Aperçu technique des changements aux émissions de méthane provenant du secteur pétrolier et gazier en Colombie-Britannique
Rapport d’inventaire national 2024
Messages clés
- Les études sur les mesures atmosphériques ont considérablement amélioré notre compréhension des émissions totales de méthane provenant du secteur pétrolier et gazier au cours des dernières années.
- Étant donné que les données relatives aux mesures atmosphériques ne sont disponibles que depuis quelques années, les émissions historiques continuent d’être estimées à l’aide de méthodes de quantification traditionnelles, qui sont toutefois intrinsèquement moins sûres en comparaison.
- L’analyse préliminaire suggère que les estimations des émissions des appareils pneumatiques alimentés au gaz naturel et des fuites provenant de l’équipement pourraient être sous-estimées et que des révisions à la hausse pour les années antérieures à 2020 sont prévues dans le Rapport d’inventaire national (RIN) de 2025.
Au cours de la dernière décennie, de nombreuses études scientifiques ont mis en évidence une sous-estimation persistante des émissions de méthane (CH4) provenant du secteur pétrolier et gazier. Ces études utilisent des techniques et des modèles de mesure atmosphérique plus récents afin d’obtenir des estimations d’émissions « descendantes », qui sont comparées aux estimations d’inventaire traditionnelles « ascendantes » qui s’appuient sur des méthodes statistiques et techniques pour estimer les émissions de sources individuelles. Les estimations ascendantes sont obtenues à partir de diverses données, notamment les facteurs d’émission et la population par composant, les simulations de processus, les volumes mesurés ou encore calculés de gaz évacués ou provenant du brûlage à la torche, entre autres.
Amélioration des estimations des émissions de méthane pour le RIN
Les études relatives aux mesures atmosphériques ont considérablement amélioré notre compréhension des émissions totales de méthane provenant du secteur pétrolier et gazier au cours des dernières années. Dans les éditions de 2022 et de 2023 du Rapport d’inventaire national des émissions de gaz à effet de serre du Canada, Environnement et Changement climatique Canada a décrit dans le plan d’amélioration du RIN (chapitre 8) son intention d’utiliser les données de mesure atmosphérique pour améliorer les estimations des émissions de méthane provenant du secteur pétrolier et gazier dans les trois principales provinces productrices de pétrole et de gaz du Canada : la Colombie-Britannique, l’Alberta et la Saskatchewan. Le RIN de 2024 comprend des améliorations méthodologiques afin d’intégrer les émissions de méthane de source déterminée, dérivées de mesures atmosphériques pour des sources particulières, y compris les réservoirs de stockage, les compresseurs et les torches non allumées. Consultez l’annexe 3.2 du RIN pour plus de détails sur les méthodes utilisées pour estimer les émissions fugitives de méthane provenant du secteur pétrolier et gazier.
Il est difficile d’estimer avec précision les émissions fugitives provenant des activités pétrolières et gazières. L’industrie canadienne comprend des dizaines de milliers d’installations, des centaines de milliers de puits, ainsi que des millions de composants susceptibles d’émettre des gaz. Bien que les mises à jour méthodologiques de 2024 représentent une avancée importante dans l’amélioration de la précision des mesures des émissions de méthane provenant du secteur pétrolier et gazier, des données solides fondées sur des mesures atmosphériques de source déterminée ne sont disponibles qu’à partir de 2020. Afin de répondre aux exigences de cohérence des séries chronologiques dans les lignes directrices de déclaration de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), Environnement et Changement climatique Canada a effectué une analyse rétrospective des émissions atmosphériques basées sur des mesures atmosphériques de source déterminée jusqu’en 1990 en utilisant les données des stations de comptage et de production des installations. En raison du manque de données de mesures atmosphériques comparables avant 2020, les estimations historiques des émissions de méthane provenant du secteur pétrolier et gazier sont encore réalisées à l’aide de méthodes de quantification traditionnelles, qui sont intrinsèquement moins sûres en comparaison.
En collaboration avec le ministère de l’Environnement et de la Stratégie de lutte contre les changements climatiques de la Colombie-Britannique, Environnement et Changement climatique Canada a cerné des domaines potentiels où les estimations historiques des émissions de l’industrie pétrolière et gazière de la Colombie-Britannique pourraient être améliorées. Ces nouvelles améliorations ne modifieront pas les estimations de méthane pour 2020-2022, mais pourraient avoir une incidence sur les réductions relatives d’émissions par rapport à la référence de 2012 (à l’échelle nationale) ou de 2014 (à l’échelle de la Colombie-Britannique). Par conséquent, les émissions de méthane provenant du secteur pétrolier et gazier en Colombie-Britannique présentées dans le RIN de 2024 continuent d’être révisées. L’analyse préliminaire suggère que les estimations d’émissions provenant des appareils pneumatiques alimentés au gaz naturel et les fuites d’équipement pourraient être sous-estimées et des révisions à la hausse pour les années antérieures à 2020 sont prévues dans le RIN de 2025 (émissions de 1990-2023), dans l’attente d’une collecte et d’une analyse plus approfondies des données par les deux ordres de gouvernements. La Colombie-Britannique et Environnement et Changement climatique Canada continueront à collaborer à l’égard des estimations de méthane à venir en affinant les méthodes d’analyse rétrospective et en élaborant des moyens d’inclure davantage de données contenant des mesures.
Progrès de la Colombie-Britannique en matière d’émissions de méthane
Malgré ces enjeux relatifs à l’estimation technique, l’industrie pétrolière et gazière de la Colombie-Britannique a toujours affiché l’une des plus faibles intensités d’émissions (émissions par unité de production) au Canada et dans le monde. C’est également ce que confirment les récentes mesures atmosphériques. Le RIN de 2024 montre une réduction de plus de 50 p. 100 de l’intensité des émissions de méthane entre 2012 et 2022, alors que le secteur pétrolier et gazier de la province a connu une augmentation de 80 p. 100 de sa production. Les révisions à la hausse attendues des émissions avant 2020 dans le RIN de l’année prochaine se traduiraient par une réduction encore plus importante de l’intensité depuis 2012. En outre, la Colombie-Britannique s’étant fixé comme objectif la quasi-élimination de toutes les émissions industrielles de méthane d’ici 2035, les progrès réalisés par rapport au niveau de référence initial seront donc moins importants. La Colombie-Britannique continue de soutenir la mesure des émissions de méthane afin de surveiller l’efficacité de ses initiatives en matière de réduction des émissions de méthane.
Le gouvernement du Canada se réjouit de poursuivre les discussions avec les experts techniques des provinces ainsi que d’autres parties prenantes avant la publication du RIN de 2025.
Vue d’ensemble de la campagne de mesure des émissions aéroportées
Le laboratoire de recherche sur l’énergie et les émissions de l’Université Carleton a réalisé la campagne de mesure des émissions aéroportées en Colombie-Britannique, financée par les gouvernements fédéral et provincial, du 11 septembre au 8 octobre 2021, sur 508 sites distincts comprenant 601 installations actives et 904 puits actifsNote de bas de page *. Cet échantillon représentait quelque 60 p. 100 des 1006 installations actives et 10 p. 100 des 8 995 puits actifs dans la province durant cette période. L’échantillon a également fourni une large représentation de la gamme de sous-types d’installations uniques présentes en Colombie-Britannique, ce qui a permis la création d’un inventaire fiable. Tous les sites où des sources ont été détectées ont été survolés au moins deux fois, à un intervalle variant d’un à dix jours, chaque vol comprenant plusieurs passages se chevauchant si nécessaire afin de couvrir entièrement l’installation ou les sources précédemment détectées. L’analyse du laboratoire de recherche sur l’énergie et les émissions a montré que les émissions de méthane étaient environ trois fois plus élevées que les émissions de 2021 déclarées dans le RIN de 2023. L’analyse a également montré que les émissions provenant de compresseurs, de réservoirs et de torches non allumées contribuaient de manière importante à la sous-estimation indiquée dans le RIN.
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