Bulletin trimestriel des impacts liés au climat et aperçu saisonnier pour la région de l’Alaska et le Nord Ouest du Canada : décembre 2019

Météo et climat – points saillants et répercussions de septembre à novembre 2019; perspectives climatiques de janvier à mars 2020

Points saillants des conditions météorologiques et climatiques de septembre 2019 à novembre 2019
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Utquagvik : Automne le plus chaud jamais enregistré, 1,6 °C (2,8 °F) plus chaud que le précédent en 2016

Bettles : 72,1 cm (28,3 po) de neige du 26 au 28 novembre, plus grand total en 3 jours jamais enregistré

Tok : Nord-ouest de la Norvège, 91,7 cm (36,1 po) de neige, plus grand total en automne en 31 années.

Bethel : Précipitations en automne à 178 % de la normale et les plus élevées depuis 1924.

Anchorage : Automne le plus chaud jamais enregistré juste avant 2018.

Ketchikan : Premier automne avec des quantités de pluie supérieures à la normale depuis 2015, avec des effets de sécheresse à court terme largement améliorés.

Old Crow : 28 novembre 2019 température quotidienne maximale la plus élevée enregistrée depuis 1951 de 26,4 °F (3,1 °C).

Watson Lake : 17 novembre 2019 – plus fortes précipitations enregistrées en une journée depuis 1938, soit 8,1 mm (0,32 po).

Prince George : 17 novembre 2019 – température maximale quotidienne la plus élevée enregistrée depuis 1912, soit 11,9 °C (53,4 °F).

Moyennes des températures (°F/°C) et anomalies de températures (supérieures à la normale)

Moyennes des températures (°F/°C) et anomalies de températures
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Tout l’Alaska, le Yukon et le centre et l’ouest des Territoires du Nord-Ouest ainsi que le nord de la Colombie-Britannique ont été plus chauds que la normale. Les températures ont été près de la normale à Fort St. John et à Prince George en Colombie-Britannique l’automne dernier.

Total des précipitations (po/mm) de septembre à novembre 2019 et anomalies (sec/humide)

Total des précipitations (po/mm) de septembre à novembre 2019 et anomalies
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La carte montre les totaux de précipitations l’automne dernier étaient supérieures à la normale dans la majeure partie de l’Alaska et de normales à inférieures à la normale dans le Yukon, les Territoires du Nord-Ouest et Fort St. John et Prince George (C.-B.).

Coproduction de produits climatologiques relatifs à la glace de mer culturellement pertinents
Une étude de cas dans des collectivités de l’ouest de l’Arctique canadien

Au printemps de 2018, ECCC a établi un partenariat avec le réseau MEOPAR (Marine Environmental Observation, Prediction and Response) pour mobiliser les habitants du Nord en ce qui a trait aux aspects de la météo qui influent sur leurs modes de vie et de déplacement. En septembre 2019, en collaboration avec le Centre canadien des services climatiques (CCSC), le projet a été étendu pour inclure les répercussions de la glace de mer sur les déplacements dans l’Arctique. Des scientifiques de l’université de Victoria, accompagnés de représentants d’Environnement et Changement climatique Canada, ont visité les hameaux de Sachs Harbour, d’Ulukhaktok, de Tuktoyaktuk et d’Inuvik dans les Territoires du Nord-Ouest en septembre et octobre 2019. Les visites de Kugluktuk, de la baie Cambridge et de Gjoa Haven sont prévues pour mars 2020.

L’objectif du voyage était de renforcer les relations avec les collectivités de l’Arctique par l’entremise d’activités de mobilisation et de sensibilisation avec des résidents locaux. Ces activités comprenaient notamment la communication de connaissances sur les conditions météorologiques et la glace de mer à l’échelle locale, la présentation de produits sur la glace de mer actuellement disponibles dans l’Arctique canadien ainsi que des discussions sur les meilleures façons d’adapter ces produits aux besoins des collectivités. Des rencontres ont eu lieu dans chaque collectivité dans le but de communiquer des renseignements sur le projet et d’en apprendre davantage auprès des chasseurs actifs, des maires et des aînés au sujet de leur mode de vie, de leurs traditions et de leurs préoccupations. L’échange de connaissances a mis en lumière les répercussions continues des conditions météorologiques dangereuses et l’amincissement de la glace de mer sur les peuples autochtones et les collectivités du Nord.

Le voyage a également permis d’établir une collaboration entre les responsables du projet MEOPAR/CCSC et les résidents locaux afin d’améliorer la compréhension et l’interprétation des produits et services liés à la glace de mer. Des assistants de recherche embauchés sur place ont visité l’Université de Victoria et le Centre de prévision des intempéries des Prairies et de l’Arctique à Edmonton dans le cadre d’une activité de formation et d’échange de connaissances qui a eu lieu en février 2019. Ce partenariat a permis une communication bidirectionnelle de connaissances entre les prévisionnistes et les collectivités autochtones et du Nord.

Utqiaġvik, le 28 novembre 2019 – Photo de la caméra de surveillance de la glace de mer à midi

Photo de la côte d’Utqiaġvik le 28 novembre 2019
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Photo de la haute mer sur la côte d’Utqiaġvik, en Alaska, le 28 novembre 2019, illustrant l’absence de glace de mer. Il y avait très peu de glace de mer cet automne à Utqiaġvik, et la faible étendue de glace de mer a atteint des records dans la mer des Tchouktches. Des vents d’ouest violents le 28 novembre ont produit des inondations côtières mineures, qui ont provoqué la fermeture de routes.

Conditions de sécheresse antérieures, faible niveau d’eau et faible production d’hydroélectricité

Photo du barrage Mayo Yukon. Source : Énergie Yukon
Niveau d’eau de surface du lac Mayo en 2019 (ligne noire) et niveaux historiques

Mayo Lake Water Surface… = Niveau d’eau de surface du lac Mayo en 2019
Historical Max = Maximum historique
Historical Average = Moyenne historique
Historical Min = Minimum historique
Water elevation (m) = Niveau d’eau (m)
01 janv. / 02 mars / 01 mai / 3 juin / 29 août / 28 oct. / 27 déc.

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Un été et un printemps secs et plus chauds que la normale dans le centre du Yukon ont créé les conditions préalables qui ont mené à une persistance des faibles niveaux d’eau durant les mois d’automne à Mayo, au Yukon, en 2019. Le faible niveau d’eau nuira probablement à la capacité de production d’électricité à moins que des précipitations n’augmentent le niveau du lac au-dessus du minimum requis pour la production d’électricité.

Conditions de sécheresse dans le sud de l’Alaska en automne 2019

La figure ci-dessus montre la sécheresse modérée dans la région côtière sud de l’Alaska au début septembre et une petite zone de sécheresse à la fin novembre.

L’automne 2019 a commencé par une sécheresse ou des conditions sèches anormales dans le sud de l’Alaska, qui s’étend depuis la péninsule à l’ouest jusqu’à l’enclave à l’est, comme le montre l’image ci-dessus. Des tempêtes répétées à l’automne ont occasionné une gamme de précipitations – de près de la normale à grandement supérieures à la normale – sur le sud-ouest et le centre-sud de l’Alaska. Bien que ces conditions aient en grande partie mis fin aux conditions de sécheresse à basse altitude, il faisait suffisamment chaud sur la péninsule Kenai pour que l’accumulation de neige en montagne soit bien inférieure à la normale à la fin de novembre. Le sud-est de l’Alaska a aussi reçu d’importantes quantités de pluie durant ce qui est habituellement la période la plus pluvieuse de l’année, ce qui a grandement contribué à atténuer les effets de la sécheresse en remplissant abondamment les nombreux réservoirs utilisés pour l’approvisionnement en eau et la production d’électricité. La pluie a été fréquente sans généralement être excessive durant l’automne, quoique des inondations mineures aient été signalées dans le secteur de Ketchikan le 13 novembre. Toutefois, des conditions généralement sèches persistaient depuis quelques années, et les services écosystémiques (p. ex. les flux de poissons) sensibles aux précipitations à long terme nécessiteront plus de pluie et de la neige à plus haute altitude pour revenir à la normale.

Conditions de la glace de mer le 2 décembre 2019 dans les mers des Tchouktches et de Beaufort

Carte de la couverture de glace de mer pour la mer des Tchouktches, la mer de Béring et le sud de l’océan Arctique, au nord, le 26 août 2019

Daily Sea Ice Concentration Analysis = Analyse quotidienne de la concentration de glace de mer
NWS Alaska Sea Ice Program = Programme de prévision des glaces de mer de la région de l’Alaska du NWS
Nautical Miles = Milles marins

Lower left box :
Analyse : lundi 2 déc. 2019
Niveau de confiance : de faible à modéré
Moins de 1 dixième
De 1 à 3 dixièmes
De 4 à 6 dixièmes
De 7 à 8 dixièmes
De 9 à 10 dixièmes
Banquise côtière
Libre de glace

La couverture de la glace de mer autour de l’Alaska était exceptionnellement faible cet automne. La partie la plus à l’ouest de la mer de Beaufort n’a pas été entièrement couverte de glace avant la deuxième semaine de novembre et, dans l’ensemble, il s’agissait de la deuxième date de couverture de glace la plus tardive pour la mer de Beaufort au cours des 41 années pour lesquelles on dispose des valeurs par satellite. L’étendue minimale annuelle de glace dans la mer des Tchouktches a été atteinte le 17 septembre, mais elle n’a augmenté que lentement par la suite, et de l’eau libre a persisté très loin au nord jusqu’à la fin octobre. Dans l’ensemble, l’étendue moyenne de la glace de mer quotidienne pour l’automne n’était que de 23 % par rapport à la moyenne de 1982 à 2010. La glace de mer sur la mer de Béring a été minimale durant le mois d’octobre.

Carte montrant l’écart par rapport à la couverture glacielle normale dans la partie est de la mer de Beaufort le 2 décembre 2019
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La carte illustre les écarts par rapport à la normale de la glace de mer dans la mer de Beaufort le 2 décembre 2019.

En novembre, on a observé une formation de glace près de la côte de l’Alaska plus importante qu’en 2017 ou 2018, mais qui ne représentait qu’environ la moitié de la moyenne sur 30 ans. Depuis que l’englacement a débuté en septembre, la formation générale des glaces a pris beaucoup de retard par rapport à la climatologie des glaces sur 30 ans du Service canadien des glaces (1981-2010). Dans l’ensemble, la croissance des glaces a été de 3 à 5 semaines plus tardive que la normale, surtout sur le sud et l’ouest de la mer de Beaufort. Au début décembre, on s’attendait à ce que presque toute la région soit couverte de glace. Toutefois, cette année, la couverture glacielle a été de 6 à 7 semaines plus tardive que la normale, mais environ 6 % inférieure à la couverture de glace normale de 97 % pour le 2 décembre.

Perspectives relatives aux températures et aux précipitations : janvier à mars 2020

Les prévisions des températures et des précipitations pour la période d’octobre à décembre 2019 sont issues d’un modèle de prévisions climatiques combiné élaboré par le Canada et les États-Unis.

Perspectives relatives aux températures : janvier à mars 2020

Prévisions conjointes du Canada et des États-Unis de la probabilité qu’il y ait un écart par rapport aux températures normales de janvier à mars 2020
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Des cartes provenant d’un modèle de prévisions climatiques combiné élaboré par le Canada et les États-Unis sont utilisées pour fournir des perspectives relatives aux températures et aux précipitations de janvier à mars 2020.

La carte des perspectives relatives aux températures pour la période de janvier à mars 2019 indique une probabilité de 40 à 100 % que l’Alaska et le nord-ouest du Canada connaissent des températures au-dessus de la moyenne (couleurs jaune à brun), les probabilités les plus élevées se situant dans les parties de la côte nord de l’Alaska, y compris les îles Aléoutiennes et le nord du Canada. Les exceptions sont le centre du Yukon et la majeure partie du centre et du sud des Territoires du Nord-Ouest, où des températures près de la normale à légèrement inférieures à la normale sont probables.

Perspectives relatives aux précipitations : janvier à mars 2020

Prévisions conjointes du Canada et des États-Unis de la probabilité qu’il y ait un écart par rapport aux précipitations normales de janvier à mars 2020
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La carte des perspectives relatives aux précipitations pour janvier à mars 2020 indique une probabilité de 40 à 70 % que la majorité du sud-ouest de l’Alaska, du nord de la Colombie-Britannique et du sud-est du Yukon ainsi qu’une grande partie du centre des Territoires du Nord Ouest connaissent des précipitations au-dessus de la normale (zones vertes). Le nord-ouest de l’Alaska et une partie du centre-ouest et du sud-est du Yukon connaîtront probablement des précipitations près de la normale (zones blanches), tandis que certaines zones de l’Alaska, du Yukon et des Territoires du Nord Ouest affichent une probabilité de 40 à 50 % de connaître des précipitations sous la normale (zones brunes).

Le contenu et les images ont été conçus en collaboration avec l’Alaska Center for Climate Assessment and Policy et Environnement et Changement climatique Canada.

Partenaires de la région de l’Alaska :

  • Alaska Climate Research Center
  • Alaska Climate Science Center
  • National Snow and Ice Data Center (NSIDC)
  • NOAA / National Weather Service (NWS) Weather Forecast Offices
  • NOAA NWS Alaska Region
  • NOAA / National Environmental Satellite
  • Data, and Information Service (NESDIS) / National Centers for Environmental Information (NCEI)
  • Scenarios Network for Alaska + Arctic Planning


Personnes-ressources de l’Alaska Center for Climate Assessment and Policy

Rick Thoman : rthoman@alaska.edu
Brian Brettschneider : brbrettschneider@alaska.edu


Personne-ressource d’Environnement et Changement climatique Canada pour la région de l’Ouest

Mark Barton : mark.barton@canada.ca

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