signalé, et aucun bulletin n’a été diffusé.

Kyle (du 20 septembre au 12 octobre)

La tempête Kyle s’est éteinte le 12 octobre après une longue période d’activité au stade de cyclone tropical, tout juste à l’extérieur de l’extrémité sud-ouest de la ZI, à quelque 350 km au sud de Long Island. Le CCPO a suivi de très près l’évolution de Kyle, mais les coups de vent (63 km/h) n’ont jamais atteint les eaux au large des Maritimes, même lorsque la tempête s’est dirigée vers l’est et a traversé le sud de la ZI les 12 et 13 septembre au stade de cyclone post‑tropical. Le CCPO a diffusé douze bulletins.

Cyclones sans nom des 7 juillet et 5 septembre

Outre les cyclones tropicaux susmentionnés, un cyclone hybride est passé non loin de l’île de Sable le 7 juillet, accompagné de vents de près de 74 km/h, et un autre est passé près de la presqu’île Avalon, à Terre-Neuve, le 5 septembre, accompagné de vents d’une vitesse maximale de près de 65 km/h. Bien que dépourvus de nombreuses caractéristiques du cyclone tropical, les deux systèmes en possédaient suffisamment pour qu’on y porte attention (c.-à-d. éléments saisissants d’un ouragan sur les images satellite).

Renseignements supplémentaires

Des bulletins ont été diffusés à titre préventif pour la tempête tropicale Cristobal (10), la tempête tropicale Hanna (1), le cyclone post-tropical Lili (2) et la dépression tropicale 14 (9), bien que ces systèmes n’aient jamais atteint le Canada. Ces bulletins ont été diffusés après concertation avec le National Hurricane Center, aux États-Unis, et les centres météorologiques des régions concernées au Canada (Ontario, Québec, Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve).