Archivée: Résumé de la saison des cyclones tropicaux au Canada de 2007

Préparé par Peter Bowyer

Deux cyclones tropicaux ou des vestiges de ces cyclones tropicaux ont pénétré dans la zone d’intervention (ZI) du Centre canadien de prévisions d’ouragan (CCPO) en 2007.

La tempête post tropicale Chantal a traversé le sud-est de Terre-Neuve, tandis que la tempête post-tropicale Noel a balayé les Maritimes et le Labrador. Ces cyclones post-tropicaux ont tous deux eu des effets dévastateurs dans l’est du Canada : Chantal, en raison de ses 200 mm de pluies intenses, et Noel, en raison de ses vents de la force d’un ouragan (135 km/h) et de ses puissantes vagues côtières. Ce dernier a fait une victime au Canada. Il n’y a eu aucune veille ni avertissement de tempête tropicale. Le CCPO a diffusé 48 bulletins d’information à propos de quatre systèmes tropicaux différents.

Résumés des bulletins de 2000 à 2007
Statistiques sur les Bulletins 2007 2006 2005 2004 2003 2002 2001 2000
Bulletins d’information sur les ouragans
(WOCN3X/7X CWHX)
48 93 87 104 113 68 110 109
Nombre de tempêtes décrites dans les bulletins 4 5 7 8 8 8 6 8

Chantal (du 31 juillet au 2 août)

La dépression tropicale 3 est entrée dans la ZI le 30 juillet, tard en soirée. Avant de pénétrer dans les eaux canadiennes dans l’après-midi du 31 juillet, elle s’est rapidement transformée en tempête tropicale que l’on a baptisée Chantal. Elle a subi une transition post-tropicale rapide avant de gagner la presqu’île Avalon (Terre-Neuve), le 1er août tard en matinée, balayant la région de coups de vent. Le système post-tropical a continué de s’intensifier en traversant Terre-Neuve et le secteur maritime de l’est, accompagné de vents de surface d’une vitesse maximale de 60 nœuds (111 km/h) à plus de 300 km à l’est de la trajectoire de la tempête. Dans les terres, les vents les plus forts ont soufflé au sud de la presqu’île Avalon, en rafales de 37 nœuds (69 km/h) au cap Race; des données non officielles révèlent que des rafales ont atteint 47 nœuds (88 km/h) au cap Pine.

Des pluies torrentielles se sont aussi abattues sur la presqu’île Avalon et la péninsule Burin, où sont tombés plus de 100 mm, en grande partie entre minuit et midi le 1er août. Les hauteurs de pluie maximales enregistrées ont été de 200,4 mm à Argentia et de 189,9 mm à Whitbourne. Les chutes de pluie les plus intenses en une heure ont été de 43 mm dans l’ouest de St. John’s et de 49 mm à Mount Pearl, entre 6 h 30 et 7 h 30, le 1er août. De nombreux records de pluviosité ont été battus. Plusieurs effondrements de ponts et de routes importants ont été signalés, le matin du 1er août, et des milliers de maisons ont été touchées par les inondations. Dix collectivités se sont retrouvées isolées par les inondations, et on a dû y déclarer l’état d’urgence.

Les centres de prévision d’Environnement Canada ont diffusé des avertissements maritimes de coup de vent pour certains secteurs de Terre-Neuve et des Maritimes, ainsi que des avertissements de pluie pour le sud de Terre-Neuve. Le CCPO a diffusé 11 bulletins d’information.

Noel (du 28 octobre au 5 novembre)

L’ouragan Noel avait déjà subi une transition extratropicale quand il est entré dans la ZI le matin du 3 novembre, avec l’intensité d’une grande tempête post-tropicale de la force d’un ouragan. Il avait cette force au moment d’entrer dans le secteur des Maritimes, juste avant minuit. Le 4 novembre, la tempête post-tropicale Noel a touché terre près de Yarmouth, en Nouvelle-Écosse, encore accompagnée de vents de la force d’un ouragan de 70 nœuds (130 km/h), et a traversé les Maritimes et le Labrador avant d’atteindre la mer du Labrador.

Des rafales de 65 nœuds (120 km/h) ont balayé toute la côte Atlantique de la Nouvelle-Écosse. Dans cette province, on a signalé des pointes de vent de 74 nœuds (137 km/h) à l’île Beaver et de 73 nœuds (135 km/h) aux îles McNab’s et Sambro, ainsi qu’un épisode de vent local de 79 nœuds (146 km/h) à Grand Étang. À Terre-Neuve, on a signalé des pointes de vent de 73 nœuds (135 km/h) à Sagona et un épisode de vent local de 97 nœuds (180 km/h) à Wreckhouse. Le réseau de bouées canadien a enregistré dans les secteurs maritimes des pointes de vent de 58 nœuds (107 km/h) à la bouée 44258 (située dans le port d’Halifax) et de 56 nœuds (104 km/h) à la bouée 44137 (située bien à l’est de la trajectoire de la tempête).

La bouée américaine 44011, juste à l’ouest des eaux canadiennes, a enregistré une hauteur de vague maximale de 13,9 m. Les bouées canadiennes ont connu des problèmes de données et n’ont pu capter les plus hautes vagues, dont la hauteur aurait été de 16 à 17 m dans le secteur sud-ouest des Maritimes.

Le Nouveau-Brunswick a reçu de 50 à 90 mm de pluie, et la Nouvelle-Écosse, de 35 à 75 mm. La hauteur maximale de pluie officiellement enregistrée a été de 112,3 mm à Meadowbrook (Nouveau‑Brunswick), et la hauteur maximale de pluie signalée de façon non officielle a été de 130 mm à Smelt Brook (Nouvelle-Écosse). Au Labrador, les précipitations sont tombées sous forme de neige, et on a enregistré une accumulation de 15 à 25 cm. Dans les hautes terres de la Gaspésie, au Québec, on a signalé une quantité de neige non confirmée de 30 à 60 cm.

Des dommages importants – pour la plupart occasionnés par de grandes et fortes vagues – ont été causés à l’infrastructure côtière, notamment à des quais et à des brise-lames, alors que des routes ont aussi été emportées et des dommages ont aussi été causés à l’intérieur des terres par la chute d’arbres et de fils électriques, ainsi qu’à la toiture et au revêtement extérieur de maisons. La mort d’une personne a été liée à la tempête post-tropicale et est survenue quand un bateau a chaviré après la tempête. Noel a considérablement suscité l’intérêt du public, et près de 200 entrevues ont été accordées dans les médias.

Les communications d’Environnement Canada ont été couronnées de succès durant la tempête post‑tropicale Noel, pour deux raisons principales. Premièrement, de nombreuses leçons ont été tirées de l’expérience de l’ouragan Juan (2003), ce qui a permis de clarifier les messages et d’améliorer les mesures d’atténuation de l’impact (attentes plus réalistes) grâce à de vastes efforts de sensibilisation avec les organismes de planification d’urgence provinciaux. Deuxièmement, le protocole canadien, selon lequel la diffusion de messages se poursuit en qualifiant de « post‑tropical » ce genre de tempêtes, a permis d’améliorer les communications et les possibilités de formation relatives à une tempête qui autrement aurait été déclarée extratropicale et donc ignorée.

Les centres de prévision d’Environnement Canada ont diffusé des avertissements maritimes de vent (coup de vent, tempête et ouragan) et des avertissements de vent pour les régions intérieures de tout le Canada atlantique, des avertissements de pluie pour le Nouveau-Brunswick, l’Île‑du‑Prince‑Édouard et la Nouvelle-Écosse, et des avertissements de neige abondante pour certains secteurs du Québec et du Labrador. Le CCPO a diffusé 25 bulletins d’information.

Renseignements supplémentaires

Le 2 juin, le CCPO a diffusé un bulletin à titre préventif sur la dépression tropicale Barry, qui était alors située au-dessus de la Floride, mentionnant une possibilité de pluies abondantes dans certains secteurs du sud-est de l’Ontario et du sud du Québec.

Le 31 août, une petite dépression s’est formée bien à l’est du cap Cod et semblait se transformer en cyclone tropical. Le système tropical ne s’est jamais développé, mais la dépression non tropicale qui s’est formée a apporté de 50 à 100 mm de pluie abondante dans l’est de la Nouvelle-Écosse, le 1er septembre.

Du 9 au 11 septembre, le CCPO a diffusé 11 bulletins, car on prévoyait l’approche de la tempête tropicale Gabrielle dans le secteur maritime de l’est du Canada. Gabrielle s’est affaiblie et est devenue une dépression tropicale, puis s’est dissipée avant d’atteindre les eaux canadiennes.

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