Bulletin trimestriel des impacts liés au climat et aperçu saisonnier pour la région de l'Alaska et du Nord-Ouest de Canada : décembre 2017

Météo et climat – points saillants et répercussions, de septembre à novembre 2017; aperçu du climat, de janvier à mars 2018

Carte de l’Alaska et du nord-ouest du Canada montrant les points saillants et les répercussions des conditions météorologiques et climatiques de septembre à novembre 2017. La version textuelle suit.
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Carte de l’Alaska et du nord-ouest du Canada montrant les points saillants et les répercussions des conditions météorologiques et climatiques de septembre à novembre 2017

  • Utqiaġvik (Barrow) : Dommages totalisant 10 M$ US causés par l’érosion côtière occasionnée par une tempête de l’Arctique survenue du 28 au 30 septembre.
  • Mers de Beaufort et des Tchouktches : Faible étendue quasi record de la glace de mer en automne.
  • Shishmaref : La forte érosion causée par une tempête ayant eu lieu les 11 et 12 novembre a forcé l’administration municipale et la tribu de Shishmaref à émettre des déclarations de zone sinistrée au State Emergency Operation Center, en Alaska.
  • Fairbanks : Du 9 au 10 octobre, 39,1 mm (1,54 po) de précipitations sont tombés, ce qui représente la quantité record de précipitations en 24 heures pour le mois d’octobre.
  • Old Crow : Cinquième mois d’octobre le plus chaud enregistré avec une température moyenne de -5,2 °C (22,6 °F).
  • Dawson : Cinquième période de septembre à novembre la plus humide enregistrée; 130 mm de précipitations (5,1 po).
  • St. Paul : Mois de novembre le plus chaud depuis 1926, avec une température moyenne de 4,1 °C (39,4 °F).
  • Anchorage : La température minimale de 13 °C (55 °F) enregistrée le 13 septembre est la température minimale la plus élevée enregistrée pour le mois de septembre.  
  • Hyder : La température maximale de 29 °C (84 °F) enregistrée le 5 septembre n’est qu’un degré Fahrenheit au-dessous du record mensuel pour l’État.
  • Colombie-Britannique/Yukon : Une masse d’air de l’Arctique s’est installée à partir du 2 novembre, donnant lieu à plus de 30 records de température minimale quotidienne.
  • Fort St. John : Fort St. John a reçu une accumulation de neige record de 55 cm (2,2 po) les 24 et 25 octobre.

Températures et précipitations, de septembre à novembre 2017

Sur une bonne partie de la portion continentale de l’Alaska, le nord du territoire du Yukon et une vaste portion de l’ouest des Territoires du Nord-Ouest, les températures étaient beaucoup plus élevées que la moyenne pour l’automne 2017. Pour la majeure partie du reste de la région, les températures se situaient, en moyenne, près de la normale, sauf sur une petite portion allant du centre du Yukon vers le sud et l’est jusqu’au nord de l’enclave de l’Alaska et au nord de la Colombie-Britannique, où les températures moyennes étaient bien au-dessous de la normale. Les quantités de précipitations totales étaient bien supérieures à la moyenne sur une bonne partie du nord, de l’ouest et du nord-est de la Colombie-Britannique, mais elles étaient inférieures à la normale le long de la côte du golfe d’Alaska jusqu’au nord-ouest de la Colombie-Britannique et dans certaines parties du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest.

Des vagues se brisent sur la côte à Utqiaġvik le matin du 29 septembre. Bien que le système associé à cette tempête n’ait été que modérément fort, un fetch pratiquement illimité sur les eaux libres de glace de la mer des Tchouktches à l’ouest d’Utqiaġvik a poussé l’eau sur le littoral et a causé suffisamment de dommages pour que l’État émette une déclaration de zone sinistrée, étant donné que les dommages estimés s’élevaient à 10 M$ US. Photo : Université de l’Alaska

La Niña reviendra probablement cet hiver

La figure montre les configurations hivernales typiques associées à El Niño (en haut) et à La Niña (en bas).
Source : Traduction française par Pierre_CB, NOAA.

Généralement, la configuration hivernale type associée à La Niña présente une pression élevée sur la mer de Béring qui réduit le nombre de tempêtes traversant la région et crée des conditions propices à la formation d’une masse d’air plus froid que la normale sur le nord-ouest de l’Amérique du Nord. La configuration associée à El Niño est différente : les conditions sont alors propices au passage d’une tempête sur le nord-est du Pacifique et le golfe d’Alaska, qui apporte de l’air plus doux sur le nord-ouest de l’Amérique du Nord, ce qui accroît les quantités de précipitations près de la côte. Parfois, la situation météorologique associée à La Niña varie grandement d’une semaine à l’autre, ce qui, encore une fois, diffère des hivers sous l’effet d’El Niño, au cours desquels la situation météorologique est souvent très stable pendant de longues périodes.   

Sous l’effet d’un phénomène La Niña faible, les températures peuvent être plus basses que la moyenne sur la majeure partie du nord-ouest du Canada, tandis que la côte sud de la Colombie-Britannique peut recevoir des quantités de précipitations supérieures à la moyenne.

Répercussions d’un phénomène La Niña faible à modéré sur le nord-ouest du Pacifique et l’Alaska

Écarts de températures (à gauche) et de précipitations (à droite) par rapport aux moyennes à long terme observées de janvier à mars pendant huit hivers, entre 1979 et 2016, où le phénomène La Niña était faible à modéré. La version textuelle suit.
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Les figures ci-dessus montre les écarts de températures (à gauche) et de précipitations (à droite) par rapport aux moyennes à long terme observées de janvier à mars pendant huit hivers, entre 1979 et 2016, où le phénomène La Niña était faible à modéré. La figure de gauche montre qu’au cours des hivers récents où le phénomène La Niña s’est manifesté, les conditions étaient plus froides que la moyenne (bleu) sur la majeure partie de l’Alaska et de la côte ouest de la Colombie-Britannique, tandis que les conditions étaient plus chaudes que la moyenne (rouge) sur la région à l’est du fleuve Mackenzie. La figure de droite montre qu’au cours des hivers récents où le phénomène La Niña s’est manifesté, les conditions étaient plus sèches que la moyenne (brun) sur l’ouest de l’Alaska, alors que les conditions étaient plus humides que la normale (vert) sur la majeure partie du reste de la région.

Ces figures montrent les écarts par rapport aux moyennes à long terme observées de janvier à mars pendant huit hivers, entre 1979 et 2016, où le phénomène La Niña était faible à modéré. À la fin de l’hiver, les températures étaient plus basses que la moyenne sur la majeure partie de l’Amérique du Nord à l’ouest du fleuve MacKenzie. L’ouest de l’Alaska était plus sec que la moyenne au cours des hivers récents où le phénomène La Niña s’est manifesté, tandis qu’il y avait une tendance vers une augmentation des quantités de précipitations sur la majeure partie du reste de la région. Même au cours de ces huit hivers (1984, 1985, 1996, 1999, 2001, 2008, 2011 et 2012), on a constaté des variations importantes dans la plupart des secteurs.

Hausse prononcée de la température de l’air à Utqiaġvik signalée comme étant le résultat d’un changement artificiel

Température annuelle moyenne en degrés Fahrenheit à Utqiaġvik, en Alaska, de 1925 à 2016. Les valeurs annuelles pour 1929, 1941 et 1989 n’apparaissent pas sur le graphique parce que certaines données sont manquantes pour ces années. Adapté de la NOAA.

Il y a eu une hausse de la température de l’air à Utqiaġvik (Barrow) atteignant 7,8 °F (4,3 °C) entre les périodes de 1979 à 1999 et de 2000 à 2017 pour les mois d’octobre à décembre. Ce réchauffement était suffisamment important pour mener à la création d’un algorithme conçu pour détecter les changements artificiels à l’instrumentation ou à l’environnement d’une station, lequel a entraîné le rejet de toutes les mesures de la température de l’air prises en 2017. Le réchauffement a été expliqué par la diminution de la superficie de la glace de mer dans les mers des Tchouktches et de Beaufort, exposant ainsi à l’air une plus grande étendue d’eau relativement chaude de l’Arctique que dans des conditions où la glace de mer couvre une vaste portion de la région. Les données rejetées pour Utqiaġvik sont progressivement reprises en compte et ajoutées aux données sur les températures des National Centers for Environmental Information de l’Alaska pour refléter le changement du climat à l’origine de la modification de l’environnement. Vous trouverez de plus amples renseignements ici (en anglais seulement).

Conditions glacielles à la fin du mois de novembre 2017 dans les mers de Beaufort et des Tchouktches

La glace de mer a continué de s’éloigner de l’Alaska en septembre, aucune glace ne se trouvait à moins de 100 miles (160 km) de l’Alaska à la fin du mois. De la glace ne s’est formée que lentement en octobre et en novembre. L’absence de glace a occasionné plusieurs inondations côtières à la fin de la saison et des épisodes de forte érosion qui ont eu des répercussions sur certaines collectivités de l’ouest de l’Alaska. La mer de Beaufort était largement couverte de glace à la mi-novembre, mais la mer des Tchouktches continuait d’être en eau libre. À la fin du mois de novembre, on observait encore de l’eau libre à l’extrême nord-ouest d’Utqiaġvik. L’étendue de la glace de mer dans les mers des Tchouktches et de Béring combinées ne représentait que la moitié de la moyenne pour la période allant de 1981 à 2010 et constituait la plus faible étendue enregistrée depuis le début de l’utilisation des satellites (en 1978) (données provenant du National Snow and Ice Data Center).  

Après une plus grande fonte des glaces que la normale dans la mer de Beaufort à l’été 2017, le début de l’englacement a été retardé considérablement. De façon générale, la formation de la glace dans ce secteur accusait un retard de trois à quatre semaines par rapport à la normale. Cependant, à la mi-décembre, le secteur était presque entièrement couvert de glace (aucun écart important, comme l’indique la carte). En raison du retard dans la formation de la glace, celle-ci était également moins épaisse que la normale. À la fin de la période de fonte de l’année 2017, on a enregistré la septième étendue de glace la plus petite dans le secteur de la mer de Beaufort.

Ll’écart par rapport à la concentration normale de glace dans la mer de Beaufort. Version textuelle suit.
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La carte présente l’écart par rapport à la concentration normale de glace dans la mer de Beaufort le 27 novembre 2017. Elle montre que la concentration de glace est normale dans la majeure partie des secteurs de la mer de Beaufort pour la journée en question (en blanc sur la carte). Un seul petit secteur au nord-ouest de la côte de l’Alaska présente une réduction de 4 à 7 dixièmes de glace.

Aperçu des températures et des précipitations : de janvier à mars 2018

Les prévisions catégoriques étalonnées de l’ensemble multimodèle nord-américain, qui comprend plus de 100 membres, pour la période de janvier à mars 2018, montrent que la possibilité que les températures soient bien inférieures à la normale est accrue sur le nord de la Colombie-Britannique, le centre et le sud du Yukon, l’extrême ouest des Territoires du Nord-Ouest et les secteurs adjacents au sud-est de la partie continentale et de l’enclave de l’Alaska. De petits secteurs de la côte ouest de l’Alaska sont les seuls où la possibilité que les températures soient bien supérieures à la normale est accrue, ce qui correspond aux conditions attendues au cours d’un hiver où le phénomène La Niña est présent.

Les prévisions de précipitations montrent une tendance vers un hiver humide dans le nord-ouest de l’Alaska et les régions ouest de l’intérieur. Par contre, de l’île Kodiak vers l’est jusque dans le nord de l’enclave de l’Alaska, dans l’extrême nord-ouest de la Colombie-Britannique et dans certaines parties du Yukon et du sud-ouest des Territoires du Nord-Ouest, la possibilité que les quantités de précipitations soient bien inférieures à la normale est légèrement accrue.

la probabilité d’écart par rapport aux températures normales pour la période de janvier à mars 2018. Version textuelle suit.
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La carte illustre la probabilité d’écart par rapport aux températures normales pour la période de janvier à mars 2018. Sur la carte, la possibilité que les températures soient inférieures à la normale pour la période sur le nord de la Colombie-Britannique, le centre et le sud du Yukon, l’extrême ouest des Territoires du Nord-Ouest et les secteurs adjacents au sud-est de la partie continentale et de l’enclave de l’Alaska est de 40 % ou moins. En revanche, la possibilité que les températures soient supérieures à la normale pour la période dans les petits secteurs de la côte ouest de l’Alaska atteint 50 %.

La probabilité d’écart par rapport aux précipitations normales pour la période de janvier à mars 2018. Version textuelle suit.
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La carte illustre la probabilité d’écart par rapport aux précipitations normales pour la période de janvier à mars 2018. On y voit qu’il y a 40 % ou moins de possibilités que les conditions soient plus humides que la normale pour la période dans les régions ouest de l’intérieur et le nord-ouest de l’Alaska. Par contre, il y a 40 % ou moins de possibilités que les quantités de précipitations soient inférieures à la normale pour la région s’étendant de l’île Kodiak vers l’est jusque dans le nord de l’enclave de l’Alaska, dans l’extrême nord-ouest de la Colombie-Britannique et dans certaines parties du Yukon et du sud-ouest des Territoires du Nord-Ouest.

Personnes-ressources de la NOAA pour la région de l’Alaska : 

James Partain :  james.partain@noaa.gov
Rick Thoman : richard.thoman@noaa.gov
ncei.noaa.gov   •   #regionalclimateoutlooks
Brian Brettschneider : WRCC  brbrettschneider@alaska.edu
Peter Bieniek : pbieniek@alaska.edu

Personnes-ressources pour l’ouest de Canada :

Environnement et Changement climatique Canada (ECCC)
Lisa West : lisa.west@canada.ca
Erik de Groot : erik.degroot@canada.ca
Gabrielle Gascon : gabrielle.gascon@canada.ca
Matt Macdonald : matt.macdonald@canada.ca

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